BIBLIOGRAPHIE.
Monsieur Caytan, curé Dickebusch, est
décédésubilemenl samedi dernier l'âge de
74 ans; né Roulers le 19 décembre 1777,
tonsuré Embrun (France) le 23 maj 1802,
vicaire Anseghem le 13 mai 1805, vicaire
Hooglede le 3 février 1807, vicaire
Dickebusch le 5 août 1816, curé Dicke
busch le 17 juin 1817, Monsieur Caytan
sera vivement regretté de tous ceux qui
l'ont connu et notamment par ses parois
siens; Hier ses obsèques ont eu lieu.
Samedi est mort Melle prèsde Gand,
le sieur Nevejan, âgé de 104 ans et demi.
M. le duc de Villa Hermosa, qui a été
longtempsambassadeur d'Espagneà Paris,
vient de mourir presque subitement
Madrid.
FRANCE. Paris, le 8 mai.
Celle là et quatre autres, deux garçons et
deux filles, dont voilà l'atnée. Nous autres, pau
vres gens, nous ne pouvons pas choisir notre sort
et rester où il dous plaît, il a fallu quitter le pays,
et nous allons là-bas la grâce de Dieu.
La dame émue regardait la petite fille qui,
voyant la tristesse de sa mère, avait les larmes dans
les yeux.
Voulez vous me laisser cet enfant? dit-
elle, je me charge de sou avenir. Veux-tu rester
avec moi petite? j'aurai bien soin de toi et je tâ
cherai de te faire heureuse.
Le combat ne fut pas long entre l'intérêt de
l'enfant et la tendresse de la mère qui se sacrifia.
Quatre enfans lui restaient, d'ailleurs. La petite
fille non plus ne se fit pas prier, et le père, qui fut
appelé, donna son consentement sans hésiter.
C'est pour le bonheur de notre enfant,
dit-il, et Dieu nous punirait de nous y refuser.
Vous la retrouverez votre retour.
Si nous revenons!....
Le père et la mère embrassèrent leur fille; la
bonne dame leur donna sa bourse, et ils s'en allè
rent pied, tandis que l'enfant moulait daus la
calèche de sa bienfaitrice, et du haut de la voiture
envoyait un dernier adieu sa famille.
Toute cette scène avait duré moins d'un quart-
d'heure et n'eut pour témoins que trois ou quatre
spectateurs qui trouvèrent daus cette action liée
aux sentimens les plus profonds du cœur humain,
et si promptement menée, un ample sujet de re
flexions philosophiques.
KÉCBtLOGIK.
Dictionnaire universel et classique d'His
toire et de Géographie, par M. Bouillet. Pu
blié par F. Parent, Edition illustrée, destinée
aux fondateurs. (V. aux Annonces.)
Nous avons sous les yeux la première livraison de cette
importante et intéressante publication. Nous le disons, parce
que c'est vrai c'est une véritable livraison -spécimen. Inutile
d'ajouter que les autres livraisons ne peuvent et ne doivent
être moindres; c'est-à-dire, que toute cette édition illustrée,
destinée aux fondateurs, sera vraiment une œuvre typogra
phique, une œuvre digue de la réputation que, comme éditeur,
M. F. Parent s'est si justement acquise.
Le Moniteur promulgue la loi sur la refonte
des monnaies de cuivre, adoptée par le Corps-Lé
gislatif et le Sénat.
Un décret du 7 mai organise l'administration
centrale du ministère de l'instruction publique et
des cultes.
M. Guêpin, membre du conseil général de la
Loire-Inférieure, a donné sa démission pour refus
de serment.
Le conseil municipal de Calais a prêté ser
ment le 3 mai. Deux membres, MM. Lebeau et
Isaac Olivier, ont donné leur démission motivée.
A l'exemple de leurs confrères d'Evreux,
MM. les clercs de notaires de l'arrondissement de
Tours ont signé une pétition pour demander que
les éludes fussent fermées le dimanche. Nous ap
prenons qne l'assemblée des notaires de cet arron
dissement, dans sa dernière décision du 5 mai, a
rejeté cette décision une grande majorité.
A la suite de celte décision, MVI. les clercs ont
adressé une pétition au prince président de la ré
publique, pour le prier de prendre en considéra
tion leur demande et de la convertir en un décret
ou une loi générale pour toute la France.
Plusieurs assemblées générales de notaires ont
adressé au gouvernement la même demande, après
avoir accueilli favorablement la pétition des clercs
de leur arrondissement.
Uu bieu douloureux événement est arrivé
hier daus la commuue de Moulrouge. Deux pau
vres jeunes geus, aveugles de uaissattce et apparte
nant cette catégorie malheureuse, pour laquelle
la place manque dans les établissements charita
bles, les uomiués Charles Selle et Désiré Dupuis,
l'un et l'autre âgés de dix-neuf aus, s'étaient trou
vés rapprochés par leur commune infirmité. Pres
que chaque jour ils se réunissaient, malgré la
distance assez considérable de leurs deux domi
ciles.
Daus la matinée d'hier, les deux aveugles, pour
qui la douce iuflueuce du priuletnps se borne
ressentir les rayous plus chauds du soleil, jouir
des éiuaualious de quelques fleurs, et respirer un
air plus pur, formèrent le projet d'aller faire une
promenade daus la campagne. Trop pauvres pour
avoir un guide, ils se mirent tous deux en route,
et, conduits eu quelque sorte par leur seul instinct,
demaudant leur chemin le moins possible, ils ga-
guèreut la barrière de Vaugirard, et s'engagèrent
gaiement daus la plaine.
Ils allaient aiusi l'aventure, se confiant la
garde du bon Dieu et devisant le long du chemin
avec cette iusouciauce sereine particulière aux in
dividus frappés de cécité. Tout coup ils s'aper-
çureut que le terrain qu'ils foulaient s'élevait par
une sensible gradation ils crurent avoir reucoutré
une butte et coulinuèreul de monter mais bientôt
il furent parvenus au faite, et comme l'escarpement
qu'ils venaient de gravir n'était autre que le talus
des fortifications, au dernier pas qu'ils firent ils
furent tous deux précipités daus l'espace et tombè
rent de plus de trente mètres de hauteur daus le
fossé des fortifications.
Aux cris de ces malheureux, des militaires du
57" régiment de ligne, qui occupaient uu poste peu
distant, accourureut leur secours; mais leur état
était trop grave pour qu'ils pussent être portés au
corps-de-garde. Un médecin de Moutrouge, que
l'on s'empressa de requérir, M. le docteur Pellarin,
constata, en leur donnant les premiers soins, que
Désiré Dupuis, indépendamment de plusieurs bles
sures et contusions, avait la cuisse gauche frac
turée. Quant Charles Selle, il n'a éprouvé aucune
fracture de membre, et cependant son état paraît
beaucoup plus alarmant que celui de son camarade,
et l'on a tout lieu de supposer qu'il a éprouvé
quelque lésion intérieure qui intéresserait un des
organes essentiels de la vie.
Les deux infortunés aveugles ont été transportés
l'hôpital Cocbio, situé la barrière Saint-Jac
ques.
On lit dans le Constitutionnel
Le gouvernementnous assure-t-on, compte
soumettre très-prochainemeot au conseil d'État un
projet de loi qui doit exercer nne influence favo
rable sur le crédit public. Il s'agit d'autoriser
l'instar de ce qui se pratique en Angleterre,
l'échange des rentes perpétuelles contre des rentes
viagères. Ainsi, au moyeu d'une seule conversion
de titres, les rentiers pourraient, suivant leurs con
venances et leurs besoins, se procurer un revenu
plus élevé leur vie durant.
On sait en quoi consistent les rentes viagères.
Ce sont, comme leur nom même l'indique, des
rentes vie, c'est-à-dire des rentes qui s'éteingnent
avec la mort de ceux sor la tête desquels elles sont
constituées. Les calculs qui servent de base la
constitution de ces rentes, reposent, d'uûe part,
sur le taux de l'intérêt au moment du coutrat, et,
de l'autre, sur la vie probable du prêteur, on, en
d'autres termes, sur la durée moyenne de son ex
istence que l'on déduit de tables de moralité.
On assure que le gouvernement français
songe sérieusement retirer les troupes qu'il en
tretient auprès du Souverain-Pontife. Il autorise
le gouvernement pontifical faire en France des
enrôlements. Un centre de recrutement est établi
Naulua, et deux officiers des troupes romaines,
le général de Kalberniatten et le capitaine Dupas-
quier, sont dans cette ville pour s'en occuper. Le
gouvernement pontifical a fait des enrôlements
dans les cantons catholiques de la Suisse. Le gou
vernement sarde a refusé passage sur ses terres
ces recrues. Gazelle de Lyon.)
La ville d'Evreux, vient de prendre eD po
litique une attitude qui appelle l'attention. Le
tribunal de commerce tout entier a commencé par
refuser le serment prescrit, l'autorité supérieure
l'a immédiatement déclaré démissionnaire.
Le conseil municipal a suivi l'exemple du tri
bunal de commerce, il a donné sa démissiou. Enfui,
le président du tribunal" de commerce est traduit
devant le tribunal correctionnel.
On annonce aussi deux démissions dans le con
seil municipal de Calais.
Les démissions dans les conseils généraux s'élè
vent en ce moment vingt-cinq.
Hier ont eu lieu, dans l'église Saint-Roch,
les obsèques d'une femme de lettres, M™* Eugénie
Foa, dont les Contes pour l'enfance ont eu uu
grand succès, M""' Eugénie Foa, née Rodrigues,
était alliée MM. Halévy, Vieyra, etc. Elle était
aveugle depuis dix ans.
Parmi les jeunes et jolies femmes qui étaient
au dernier bal des Tuileries, on eu remarquait
plusieurs qui avaient fait poudrer leurs cheveux.
ANGLETERRE. Londres, 8 mai.
A la fin de la séance de jeudi, de la chambre des
communes, la chambre a voté la seconde lecture du
bill qui propose le renouvellement de Vincome-
lax. Elle a également voté les 7 premiers articles
sur la milice. A l'art. 7 M. Charieris a proposé de
réduire de 80,000 4o,ooo hommes l'effectif pro
posé par le gouvernement. Cet amendement a été
rejeté par a37 voix contre 106.
Un désordre regrettable vient d'avoir lieu
dans la chapelle catholique de la S"-Triniié,
Cork (Irlande). M. Marshall, prêtre catholique,
tient dans cette église, une série de conférences,
sur les principes de sa foi religieuse. Plusieurs
ministres protestants vinrent y assister. L'un d'eiiij
M. Maguire, rit pendant ces conférences et mani
festa sa désapprobation de plusieurs manières in
convenantes. A la fin du sermon, il s'approcha du
prédicateur et lui remit un papier; M. Maschall
jeta celte pièce au loin et continua son chemin vers
le sanctuaire. Le ministre protestant essaya de le
suivre par force; mais les fidèles se jetèrent sur lui
pour l'en empêcher et le maltraitèrent.
Cette scène fâcheuse aurait pris peut-être un
caractère violent et plus sérieux, si plusieurs mem
bres du clergé ne s'étaient interposés et ne s'étaient
efforcés d'entourer le malheureux auteur du dé
sordre et de le protéger aiusi contre la fureur de
la foule.
SUISSE. Berne, 25 avril.
On lit dans le Journal de Genève
Nous apprenons que notre gouvernement can-