3 JOURNAL D'YPRES ET DE No 3599. 35me année 7PP.ES, 27 MARS.V LE LUXEMBOURG Lorsqu'en 1847, les provinces flamandes, cruellement frappées par les maladies, et décimées par la famine firent retentir le pays de leurs cris de détresse, des secours nous arrivèrent des centres les plus opu lents comme des villes ët des communes les moins favorisées de la fortune. Grâce aux dons généreux de la charité privée, de centaines de familles plongées dans la plus extrême misère, éprouvèrent des adou cissements dans leurs souffrances; et des milliers d'innocentes créatures se virent arrachées aux étreintes de la mort, par la main bienfaisante de la générosité parti culière. Aujourd'hui, des accents plaintifs, dictés par des besoins tout aussi pressants, que ceux qui se firent ressentir au milieu de nous, une époque rapprochée, s'élèvènt sur notre sol national. Hier c'étaient les Flandres, qui d'une bouche affamée récla maient un morceau de pain, aujourd'hui c'est le Luxemboyrg, qui invoque des se cours ses cruelles misères. Je ne sais, disait il ya quelques jours un correspondant de XIndépendant du Luxem bourg: Ajoulpns aux détails qu'oti vientide lire que de nombreux ménages d'Arlon et des communes voisines se voient réduits la dure nécessité d'aller mendier des pelures de pommes de terre pour assouvir leur faim, et que l'autorité communylç de S* Hubert, pour nourrir les pauvres a pris la triste mesure de racheter aux adjudica taires les débris de la nourriture des pri sonniers. 'OMTlOStl A ce tableàu navrant des souffrances de nos compatriotes, qui ne sentirait son âme se resserrer de tristesse? qui approuverait une vive commisération en présence d'une infortune aussi grande? Depuis longtemps la charité des Belges est proverbiale; et dans ses misères jamais nafiott catholique n'implora en vain notre secours, ferions- nous moins compatissants envers nosçora- tatrioles qu'envers des peuples étrangers? 'lus que toutes autres les populations luxembourgeoises ont droit a nos bien faits. Condamnés par la nature même du pays l'indigence et' aux jduis'rudes tra vaux, elles ne faillirent jamais 6e tjue réclamait d'eux la patrie; on a Va rt beau l«s oublier dans leurs monlagtrestet teirra forêts, elles n'oubiaient pas qu'elles étaient Belges et Catholiques. Mais.le moment de nous ressouvenir d'elles est venu; resser rons aujourd'hui par,les liens pnissansc.de la bienfaisance les liens sacrés qui nou§ lient nos frères du Luxembourg; leurs besoins sont pressants, bàtons-nous d'y subvenir! D'ailleurs nous Sommes chré tiens; la sainte setnainie est bien proche, la semaine commémorative du sacrifice expiatoire, où le sang de l'HomibéDieu cimenta de nouveau tar fraternité hu maine. Que le saint temps du jubilé sti mule encore notre bienfaisance; en ces jours de joie spirituelle, cherchons dans la pratique des œuvres de charité chrétienne des jouissances toujours pures et jamais regrettées. r Nous croyons correspondre aux sentiments de nos concitoyens en ou vrant dans nos colonnes une Souscription 11 nous a été remis par un anonyme fr. 5^ i'î ,r VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Yprès, rue de L£lle, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Pustes du Royaume. PRIX DE LUROXKEME1T, par trimestre, Yprès fr. 3. Lrs autres localités Fr. 3-5o. Un »i° 35 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI f le niv'RCREUI de chaque semaine. (insertions 1® centimes la ligne.) EN PROIE A LA FAMINE. APPEL A NOë CONCITOYRAë. Je ne sais si le ministère connaît tonte PêteïiUne du mal; s'il a fait compter lé nombre d'estomacs affamés, de corps nus, de foyers sans feu, etc. Qui souffrent le matyre dans nos Ardennes de neige et de giace mais s'il a envie d'en avoir une idée qu'il envoie quelque recenseur dans notre malheureuse ville. Il pourra constatertous les vendredis, plus de deux cents mendiants se trainant avec peine de porte en porte les pieds nus dans la neige jaunes, hâves, exhalant par tous les pores le dénuement de la famine et celui de la plus affreuse pauvreté. Il pourra apprendre de notre digne bourgmestre et de notre charitable doyen que le nombre, des pauvres honteux est au moins égal celui des squelletles qui se traînent dans les rues. Avant les dernières neiges qui couvrent encore actuellement tout notre sol de Sibérie, ces mal heureux affamés allaient dans les prés et le long des haies ramasser quelques vieilles ou hâtives feuilles de certaines plantes avec lesquelles ils se composaient un mets dégoûtant nommé djote. Mais depuis que l'hiver sévit avec une nouvelle inten sité et que les prés ont disparu sous la neige, cette nourriture de bétail leur est ôté; et ils en sont téduits s'arracher le lot ordinaire des loups et des corbeaux dans la chair des animaux morts qui alimentaient la voirie dans le temps où notre mi sérable pays produisait des pommes de terre. C'est ainsi qu'une vache morte, il y a quatre ou cinq jours, chez l'huissier Collin, a été disputée, déchiquetée, emporté, et mangée par ceux qui ont été assei heureux d'apprendre les premiers la riche aubaine de cet accident. - y.i en faveur des pauvres du luxembourg. Vendredi dernier est mort h Poperinghe, h l'âge 79 ans, M. Soulié, ancien bourgmestre dé la mi iti ai'iv r.l sb èlsiq-ob Juoui nb .iniebi ville. r-r>p^acr-Tr." Le Sénat a procédé avant-hierà l'élèctioh d'uh président, en remplacement de feu Ma. Diimon-Dù- mortier. M. le prince de Ligne' a été élu par 4 i voix sur 47 votauts. M. de Renesse, a obtenu 6 suffrages. En prenant possession du fauteuil, le nouveau président a fait un ^ppelàulù conciliation. Son allocution a été très-appiaudie. La discussion du transfert d'un crédit pour le département de la guerre, a engagé M. Rogier renouveler son med culpâa l'égard de l'armée. Afin de plaire a MM. Del fosse et d'Elhoungne, le ministère avait jeté la démoralisation dans l'armée; aujourd'hui il cède l'ascendant de l'opinion pu blique, fait^uue^nonyelle yolteface, et promet de faire ce qu'iOWft refusé jusqu'ici. M. le baron d'Aiiethan a nettement démontré combien était grande sous ce rapport la culpabilité de nos petits hommes d'État, qui flottent au gré de tous les vents. Le projet de loi a été adopté a l'una nimité. On lit dans la Gazette de Liègesous la date du 24: Avant-hier il y a eu amélioration marquée dans l'état de Mgr l'évêque; tous les symptômes présentaient un caractère moins alarmant. Le mieux s'est soutenu dans la journée d'hier, et la Duit a été mp tnbudq s mlflom 91 oitr.m Tt> <9TU9a iqîa bonne. On lit dans le journal de Bruges Depuis quelques jours il n'est bruit en ville que de la disparition d'un employé des douanes. Voici quels sont les renseignements que nous avons re cueillis h ce sujet; toutefois nous n'en garantissons pas l'exactitude Vers la fiu du mois dernier, détix employés des douanes de la brigade deseraient venus cher cher lasolde de la brigade; ils se seraient livrés k la boisson et allaient quitter la ville dans nn état complet d'ivresse, quand l'on des deux aurait abandonnéson compagnon pour se rendre dans Dite maison de prostitution, dans la rue de Terre Neuve. Le lendemain le douanier n'aurait plus reparu. La pdliGe âurait ftliFdeS'recherches, et l'hôte du lupa nar serait arrêté, et aurait avoué d'avoir volé Jar gènt du douanier efi'dêclarant que celui-ci aurait quitté sa maison. Mais qu'est devenu le douanier S'est-il nôyé? A-t-il été assassiné? On ne le sait pas; toujours est-il qu'on fait d'activés recherches pour le retrouve!-. Deux divisions d'infanterie et trois régiriients de cavalerie s'établiront le #5 avril prochain au camp de fieverloô.'- Le i5 juin d'autres troupes iront compléter le camp. On écrit de Courtrai, 22 mars: Vendredi dernier, on a trouvé, gisant dans son sang, dans un bois situé Vichte, le nommé Jean- Baptiste Desrnet, employé des accises Avelghem, qui s'était tiré un coup de pistolet dans le ventrp. Interrogé sur les motifs qui avaient pu le dé terminer commettre cet acte de désespoir, le sieur Desmet a répondu que c'étaient des chagrins do mestiques. Le sieur Desmet, dit-on, était seule ment marié depuis deux môis. On a trouvé sur lui son testalêmenr olographeainsi qu'une lettre adressée un membre de sa famille. Desmet a suc combé, samedi, a ses blessures. Lundi, dans la matinée, le feu prit anx vê tements de la fille Van Hessche, âgée de 16 aDs, demeurant a Wacken, district de Thielt. Cette malheureuse a été presqu'entièrement brûlée, et on craint qu'elle De succombe h ses blessures. Nous savons de très-bonne source que le verdict du jury, dans l'affaire du Bulletin fran-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1