FRANCE. Paris, le 21 mars.
SUISSE.
Tessin. On écrit de Faido, le to mars,
la Bilancia de Milan
Il avait été rapporté, lors de l'incendie en
mer de Y Amazone, qu'un navire s'était trouvé en
vue du bâtiment en feu, mais qu'il avait continué
sa route sans chercher porter secours aux mal
heureux naufragés.
Cette assertion est rectifiée par une lettre datée
de Constantinople du 28 février, par laquelle le
capitaine Schlytter de la barque norwégienne Deo
data donne quelques nouveaux détails sur cet
affreux sinistre. Il naviguait en effet dans les pa
rages où se consomma la perte de VAmazone, et
aperçut dans la nuit du 4 janvier, vers une heure
du matin, un graud feu qu'il reconnut être un na
vire en flammes; il s'est dirigé immédiatement vers
le lieu du sinistre, et vers trois heures du matin, il
en était tellement rapproché que des étincelles de
feu tombèrent sur son bord il singla autour de la
masse de féu sans qu'il lui fut possible de découvrir
la moindre trace de canots ou d'êtres vivants;
quoiqu'il eût placé des fauaux sur sou navire, sa
croisière n'a pas eu le moindre résultat. La barque
Deodata a suivi a une courte distance l'épave en
feu jusqu'au matin. A sept heures, une grande ex
plosion détruisit les derniers restes de VAmazone.
Ces faits se sont passés, lat. 48.43 n. long 5.53.
La formation de l'armée romaine qui, pour
diverses causes, avait subi des chaogeinens, avance
aujourd'hui d'une manière régulière. Le régiment
des gardes qui se composait de militaires étrangers,
est dissous; il sera remplacé par deux régimens
étrangers, comme avant les troubles politiques.
Les milices indigènes formeront deux régimens
d'infanterie plus deux bataillons destinés aux gar
nisons des places, plus un bataillon de chasseurs,
Un régiment de cavalerie de cinq escadrons et un
régiment d'artillerie.
Il y a eu le i5 janvier, h la Vera-Cruz, une
violente tempête, telle qu'on n'en avait pas vu
depuis plusieurs années.Treize bâtimeus ont chassé
sur leurs ancres; treize personnes ont perdu la vie;
de grandes pertes ont été éprouvées, et le gouver
nement mexicain, entre autres, perd ce désastre
prés de 200,000 dollars de droits.
On lit dans le Courrier du Luxembourg
Le gouvernementému bon droit de la
misère qui se montrait sur la Moselle, y a en
voyé M. Fischer, le député, et un chef de division
M. Kollz, l'effet de s'assurer de l'étendue du
mal et de prendre ou provoquer des mesures
pour le diminuer. Ces messieurs sont porteurs
de 2,000 fr. pour parer aux premiers besoins.
Le Moniteur publie une circulaire du Mi
nistre de la justice qui a pour but de n'autoriser
le payement des subsides de l'État accordés
pour la construction ou la reconstruction de bâ
timents appartenant aux établissements de
charité ou de bienfaisance, qu'après l'exécution
exacte des plans et devis approuvés. Cette me
sure est destinée a empêcher que les adminis
trations charitables puissent se dispenser
l'avenir, de l'accomplissement entier des con
ditions sous prétexte d'économie ou de difficultés
quelconques.
L'exposition des Beaux-Arts ouverte en
ce moment au palais de l'Université, Gand,
promet d'être des plus brillants. Grand nombre
de sommités artistiques s'y sont donné rendez-
vous. M. Verboekhoven y a exposé VArabe et
son cheval, véritable chef-d'œuvre. Pour les
intérieurs d'églisenous citerons les noms de
MM. Genisson Pictor Fèrvloel et fVytyncL.
Qui ne connaît les beaux effets de lumière de
M. Van Schendel L'histoire y a aussi des re
présentants M. Clevenberg, Mn° FKint, etc.
Nous citerons encore les noms des artistes ex
posants qui suivent comme faisant honneur
la Belgique MM. Constant LVaulers, fValfaert
Bouvy Boulangerde Gand, et Marlelaere
etc. La commission attend encore des œuvres
importantes, qui ne sont pas encore terminées.
Le consulat de France est rétabli Os-
lende sur le même pied qu'avant i848. M. A If.
Bruant, qui remplissait la place comme consul
honoraire, est maintenu comme titulaire.
On lit dans la Gazette de Mous
La catastrophe du Long- Terne Ferrand a
produit dans le pays une projonde et doulou
reuse impression. Partout la charité publique
s'est émue la nouvelle de cet immense infor
tune. Nous sommes heureux d'apprendre nos
lecteurs qu'une des sociétés de notre villela
société Roland de Lattre, a pris l'initiative d'un
concert au bénéfice des victimes du Long- Terne
Ferrand. L'administration communale s'est
empressée de mettre la salle des concerts et re
doutes la disposition de la société. La ville
tout entière voudra s'associer cet acte de bien
faisance et nous sommes persuadés que l'on n'en
restera pas là. Cette solennité musicale aura
lieu le lundi 3o mars, et des artistes distingués
y prêteront leur concours.
owo -■ -
On lit dans le Journal des Débals
Les journaux de Fienne assurent, d'après
des lettres de Constantinople du 6 mars, que le
Divan, fatigué de l'opposition d'Abbas-Pacha,
aurait résolu de lui rètirer le gouvernement de
l'Égypte et de nommer sa place Said-Pacha,
fils d'Ibrahim. Reschid- Pacha, on le sait, a
toujours passé pour être un ennemi du pacha
actuel, comme il était de Méhémet-Aliou
plutôt ne fait-il que poursuivre avec persévé
rance un système conçu depuis longtemps, celui
de ramener toutes les provinces de l'empire sous
l'autorité souveraine du Sultan. Le 25 février
Haireddin-Pacha et Edhem-Pacha étaient
partis pour l'Egypte portant l'ultimatum du
Divan, relatif au Tanzimat.
On assure que trois anciens représentants
ayant appartenu au parti montagnard, vien
nent de soliciter du gouvernement des États-
Unis le droit de naturalisation.
On assure qu'un industriel est en marché
avec tous les maîtres d'hôtels garnis de Paris,
afin d'établir de petites lampes veilleuses ayant
pour abat-jour un journal étoffe cylindrique,
et qui seront tenues allumées pendant toute la
nuit au pied du lit de chaque voyageurafin
d'assujetir celui- ci bon gré malgrépendant
ses insomnies d'attrayantes distractions. Le
journal cylindrique s'appellera la Salamandre.
Un inventeur parisien vient de prendre brevet
pour un journal sur étoffe imperméabledes
tiné aux baigneurs. Il répand en ce moment
ses prospectus par milliers.
Un journal annonce que M. le Ministre
de la police vient de prescrire les mesures de
précautions nécessaires pour empêcher la ren
trée en France du sieur Cohéringerde Baden-
Baden, agent de Kossuth, et chargé de trans
mettre aux meneurs du socialisme en France
les correspondances de l'ex dictateur hongrois.
On vient d'opérer au domicile d'un des
agents les plus actifs de la démagogie et des
sociétés secrètes de Caen, une perquisition qui
a mis le Ministre de la police générale sur les
traces d'un dépôt important de poudre et de
balles. Les mesures les plus sévères ont été pres
crites contre cet individu et contre ses com
plices. (Patrie.)
Hier, vers dix heures du matin, un curieux
spectacle a été donné aux passans des boulevarts.
Un convoi, suivi d'une foule de nègres et de né
gresses, cheminait sur la chaussée et se dirigeait
vers le cimetière du Père-Lacbaise. Mais ce qui
excitait surtout l'élonnement et la curiosité c'étaient
les quatre jeunes filles noires, portant voiles et
vêtemens entièrement blancs, qui tenaient quatre
cordons attachés au cercueil, et qui étaient suivies
et entourées d'une douzaine d'autres jeunes négres
ses vêtues entièrement de blanc et voilées comme
celles qui les précédaient.
Voici, sur l'âge des sénateurs, quelques
chiffres assez curieux que nous empruntons la
Biographie des membres du Sénat, publiée par
Michel Lévy, éditeur.
L'âge moyen des sénateurs est de soixante-deux
ans; le doyen d'âge, M. Thibeandeau, a quatre-
vingt sept ans, M. le maréchal Harispe, quatre-
vingt-quatre, et M. Gautier, quatre-vingt-un. Les
trois plus jeunes sénateurs, MM. Clary, Curial et
Ladoucette, sont âgés seulement de quarante-trois
ans.
La vente des livres provenant des bibliothè
ques de Neuilly et du Palais-Royal se continue
avec le même succès, et l'empressement des ama
teurs est loin de se ralentir. Jeudi, le Flavius
Josephe gothique, Imprimé sur vélin avec minia
tures, a été vendu 2,945 fr.
Depuis dimanche dernier, un assez grand
nombre d'arrestations ont été faites, Paris, dans
le 5° arrondissement.
Voici, d'après l'Union franc-comtoise, la triste
situation du clergé catholique en Suisse:
A Fribourg, le gouvernement radical continue
destituer les curés coupables d'avoir accompli les
devoirs de leur ministère. Le curé de Vuippens a
été frappé récemment par une sentence de distitu-
tion et d'exil, pour avoir démandé un malade,
avant de lui administrer les sacremens de l'Eglise,
de rétracter le serment prêté sans réserve la
constitution et au lois fribourgeoises. Le malade
s'était soumis sans difficulté. Ce sont quelques
meneurs démagogiques de la contrée, contre la
volooté et au grand déplaisir du malade et de la
paroisse, qui ont demandé et obtenu du conseil
d'Etal la destitution et l'exil du prêtre fidèle.
Le conseil d'Etat de Fribourg ne considère les
prêtres que comme des fonctionnaires du canton.
Il leur donne l'ordre d'aller fonctionner ici ou l'a,
sans même en donner avis l'autorité diocésaine.
Quelquefois on dit au vicaire-général Dans
notre séance de tel jour, nous avons nommé un
tel curé ou desservant de telle paroisse, et lui
avons ordonné de s'y rendre telle époque!
Ces énorinités s'accomplissent chaque jour.
Dans le canton de Vaud, c'est le même esprit
de tyrannie contre le catholicisme. Les chapelles
catholiques de Nyon et de Rolle sont encore fer
mées, au mépris de toutes les lois divines et humai
nes.
A Genève, le gouvernement, qui avait semblé
ménager les catholiques des le commencement,
démasque aujourd'hui ses intentions perfides. Il
s'oppose l'entrée sur le territoire genevois de
Mgr Marilley, évêque du canton. Dans le Valais,
on vend les biens du couvent du Graud-Saint-
Bernard et on se livre d'autres actes tout aussi
coupables,
Nous n'en finirions pas si nous voulions énu-
niérer tous les faits qui s'accomplissent en Suisse
contre le catolicisme. JMichel),
L'ordre du jour des radicaux est la persé
cution du clergé et des couvents qui nous restent.
Il y trois jours qu'une commission gouverne-