ATTENTAT
COMMIS SUR LA REINE D'ESPAGNE.
A Courtray, les étalons
Phénomène, de demi-sang anglais;
Frency, trois quarts sang anglais.
A Oosicamp, les étalons:
Samsotn d'un quart sang anglais;
Finerald I, de pur sang anglais.
Les étalons partiront du dépôt central vers le
10 de mois; la monte sera ouverte dans chaque
Station, deux jours après leur arrivée.
La saillie des étalons est gratuite, mais ne sera
permise que pour les juments dont les propriétaires
présenteront au garde-étalon on certificat signé
par la personne spécialement désigné cet effet par
le ministre de l'intérieur, et constatant que ces
jeuments sont saines'et propres une bonne re
production.
Les personnes cî-après désignées sont spéciale
ment chargés de l'examen des juments destinées
la saillie des étalons du haras de l'État pendant
l'année i852, et de la délivrance des certificats
constatant qu'elles sont saines et propres une
bonne reproduction, savoir
J. Hornaert, médecin vétérinaire Oostcamp,
pour la station d'Oosicamp;
Hornaert, médecin vétérinaire du gouvernement
h Courtray, pour la station de Courlray.
M. le gouverneur du Brabant vient d'euvoyer
aux administrations communales la circulaire sui
vante
Il arrive fréquemment que des étrangers sont
arrêtés pour défaut de papiers réguliers ou,de
moyens d'existence, et retenus de ce chef la dis
position de la sûreté publique.
Cette marche a pour résultat de faire subir,
sans nécessité, a l'étranger une détention de plu
sieurs jours, onéreuse pour le trésor et souvent
pénible pour le détenu.
En conséquence, M. l'administrateur de la
sûreté publique vient de me faire connaître que les
étrangers qui seront arrêtés par les autorités locales
chargées de la police, pour défaut de papiers ou de
moyens d'existence et dont le séjour en Belgique
ne peut évidemment être autorisé, devront être
rerais immédiatement entre les mains de la gen
darmerie, l'effet d'être dirigés, par la correspon
dance ordinaire, a la frontière qu'il désigneront
pour sortir du royaume.
M. l'administrateur ajoute qu'il ne sera point
nécessaire de lui en référer au préalable, sauf dans
les cas exceptionnels, mais que les procès-verbaux
d'arrestation renfermant les inlerogatoires subis
par les étrangers, devront lui être transmis sans
aucun retard.
a La disposition qui précède ne soustrait point
les officiers de police h l'obligation de déférer k
l'autorité judiciaire compétente, les crimes ou les
délits dont les étrangers se seraient rendus coupa
bles.
On lit dans la Liberté de Lille
Une double tentative d'assassinat, accomplie
dans des circonstances assez singulières, vient d'a
voir lieu sur la route de Lille k Menin. Nous n'a
vons pas encore sur cette déplorable affaire, des
détails entièrement officiels; nous donnons donc le
fait tel qu'il nous a été rapporté;
Deux jeunes gens de 20 k 25 ans, M. Vanou-
berghe, fabricant, et son cousin, circulaient dans
leur cabriolet. Ils en descendirent près de Roncq
pour entrer dans un cabarêt où se trouvait déjà un
individu que l'on assure être un fraudeur belge.
Une discussion assez vive s'éleva, k propos de
chasse, entre les jeunes gens et cet étranger. M.
Vanouberghe aurait dit k ce dernier qu'il n'enten
dait rien k la chasse: Je te le ferai voir tout a
l'heure! aurait répondu son interlocuteur.
M. Vanouberghe et son compagnon venaient de
remonter dans leur cabriolet, lorsque l'étranger qui
les suivait déchargea sur eux et a bout portant deux
pistolets qu'il tenait k chaque main, puis il prit la
fuite.
Les deux jeunes gens furent blessés, et, chose
assez bizarre, tous deux le furent au bras droit. A
la suite de ce lâche attentat, il a fallu pratiquer
l'amputation du bras de M. Vanouberghe; la bles
sure de son cousin est aussi très grave, et l'on craint
que la même opération soit nécessaire.
La justice et la gendarmerie, instruites aussitôt
de ce crime, se sont rendues sur les lieux. On dit
que le coupable n'est pas inconnu aux habitants
de Roncq.
Le 6 février, vers quatre heures de relevée, dans
une maison isolée de ia commune de Connues, la
brigade de gendarmerie de VVarnèion, a opéré
l'arrestation d'un individu disant se nommer Fran
çois Delecluse, armurier, âgé de 52 ans. né et do
micilié k Wervicq (France), dépourvu de papiers
et inculpé de tentative d'assassinatavec armes k
feu, sur un grand chemin, pendant lu nuit du i°*
au 2 de ce mois, sur les sieurs Duhamel et Van
Houberghe, boulangers, domiciliés h Roncq. Cet
individu, qui est en aveu, a été conduit k Ypres et
mis k la disposition de M. procureur du Roi.
Une compagnie et l'état-major du 2e ba
taillon du 10° régiment de ligne, a quitté Garid,
pour aller tenir garnison k Courtrai.
Celte ville, privée de garnison depuis quelque
temps, avait fait des réclamations, auxquelles cette
mesure vient de faire droit. Du reste, ce n'est pas
la première fois que Courtrai possède nu detni-
balaillon et son état-major; la moitié du 1" ba
taillon du 10° y a encore tenu garnison, sous le
commandement de M. le major Blochouse, ainsi
qu'un demi-bataillon du 12e, commandé par M. le
major Dechamp.
On écrit de Gand Le directeur de notre
théâtre en a abandonné l'administration et a quitté
furtivement la ville. Veudredi il a été ariêté, a
Deynze, et reconduit k Gand, où il a été interrogé
par le juge d'instruction et remis en liberté.
A la suite des fortes pluies qui ont eu lien,
presque toutes les rivières de notre pays ont dé
bordé. Ainsi les vallées de la Lys, de l'Escaut, de
la Dendie de la Senne de la Dyle, de la Meuse
et de ia Vesdre sont sous les eaux.
Il en est de même en Angleterre, le 6 février,
lé village de Hampfort a été englouti par les eaux,
60 personnes y ont perdu la vie.
On assure, dit l'Indépendance qoe la pré
sidence du Sénat a été offerte k M. le prince de
Ligne par uti grand nombre de ses collègues.
Malgré le démenti que lui a opposé le Nou
velliste de La Haye, le Nieutve Rolterdamsche
Courant assure de nouveau aujourd'hui que le
gouvernement français a fait faire auprès du mi
nistère hollandais des représentations sur la ten
dance hostile de quelques organes de la presse en
Hollande.
Suivant un correspondant de la Gazette de
Cologne, l'Autriche et la France se seraient mises
d'accord pour une occupation éventuelle de la
Suisse.
M. le ministre de la guerre a soumis ces
jours derniers k la signature du Roi de nombreuses
promotions dans l'armée.
On admire en ce moment dans les terres de
M. A. Verschaffelt, rue du Chaume, 5, k Gand, le
magnifique Rhododendrum Javanicum, fleuris
sant pour la première fois sur le continent.
L'établissement est ouvert au public.
Le navire Margaretha Augusta, arrivé de
Li vourne k Anvers, a débarqué sa cargaison marbre
blanc, parmi laquelle on remarque de fort beaux
blocs. Le dernier débarqué pèse g,5oo kil.
Des cultivateurs desenvirons de Bruges vien
nent d'adresser une requête au bureau du comice
du premier district agricole de notre province, pour
qu'il veuille faire parvenir aux autorités compé
tentes la demande que font les pétitionnaires, afin
qu'il soit permis sans être muni de port d'armes de
chasse, de tuer les corbeaux et les corbeilles sur les
champs récemment ensemencés de céréales.
Les capitaines Jean De Doncker, adminis
trateur au 7* régiment de ligne, Pierre-Joseph
Schuck, au io* de ligne et Jean-Charles Van de
Capelle, capitaine en second au 1" régimern de
cuirassiers, sont admis k faire valoir leurs droits k
la pension. Il en est de même du lieutenant Léo
nard-Joseph Delhez.
Un journal allemand annonce qu'on a déjà
réuni la somme de 2,1 3g florins pour le monument
k élever k la mémoire de Goerres daus la cathédrale
de Cologne.
On lit dans le journal anglais le Times:
Plusieurs entrepreneurs français sont venus de
France en Angleterre pour traiter avec nos éleveurs
de chevaux pour la remonte de plusieurs régiments
de cavalerie française, tant grosse que légère. Le
prix stipulé par le Ministre de la guerre ne doit pas
dépasser 32 k 55 liv. par cheval de grosse cava
lerie, et 22 k 26 liv. pour chaque cheval de ca
valerie légère. Les chevaux d'officiers ne doivent
pas coûter au-dela de 36 liv. Ces achats auront
lieu surtout dans le Yorkshire et les comtés du
uord, renommés pour la remonte des régiments de
cavalerie anglaise.
Le magasin de poudre de Stockholm a sauté
le 24 janvier. L'explosion a été terrible; plus de
mille vitres ont été brisées dans la ville, et plus de
cent dans le château royal. On a retiré deux cada
vres de dessous les décombres, et commencé nue
enquête. Le magasin, qui n'est plus qu'un monceau
de ruines, contenait 2,8o4 quintaux de pondre.
La perte de la ville est de 115,000 rixdalers
(664,700 fr.)
La Correspondance litographiée publie la let
tre suivante de Madrid, en date du 2 février, deux
heures de l'après-midi
Un événement aussi douloureux qu'imprévu
vient de jeter la consternation dans la capitale.
Voici (au milieu des versions les plus cnnstradic-
toires circulant sur la tentative de régicide qui
vient d'avoir lieu) ce que nous avons pu recueillir
de plus positif:
Depuis le matin,,un soleil aussi brillant qu'en
juillet ou août, éclairait la capitale, qui avait un
air de fête. Une foule immense encombrait tous les
alentours du palais et les rues que devait parcourir
le cortège royaldepuis le palais jusqu'à l'église
d'Atocha, où la Reine Isabelle II, faisait sa pre
mière sortie, devait accomplir son pienx pèlerinage
d'action de grâces k Notre-Dame, pour son heu
reuse délivrance. Les troupes formaient la haie sur
le passage du cortège; aux fenêtres et balcons,
partout décorés, ou voyait des dames eu élégantes
toilettes. A onze heures, la Reine Isabelle II, te
nant dans ses bras la princesse royale, et accom
pagnée et entourée du Roi et de toute la famille
royale, s'est reudue de ses appartements dans la
chapelle royale pour entendre la messe.
A une heure moins un quart, après la messe,
la Reine, tenant toujours dans ses bras la princesse
royale, a quitté la chapelle pour rentrer dans ses
appartements, d'où elle devait sortir quelques mo
ments après pour aller k l'église d'Atocha. A sa
sortie de la chapelle royale, un homme, revêtu
d'un habit de prêtre (veslido de cura) tenant un
poignard k la main, s'est rué sur la Reine pour la
frapper. La Reine, k qui ce brusque mouvement
de l'assassin n'avait pas échappé, a poussé un cri,
et elle a remis rapidement la princesse royale entre
les mains du Roi D. François d'Assise. Le comte
de Pino Hermoso, en arrêtant le bras de l'assassin,
a été légèrement blessé k la main. La Reine a été
elle-même très légèrement atteinte k la main. Celte
légère blessure n'a heureusement rien de dange
reux. Les hallebardiers se sont aussitôt saisis de la
personne du misérable, dont nous n'avons pas en
tendu proférer le nom. On sait seulement qu'il
portait des habits de prêtre. On a dit qu'il appar
tenait au clergé de la paroisse Saint-Sébastien,
mais cette nouvelle mérite confirmation. On ignore
encore k ce moment si cet homme est vraiment un
prêtre, ou s'il avait endossé ces habits pour pouvoir
plus facilement exécuter son projet criminel.
La cérémonie qui devait avoir lieu k l'église
d'Atocha a été suspendue. Le corps diplomatique
et les hauts dignitaires de l'étal qui attendaient la
Reine dans cette église, se sont empressés, ayant
appris ce douloureux événement, de revenir au
palais pour féliciter Sa Majesté d'avoir échappé au
poignard du régicide.