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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3595.
Samedi, 13 Mars 1852.
35me année.
7PS.ES, 13 Mars.
Souvent on entendit des hommes affu-
blésdu manteau du libéralisme se déchaîner
contre les prêtres qu'ils taxaient de fana
tisme, tout en protestant de leur respect
pour la Religion; plus souvent encore, ou
les entendit afficher de beaux sentiments
l'endroit du clergé, tout en censurant
avec amertume la moindre de ses démar
ches, tout en le suivant pas pas dans
l'exercice de ses devoirs, le sarcasme et
l'insulte la bouche. Ces odieuses manœu
vres décélaient assez la profonde hypo
crisie de ceux qui se les permettaient.
D'ailleurs les principes bien connus des
fauteurs du pseudo-libéralisme; leurs actes
marqués au coin de l'astuce voltairienne
et de la violence révolutionnaire permet
taient d'apprécier leur juste mesure ces
témoignages stériles d'un respect menteur.
Depuis les premiers temps du christia
nisme, les ennemis du nom Chrétien, dans
les assauts qu'ils livrèrent la vérité, ne se
départirent jamais de la tacliqe déloyale
dont usent nos libéralisles.
C'est ainsi que sous Néron, le premier
des empereurs romains qui persécutèrent
la foi, on chargea les chrétiens de calom
nies aussi ridicules qu'atroces; tant on re
doutait, même cette époque d'aveugle
despotisme, d'attaquer de front la vérité
religieuse. Elus lard, le paganisme dévoila
la cause réelle de ses hostilités; mais il
succomba dans la lutte.
Sous l'empire du catholicisme, durant
les âges de foi qui suivirent, l'erreur pour
combattre l'Eglise, se revêtit du manteau
de la théologie. Tronquant la lettre et le
sens des saintes Ecritures, elle répandait
d'abord dans les âmes le venin de l'hérisie.
A l'en croire, elle n'attendait pour se dé
dire, s'il y avait lieu de le faire, que la dé
cision du souverain pontife; mais peine
le pape l'a-t-il condamnée, qu'elle refuse
de se soumettre: Tantôt elle lui dénie son
autorité; tantôt elle en appelle un con
cile; tantôt elle use encore de subterfuges.
Ainsi firent les hérésiarques, depuis Arius
jusqu'à Luther, et depuis Pélage jusqu'aux
jansénistes.
Cependant la foi n'embrasait plus les
âmes, et les intelligences matérialisées et
ridicules du 48me siècle se dégoûtaient des
questions théologiques. Alors ce fut le tour
du philosophisme antichrétien, qui invo
quant les droits de la raison, osa soumettre
les plus augustes mystères de la foi au
creuset du scepticisme érigé en doctrine.
Du reste, il travaillait dans l'ombre; l'irré
ligion s'abritait prudemment sous le man
teau de la science, et tout en sapant l'Eglise
il trompait la bonne foi publique par de
vaines professions de foi. C'est ainsi que
Voltaire, de cette même plume dont il fai
sait usage dans ses lettres confidentielles
pour ameuter ses adeptes contre I'Infame,
traçait cette protestation destinée être
connue: Si jamais on a imprimé sous
mon nom une ligne qui puisse scandaliser
seulement un sacristain de paroisse, je
suis prêt la déchirer. C'est ainsi encore
que J. J. Rousseau, dans son,Emile, où il
rejette toute éducation religieuse, exalte
en belle prose la sublimité des Evangiles
et les vertus de l'Homme-Dieu. Protégé par
les hommes du pouvoir, choyé dans les
rangs de la haute société, le philosophisme
ne tarda pas se répandre dans tout le
corps de la nation; mais ce ne fut qu'eu
4790 qu'il osa entièrement jetter le mas
que; le dénouement est connu de tous
La prétendue philosophie s'était perdu
par ses excès; le sang de ses victimes,
versé sur l'échafaud, avait failli étouffer
l'hydre de la révolution. Une réaction re
ligieuse était inévitable, lorsque le parti
anti-catholique eut recours de nouveaux
subterfuges. Se prévalant avec adresse des
exigences et de l'engouement de l'époque,
les mêmes hommes qu'on avait vus ap
plaudir aux écarts de la philosophie et aux
crimes du jacobinisme, et ceux qui plus
jeunes partageaient néanmoins leurs opi
nions, s'adjugèrent dès lors le rôle de dé
fenseurs naturels de la liberté. Le nom de
philosophes ne rappelait plus au souvenir
que des turpitudes et des crimes; ils l'é-
changèrentconlre celui àelibéraux. Certes,
il est bien des gens décorés de cette fas
tueuse épithèle, qui ne se doutent guère
de son ignoble paternité, mais nous n'y
pouvons rien, si elle doit leur deplaire,
l'histoire est là qui la constate.
C'est donc avec le soi-disant libéralisme
que les défenseurs du catholicisme ont
désormais compter. Peuplé en majeure
partie d'indifférents asservis aux préjugés
du jour; conduit la remorque par des
suppôts de Voltaire, le soi-disant libéra
lisme est essentiellement vicié et dange
reux. Chez nous, avant que de dominer,
il offrait déjà par le ministère de M. Ver-
haegen une plume d'or un écrivain mé
diocre que ses attaques contre la Religion
et la société avaient seules rendus célèbre.
En Suisse, il n'en est plus là; et dernière
ment encore les religieux du grand Saint-
Bernard, ces héros de la charité chrétienne,
se sont vus dépouillés et chassés par le gou
vernement d'un canton catholique, le Va
lais. Après de pareils excèson est mal reçu
prolester de son respect pour le catho
licisme. Nous l'avons démontré plus haut,
cette tactique astucieuse est ancienne et ne
saurait plus tromper que ceux-là seuls qui
se plaisent être trompés.
CIRQGE OLYMPIQUE.
Les représentations de Jeudi et Vendredi,
ont dépassé l'attente des amateurs du
Cirque; jamais nous osons le dire la ville
d'Ypres n'a possédé une troupe aussi boune
que celle sous la direction de M. GAUTIER-
DIDIER tous les sujetsont ri valisé d'adres
se et de force.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DÉ L'ABONNEMENT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions 11 centimes la ligne.)
M. Van de Kerckhove, vicaire a St André, est
nommé curé Coolkerke.
Sont nommés vicaires
A St-André,'M. d'Hooge, vicaire Dixmude; A
Dixmude, M.Krekelberg, professeur au collège de
Menin A Autryve,M. Darras, vicaire St-Genois;
A Si Génois, M, Van Overbeke, vicaire k Clerken
A Clerkeu, M. De Wilte, vicaire Vlamertingbe.
Les trois millions distribués par M. Rogier en
primes et subsides ont servieritr'autre, a former
Hambourg un soi disant bazar de l'industrie belge,
sous la direction du sieur Van Straelen. Cet indi
vidu, prenant le titre pompeux d'agent de l'indus
trie belge Hambourg, partit pour cette ville avec
les fonds de l'Etat et les marchandises que lui con
fièrent, sous le patronage ministériel un certain
nombre de nos compatriotes. Nous apprenons que
ce monsieur vient de tomber en déconfiture. Les
industriels qui ont eu confiance dans la faveur dont
il jouissaits'en repentent amèrement. Plusieurs
d'entre eux sout venus se plaindre auprès de nous
d'avoir essuyé des pertes qu'ils n'auraient certes
pas essuyées si le sieur Van Straelen n'avait joui
de la protection financière du gouvernement.
[Jour, de Brxelles.)
La Chambre des Représentants a volé hier un
feuilleton de pétitions, plusieurs demandes de na
turalisations et un crédit de 20,000 fr. au dépar
tement de la justice.
On écrit de Menin, 10 mars
Un affreux malheur est arrivé hier matin dans
notre ville: le garçon meunier du sieur Petit était
occupé dans le moulin vent graisser une poulie,
lorsque tout k coup une courroie le saisit, le soulève
et l'entraine jusqu'à ce que le malheureux retombe
ayant une l'arge blessure a la tête et le bras drois
cassé: od n'a plus relevé qu'un cadavre. Cet in
fortuné, néaRoulers, se nommait Charles Lamertin
et était peine âgé de 25 ans.
On écrit de Courtrai, le 9 mars Un in
cendie s'est déclaré dimanche dernier dans une
ferme située k Heestert, appartenant au sieur Mar-
cellin Van Caemelbeke. En moins d'une heure, la
ferme et ses dépendances ont été entièrement con
sumées, avec une grande partie des meubles et
autres objets qu'elle contenait. Rien n'était assuré.
Il paraît que la malveillance est étrangère k ce si
nistre qui a causé des pertes très-considérables.
On lit dans la Feuille de Tournai: Une
maladie épizootique, le farçin, règne actuellement
avec intensité eu la commune de Vaulx un cer
tain nombre de chevaux y ont déjà été abattus par
ordre de l'autorité, ensuite des rapports des hom
mes de l'art.
On lit dans le Journal de Tournai Une
paysanne qui était venue, samedi dernier, sur notre