9 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3583. 35me année. Le système politique suivi par MM. Ro- gier et Frère, se dislingue par son affinité de caractère, avec les doctrines des radi caux de Suisse, de Sardaigne, et de France en 1848. Cette conformité de sentiments, se remarque nécessairement dans tout ce qui est destiné réfléchir la physionomie de notre gouvernement la presse et la tribune. Un tel état de choses, nous le signalons avec peine, comme étant incompatible avec l'honneur national, et destructif de cet esprit de sagesse et de prudence qui constitue depuis longtemps l'auréole du peuple belge. L'exemple des nations voisines, de la France surtout, est là pour détromper nos hommes du pouvoir. Qu'ils s'obstinent vouloir substilueraux bases fondamentales de notre société, les étais fragiles des uto pies socialistes et doctrinaires et leur opi niâtreté peut devenir un véritable danger pour la Belgique. Dans notre silualion'actuelle le danger que nous signalons existe déjà. Notre po sition, de l'aveu de tout homme sérieux, est critique. Exploités par un essaim d'é trangers qui s'engraissent de notre budget, et nous prodiguent l'insulte de leurs plu mes nomades et mercénaires, pour prix de l'hospitalité largement rétribuée qu'ils reçoivent; dominés par un cabinet qui sub stitue ses volontés, ses tendances mesquines et tracassières aux vœux et la conviction de la grande majorité du pays, au dedans nous subissons les tristes embarras d'une politique impopulaire, au dehors nous éprouvons l'humiliation de perdre l'estime et la considération des nations voisines. Pour mettre fin au malaise qui travaille nos populations, autant que pour regagner la confiance des gouvernements étrangers qui reprouvent nos tendances anti-sociales, il faut de toute nécessité, que le ministère Frère se rétire, ou qu'il changede doctrines. Evidemment la Belgiqueestlassedecette stérile politique nouvelle, qui, sous prétexte de pourfendre le clérical et l'influence oc culte, ébrèche ses libertés précieuses et compromet gravement ses intérêts les plus chers. Au lieu de répondre des germes continuels de division et de mécontente ment, que nos hommes du pouvoir travail lent plutôt faire un faisceau de toutes les opinions, qu'ils combinent nos besoins de manière y subvenir, et que cessant de viser au triomphe de leur parti; ils ne consultent que le bien être moral et ma tériel de la nation entière! Il y aurait lieu sans doute de se féliciter de l'extinction de l'esprit de parti dans le pouvoir, dans leschambres, dans la presse. Celle extinction, nous le répétons, ne se réalisera que par l'avènement d'un système de modération, d'impartialité, de raison, de véritable libéralisme; elle n'aura lieu que du moment où, les hommes d'État, se plaçant au dehors des passions politiques, planteront leur drapeau entre les divers camps, dans le but de parvenir ombrager de ses plis tous les citoyens soucieux du bonheur public, véritablement pénétrés des principes de 1830. Quel est l'homme qui nesente ouvrir son cœur ces espérances de paix et de con corde, et qui ne rêve pour la Belgique cette ère de force et de gloire, celle époque de véritable liberté, en tout, et pour tous, qui caractérisèrent les premières années de notre émancipation politique! Pour nous, nous ne demandons pas mieux que cet heureux retour vers les idées conservatrices qui constituent le fond de nos mœurs et de notre caractère. Certes, il entre dans nos prévisions de ne voir s'ac complir ces vœux, que lors que des hom mes de conciliation et d'impartialité auront remplacé au banc ministériel les hommes de coterie et de calcul politiques. Le zèle et la sollicitude pîffemelle des Ecclésiastiques éminents qui dirigent le Collège S1 Vincent de Paul ne sont pas seulement appréciés par la majeure partie des chefs de famille de la cité. Les amis de la bonne éducation, étrangers notre ville honorent également l'institution Ëpisco- pale de leur estime, et s'intéressent haute ment tout ce qui peut contribuer sa grandeur, sa prospérité. La proposition d'ériger une chapelle par ticulière l'usage des élèves, parait surtout avoir rencontré une adhésion spontanée. Un de nos abonnés d'une commune voi sine, homme d'estime, dont le nom bien faisant s'attache toutes les entreprises philanthropiques, nous adresse ce sujet une lettre pleine de sympathie par laquelle il promet son concours bienveillant, pour l'exécution de ce projet éminemment utile. Il parait que la fameuse réorganisation du Collège communal, annoncée il y a quatre mois force reclames et sons de grosse-caisse, vient enfin de recevoir son exécution. D'après ce qui transpire, voici les points culminants de la nouvelle or ganisation. 1° Deux classes sans cours de mathématiques. 2 Une autre (par mesure d'économie, nécessitée sans doute depuis l'allocation de I 'énorme subside de 9,000 fr* faite par l'Etat) privée de son professeur ordinaire pour être réunie celle d'un homme dont la présence l'établissement est l'objet de maintes reclames depuis nom bre d'années. 3° Autres moyens d'élayer et de restaurer l'édifice qui croulenéant; mais en revanche, dépopulation croissante dans les classes servant de pépinière aux cours d'humanités. Parlurient montes, nascetur ridiculus mus! (Communiqué.) Contrairement aux dernières nouvelles qui faisaient espérer l'amélioration de sa santé. M. Dumon-Dumortier a été enlevé le 27 sa famille et ses nombreux amis. Il a expiré six heures du soir au milieu des siens éplorés, un âge peu avancé, qui lui laissait encore l'espoir de fournir une longue carrière. M. Dumon-Dumortier était un des prin cipaux industriels de Tournai où il faisait vivre de nombreux ouvriers. L'aménité de son caractère et ses habitudes conciliantes lui avaient donné beaucoup d'influence dans sa ville adoptive, où il a été bourg mestre pendant plusieurs années. Il fut quelque temps gouverneur de la province de Hainaut. Il apporta les mêmes qualités au Sénat qui le choisit diverses reprises pour son président, l'unanimité. Ce n'est qu'à la dernière session qu'il a rencontré pour la première fois de l'oppo sition, grâce au ministère dont il s'était séparé sur la question de l'impôt sur les successions en ligne directe. Cependant l'honorable président du Sénat, par son langage conciliant, dissimulait souvent les tendances du cabinet. M. Dumon-Dumor tier est mort en chrétien, après avoir ex primé les vœux les plus patriotiques pour la Belgique au milieu des circonstances difficiles dans lesquelles se trouve l'Europe. Il désirait voir les divisions intestines ces ser pour faire place une politique géné reuse qui réunit sous le même drapeau tous les enfants de la même patrie. Puisse ce dernier vœu d'un citoyen ho norable, détaché des intérêts périssables du monde politique, se réaliser! Puisse t-il rencontrer de l'écho dans les cœurs des hommes d'Etat dont il fut l'ami et dont il n'était devenu l'adversaire que parce que leur système de gouvernement lui parais sait un anachronisme dangereux pour l'or dre social et pour l'avenir du pays! Journal de Bruxelles.) Un débat très-vif s'est engagé hier (29) la Chambre des Représentants. La Ban que de Belgique en a fait tous les frais. Elle réclame, comme on sait, titre de privilège, une exemption de droits d'enre gistrement et d'hypothèques, d'environ 129,000 fr. Une partie de cette somme a déjà été payée par elle, une autre partie reste encore payer. Restitution de la pre mière, dispense de solder la seconde, voilà ce que demande la Banque de Belgique, et ce que M. le Ministre des finances propose de lui accorder. La dette de la Banque remonte 13 ans d'ici. Cet établissement se trouvait dans les plus grands embarras financiers quand l'Etat lui vint en aide par un prêt de quatre VÉBITK ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chet les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX RE LMBOXKEIIEIT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les"autres localités fr. 3-5o. Un u° a5 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. Insertion* 13 centimes la ligne.) TPjLSS, 31 Janvier. LE MINISTÈRE. - LA SITUATION.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1