FRANCE. Paris, le 23 mars.
çais, a été rendu par parité de voix, c'est-à-dire
par 6 contre 6. Il y avait d'abord 7 voix contre 5,
mais il parait que l'un des jurés a changé d'avis
au dernier moment. Émancipation
Les lettres de Danlzick annoncent que le
commerce de l'ambre y a pris un grand dévelop
pement depuis quelques années. L'année dernière
on a trouvé un bloc d'ambre de 16 livres et il a
été vendu 3ooo lhalers.
On lit dans Avenir de Saint-Etienne
Un douloureux accident a eu lien jeudi, vers
quatre heures du soir, au puits Merie, de la con
cession de Côte-Thiollière. La journée allait finir,
lorsqu'un éboulement s'est produit au-devant d'un
chantier dans leqbel se trouvaient cinq ouvriers.
Quatre de ces ouvriers ont eu la présence d'esprit
de se jeter eu arrière, et ils ont pu sortir, lorsque
l'ébouleraentd'ailleurs peu considérable, s'est
arrêté de lui-même. Mais le cinquième, nommé
Berne, a voulu franchir l'obstacle, et il est demeu
ré enseveli sous le charbon.
Des travaux de sauvetage ont été immédiate
ment entrepris, avec l'habileté et le courage dont
les ingénieurs et les ouvriers des mines font lou-
ours preuve en pareilles circonstances. Mais il a
fallu vingt-deux heures d'un travail dangereux,
fait sous les yeux de M. Arnqux, ingénieur du
gouvernement, pour arriver au centre de l'e'bou-
lement, et on n'a retrouvé qu'un cadavre.
On écrit de Tulinger, le 17 courant Vers
sept heures du matin le moulin poudre qui se
trouve près de notre ville a santé: c'est la deux
ième fois que nous avons coustater ce malheur
dans l'espace d'un mois.
L explosion a été si violente, que la détonation
retentissait dans toute la ville.
Deux ouvriers se trouvaient au monlin lors de
1 accident: l'un des deux, après avoir éprouvé de
très graves blessures a été trouvé mort a quelque
distance du lieu de la catastrophe; le second, très
gravement blessé, a été porté l'hôpital dans uu
état alarmant.
Les bâtimens de la poudr ière el une petite
maison y attenante neforment plus qu'un monceau
de ruines. a()1(!
La Nouvelle Gazette de Prusse vient d'être
détendue dans tous les Etats de la monarchie au
trichienne,
L'élève des vers soie prend une grande
extension dans le grand duché de Nassau, 18,000
mûriers seront de nouveau plantés cette année, et
cette branche d'industrie nouvelle, dont le gou
vernement encourage le développement par tous
les moyens, procure déjà du travail un grand
nombre de personnes.
On écrit de Norlhamptou (Angleterre), 20
mars
Avant-hier notre ville a été le théâtre d'un af
fligeant spectacle: On a pendu une femme de 71
ans, la nommée Elisabeth Pinchardj condamnée
mort en novembre dernier, pour avoir empoisonné
sa beJle-inère, plus qu'octogénaire, et s'être en
suite emparée de tous les objets de valeur que
celle-ci possédai^..,;, jgj éilt'shitfloo isniunst
La veille au soir, pendant la visite que l'ecclé-r
siastique faisait jla condamnée, elle tomba dans
un évanouissement, dont malgré tous les secours
qui lui furent prodigués, elle n'était pas encore
revenue le lenijpmairi matin, momeut fixé pour
son exécution. On la crut morte, et l'on fit ap
peler un médecin pour examiner son état. L'hom
me de l'art ayant déclaré que la malheureuse
femme n'avait pas cessé de vivre, et qu'elle se
trouvait seulement dans une léthargie profonde,
le schérif ordonna que son supplice aurait lieu.
La patiente fut transportée sur un brancard de
la geôle l'écbafaud; la, deux aides de l'excécu-
leur des hautes-œuvres la prirent dans leurs bras
et la posèrent sur la trappe fatale, pendaut qu'un
troisième lai passa la corde au cou.
Deux secondes après, la trappe s'abaissa, et Eli
sabeth Pinthard passa de l'état de la mort appa
rente celui de la mort réelle sans éprouver
peut-être aucune douleur dans la transition.
Voici le résultat de nombreuses expérience
faites en Angleterre sur la plantation des pommes
de lerref,4 différentes.époque de l'année, et ayant
poîir'dtejet de constater sî, comme on l'à'sonvent
avancé, la plantation automnale est un puissant
moyen de combattre la maladie qui coutiuue de
frapper ce tubercule.
Sur 67 plantations d'automne, il y a 56 bonnes
récoltes el 11 mauvaises. Sur i4s plantations
de février, il y a en i5i bonnes récoltes et 11
mauvaises.
Sur 224 plantations de mars, il y a eu 146
botiués récoltes et 88mauvaises. Sur 252 plan
tations d'avril,-il f éu io5 bonnes récolles et
i47 mauvaises. Sur îtjg plantations de mai, il
y éu 44 Winnes récoltes et 155 mauvaises.
Les journaux allemands publient les détails
les plus affligeants sur les suites de la cherté des
grains et des pommes de terre. Une misère affreuse
décime les populations de Posen, de la Westphalie
du Tyrol, de Cassp.l, etc. Des bandes régulière .de
voleurs se sont formées dans le duché de Posen la
famine en augmente chaque jour le nombre. Des
détachements de cavalerie sillonnent les routes
pour empêcher les voyageurs d'être attaqués.
Dans la Westphalie, les classes pauvre ont
remplacé le pàiu de seigle par des haricots bouillis,
qu'elles mêlent avec des racines. Dans plusieurs
provinces de la'Suède, dans le Warmeland et
l'Oettant, on Sê nourit d'écorce d'arbres et de
paille. A Naumberg, une malheureuse mère a noyé
ses deux filles, et s'est noyée ensuite elle-même,
lorsqu'elle a vu sa famille près de mourir de faim.
Elans le voisinage de Dantzig, la récolte des
poiqqies^dp terre ayant complètement manqué,
pl<isi«?ur& propriétaires ont dirigé leur attention sur
la culture d'une espèce de racine'appelée pomme
de terre russe, qui contient, dit on, de 3o 36 p.
c. de matière saccharine de plus que la betterave.
•Aussi l'émigfation continue-t-elle dans des pro
portions considérables. Chaque jour les journaux
de Brème et de Hambourg signalent l'arrivée de
caravanes d'émigrés qui se rendent dans les ports
allemands afin de s'embarquer pour l'Amérique.
Du 1" au i5 mars dernier, 16 bâtiments chargés
de 3^276 émigrés ont quitté l'embouchure di|
Weser pour les Etals-Unis, et 7 ou 800 malheu
reux attendaient de nouveaux moyens de transport
pour les suivre
On écrit de Constantinople, le 5 mars, que,
selon un bruit fort répandu en cette ville, l'en
voyé de Russie aurait communiqué la Porte des
dépêches de l'empereur Nicolas, approuvant l'ar—
rangement conclu avec la France pour la question
des Lieux Saints, sauf des modifications, sans im
portance.
Trf—ï1 o <js o
ACTES OFFICIELS.
rnsqp'i Imu:
Un arrêté royal dp 2 2 mars: 1? approuve le
règlement du mont de-piété de la ville d'Ypres;
2° accorde un délai de deux ans, partir du 22
jnar? »85p> pour, la suppression des commission
naires jurés.
Par arrêté royal de la même date, il est ac
cordé un subside de 345 fr. 'a l'administration
cointnunalè d'Oôstvleteren, pour l'aider couvrir
des dépenses de réparations et d'amélioration du
bâtiment dé Ktëcole primaire
Un subside de i,3t)8 fr. 86 et. l'administra
tion communale de Ploegsteert, pour la construc
tion d'un bâtiment d'école;
Un arrêté royal de la même date autorise le
conseil de fabrique de Moorslede faire agrandir
cette église.
Voici un vol d'un nouveau genre qui dénote
chez son auteur une rare audace. Dimanche au
soir, sur les huit heures, A..., changeur dans le
quartier du Palais-Royal, et dont la boutique est
voisine de celle d'un épicier, était occupé a compter
eti mettre en piles de la monnaie d'or et d'argent
éparse sur son comptoir, lorsqu'un garçon d'une
quinzaine d'années entra tout étourdiment et tout
ésouflé en s'écriant deux sous de moutarde, s'il
vous plaît et en plaçant un moutardier bateau
au beau milieu des pièces d'or.
A cette demande, faite d'un ton criard et
railleur qui distingue le gamin parisien, M. A...,
dérangé dans ses calculs, leva peine les yeux et
invita assez brusquement l'étourdi qui venait te dis
traire de son travail sortir de sa boutique. Oh
pardon, monsieur, dit le chaland en reprenant son
moutardier, je nie suis trompé de porte; je croyais
être côté. Et il sortit aussi vivement qu'il était
entré.
Mais, pendant qu'il reprenait son moutardier,
M. A. vit qu'il s'en détachait par dessous une pièce
d'or, et comprit alors que le jeune écervelé n'était
qu'un adroit filou. Il sortit pour courir après lui,
mais le drôle s'était déjà perdu dans les rues adja
centes la rue Saint-Honoré. Le tour était fait. Le
bateau du moutardier était couvert d'une épaisse
couche de poix, et, en le posant sur les pièces de
monnaie, l'acheteur venait de voler adroitement
six ou sept napoléons.
CONSEIL DE GUERRE DE LYON.
On se souvient qu'à la suite des événemens du
2 décembre, les réfugiés de Genève passèrent le
Rhône et vinrent en France avec l'intention de
fomenter la guerre civile. Cinq de ces individus
qui avaient traversé le Rhône a Seysselfurent
arrêtés par deux douaniers d'Anglefort, les nom
més Guichard et Rodary, qui les sommèrent de les
suivre. Arrivés au détour d'un chemin qui conduit
au poste de la douane, les cinq réfugiés se jetèrent
sur les douaniers et les laissèrent pour morts sur le
terrain de la lutte. L'un d'eux, Guichard, ne sur
vécut que 48 heures ses blessures, et reconnut,
avant de mourir, l'un de ses assassins, Charlel. Les
sieurs Ghailel, Champion et Pothier, furent seuls
saisis el amenés pour ce fait, le mois dernier, devant
le 2* conseil de la 8° division militaire, qui con
damna les deux premiers aux travaux forcés
perpétuité, et Potier 20 ans seulement.
Appel de ce jugement fut interjeté par le com
missaire du gouvernement, et les trois prévenus se
trouvaient de nouveau amenés, jeudi 18, devant
le 1" conseil de guerre, présidé par M. le colonel
Ambert. Après trois jours de laborieux débals,
la suite desquels les trois accusés de questions et
mis au secret le plus rigoureux, ont fait d'impor
tantes révélations, ils ont reconnu qu'ils venaient
eu France pour y porter la geurre civile et inar
cher sur Lyon. Charlet avoue avoir frappé Gui
chard la tête avec un sabre a son tour, il recon
naît ainsi que Chainpin, que Pothier, avoir tiré un
Coup de pistolet sur le brigadier Rodary, compa
gnon, de Guichard; Champin aurait non seulement
enlevé Ja carabine de Rodary, mais aurait excité
Pothier lui tirer un coup de pistolet.
Après le réquisitoire de M. le lieutenant*Conet,
du 63% elles plaidoiries, le conseil rend uu juge
ment qui condamne Charlet peine de mort
l'unanimité. Chainpin la peine de mort, la
majorité de 5 voix contre 2 Pothier la peine de
mort, la même majorité.
Ordonne en outre que l'exécution aura lieu àur
une des places publiques de Seyssel (France).
Les débats ont été fort habilemeut conduits par
le colonel Ambert.
C'est devant ce même conseil que doit être por
tée l'affaire de l'individu qui a tenté d'assassiner sa
mère, parce qu'elle l'avait empêché d'aller
l'émeute.