JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3608. 35me année 7PB.ES, 28 Avril. A l'approche du renouvellement partiel de la représentation nationale il est tout naturel de voir les journaux ministériels monter sur les trétaux pour chanter sur toutes les gammes, les louanges de la poli tique Rogier-Frère. Tout le monde connait l'attratante affiche que les clubs étalaient, sous le nom de programme du parti libéral, autrement dit, du parti sauveur des Flan dres, sauveur des finances, sauveur des ma ladies agricoles, sauveur de tous les maux de la terre. Osera-t on lé démentir, M. Frère en arrivant au pouvoir ne promit-il pas de sauver la bourse publique, comme M. Rogier avait juré d'exterminer la faim et la misère sur toute l'étendue de notre territoire? La nécessité d'opérer des éco nomies, d'alléger les budgets servait de prétexte l'élimination de toutdéputé dont la foi libérale parut suspecte, et l'on devait "tresser des couroniies toutes les provin ces, tous les districts qui envoyaient au palais législatif un nouveau disciple des logesou des conciliabules révolutionnaires. Les faits qui se sont passés depuis celte époque ont mis la lumière en évidence. La croisade prêchée contre les cléricaux, en 1847, a faussé il est vrai l'esprit de nos po pulations; et le libéralisme avide du pou voir et de la domination a vu la mojorité électorale se jeter dans ses bras. Mais si l'on est parvenu force d'hypo crisie et de ruse, étouffer momentané ment lebon sensdesélecleurs contribuables une époque d'effervescence et de calami tés, s'en suit-il, que le système de politique adopté chez nous, par M. Rogier doive plus longtemps prévaloir? Nous ne pou vons l'admettre, et nous sommes pleine ment persuadés, que justice se fera désor mais des utopies anticléricales dans les présentes circonstances. Comme l'a si bien observé M. Malou dans la chambre, nous aussi, nous avons trop bonne opinion de notre pays, pour oser croire qu'il consente plus longtemps subir le joug déshono rant de MM. Rogier et Frère. Évidemment, ce n'est ni sur les écono mies ni sur les améliorations politiques et sociales que les coryphées du soi disant, libéralisme, pourront baser désormais leurs appels et leurs circulaires, au jour des élec tions. Car il est de fait, que ce ne sont point les doctrines cléricales, mais bien certai nement les fatales théories de M. Frère et de sa séquelle, qui ont valu au pays toute une série d'odieux impôts. Quoiqu'en di sent pos adversaires, c'est eux que les contribuables demanderont un compte sé vère, des droits nouveaux qu'on a fait peser sur le tabac, la bière, le genièvre; c'est eux qu'ils demanderont compte de la loi impopulaire sur la garde civique et de la loi immorale sur les successions en ligne directe; c'est eux que les cultivateurs demanderont compte enûn de celle législa tion ruineuse qui autorise l'entrée des bes tiaux de la Hollande; el sacrifie l'étranger notre richesse agricole. Dans l'ordre moral, pn comprend égale ment combien les idées écloses du cerveau de M. Frère sont diamétralement opposées la saine raison, la volonté publique du peuple. Non, mille fois non, il n'entre point dans le caractère des braves popu lations Belges de voir .confisquer l'éduca tion religieuse de la jeunesse, et de voir fermer l'entrée des écoles lux prêtres gar diens et dispensateurs des croyances reli gieuses, sans la pratique desquelsun peuple ne saurait exister. Et qu'on ne vienne pas dire non plus que les misérables entraves suscitées la bien faisance par les interprétations erronées de MM. DeHaussy et Tesch rencontrent une sérieuse approbation. Il ne faut voir que les journaux des diverses localités du pays, pour se couvait cre que la guerre faite fa charité particulière, en blessant au cœur les intérêts des pauvres, fait éprouver aussi dans l'âme de tout citoyen honnête et consciencieux de pénibles et de douloureux sentiments. Personne ne peut mettre en doute la vé racité de ce langage, et le résultat des élec tions prochaines constatera, si nos pensées ne s'accordent point avec celles de la grande majorité de nos compatriotes. S'il en était autrement, et que le pays se prêtât payer MM. Rogier et Frère le salaire que leur ambition reclame pour tous les soi-disant services rendus depuis leur avènement aux affaires, nous n'hésitons point déclarer, que nous désespérerions de notre avenir. Quelques soient les critiques que peuvent nous valoir ces paroles, de la part de nos adversaires, quelques soient même les sup positions qu'ils attribuent l'opinion con servatrice il n'en restera pas moins prouvé que c'est dans les principes essentiellement nationaux de ce parti que résident les gages de notre commun bonheur. Puisse le pays comprendre temps cette vérité; ce fut là notre premier vœu, et l'approche des co mices de juin c'est encore notre dernière espérance. UN QUIPROQUO. A l'avenir si la Chronique de Cour Irai trouve dans YÉcho de Courtrai quelques articles sa convenance, il serait prudent et sage de sa part de rechercher d'abord la source première d'où ils sont puisés. Ainsi il ne lui arriverait plus de faire l'é loge de son confrère Courtraisien, propos des articles de fonds du Propagateur d'Y- pres. Il est remarquer en effet que YÊcho a trouvé moyen de se passer de rédacteur, grâce aux emprunts généreux que loi four nit notre propre rédaction. Et la feuille Courlraisienne n'oublie jamais qu'un point en nous copiant, c'est de citer par son nom Je Propagateur d')pres. TÉBITÉ ET JUSTICE. On s'abouiie Yprea, me cU* Lil|e,.io, près la Grande Place, el chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX RE L'ABONNEMENT, par trimestre, Yprès fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un u° 25 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) Malgré les efforts du gouvernement de M. Louis Bonaparte, le tribunal de première instance du dé partement de la Seine s'est déclaré compétent pour connaître des décrets de spoliation de la famille d'Orléans. C'est d'un bon augure pour le résultat du procès, et on espère que ta justice triomphera de l'arbitraire. La magistrature française nous a du reste habi tués une pareifle indépendance: lorsque le pra- consul Delescluze était en 1818 tout puissant dans le département du Nord, un juge du tribunal de Lille, M. Dubois, lui résista énergiquemeot et re fusa de sr dessaisir des pièces relatives l'affaire de Risquons-Tout. Espérons que le tribunal de la Seine persistera jusqu'au bout dans la voie de justice, où il est entré. Par arrêté royal du 22 avril le général-major Van der Linden (François-Adrien-Jean est dé chargé, sur sa demande, des fonctions de sous- chef de l'état-major général et de secrétaire général au département de la guerre. O11 écrit d'Ostende: Tous les journaux ont signalé le manque d'eau Osteode et lesiocoové- nients d'un pareil état de choses. La sécheresse continue. On demande si l'admt- nistralion communale persiste h rechercher les moyens de remédier au mal. Plusieurs mesures ont été indiquées qui pourraient atténuer beaucoup la situation déplorable dans laquelle notre ville se trouve actuellement. Dans le courant de la semaine, il a été apporté une assez grande quantité de poisson frais. Les prix en ont été fort bas. Les journaux ont été mal informés lorsqu'ils ont annoncé la mort subite de M. le sénateur baron de Royer de Woldre, h la suite d'un crachement de sang. M. de Royer était souffrant depuis quelque temps; dès les premiers symptômes de crachement de sang, deux jours avant son décès, il ne s'était fait aucune illusion sur son état. Il n'a pas été surpris par la mort, il l'a vu arriver avec une fer meté de caractère bien rare, et une résignation parfaite aux décrets de la Providence. La veille, il avait été le premier 'a demander les secours de la Religion, et avait reçu avec ferveur les derniers sacrements de l'Eglise. C'est lorsqu'on espérait une amélioration dans son état, qu'un re doublement de crise l'a emporté. Nous ajoutons h ces détails les lignes suivantes que publie le Moniteur L'inhumation de M. le baron de Royer de VVoIdre, sénateur, aura lieu dans le caveau de ssT famille, l'Ermitage de Cocar, paroisse de Dour, province de Hainaut. MM. les questeurs du Sénat avaient pris les mesures nécessaires pour faire rendre an défunt les

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1