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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3604.
35nîe année.
7PF.ES, 14 AVRIL.
L'abandon des principes religieux a tou
jours été la cause première et efficiente
des perturbations sociales et des commo
tions politiques. En vain des hommes su
perficiels s'amusenl-ils chercher d'ingé
nieuses explications de la décadence des
peuples; l'observateur réfléchi n'y verra
jamais que le résultat de l'affaiblissement
graduel du principe vital des sociétés.
Jamais peut-être, on n'a montré dans les
régions gouvernementales une plus pro
fonde indifférence, ni affiché un plus grand
dédain pour la religion, ses ministres, leur
morale; jamais les politiques ne se sont
montrés plus oublieux de ces principes en
dehors desquels il n'est point de bonheur,
de repos, de stabilité possibles; et mille
erreurs sont venues tourmenter les in
telligences; les ambitions s'agitent; les
intérêts se croisent; toutes les passions
distillent leur venin. Déjà Montesquieu
remarquait le vide effrayant que laissait
dans la science politique la disparition de
l'élément religieux: les politiques Grecs,
dit-il, qui vivaient sous le gouvernement
populaire ne reconnaissaient d'autre force
qui pût les soutenir que celle de la vertu;
ceux d'aujourd'hui ne parlent que de ma
nufactures, de commerce, de finances, de
richesses, et de luxe même. De nos jours
la plaie signalée par le savant publiciste,
s'est agrandie et envénimée. Occuper le
fauteuil ministériel, être investi du pou
voir gouvernemental, est,-ce bien, pour
certain parti, une sublime mission, un
suprême apostolat, ou plutôt n'est-ce pas
une spéculation, une industrie, une affaire
d'intérêt! Administrer un pays, pour les
adeptes du soi-disant libéralisme, c'est tout
bonnement caser des amis, courir sus au
clérical, améliorer dérisoirement le sort
de l'agriculture par des expositions et des
écoles agricoles, accorder des faveurs avec
une partialité révoltante! mais propager
et fortifier les principes religieux, par
l'action du prêtre, quoi bon?
Cependant, le spectacle actuel de l'hu
manité est de nature faire penser les
esprits les moins sérieux; le malaise indé
finissable des nations et leurs vagues in
quiétudes sur l'avenir; ces essais toujours
renouvelés et toujours infructueux d'amé
liorations sociales, tout annonce que la
civilisation basée sur une politique maté
rielle est impuissante donner au monde
le bonheur auquel il aspire.
Bien d'autres l'ont dit mille fois avant
nous. L'attachement d'un peuple aux prin
cipes religieux et moraux est le plus solide
appui des trônes, le boulevard le plus inex
pugnable de la société. Maintes fois nous
avons exprimé l'espoir de voir l'Europe
entière abandonner le système bâtard qui
a perdu tant de peuples, et brisé tant de
sceptres. Plus d'une nation, il est vrai, s'est
dépouillée des erreurs de l'époque. Mal
heureusement tous les yeux ne sont pas
encore désillés. L'autorité des faits, l'ex
périence du malheur, les cris d'alarmes
retentissant de près et de loin, la raison
enfin, rien n'a pu guérir encore certains
hommes, de cette manie de vouloir trou
ver dans des procédés matériels, le secret
du bonheur privé et public. Deux pays
surtout se distinguent par leur inquali
fiable aveuglement, ce sont la Belgique et
Je Piémont. Que deviendrons; nous cepen
dant pour peu que l'on continue refroidir
les principes religieux et moraux dans le
cœur de nos populations?
M. Hector Bossaert, de Langhemarck,
élève de l'université de Louvain, vient de
passer candidat en droit, avec distinction.
M. Yanheule, commis-greffier près le
tribunal de première instance de cette
ville, a aussi passé cet examen.
M. Eugène Struye,d'Ypresjîélève l'uni
versité de Louvain, vient d'obtenir le grade
de candidat en philosophie et lettres.
Ce matin on a retiré des fossés de la
ville le corps de Charles Thieuw, qui y
était tombé accidentellement.
VÉRITÉ ET JUSTICE. -
K)n s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande
Place, el cliei les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'ABOVVIEMENTpar trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Ce Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 13 centimes la ligne.)
M>«0«
Plusieurs journaux de Gandle Vlaming eu
tête, se plaignent de nouveau de l'impôt mouture
que la commune continue de percevoir avec rigueur.
Ils rappellent que l'abolition de cette taxe odieuse
avait été promise avant les dernières élections;
qu'une commission avait été nommée dans ce but,
mais qu'aucune tentative sérieuse n'a encore été
faite pour satisfaire au vœu public.
Certain libéralisme ne vit que de parades. En
mars i848, M. Rogier ne se borna pas b flétrir
l'impôt monture et a en annoncer la prompte sup
pression; il rédigea un projet de loi qui abolissait
tous droits d'octroi sur les deurées de consomma
tion générale. A cette époque les journaux dont
dispose M. le ministre de l'intérieur firent grand
bruit de cette démonstration contre les taxes com
munales. Aujourd'hui il n'en est plus question, et
c'est M. Rogier qui insiste particulièrement sur le
maintieu des octrois. Il nous serait impossible de
qualifier poliment une pareille politique.
La ville de Gand en particulier prélève 220,000
fr. par an sur le pain et 800,000 fr. sur la viande
Et les représentants de cette même ville traitent
d'affameurs publics les députés qui proposent de
percevoir un droit de douane sur le blé et le bétail
de l'étranger
On écrit de Liège, en date du 11
Hier, toute la journée, les mes qui aboutissent
l'évêcbé, ont été constamment encombrées des
milliers de personnes qui allaient visiter la cha
pelle ardente or était exposé le corps de Mgr l'é-
vêque. 1
Le chapitre calhédral vient, nous dit on, de
demander au gouvernement l'autorisation d'in-r
humer Mgr l'évêque de Liège dans le caveau
creusé sous l'église du séminaire.
En attendant une décision, le corps y serait
provisoirement déposé dans la journée de mer
credi, et le service funèbre aurait lieu l'un des
jours de la semaine du Quasimodo.
On lit dans la Gazette de Liège:
Samedi, le Chapitre de la Cathédrale s'est as
semblée pour élire le Vicaire capitulaire qui doit
être chargé de l'administration du diocèse, pendant
la vacance du siège.
Mgr. Neven, caraérier de Sa Saintété, a été
nommé Vicaire capitulaire du diocèse de Liège;
cette élection a eu lieu a l'unanimité des voix, sauf
la voix de l'élu.
Vu la grande étendue du .diocèse, le Chapitre,
qui avait épuisé son pouvoir par la nomination d'un
Vicaire-capitulaire, a demandé que Mgr. Jacque-
motte, Camérier de Sa Sainteté, fut adjoint a Mgr:
Neven, ce qui était également le vœu de ce dernier.
Cette seconde résolution a été prise b la même
unanimité. On attend l'autorisation du Sain! Siège.
Indépendamment de Mgr. Neven et de Mgr.
Jacquemotte, assistaient b cette réunion du Cha
pitre
Mgr. le comte de Mercy-Argenteau, arche
vêque de Tyr, ancien nonce du St-Siége en Ba
vière, doyen MM. les chanoines Devroye, ancien
curé de St-Christophe Vandenacker, ancien se
crétaire de l'Évêché j Jabon, ancien doyen Huy;
Vanberwaer, ancien curé de Saiot-Servais Len-
ders, ancien professeur de théologie au Séminaire;
Goffiuet, ancien doyen 'a Hannul; Delsupexhe,
ancien principal du Petit Séminaire de Saint-Roch
Thomas, ancien doyen a Siavelot.
On écrit de Courtrai, en date du 11
Hier les membres du parquet de cette ville ont
fait une descente b Rolleghem pour instruire un
crime de faux par substitution de personne. Voici
ce que nous avons appris b cet égard
Certain Pierre Fintour, fils, milicien de i85i,
après avoir su tromper la vigilance des conseils de
milice en faisant incorporer au 5° régiment des
chasseurs b pied, un individu du nom de Malice,
est encore parvenu b l'aide de manigances fraudu
leuses b substituer les noms d'un frère b Malice et
ainsi jusqu'à ce jour a se soustraire aux lois sur la
conscription.
Maintenant que toutes les intrigues sont mises
au jour, Fintour aura non-seulement b faire sou
service comme milicien mais encore il aura b ré
pondre devant les juges des faux commis par ces
subsitutions illégales.
On lit dans une feuille d'Ostende M. le
ministre de l'intérieur vient de prendre une déci
sion dans la question relative a l'organisation de
l'enseignement moyen b Ostende. Le conseil corn-