2 Voici les renseignemens que nous trouvons dans la Gazette de Liège sur l'état de Mgr, l'Évêque. S. Em. le Cardinal-Archevêque de Malines est arrivé le 18 Liège pour faire visite a Mgr, l'Evêque. Le prélat malade a reçu cette visite avec un véritable bonheur, et l'entrevue entre les deux pontifes a été des plus touchantes. Arrivé par le premier convoi de Bruxelles, le Cardinal a quitté notre ville vers cinq heures du soir. v> Dans tous les diocèses voisins, le clergé, les fidèles et les communautés religieuses s'unissent au diocèse de Liège pour demander au ciel la conser vation de notre vénérable Évêque. Dans le Limbourg néerlandais, Mgr. l'Évêque d'Hirène, vicaire apostolique, a prescrit des prières dans le même but. Il arrive de toutes parts a l'Evêché des lettres qui témoignent du vif intérêt que l'on porte au Prélat. Mgr. l'Évêque de Chersonèse, vicaire apos tolique du Luxembourg, écrivait dernièrement qu'il se proposait de se rendre Liège. Si ina visite est importune, disait-il, je ne verrai pas le Pré lat mais du moins j'aurai le bonheur de 111e trouver sous son toit. Nous avons dit avec sincérité quelle est la si tuation de Mgr. l'Évêque, et les journaux de Liège, qui ont donné hier des nouvelles de la santé du vénérable malade, sont également dans le vrai: ils n'atténuent rien, ils n'exagèrent rien. MM. les docteurs Royer, Frankinet, Lombard, professeurs.a l'Université de Liège, et MM. les doc teurs Craenincx et François, professeurs a l'Uni versité catholique de Louvaiu, ont été réunis jeudi dernier en consultation; cette consultation se re nouvellera. Le médecin traitant qui a vu Sa Grandeur aujourd'hui matin, a écrit le bulletin suivant, pour être communiqué aux personnes qui viennent pren dre des nouvelles delà santé du Prélat: La nuit a été très-bonne. La toux et l'expectoration sont diminuées. Sa Grandeur est calme. Il y a quelques jours un garde du chemin de fer a eu les jambes broyées par un train, a Maldereu. Il eu est mort le lendemain. M. le capitaine du génie Casterman a été nommé directeur de la société d'Histoire naturelle de Gand. I.e tribunal correctionnel de Gand devait s'occuper le 18 de ce mois d'une affaire assez cu rieuse. 11 s'agissait d'un jeune couple, qui, n'ayant pu obtenir le consentement de la mère de la fiancée, s'en est passé, de concert avec le père et les té moins. Voici comment: Les fiancés se firent an- uoucer et accomplirent toutes les formalilésexigées, seuleineut le jour du mariage venu, et la mère re- puisqu'en définitive il semblait qu'un meurtre avait été réellement commis. Mais laissons aller le pauvre diable! pensa le colporteur, je ne veux pas que son sang noir me retombe sur la tète: prendre le mulâtre ne dépen drait pas M. Higginbotham... Dépendre le vieux marchand, c'est une idée coupable, je lésais... mais je ne voudrais pas qu'il ressuscitât une secon de fois pour me faire donner un second démenti. Tout en méditant aiosi, Dominique Pike arrivait a Parker's-Falls, que tout le monde sait être un village prospère, avec trois fabriques de coton et une fonderie. Le colporteur entra par la rue prin cipale et se rendit k l'auberge ou il descendait habituellement. Les machines n'était pas encore en activité; quelques boutiques seulement ouvraient leurs portes. Dominique s'occupa d'abord de faire donner sa jument un picotin d'avoine, puis il raconta au garçon d'écurie la catastrophe de M. Higgiuboihaïu. Cependant il jugea propos, cette lois de n'être pas trop positif sur la date de l'hor rible événement, et d'avouer qu'il ne pouvait dire avec certitude si c'était un Irlandais ou un mulâtre qui était l'assassin, ni, par conséquent, s'il y avait deux ou trois asassassius au lieu d'un seul. Autre précaution de notre narrateur: il se garda bien de répéter le fait sur sa propre autorité, ou de citer toute autre personne, mais il prétendit ne faire que fusant toujours de consentir leur union, ils se présentèrent devant l'officier de l'état civil, accom pagnés d'une mère supposée. Tout alla bien la prétendu inère donna son consentement; le ma riage se fit; mais le lendemain, la mère véritable déposa une plainte, qui a amené maintenant devant la chambre correctionnelle fiancés, père et mère supposée, et témoins. Il y a eu, dans la caserne Sainte-Elisabeth Bruxelles, une'grande parade d'exécution. Onze individus, condamnés des peines infamantes par le conseil de guerre du Brabant, ont été dégradés du rang militaire, en présence de détachements des différentes troupes de la garnison, et livrés entre les mains des exécuteurs civils, pour être conduits dans les différentes prisons désignées par l'arrêt dont il leur a été donné lecture par M. l'auditeur militaire. On annonce qu'il y a pourvoi en cassation contre l'arrêt de la conr militaire qui vient de condamner le lieutenant Van Den Bosselle une année d'emprisonnement et aux frais des deux instances, du chef d'insubordination. La cour su prême aura 'a examiner la question de savoir si, lorsque le condamné a vu son jujernent exécuté, l'auditeur générrl a encore le droit d'interjeter appel a minimd de ce jugement. On sait que le défenseur du lieutenant condamné est M" De Paepe, du barreau de Gand. La Gazette de Mons confirme la malheu reuse nouvelle que nous avons déjà annoncée, que les travaux de Long-Terue Ferrand ont été aban donnés dimanche. Lundi on a commencé tailler en vallée une nouvelle galerie dans la roche ferme et dans qua tre dans six mois, peut-être, on parviendra retirer les cadavres eusevelis sous les ruines des anciens travaux. La répartition de la somme que le Roi a fait mettre la disposition de M. le gouverneur du Hainaul a été faite immédiatement. Un nouveau meurtre vient d'être commis k Esplechin (H.iinaut). Dans la nuit de dimanche a lundi, deux individus qui avaient passé la soirée ensemble en parfait accord, se prirent de querelle en sortant d'une maison du village; une lutte acharnée s'en suivit et l'un des deux combattants se servant de son couteau, en porta quatorze coups dans la poitrine de son adversaire; la malheureuse victime est k la dernière extrémité. Le coupable a été arrêté par la brigade de gendarmerie de Ruines et déposé provisoirement k la prison de cette com mune. Le 2° régiment de chasseurs k pied quittera Tournai, dit -on, dans un mois, pour aller k la pre mière période du camp de Beverloo et de la k Arlon. rapporter un bruit général. L'histoire fit le tour de la ville avec la rapidité d'un météore, et devint si bien l'entretien univer sel, que personne n'aurait pu remonter k sa source. M. Higginbotham était aussi connu dans le village qu'aucun des habilans de l'endroit, étant le pro priétaire de la fonderie et l'uu des principaux inté ressés des fabrique de coton. Les citoyens de Par ker's-Falls sentaient que leur prospérité matérielle était intéressée dans le destin du vieux marchand, Telle fut l'émotion publique, que la gazette du lieu, anticipant d'un jour sa publication régulière, pamt avec une de ses colonnes encadrée de noir et précédée de ce titre en grosses capitale!: HORRIBLE ASSASSIN AT DE M. HIGGINBOTHAM. Ou décrivait, entre autres détails, les stigmates de la corde autour du cou du perdu, et l'on fixait k 1,000 dollars la somme qu'on lui avait volée. Un paragraphe pathétique racontait la douleur de sa nièce, qui ne cessait d'avoir des attaques de nerfs depuis le moment où son pauvre oncle avait été découvert pendu, les poches vides, k la grosse branche de son propre poirier. Le poète du villa ge improvisa sept stances de ballade sur le déses poir de la jeune nièce. Le corps municipal de Par ker's-Falls s'assembla, et, en considération des re lations de M. Hihginbolham avec le village, résolut de faire afficher qu'une récompense de 5oo dollars Le 18 de ce mois, a midi, a eu lieu, k Y Hôtel Rubens, k Anvers, l'adjudication publique des travaux de fortification k exécuter k la Tête de Flandre. L'estimation était de 334,600 fr., y com pris 25,ooo fr. pour imprévu. Il y a eu 25 sou missions dont 9 ont été rebutées. Restaient 16 soumissionnaires dont les noms ont été portés k la connaissance du public. On a procédé k l'adjudi cation en commençant par une mise k prix de 27 p. c. de rabais. M. A. Delbroeck,de Gand, est demeuré adjudicataire k 12 p. c. de rabais. L'affaire du Bulletin français est définive- ment fixée au 20 de ce mois. Dans ce délit de presse, l'accusation sera soute nue par M. de Bavay, procureur-général de la cour d'appel, sans l'assistance d'aucun substitut. Nous apprenons que, par des raisons indé pendantes de la volonté du gouvernement belge et des usages de notre cour dassises, MM. Berryer et Odilon Barrot ne pourront présenter la défense des prévenus dans l'affaire du Bulletin français. Emancip On lit dans le Journal de Liège: Nous avons annoncé samedi qu'un malheur était arrivé k la houillère de Marihaye, k Flémalle^Grande, et que sept ouvriers avaient péri par suite de ce dé plorable événement. L'un d'eux, nommé Martin Thiry, chef-mineur de l'établissement et père de sept enfants en bas âge, a été victime de son courage et de son dévoue ment. Prévenu qu'un trou de sonde semblait annon cer le voisinage des bains d'anciens travaux, il fit immédiatement allumer plusieurs lampes et se rendit k l'endroit fatal. Ayant remarqué que l'une des parois de la tail|e cédait sous la pression^ de l'eau, il cria k l'un des ouvriers de se sauver par la voie de roulage et que lui et les sondeurs allaient se rendre sur la voie d'aerage. En se dirigeant de ce côte, Martin Thiry avait l'intention d'avertir et de sauver les ouvriers qui se trouvaient sur ce point; mais il fut victime de son dévoûmeut pour ses camarades et périt avec eux. Une demi-heure après l'événement, il n'était plus possible de pénétrer dans aucune des galeries, les inférieures étaient inondées, et les supérieures étaient tellement remplies de grisou qu'il était impossible d'y péuélrer sans s'exposer k une mort certaine. On écrit de Hambourg, le 11 mars Hier, k midi, pendant que la Bourse de Ham bourg était encombrée de négociants, deux tam bours de la ville, en costume, sont venus battre la caisse pendant plus de dix minutes; puis des ouvriers ont fixé au dessus de la porte principale de la Bourse un grand tableau noir sur lequel se trouvait peint, en caractères blancs, le nom d'un commerçant de serait promise k quiconque arrêterait les assassins et leur ferait restituer les sommes qu'ils avaient volées. En attendant ces manifestations officielles, toute la population de Parker's-Falls, qui consistait en boutiquiers, maîtresses de pensions bourgeoises, ouvriers et ouvrières de fabriques, servantes et enfans, accourut dans la rue et fit entendre une telle explosion de loquacité, qu'il y eut plus que l'équivalent du bruit des usines, lesquelles gardè rent le silence ce jour-la, par respect pour le défuDt. Si M. Higginbotham avait rêvé jamais une renom mée posthume, son ombre prématurée aurait tri omphé de ce tumulte. Notre ami Dominique, dans la vanité de son cœur, oublia les précautions qu'il s'était imposées a lui-même, et, moulant sur la pompe de la ville,se proclama le porteur delà nou velle qui excitait une si merveilleuse sensation. Immédiatement il devint le grand homme de la circonstance, et il venait de commencer une nou velle édition du récit avec la voix d'un prédicateur en plein air, quand la malle-poste entra dans la rue du village; elle avait voyagé toute la nuit, et devait avoir changé de chevaux k Rimballton sur les quatre heures du matin. Nous allons maintenant apprendre tous les détails! s'écria-t-on dans la foule. La suite au prochain N")

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 2