9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3585. 35me année. 7P3.ES, 7 Février. Nous avons annoncé dans plusieurs de nos derniers numéros ta souscription pour la construction d'une Église catholique Genève. Celte œuvre est d'une si haute importance que le S. P. Pie IX a voulu inscrire lui-même son nom vénéré la tête de la liste. C'est qu'on ne peut plus efficacement soutenir la religion vraie qu'en réunissant tous les efforts pour rétablir et l'étendre au foyer même des erreurs qui ont porté les plus rudes coups l'Église. Genève, la cité de Calvin et de J.-J. Rous seau, mais aussi de S1 François de Sales, ne comptait passé peu de temps que quel ques centaines de catholiques. Leur nom bre s'élève aujourd'hui douze mille et s'ac croît journellement, surtout dans la classe ouvrière. Les ressources locales ne permet tent pas la construction d'unegrande Eglise devenue néanmoins indispensable, c'est pourquoi il a fallu avoir recours la gé- nérositédes catholiques étrangers. L'Église de Genève sera un boulevard de la foi con tre les envahissements du protestantisme et de l'incrédulité, elle sera un puissant point d'appui pour réparer les maux des époques précédentes, et ramener les popu lations égarées. Noussommes heureux d'apprendrequ'un des prêtres envoyés en mission par Mgr. Marilley, évêque exilé de Genève est arrivé en celle ville, et qu'il prêchera demain Dimanche, en français la Grand' messe, la cathédrale. LES RADICAUX EU BELGIQUE. On n'a qu'à examiner, étudier l'origine, la nature du radicalisme chez tous les peu ples, pour se convaincre que loin d'avoir étéun bienfait, un progrès pour la Belgique l'avènementdela politique Rogier-Frère est un véritable malheur pour notre pays. Considérons au point de vue du repos, de l'union intérieure les conséquences du triomphe du radicalisme en 1847. Depuisl830 l'esprit de parti n'avaitcessé de marcher de pair avec l'esprit national, et l'esprit de patriotisme qui animaient tous les Belges. L'Esprit de parti, existait- il, il y avait du moins un lien entre les divers enfants d'une même patrie: il y avait des catholiques et des libéraux dans toutes les provinces qui se trouvaient néanmoins avoir un fonds commun d'espérances, et chaque parti rêvait-il le pouvoir, c'était pour gouverner selon les principes et les intentions généreuses des immortels fon dateurs de notre admirable pacte consli- tutionel. Grâce la marche ascendante du radi calisme personnifié dans M. Frère et dans M. Rogier divorçant avec son passé poli tique, l'esprit de parti devint un véritable dissolvant, un germe continuel d'embarras et de dissentions: A peine dépositaire du pouvoir, il divisa entre elles les provinces, les cités, les communes, et porta la zizanie jusqu'au sein des familles; il établit par tout des collisions d'intérêts; de plus il enleva au gouvernement représentatif de la nation toute sa dignité, sa considération, parceque dès son début, la politique nou velle se montra mesquine dans son but, tracassière dans ses moyens, étroite dans ces conceptions, despotique au point de subordonner l'inlérêtgéneral aux exigences clubisles. Enfin, le règne de l'esprit départi chez nous compromit gravement l'indé pendance de la représentation nationale en ce que le gouvernement combat de toute la force de son influence tout député qui entend conserver sa liberté de contrôle sur ses actes et qui consulte, non pas la volonté ministérielle, mais les témoignages de sa conscience, dans l'éinission des votes parlementaires. Tout cela est si bien senti que tout hom me sérieux rougit du rôle pâssionné que joue trop longtemps le ministère, et qu'il s'indigne justement des embarras qui sont faits leur paisible patrie. Quand les chefs de la politique nouvelle seront ils frappés eux-mêmes de tout ce qu'il y a d'irrationnel et de dangereux dans leur conduite? Jusqu'à quand continueront- ils au nom du libéralisme l'œuvre d'into lérance et de vexation pratiquée contre la plusgrandepartiedes Belges? Quandenfin, comprenant la fausseté de leur système, quitteront-ils le pouvoir, et laisseront ils aux défenseurs de l'intérêt public, le soin et l'honneur de s'installer aux bancs mi nistériels usurpés par la passion et l'am bition clubisles? Tout citoyen qui sent battre dans sa poitrine un cœur vraiment belge attend ce moment avec impatience. Les intelli gences possédées des erreurs et des pré jugés de l'époque sont les seules qui ne conviennent point qu'il est plus que temps, pour le bonheur de notre patrie, que la politique Frère se brise et qu'elle se ré solve laisser aux principes corisevateurs la tâche de réparer ces brèches que son ineptie faites l'édifice social. L'ouragan d'avant-hier a renversé deux cheminées, rue de l'Etoile, et une autre, rue des Chiens, personne n'a été blessé. La personne qui nous adressa l'autre jour un articulet relatif la réorganisation du collège communal, nous communique un second article en réponse aux incrimi nations que le Progrès lui a faites. Nous publions ci-après celle pièce prévenant le correspondant que nous nous réservons de ne pas donner suite toute nouvelle ex plication de sa part, la rédaction du /Yo- pagateur étant résolue ne pas engager au sujet du collège communal, une polémique dont le but assurément peut être fort louable mais qui nous est inconnu. M———— VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions centimes la ligne.) Parce que, en vertu d'un droit commun, il a plu a UD concitoyen, indépendant de toute coterie, de critiquer un des actes de nos hauts et puissants seigneurs, le Progrès déverse sur le Propagateur tout ce que son vocabulaire renferme d'épithètes injurieux: BazileEscobarfuretvoilà ses arguments favoris. Quand on lui dit qu'il a tort, il se fâche tout rouge et croit que tout est dit. Il traite nos assertions de mensougères. S'il met tait moins de passions et plus de justice dans sa manière de voir, tout au plus, aurait-il pu nous taxer d'erreur et d'une erreur qu'il n'a qu'à s'im puter lui-même. En effet, au mois de septembre dernier, il an nonce sons de trompe, avec sa suffisance ordinaire, qu'avec le nouvel an le collège communal subirait une réorganisation qui ne laissera rien désirer. Cette époque venue, sans craindre de nous voir taxer de furets tout contribuable ayant le droit de vérifier la gestion des affaires de la commune quoi d'extraordinaire ce que nous nous enquimes du nombre et de la nature des mesures de réorga- satiou- promises avèc tanL d'emphase. Nous fûmes exactement renseignés deschangements qui avaient eu lien, et comme on oublia de nous prévenir que ces changements n'étaient que provisoires, nous nous en rapportâmes l'annonce faite avec tant d'aplomb par le Progrès du mois d'octobre der nier, pour les croire définitifs. Nous n'aurions pas cru devoir nous occuper de la réponse du Progrès, s'il ne nous avait pas offert l'occasion de prouver avec quelle légèreté et avec quelle effronterie il nous jette l'accusation de men songes et d'Escobarderies. Au moment où nous retracions les lignes annonçant que deux classes latines n'avaient plus de professeur de mathéma tiques, ces lignes n'étaient que l'expression de l'exacte vérité. Or, il est advenu que fort peu de jours après qu'elles avaient été écrites et n'étaient pas encore livrées l'impression, avant que nous ayons pu recevoir de nouvelles informations, par une décision récente de la nouvelle administration, les élèves de ces deux classes ont été repartis dans deux cours de mathématiques déjà existants. Qu'on juge maintenant de quel côté est la perfidie et la duplicité. Le Progrès pour nous convaincre de mensonges, annonce triomphalement cette dernière décision, mais il en omet soigneusement la date et dit la chose de manière nous insinuer qu'il s'agit d'un fait accompli il y a quatre mois, tandis que nous lui portons le défi d'oser nier qu'il ait au contraire été décidé et mis exécution il y a fort peu de jours seulement. Nous n'avons eu garde de médire du professeur chargé momentanément de deux classes. Nous es- t i mon s eu lui les vertus et l'aménité du caractère

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1