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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3611.
35me année
S=
7PP.SS, 8 Mai.
Un des journaux les plus considérés de
Paris, l'Ltiion, publie l'article suivant:
La défaite de la révolution en Europe
a commencé le jour de l'entrée des trou
pes françaises dans Rome. En restituant
au chef de l'Eglise la souveraineté de ses
droits temporels, nos soldats ont rétabli
la clé de voûte de l'ordre européen, suivant
les expressions de M. le général Gémeau,
daus un de ses discours au Saint-Père.
Depuis ce jour, en effet, la révolution a battu
en retraite et, dans presque tous les Etals
du continent, les principes d'autorité et
d'ordre social ont repris leur empire. Dans
trois pays seulement, en Suisse, en Piémont
et en Belgique, la révolution est restée
maitresse du pouvoir. On connaît ses œu
vres dans la Suisse et dans le Piémont. Il
est opportun de regarder ce qui se passe
en Belgique.
De 1830 1847; le gouvernement bel
ge a marché par l'union des catholiques et
des libéraux; mais, depuis quelques an
nées, ces derniers cherchaient rompre
l'accord et envahir le corps électoral et
le pouvoir, leur profit exclusif. Ce mou
vement s'est manifesté sous l'intluence des
idées de l'opposition révolutionnaire en
France. Le signe caractéristique de celle
influence a été la médaille d'or offerte, en
1845, M. Eugène Sue, par la franc-ma
çonnerie belge, en témoignage de sympa
thie et d'admiration pour les Mystères de
Paris elle Juif Errant. Le personnage chargé
de remettre M. Eugène Sue la médaille
d'or a été M. Verhaegen, devenu membre
de la Chambre des Représentants. Ce choix
indique suflisament le succès obtenu dans
les élections belges par la propagande ré
volutionnaire, succès qui, en 1847, a élevé
au pouvoir les Ministres actuels du Roi
Léopold.
Le premier acte du triomphe des pré
tendus libéraux été de porter la main sur
l'organisation de l'enseignement et de met
tre en pratique le système universitaire
recommandé et prôné par MM. Sue, Mi-
chelet, Quinet, etc., au moment où la ré
volution de 1848 allait donner l'Europe
le terrible enseignement des fruits de ce
système, qui prétend rendre l'éducation
publique indépendante de l'Église; la Bel
gique, ou plutôt ses nouveaux ministres,
n'ont pas hésité se séparer du clergé pour
constituer desétablissemenst universitaires
livrés l'esprit ralionnalisles. L'épiscopat
ne trouvant dans ces établissements aucu
ne des garanties nécessaires pour assurer
l'éducation religieuse et morale des géné
rations nouvelles, ne voulant assumer sur
sa tête aucune part de responsabilité dans
les résultats funestes de ce système d'édu
cation officielle, l'épiscopat a refusé son
concours et retiré les aumôniers de plu
sieurs des collèges de l'Etat.
Dans les mandements du dernier Ca
rême, les évêques oiit renouvelé leurs
plaintes sur les dangêrs de la politique
pratiquée par le ministère belge l'égard
de l'Eglise. Le ministère, loin de s'arrêter
dans celte voie, a cherché entraver les
œuvres de la charité catholique, soit en
annulant des legs faits au profit d'établis
sements religieux et hospitaliers, soit en
interdisant des loteries organisées dans un
but de bienfaisance. Nous avons connu, en
France, ce genre de tracasserie vollai-
rienne sous le dernierrègne,etnoussavons
ce qu'il y a gagné. Récemment encore, le
ministère belge s'est cru en droit de con
fisquer la mense épiscopale de Mons, acte
contre lequel Mgr. l'évêque de Tournai a
solennellement et publiquement protesté.
Celte politique possède de dignes or
ganes dans les journaux ministériels de la
Belgique, Bruxelles, Cand, Mons,
Anvers, etc. Chaque jour, ces feuilles con
trefont l'argot révolutionnaire de notre
presse révolutionnaire et universitaire
avant et après 1848. Ce sont les mêmes
injures au clergé avec les mots de jésuitis
me, d'ultramontanisme, de parti clérical et
tout ce vocabulaire d'un voltairianisme
décrépit. Ces journaux se font adresser de
Paris, de Home, de Turin, de Madrid, des
correspondances écrites dans le mêmees-
prit et destinées propager les idées les
plus fausses sur le clergé et les institutions
catholiques.
Pour l'honneur, le bonheur et l'indé
pendance de la Belgique, il s'agit de savoir
si ses destinées resteront la merci d'un
parti qui, après les épreuves de 1848, en
est encore la parodie de ce libéralisme
français qui nous a précipites dans le gouf
fre de deux révolutions. Le mois prochain,
la Belgique est appelée renouveler la
moitié de la Chambre des Représentants.
Les ministres n'épargnent aucune intrigue,
aucun moyen d'influence, aucune alliance
pour conserver une majorité qui leur con
serve le pouvoir. Ils font appel, par leurs
journaux, aux plus mauvaises passions,
afin de les exciter contre le clergé et les
catholiques qui ont fait et sauvé la nation
belge. Elle n'aura pas longtemps vivre,
si les manœuvres du parti soi-disant libéral
l'emportent et le maintiennent la tête du
gouvernement. Imiter le Piémont, c'est
s'exposer subir, un jour, sa défaite de
Novarre.
Voici les noms des habitants de notre
arrondissement.
MM. P. Boedt, propriétaire, Ypres;
T. De Gheus, idem, Ypres;
E. De Gheus, idem, Ypres;
C. De Moucheron, idem, Ypres;
C. De Patin, procureur du Roi, Ypres;
L. DeStuers, propriétaire, Ypres;
De Thibault, idem, Boesinghe;
Huyghe-De Peutevin, idem, Ylamer-
tinghe;
Malou-Vandenpeereboom, Ypres;
J.-B. Vandenpeereboom, Ypres;
L. Vandenpeereboom, Ypres;
C. VanElslande, propriétaire, Wer-
vicq;
Complément de la liste par des personnes ayant
moins de fr. 2116 40 centimes.
MM. L. Berghman, propriétaire, Ypres;
F. Berlen, rentier, Poperinghe;
H. Carton, propriétaire, Ypres;
C. D'Ennetières-d'Hulst, comte, pro
priétaire, Elverdinghe;
F. Ellebout, idem, Langhemarcq;
L. Godschalck, idem, Wervicq;
Malou-Dassonville, idem, Vlamer-
tingbe;
Yan der Stichele-De Maubus, baron,
propriétaire, Ypres.
La 2" session pour 1852 de la cour
d'assisses de la Flandre Occidentale, sera
ouverte Bruges mardi 25 de ce mois, sous
la présidence de M. le conseiller Verbaere.
A la rentrée des classes, le nombre
des élèves au collège de N. D. d'Ostende,
était de 130. C'est la première fois que ce
nombre a été atteint depuis l'institution de
de cet établissement en 1842.
L'indemnité des membres delà Cham
bre des Représentants est d'environ 43,000
francs par six mois. Or, la session, qui a
été close le 3 avril et qui a été ouverte le
4 novembre, a coûté 258,000 francs pour
six mois. Il y a eu pendant ce temps 90
séances, nous apprend l'Indépendance: ce
qui fait 2,866 francs par séance!
Nous lisons dans le Courrier de l'Escaut:
Nous recevons d'un de nos abonnés de
Mons des détails plus complets que ceux
que nous avons donnés hier sur la voie de
fait commise par les ordres du gouverne
ment la maison épiscopale de Mons, et
nous nous hâtons de les publier.
Cette maison a constamment été ha
bitée par un concierge qu'a placé Mgr de
Tournai. Ce concierge y est encore actuel
lement. C'est là un fait très-important pour
la solution du débat soulevé par l'arrêté
royal de décembre 1850: il prouve en effet
que toujours l'Evêché de Tournai a pos
sédé le bien dont il s'agit et qu'il n'a ja
mais, quoique l'Indépendance ait insinué le
VÉRITÉ ET JE8TICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, ro, près la Grande
Place, et chei les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX RE LUBOXKENEIT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5ô. Un n° a5 c.
Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
Lundi, io Mai 8 heures du nialio, l'Eglise
de Saint-Jacques, S. G. Confirmera les élèves
du Collège Epiacopal de Saint- Vincent de Paul
qui feront leur Première Communion. Rien ne
sera négligé pour cette Solennité, dont l'éclat
sera rehaussé par un Serinon français du Pontife.
LISTE DES ÉLICIBLES AD SÉNAT.