On écrit de Fumes
Voici le résumé des dépositions devant la justice
et qui ont amené la condamnatiou de la prévenue
qui s'est pourvue en appel
M. J. Titumerman, négociant h Fumes, avait en
traite 5oo fr. au 38 octobre i8âi,sous protêt,
tirée par la nommée Virginie Blondeel, de Dixmu-
de, sur le sieur Debooin, d'Isenberghe. M. Titn-
merman, l'occasion d'autres affaires, ayant averti
de cette traite le sieur Deboom, celui-ci s'empressa
de venir Furnes et fit voir par ses factures qu'il
d'était nullement débiteur de la somme; que par
conséquent l'effet devait être renvoyé protesté, de
mandant comme faveur que l'buissier et ses témoins
ne se rendissent pas son domicile, afin d'éviter
les commérages inévitables dans une petite localité;
il lui fut répondu que ceci regardait l'huissier qui
serait chargé de cette formalité. Oo lui indiqua ce
fonctioiinaiie, auquel il promit de venir signer
l'exploit a Furnes le lendemain de l'échéance, 29
octobre, jour de Marché qu'il fréquentait ordi
nairement.
Le sieur Deboom ayant fait défaut, M. Timrner-
roan et l'huissier se rendirent h son domicile
Isenberghe où la demoiselle Blondeel, eu tournée,
avait déposé les 5oo fr-, montant de la traite, qui
par conséquent fut remise au sieur Debooinac
quittée par M. Timmerman, qui empocha l'argent
dans une bourse marquée des initiales L. D. Le
sieur Deboom remit en outre 1 fr. 5o c. l'huissier
pour indemnité de timbres et écritures préparées
sur sa demande.
A son retour, la fille Blondeel exigea du sieur
Deboom la remise de l'effet il s'y refusa et réclama
le remboursement des fr. i-5o qu'il avait donnés
h l'huissier. On s'emporte de part et d'autre, et
mademoiselle s'en alla de l'autre côté de la place
trouver MM. Timmerman et l'huissier dans l'au
berge, devant la porte de laquelle le tilbury de M.
Timmerman stationnait, le cheval étant tenu par
quelques gamins
Elle exigea une quittance de 5oo fr. touchés
chez Deboom, mais M. Timmerman fit observer
qu'ayant acquitté l'effet il ne devait plus donner
une seconde quittance. Une déluge d'injures et de
grossièretés s'ensuivit; pour s'y soustraire, M.
Timmerman, sur le point de partir, voulut payer
sa dépense et s'aperçut qu'il n'avait pas la bourse
avec les 5oo francs prés de lui.
Tiens, dit-il, c'est vrai, j'ai déposé mon
argent dans ma voilureces paroles impruden
tes ue furent pas de sitôt prononcées que la fille
Blondeel se calma tout-a-coup, paya son écot et
sortit, regardaul en dehors par la feuêtre si elle
n'était pas suivie. Puis, sans voir le monde que le
bruit de cette querelle avait amené la, elle s'élance
dans le tilbury de M. TimmermaD, cherche et saisit
la bourse y déposée et court en toute hâte vers la
maison Deboom en criant de loin, sod cocher de
louage, qu'elle devait partira l'instant même pour
Furnes, qu'il avait h fouetter son cheval et faire
diligence.
Au même instant quelques garçons ouvrent la
porte de l'auberge et crient M. Timmerman que
la femme qui vient de sortir avait volé une bourse
d'argent dans sa voiture; ceci fut confirmé par
d'autres personnes.
M. Timmerman et l'huissier voleot sur les traces
de la fugitive, et quoiqu'elle eût une bonne avance
on réussit l'atteindre près de la première barrière
où malgré ses protestations et ses fureurs, on l'ar
rêta, et procès verbal fut dressé a, sa charge par la
police de la localité, avec saisie de toutes les es
pèces trouvées en sa possession.
La bourse de Timmerman avait disparu, mais
cette disparition s'explique facilement le conduc
teur a déposé que Virgiuie, étant dans sa voiture,
a vidé une bourse d'argent dans une autre, qu'après
elle a fait ouvrir la glace de la voiture, a un endroit
indiqué.
Or, c'est justement dans cet endroit et du côté
de la route où la glace a été ouverte, que la bourse
vide marquée comme ci-dessus s'est retrouvée.
L'instruction minutieuse de cette affaire, dirigée
avec tous les soins désirables, a prouvé que malgré
ses allégations, la prévenue n'a ptt justifier de
toutes les espèces trouvées sur elle; il y avait tou
jours un excédant de 5oo fr. Êmancip
Le 5 de ce mois, vers 5 heures de relevée,
le feu s'est déclaré dans la maison et l'étable des
époux de Wilde, ouvrier Zarren, Les deux mal
heureux époux voulant sauver leurs meubles ont
été ensevelis sous les décombres et y onj été calci
nés.
La cause de ce déplorable sinistre est attribuée
a l'imprudence; un enfaDt de 7 ans, en jouant
avec des allumettes chimiques, a communiqué le
feu h l'étable et en peu d'instants tout était en
flammes.
Un journal allemand annonce que le roi des
Belges doit aller Wiesbade, pendant la saison des
eaux.
On compte en ce moment dans les bassins
d'Anvers 24o navires, parmi lesquels il y a uu grand
nombre de fort tonnage.
On lit dans la Libertéjournal de Lille Les
assassins du gardien Jombartde la maison cen
trale de I.oos, oot comparu le 4, devant la cour
d'assises. Les nommés François Prudbomme, dit
Pistolet; Eugène Lecointre; Edouard Derivière,
dit Labri; ont été condammé la peine de mort,
et Jean Chevreil, dit Russe, aux travaux lorcés
perpétuité. Il est probable qu'à l'exemple des pré
cédents condamués, Prudhomnte, Lecointie et
Derivières seront exécutés dans la prisoo même où
ils ont commis leur crime.
Le pool d'Angers (France), qui doit rem
placer le pont suspendu qui a donné lieu, il y a
deux ans, une si terrible catastrophe, vient de
s'écrouler.
Un journal raconte une mésaventure arrivée
quelques-uns de nos compatriotes, Paris, et par
suite de laquelle ils ont cru devoir rentrer au plus
vite dans leurs foyers.
Quatre Belges veuaient d'entrer dans un café du
boulevard, pour y demander de la bière, lorsqu'un
commissaire de police et des agents de police sur
vinrent et arrêtèrent toutes les personnes présentes
y compris nos compatriotes, malgré leurs papiers
en règles et quoiqu'ils a'ussent encore adressé la
parole a persoone.
Conduits la préfecture de police, un fonction
naire supérieur a confirmé leur arrestation. On les
a fouillés jusque dans leurs bottes pour voir s'ils
n'avaient pas des armes cachées. Les lettres qu'ils
écrivirent des personnes de leur connaissance
Paris, restèrent sans réponse. Ils obtinrent enfin la
permission de communiquer par télégraphe avec
M. d'Hoffschmid, ministre des affaires étrangères
de Belgique. Après avoir fait une dépense de îâo
fr- en dépêches télégraphiques, au bout de 48 heu
res d'arrestation, nos compatriotes ont enfin recou
vré la liberté, et se sont empressés de quitter la
capitale de la France.
Daus sa dernière séance, le conseil commu
nal d'Ostende a volé, sauf quelques rares excep
tions, les conclusions d'un rapport sur les proposi
tions présentées par M. Verhaeghen, ayant pour
but d'introduire des améliorations dans le service
des bains de mer. D'excellentes mesuees ont été
prises pour la sécurité des baigneurs; ceux-ci se
ront soustraits l'avenir aux exigences des guides
dont le salaire est fixé, et la saison commencera le
1" juin pour finir le octobre, au lieu du 1" du
même mois.
Le duc régnant de Brunswick est arrivé
Vienne, le 4 mai. Le convoi qui l'y a conduit a
heureusement échappé un grand danger. La ma
chine a déraillé près de la station de Napagedl, au
moment où le convoi se trouvait sur un remblai
de cinquante pieds de hauteur. Le train allait être
entraîné dans l'abîme, lorsque heureusement le
crochet de la troisième voiture se rompit et la ma
chine n'entraîna dans sa chute que deux w.tggons
bagages, lesquels furent brisés avec elle. Per
sonne n'a perdu la vie dans cet accident.
On écrit de Charleroi, le g mai Une se
conde explosion de feu grisou qui pouvait avoir
les conséquences les plus funestes, a eu lieu hier
dans la fosse du charbonnage du Bourbier Châ-
telet, pendant que tous les ouvriers y étaient oc
cupés. Mais cette fois-ci l'on a été plus heureux
que la première. On a, dit-on, pu éteindre l'in
cendie que l'explosion avait communiqué dans les
travaux et qui a causé la première fois de si gran
des perles la société de ce charbonnage.
Ou ne dit pas si c'est la disposition des tra
vaux ou au défaut de la machine d'aérage qui y
fonctionnait, ou, enfin, l'imprudence de l'un des
ouvriers que l'on doit attribuer la cause de cet ac
cident.
On écrit de Kœnigsberg, le 4 mai Hier
après-midi, notre ville a été mise en émoi par une
explosiou d'un magasin de poudre, situé au-delà
de Friedrichsbottrg, qui renfeimait dix quintaux
de muoitious, il a sauté et causé de grands ravages.
Un greffier, la sentinelle et uu ouvrier ont péri et
plusieurs personnes ont été blessées. L'église de la
forteresse a beaucoup souffert; l'orgue est entière
ment détruit. Les vitres d'un grand nombre de
maisons de la ville sont brisées et les toits percés
par des boulets qui les ont atteints. La cause de ce
malheur n'est pas connue; cependant plusieurs
circonstances font supposer que le greffier B a
causé cette explosion pour se donner la mort.
M. Guinot raconte daus sa Revue le fait
suivant
Il y a quelques jours une troupe d'Alsaciens
traversant Paris, attendant l'heure du départ, des
cendait lentement les boulevards pour se rendre
au chetniu de fer du llavre. Disséminés devant
l'étalage des magasins, chacun d'eux s'arrêtait aux
objets qui le frappait le plus; ceux-ci devant les
armuriers ou les marchands d'estampes, ceux-là
devant les magasins de bijouterie ou de nouveautés,
car il n'y a ni misère ui rusticité qui puissent
étouffer entièrement l'instinct du caractère féminin.
Uue petite fille, qui d'en était pas encore aux
bijoux et aux étoffes, une enfaDt de dix ans, s'était
arrêtée devant la boutique d'un pâtissier, et collait
sa figure la vître, regardant de tous ses grands
yeux bleux les trésors élalléssur les buffets.
Eu ce moment, une belle dame descendue
d'un élégant équipage se trouvait là et, apercevant
la petite fille charmante sous ses baillons, et de la
figure la plus intéressante, elle la fit entrer, et, lui
montrant les gâteaux: «Tout cela est toi, lui
dit-elle; manges-en taul que tu pourras. Pen
dant que la petite Alsacienne mangeait, la belle
dame l'interrogeait dans sod langage plus allemand
que français, et s'émerveillait de ses réponses plei
nes de justesse, de franchies, et d'une grâce naïve.
Bientôt, la mère, qui cherchait sa fille, l'aperçut et
entra.
Ne grondez pas cet enfant, lui dit la belle
daine, c'est moi qui l'ai retenue. Je suis de votre
pays, et j'ai du plaisir voir mes compatriotes et
causer avec eux. Mais où allez-vous donc ainsi
ma bon De femme
En Californie, madame.
Et vous emmenez une enfant aussi jeune
dans un voyage si périlleux