9 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3613. 35me année. 7PB.ES, 15 Mai. L'union de 1828 et de 1830 est brise'e; l'union, qui prépara et consolida notre glorieuse rénovation politique, n'est plus qu'un noble souvenir. Ainsi l'a voulu une fractiôn importante du parti libéral. Ce fut en 1840 que ce parti alors au pouvoir manifestait ses premières velléités d'exclusivisme, et déjà M. Delfosse osait adresser au ministère ces déplorables pa roles Du jour où vous aurez l'appui des ca- tholiques, je vous refuserai le mien. MM. Rogier, Lebeau ne se montrèrent que trop bien disposés subir ce superbe ultimatum, malgré les généreuses protes tations de leur collègue de la justice; aussi l'opinion modérée au Sénat leur ré- tira-t-elle bientôt sa confiance. Tombé du banc ministériel, le parti doctrinaire rom pit alors ouvertement avec les traditions de 1830, et dès ce jour tous ceux qui avaient des griefs articuler contre elles; tous ceux dont l'œuvre de notre indépendance avait anéanti le pouvoir ou trompé les espérances, les fauteurs de l'étranger ou de la démagogie devinrent de plein droit ses alliés. L'union est rompue; et la scission qui s'est faite, est si profonde et si forte que quelques soient les répugnances et les vœux des amis de l'union il ne leur reste qu'à choisir entre l'un ou l'autre des deux grands partis qui se dessinent parmi nous. Aujourd'hui surtout que le libéralisme est parvenu faire prévaloir en principe et en fait le régime des gouvernements de parti qu'il considère comme la pierre an gulaire de son système gouvernemental, il n'est plus possible, ni permis de se faire illusion cet égard et de rêver pour la Belgique un état de choses que l'obstina- nation aveugle ou criminelle du libéralis me a radicalement rendu impossible. Deux partis sont donc en présence et jamais partis ne divergèrent davantage entr'eux. D'une part, des principes gouvernemen taux nettement formulés et qui depuis plus de mille ans, sous l'égide de l'élément ca tholique, assurent la prospérité et la paix publiques. De l'autre le chaos des doctrines les plus disparates qu'alimentent tour tour les passions égoïstes, les haines bru tales de coteries, les folles utopies des fai seurs de systèmes; le chaos enfin sans autre unité qu'une communauté d'intérêts, de haines, de préjugés l'encontre du ca tholicisme. Et quelles précieuses garanties pour l'avenir n'offrent pas les principes catholi ques, revêtus d'une sanction glorieuse et toute puissante, la sanction religieuse? Toute-puissante, disons-nous, puisque non- seulement elle commande l'obéissance mais encore entraîne la conviction; glorieuse, puisqu'elle s'adresse au libre arbitre et tous les nobles instincts de l'âme. Au sein du libéralisme au contraire rien de pareil ne se rencontre. Les mobiles d'intérêt qu'il invoque, l'engouement du jour qu'il ex ploite, les passions dangereuses ou crimi nelles qu'il excite; telle est la souveraine sanction de ses doctrines et de ses actes. Puis, lorsque les institutions gouverne mentales profondement minées par ces principes dissolvants, menaceront de s'ef fondre dans l'abîme, ilptayera le trône et les institutions sur les Ijayonnelies, qui se trouvent être ainsi la suprême sanction du libéralisme. Radicalement incapable de maintenir la tranquillité et l'empire des lois en s'adressant inconscience publi- 3ue; impuissant contenir dans les bornes u devoir les intelligences qu'il convia Iqi- même la licence, le libéralisme en est fatalement réduit faire appel la force brutale et matérielle, au despotisme, et c'est ainsi qu'encore une fois les extrêmes se touchent. Dépourvue de sanction pour l'avenir, la société politique, telle que la conçoit le libéralisme, est sans racine dans le passé. Et cependant ce qui constitue la vitalité des constitutions,ce qui leur vaut leur sève et leur vigueur, ce n'est pas la lettre morte qui en exprime la teneur, ce sont (outre la conscience et l'amour du devoir) les droits préexistants, les intérêts reconnus vitaux, les besoins dûment constatés par l'expérience acquise, qu'elles consacrent ou plutôt quelles constatent. Nos titres nationaux nous se résument dans nos traditions religieuses d'abord; dans nos antiques libertés ensuite. Aussi, malheur au législateur qui prétendrait gouverner la Belgique en dehors de cette double con dition de puissance et de bonheur; il bâti rait sur le sable mouvant et de son œuvre écroulée il ne resterait que le honteux souvenir de sa ridicule présomption. Or donc, nous le demandons, est-ce bien au libéralisme qu'il est donné de compren dre et de développer sagement les princi pes vitaux que nous signalons? Le catho licisme, les traditions religieuses lui sont profondément antipathiques; ils servent de point de mire ses diatribes et ses attaques; quant la liberté, nous le dé montrions plus haut, il ne peut que la compromettre et finalement l'annihiler. Née du catholicisme, le catholicisme seul nous la conservera, parce que seul il saura en moralisant le peuple, le rendre digne d'une plus grande somme d'indépendance et capable d'en jouir avec modération et sagesse. Nous apprenons avec plaisir que M. Hennion, notre concitoyen actuellement curé Wulpen, est nommé curé Dicke- buscb. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. FIUMl DE LMBO.INENEIT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3»5o. TJu n° a5 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) la division du pays en deux camps, disait M. Leclercq en «84 je l* répudie pour mon compte; je vois avec peine que des hommes sensés et de bonne foi puissent y voir l'état réel de la Belgique, et entretiennent ainsi aies opinions ,1 erronées, dont l'effet doit être tôt ou tard de désunir «t d'affaiblir le pays, a A chaque instant, dit Y Émancipation, le gou vernement français nous prouve combien il donne aux lois sur la charité une interprétation plus li bérale, plus conforme a la charité chrétienne et plus encourageante pour les donateurs et les tes tateurs, que celle dont malheureusement le ca binet du 12 août, chez nous, a cru devoir, au nom d'un libéralisme étroit et peu généreux, frapper les inclinations charitables. En voici un nouvel exemple: M. Prévost Niatel a fait en faveur des pauvres de Paris un legs conçu en ces termes: La somme que je désigne pour les pauvres est de 5o,ooo fr., qui devront être versés F archevêché de Paris pour fondation sur six œuvres de charité, afin de faire prier Dieu pour le repos de mon âme. Eh bien! le conseil d'État, loin de refnser l'au torisation d'accepter un tel legs, a invité Mgr. l'Archevêque de Paris h faire les désignalions des œuvres auxquelles pourrait être appliqué le béné fice de la disposition. Ce prélat a donc désigné six établissements; le séminaire diocésain, l'école se condaire ecclésiastique, la fabrique de l'église mé tropolitaine, l'asile des prêtres âgés et infirmes, l'Institut général des Frères des Ecoles chrétiennes et le Noviciat du même Institut; et h la suite de cette désignation, le conseil d'État a autorisé l'ac ceptation du legs. Par dispositions ministérielles du département de la guerre, le sous-lieutenant F.-A. Groutars, de la compagnie d'enfants de troupe, est désigné sur sa demande pour passer au 4* régiment de ligne. Sont désignés pour passer au 2° régiment de chasseurs cheval Le sous-lieuteuant A. Magnin, du régiment des guides; au régiment des guides: le sous-lieutenant A. Werbrouck, du 2° régiment de chasseurs cheval. Sont désignés pour être adjoints provisoirement A l'état-major de la 4m* division territoriale, le lieutenant au corp d'élat-major F. Joly, attaché au ier régiment de lanciers; de la 2* division ter ritoriale le sous-lieutenant an corps d'état-major L. Daudenart, attaché au 2* régiment de chasseurs pied; de la 5" division territoriale: le sous-lieu teuant au corps d'étal-major M. Hoffer, attaché au 5' régiment de ligue. Sont désignés pour être attachés au régiment des guides le sous-lieutenant au corps d'état-major P. Biver, attaché au régiment des carabiniers au régiment des grénadiers le sous-lieulenant au corps d'état-major P. Gérard, attaché au régimeut des guides au 7* régiment de ligne: le sous-lieutenant au corps d'étal-major A. Ayou, attaché au 1" ré giment des cuirassiers.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1