repoussé par elle, il était venu (le Gantl,
où il a un oncle qui est officier dans l'armée,
sans avoir pu arracher un sou de sa pitié.
Il avait déjà couché dix nuits la belle
étoile, lorsqu'il eut le bonheur d'être re
cueilli par M. S...
Celui-ci va dimanche assister la repré
sentation de Paillasse au théâtre du Parc.
Un autre spectacle l'y attendait. Quel n'est
pas son élonnemeul de voir entrer dans
une loge du premier rang un dandy d'une
ressemblance frappante avec le malheu
reux qu'il a recueilli! Il n'en croit pas ses
yeux; il veut éclairer ses soupçons. Il monte
aux premières loges, il s'approche du jeune
lion; il reconnaît son factotum. Voila son
voleur trouvé, penset-il, mais il dissimule
jusqu'au lendemain.
Le lendemain, sûr d'avoir trouvé le pot
aux roses, il interrogeX..., qui avoue avoir
fait passer du tiroir dans sa poche une
certaine quantités d'effigies royales en ar
gent, qui lui avaient facilité les moyens de
se procurer un habit noir et des gants gla
cés qui allaient mieux sa tournure que
la veste de commissionnaire.
Voici l'emploi que le sieur Hugonnet,
des environs d'Epernay, a fait du lingot
d'or de 400,000 francs qu'il a gagné: L'hon
nête vigneron a deux enfants; il les a dotés
de 100,000 francs chacun; puis il a voulu
perpétuer le souvenir de son bonheur, qu'il
attribue l'intervention toute spéciale de
la Providence, par une dotation au profit
de la localité qu'il habite. L'église avait
besoin d'importantes réparations, dont le
chiffre dépassaitde beaucoup les ressources
du budgelcommunal; d'un autre côté, l'eau
manquait dans le pays, et la même raison
d'économie forcée faisait depuis longtemps
ajourner l'établissement d'une fontaine. La
munificence d'Hugonnet a comblé ce dou
ble obstacle financier; l'église sera réparée
elembellie, et deux fontaines, au lieu d'une,
s'élèveront sur les emplacements les plus
convenables. Le généreux vigneron s'est
empressé, avec une libéralité qui honore
rait un millionnaire, de verser d'avance le
prix de ces travaux, évalué approximati
vement la somme de 70,000 fr. De ses
400,000 fr., il ne reste plus que 130,000 fr.
C'est, dit-il, beaucoup plus qu'il ne lui en
faut pour vivre tranquillement le reste de
ses jours.
M. l'abbé Faro, ancien aumônier de
la chapelle royale Turin, que la mort de
Charles-Albert et les exigences révolution
naires du ministère Siccardi avaient forcé
de quitter l'Italie et de se réfugier Lon
dres, vient d'être l'objet, dans cette der
nière ville, d'une attaque main armée
qui a failli lui coûter la vie. Trois Italiens,
sectaires de Mazzini, l'ont surpris l'im-
proviste au moment où il sortait de la cha
pelle catholique de sa nation et l'ont meurtri
de coups. Heureusement, une femme ir
landaise, attirée par les plaintes de la vic
time, est accourue, et par ses cris, a pu
donner l'alarme et chasser ainsi les mi
sérables auteurs de ce lâche guet-apens.
L'abbé Faro est aujourd'hui remis de ses
blessures.
On a reçu Amsterdam la triste nou
velle qu'un jeune prêtre catholique hollan
dais, M. Thomas Schœffler, missionnaire
dans la Cochichine, vient de payer par sa
vie son zèle apostolique. M. Th. Schœffler,
qui, secondé par huit autres prêtres chré
tiens, originaires de la Cochichine même,
travaillait propager lechristianismèdans
le nord-est de cet empire, a été dénoncé
aux autorités parles mandarins, arrêté et
conduit pieds et poings liés la capitale
(Hué-Fo). Là on l'a traduit immédiatement
devant une espèce de commission qui l'a
condamné mort.
Le lendemain matin, a eu lieu l'exécu
tion du jeune missionnaire, qui était âgé
de vingt-neuf ans seulement. Plus de dix
mille hommes de troupes avaient été com
mandés pour réprimer toute manifestation
hostile de la part des nombreux chrétiens
de Hué-Fô, dont l'indignation de cet acte
de barbarie était au comble.
On lit aujourd'hui dans le Constitutionnel:
Nous avons des nouvelles de Constan-
tinople du 15 janvier.
La fameuse question des Lieux-Saints
était la veille de recevoir enfin une solu
tion; il est même permis de dire qu'elle l'a
déjà reçue, puisque l'arrangement conclu
entre notre ambassadeur et le iMinistre des
affaires étrangères l'a été par ordre du
Sultan, et l'on n'attendait plus que la signa
ture impériale.
Cette formalité devait être remplie la
veille du départ du paquebot, mais une in
disposition du Ministre des affaires étran
gères, Ali-Pacha, l'a empêché de se rendre
au palais.
On peut donc considérer cette affaire
comme terminée; et bien que la France
n'ait pas obtenu ce qu'elle demandait, elle
n'a du moins renoncé aucun de ses droits.
L'avocat Jaspin, de Courtrai, prévenu de
faux en écrilure de commerce, d'escroquerie, de
détournements de fouds et de marchandises, et
d'abus de blanc seings, vient d'être mis en liberté,
après quatre mois d'arrestation préventive.
L'instruction, couduite avec une minutieuse
rigidité et une impartialité qui fait honneur a M.
Joos, juge d'instruction du parquet de Courtrai, a
clairement gravé que le prévenu était inuoceut des
faits qui lui étaient imputés.
Samedi, dans la cathédrale de Tournai, pen-
dans les obsèques de M. Dumon-Dumortier, un
singulier accident, qui aurait pu avoir des suites
fâcheuses, a ému la foule compacte qui se pressait
dans le temple. Les grands cierges qui entourent le
catafalque sont ordinairement placés dans des
tuyaux en bois, au bas desquels se trouve un ressort
que l'on arrête. Or, pendant le Requiem, le ressort
a sauté, et le cierge, lancé avec une grande force,
s'est élevé dans une direction perpendiculaire, pour
retomber heureusement éteint, sur le pavé du
chœur. Il eût suffi d'une étincelle tombée sur les
tentures de deuil pour amener de grands désastres.
On dit que le juge d'instruction ne s'est pas
borné à'saisir le 5" numéro du Bulletin français
mais que les cinq numéros de ce recueil l'ont été.
Un agent de police de Bruxelles, accompagné
du commissaire maritime, de M. Van den Bognert,
commissaire de police, et Tillet, adjoint, a opéré
dimanche au matin, Anvers, par ordre du parquet
de Bruxelles, la saisie d'un coffre contenant des
imprimés, et embarqué bord du steamer Soho, en
partance pour Londres. On assure que ce sont des
exemplaires du dernier numéro du Bulletin fran
çaisimprimé Bruxelles. Précurseur
Les fermiers qui fréquentent le marché aux
grains de Mons sont convenus qu'à partir du
janvier prochain, ils ne vendront leurs denrées qu'à
l'hectolitre.
Il vient d'être institué, dans les communes
d'Hornu, Baisieux, Labouverie, Pâturages, Sars la-
Bruyère et Wasmuel, des prix de propreté destinés
être répartis entre les familles qui pendant l'an
née entière, auront donné le plus de soin la
propreté intérieure de leur habitation.
Un jeune ouvrier de Forchies-la-Marche,
commune de nos environs, courageux, mais par
malheur un peu affolé du génièvre, vient d'être
victime de ce détestable défaut. Excité par plu
sieurs camarades avec lesquels il se trouvait dans
un estaminet du village, il a avalé, presque coup
sur coup, sept potées de genièvre, environ 5/4 de
litre. Après cette belle prouesse, il est tombé pour
ne plus se relever. Abandonné par ses bons amis,
il fut recueilli par deux personnes étrangères qui
lui fireut passer la nuit dans une écurie reporté le
lendemain son domicile, il y a expiré dans l'après-
midi.
Cet événement a donné i'occasiou de constater
un fait singulier dans la commune de Forchies-la-
Marche Depuis sept mois c'est le premier décès
qu'on enregistre, et pendaut cet intervalle de
temps il y a eu 4g naissances. Jde Ckarleroi.)
Ou lit daus le Morning Herald Il résulte
de relevés récents que, daus l'année i85o, il y a
en Iriaude i45,ooo acres de terrain consacré
la culture de blé de moins qu'en 1847. De là une
perte de i,4oo,ooo liv. sterl. Voilà ce qui explique
l'émigration de la population faute de travail.
Ajoutez cela que, depuis i846, il a été perçu
1,700,000 liv. sterl. pour taxe des pauvres; alors
vous avez la solution du problême irlandais. En
i845, c'est-à-dire avant le bill de Peell'Irlande
exportait en Angleterre 779,000 quarters de blé.
En i85cf, ce chiffre est tombé 168,000 quarters.
L'étranger a fourni la différence, moyennant es
pèces.
On écrit de Darmstadt, le 20 janvier De-
puisque les barbes des fonctionnaires publics, civils
et militaires, ont été réglées administrativement,
on a agi de même l'égard des barbes des avocats.
Uq décret ministériel du 16 janvier porte que le
respect du la justice ne permet pas que les avocats
eu robe portent des barbes dont la coupe singulière
serait incompatible avec la gravité de l'audience.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 3o janvier i852,est nommé:
Échevin de la ville d'Oslende, le sieur Janssens
(C), en remplacement du sieur Hamman (T.), dont
la démission est acceptée. f
Le Moniteur publie la loi qui accorde la
naturalisation ordinaire au sieur F.-X. Anselm,
sous-lieutenant au g* régiment de ligne, né Col-
mar (France.)
Le Moniteur publie i* le traité de commerce
et de navigatiou conclu entre la Belgique et la
Hollande; 2° la loi apportant des modifications au
tarif des douanes; 3° un arrêté royal pris en exé
cution de cette loi, 4" un arrêté royal qui nomme
les membres et suppléants des membres des conseils
de milice pour la levée de i852
La texte du traité est suivi de la déclaration
suivante
Le traité qui précède a été ratifié par Ça Ma
jesté le Roi des belges et par Sa Majesté le Roi des
Pays-Bas.
Le terme fixé pour l'échange des ratifications
a été successivement prorogé au 3i décembre j 85x
et au 3i janvier i852, par les protocoles addi
tionnels du i5 et du 5o décembre i85r.
L'échange des ratifications a eu lieu le 5i
janvier i852.
La déclaration suivante a été inséré au procès-
verbal d'échange des actes de ratification
A la suite des explications échangées entre les
deux gouvernements, propos du projet de loi
présenté aux chambres belges le 22 décembre
i85i, et pour fixer le sens du sixième alinéa de
l'art. i4 du traité du 20 septembre dernier, il est
entendu que différence dont il s'agit dans cet
aliéna, quant aux marchandises qui demeurent
soumises au régime différentiel, créé par la loi