contraire, abandonné les droits que lui avait conférés le décret de 1808. La ville de Mons ni la province n'ayant fait faire, depuis plus de 14 ans, aucune réparation celte maison (quoique le dé cret de 1808 mît les réparations charge de la ville), une partie des bâtiments était tombée en ruine et une cheminée mena çait de s'écrouler. M*rde Tournai envoya, il y a quelques semaines,quelqu'un sur les lieux pour faire consolider la maison et ordonner les tra vaux qui devaient parer tous les dangers. Le sieur Quinart, entrepreneur de bâti ments, fut chargé d'exécuter ces travaux. Ils ont été presque entièrement exécutés la semaine dernière. Avant-hier, lundi, les ouvriers de M. Quinart se rendirent cinq heures du malin la maison dont nous parlons pour achever l'œuvre qu'ils avaient commencée. Ils trouvèrent la maison oc cupée par M. Gigault, receveur des do maines, accompagné de deux agents de la police locale, qui leur en interdirent l'entrée. Ceux-ci avertirentimmédiatementleur maître de ce qui se passait et M. Quinart se rendit lui-même sur les lieux pour s'as surer des faits. Il trouva la maison fermée. Il y frappa et M. Guigaull s'élant pré senté, lui déclara que la maison lui ap partenait et qu'il était venu l'occuper. L'en trepreneur voyant que M. Gigault était accompagné d'agents de la force publique crut prudent de se retirer. Pendant toute la journée du lundi on n'ouvrit la porte de la maison épiscopale qu'en y laissant d'abord une chaîne accrochée pour voir préalablement qui demandait y pénétrer. Le concierge et sa femme furent pour ainsi dire privés de leur liberté, car ils ne pou vaient plus rentrer chez eux en se servant de leur clef. On alla jusqu'à empêcher deux jeunes personnes qui désiraient parler la femme du concierge, pour affaires, d'ar river jusqu'à elle et on interdit également l'entrée de la maison au frère du concierge qui devait dîner avec lui. Il fut obligé d'aller chercher sa nourriture ailleurs. Une protestation contre ces faits d'une brutalité sans exemple va être signifiée, si elle ne l'a pas encore été, aux agents du domaine. Nous livrons l'appréciation de ces faits l'animadversion de tous les honnêtes gens. Nous y voyons quant nous un mé pris souverain pour la justice qui est saisie des prétentions du gouvernement et dont celui ci préjuge la décision en violant, par ces voies de fait, la possession de l'Évêcbé de Tournai basée sur un décret impérial. Nous apprenons que plusieurs incen dies de bois ont eu lieu ces jours derniers dans le pays de Chimay. On cite des parties de forêts de 10 16 hectares qui ont été brûlées. Ces incendies sont attribués la malveillance. Deux candidats se présentent Mons pour remplacer feu M. de Hoyer, savoir, M. Rouvez et M. Van Leempoel, ancien sé nateur de l'arrondissement de Thuin. Un nouvel et terrible incendie a eu lieu a Varsovie. Le vaste établissement manufacturier du banquier Steinkeller et la banque elle-même, la fabrique de car rosserie avec 25 équipages de grand prix, 30,000 tschelwert de blés, un magasin de machines agricoles, un autre grenier ren fermant les approvisionnements du mou lin vapeur, un vaste magasin de bois de mahony et de palissandre sont devenus la proie des flammes. Cinq hommes employés au service des pompes ont péri. La perte occasionnée aux établissements manufac turiers de M. Steinkeller, est évaluée 500,800 roubles d'argent. On ignore le montant du dommage éprouvé par la ban que royale. Au moment où cet incendie sévissait, un autre, dont on a pu heureuse ment arrêter les progrès, a éclaté sur un autre point de la ville. La ville de Gustavia, capitale de l'île S'-Barlhélemy (Antille suédoise), a été ra vagée par un terrible incendie, qui a dé voré plus de 400 maisons et d'immenses quantités de marchandises. Par ce désas tre, 2,000 personnes se trouvaientsansabri et avaient perdu tout ce qu'elles possédaient. S. M. le Roi de Prusse vient de dé cerner le grand cordon de l'Ordre de l'aigle rouge M. d'Hoffschmidt, Ministre des af faires étrangères; M. Frère-Orban, Mi nistre des finances, et M. YanHoorebeke, Ministre des travaux publics. Nous apprenons également que S. M. le Roi des Pays-Bas a nommé grand'croix de l'Ordre du Lion-iNéerlandais M. D'Hoff- scbmidt. La même distinction a été accor dée M. Liedls et M. le général Willmar, plénipotentiaire du traité conclu récem ment La Haye. On lit dans le Courrier du Hâvre: Le capitaine du navire Antoinette Emilie, ar rivé de Guyaina (Portorico), Nantes, dans les derniers jours d'avril, adresse l'Union bretonne une lettre où nous trouvons la confirmation donnée par nous, le 7 avril dernier, relativement la découverte faite par un habitant de Portorico d'un nou veau procédé pour la fabrication du sucre. Voici les termes de cette lettre: A mon départ, un Espagnol, qui tra vaillait Ponce depuis déjà longtemps sur une succrerie, et y avait fait ses expérien ces, a découvert un nouveau moyen de fa brication qui donne une amélioration en qualité et quantité, puisqu'il repasse les sirops. Il venait de vendre au quartier de Guyama son procédé pour 40,000 piastres, et presque toutes les sucreries s'installaient pour fabriquer le reste de la récolle par ce nouveau procédé. Le résultat est infail lible. Ainsi, là où l'on faisait le sucre le plus mauvais, celui qui est fabriqué par ce moyen ne laisse rien désirer. A Alexandrie, le dimanche de Quasi- modo, le baptême a été donné deux es claves noires qui avaient été instruites par les soins des Sœurs de la Charité et des religieux Franciscains. Celte cérémonie n'a pu avoir lieu le Sa medi-Saint, cause de la longueur des of fices, qui ont duré trois heures et demie, a car, dit notre correspondant, les céré monies se font.Alexandrie comme dans les grandes cathédrales d'Europe. Celte année, le peuple de cette ville a donné la preuve la plus édifiante de sa piété en as sistant avec modestie et recueillement aux offices de la Semaine-Sainte, qui ont été célébrées avec une pompe qu'on pourrait peine s'attendre trouver dans un pays où, il y a peu d'années encore, il n'existait qu'une très petite chapelle et bien peu de prêtres. Le R. P. Bernardino de Monté Franco, Custode de Terre-Sainte et Gardien du couvent de Jérusalem, avait envoyé plu sieurs de ses religieux experts dans les cérémonies, et dont plusieurs ont formé des chœurs sous la direction de leur maî tre, le P. Félix de Canlalice. La Semaine-Sainte avait été précédée d'une retraite prêchée par le P. Giuseppe de S. Remo, connu par vingt-deux ans de travaux apostoliques en Italie. Les exer cices suivis avec assiduité ont bien préparé les fidèles la communion pascale. Un religieux Capucin, le P. Cyrille de Saint-Amour, du couvent de Crest, au dio cèse de Valence, et qui a quitté la France pour aller servir la mission d'Agra dans les Indes, s'est arrêté Alexandrie pendant tout le carême. Il a grandement contribué la solennité des fêles en préparant les tableaux de la Cène, de la Vierge-des Dou leurs, de la Madeleine, qui, avec des croix latérales et I'A^hms Dei, remplissaient toute la paroi de l'Eglise, au-dessus et aux côtés du maître-autel, dans un espace de 32 pieds de large sur 65 de haut. D'après la description que notre corres pondant, dit l'Ami de la lleligion, s'efforce de faire de ce travail tout nouveau pour lui, et qui a excité l'admiration de toute la ville, il s'agit d'une armature de carton solide dont les diverses pièces réunies for ment une surface plane. Les figures, les mains, les pieds, les nus sont exécutés au pinceau; les draperies et tous les acces soires du tableau sont découpés dans le carton et recouverts de papiers différentes couleurs, et forment des transparents qui, par l'ingénieuse distribution des jours, don nent l'ensemble le relief et la perspective. L'effet en a été des plus heureux, et depuis le jeudi soir jusqu'au vendredi l'église était remplie des habitants d'Alexandrie. Celte affiuence n'était pas due seulement la curiosité, parce que les fidèles n'ayant pas un grand nombre d'églises pour y faire leurs sept stations aux tombeaux, revien nent plusieurs fois au même. MM. les la zaristes, avec l'aide des sœurs de la charité, avaient aussi orné leur chapelle avec beau coup de goût, et ces deux sanctuaires vi sités non seulement par les catholiques, mais par les proleslaus, les autres héréti ques, les Turcs même, ont donné une haute idée de la majesté du culte. Ou a entendu des dissidens reconnaître que les cérémo- nies catholiques ont quelque chose de divin. La prédication des trois heures d'agonie, entremêlée de strophes latines et italien nes, qu'accompagnait un orchestre com posé des principaux amateurs de la ville, a produit beaucoup d'effet. Les fidèles, après cette longue séance dans l'église, n'ont pas voulu sortir avant d'avoir assisté l'office des Ténèbres. Si on peut, ajoute notre correspondant, continuer chaque apnée célébrer ainsi la Semaine-Sainte avec la même pompe, on finira par ne plus s'apercevoir qu'on est au milieu des Turcs, et le peuple verra le triomphe de la foi catholique. FRANCE. Paris, le 5 mai. Dans la réunion du 1" mai courant, les notaires de l'arrondissement d'Amiens, après une longue délibération, ont pris une décision importante au sujet de l'observa tion du repos du dimanche. Il a été décidé qu'à partir du 1" juin prochain, il serait interdit aux notaires de procéder, les dimanches et jours de fêtes, aux ventes d'objets mobiliers, de bois, fruits ou récolles; que de plus la chambre solliciterait du gouvernement, soit seule, soit d'accord avec les chambres des autres arrondissemens, l'interdiction d'ouvrir lés éludes les dimanches et jours de fête. Dans l'espace d'une seule semaine, quatre assassinats, commis avec une rare

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 2