3 FRANCE. Paris, 16 Mai. Le receveur des Contributions directes Ypres prie les contribuables qui jusqu'ici n'ont payé aucun compte sur les conlri- butionsdu présent exercice de vouloir bien en acquitter les termes échus dans la hui taine, s'ils ne veulent pas recevoir un aver tissement officiel leurs frais. laient noyés, et d'un matelot qui a été écrasé entre les deux navires et était tombé ensuite dans la mer. On annonce de Vienne, le g mai, la fuite de l'agent priucipal du chemin de fer du Nord autri chien, M. de F..., laissant des différences de bourse pour une somme de 200,000 fl. Ses pertes s'élève raient 325,ooo fl. On écrit de Bruxelles la Gazette de Colo gne J'apprends d'une source certaine que les offi ciers polonais mis b la retraite ont adressé au ca binet une pétition conçue dans des termes assez vifs. A la réception de cette lettre, le conseil des membres s'est immédiatement réuni: la discussion a été très animée, mais n'a abouti a aucun résultat on n'a pas pris de résolution et la pétition est restée sans réponse. Aussitôt la plupart des officiers polonais rayés des cadres de l'armée se sont assem blés et ont décidé d'adresser aux chambres une pétition, pour protester contre la conduite du ca binet. M. Alexandre Thomas, ex-professeur d'his toire au Lycée de Versailles, qui a été obligé de s'expatiier depuis les événements de décembre, et qui avait pris part h Bruxelles la publication du Bulletin Français, est en ce moment Lon dres où,il a ouvert un courssnr l'histoire de France. La première séance de son cours a eu lieu mardi dernier devant un auditoire uonibreux. Ou remar quait, entre autres personnages, la duchesse d'Or léans et plusieurs des membres de la famille d'Orléans, ainsi que le comte et la comtesse Gran- ville, lord Carliste, lord Clareudom et un grand nombre d'Anglais de distinction. M. Thomas a passé rapidement en revue les causes qui ont ame né graduellement l'installation de la monarchie absolue en France, tandis que l'Angleterre établis sait les fondements de la monarchie constitution nelle. Le ministère, par l'iotérmédiaire des gou verneurs de province, vient d'informer MM. Jes commissaires d'arrondissement et les adniihistra- tions communales Que le gouvernement français vient de décréter le retrait et la refonte des monnaies de cuivre. Cette mesure, qui aura pour conséquence immé diate de faire rentrer ces monnaies en France, pourra influer plus au moins sur les relations et les transactions du commerce surtout dans les localités belges voisines de ce pays. Z?ien que les quantités de billon émises par la Belgique doivent répondre peu près aux besoins du pays, le gouvernement prenant en considération les besoins extraordinaires, qui se feront sentir dans plusieurs localités par suite de la démonétisation du billon français, a chargé les receveurs des con tributions communalesdans lesquelles les mon naies de cuivre dépasseraient les besoins réels du commerce, de recueillir de ces monnaies pour les diriger sur celles des parties qui en sont dépour vues. Ces comptables ont été autorisés recevoir temporairement en payement des impôts les pièces belges de 10 et de 5 centimes quelle qu'en soit la quantitéet au besoin même les recevoir en échange d'autres monnaies. Toujours des incendies que nous avons a enregistrer Dans la nuit du 11 au 12 de ce mois, la ferme habitée Maeter (district d'Andenaerde) par le cultivateurVan Der Veegaete est devenue la proie des flammes. Tout a été détruit excepté une vache. On évalue le dommage 1 goo fr. Le lendemain, un petit bâtiment appartenant au bourgmester de Wanneghem-Lede, a été consu mé par les flammes. A Watervliet, district d'Eecloo, une grange et une maison ont été détruites par le feu. Aucun de ces bâtiments n'était assuré. Un vieillard vient de mourir Lennick-S'- Quentin dans un état apparent de misère telle qu'il avait plus d'une fois réclamé son inscription sur la liste des pauvres. Après sa mort, on a trouvée cachée sous son lit une somme de 2,100 fr. en pièces de dix florins. Le 8 de ce mois, vers g heures et demi du soir, on a tenté de mettre le feu dans la boîte aux lettres de la ville de Sellz (bas Rhin). M. le direc teur a trouvé lors de dernière levée un petit mor ceau de papier et des allumettes chimiques a moitié biûlées. Don seule lettre se trouvait eu ce moment dans la boîte; elle a été légèrement atteinte un coin on a pu néanmoins lui donner son cours. On a informé sur cet acte de malveillance, mais les pre mières investigations n'ont encore produit aucun résultat. Le Courrier de Marseille raconte le fait suivant: Un ouvrier portefaix de notre ville, le nommé Escoflier (Jean-Louis), est mort dans la nuit de samedi dimanche victime d'une plaisante rie déplorable. Invité par quelques jeunes gens qui se trouvaient ses côtés dans un café prendre avec eux un dernier verre de vin, Escoffier accepte, et bientôt il est en proieaux plus horribles souffrances. Dans le vin qu'il venait de boire, ces tristes mau vais plaisans avaient fait dissoudre une petite quan tité de la composition chimique que l'on fixe l'extremité des allumettes chimiques pour leur communiquer la propriété de s'enflammer au plus léger froltemeut. Transporté l'Hôtel-Dieu, Escoffier n'a pas tardé succomber au paroxysme d'une violente douleur. La mort tragique du malheureux Escoffier montre sufBsament qu'on ne saurait preudre trop de précautions l'endroit des allumettes chimiques, qui contiennent divers ingrédiens d'une grande puissance toxique, et qu'on laisse en général beau coup trop h la disposition des enfants. Le duc de ïrancas, ancien pair de France, grand d'Espagne de première classe, vient de mou rir Paris. Né le 12 mai 1772, il entra l'école de Zùienne, et fut, jeune encore, colonel de cava lerie. Appelé, le 10 décembre 1822, par ordon nance du roi Louis XVIII, 'a succéder, comme duc de Lauraguais et aîné de sa famille, la pairie de son oncle le duc de Z?rancas, qui devait s'éteindre, puisqu'il n'y avait pas d'héritier direct, il prit pos session, le 2 avril 1825, de son siège la Chambre des pairs et du titre de duc de Zfrancas. De son mariage avec la descendante des comtes du Rodoan, il n'a laissé qu'une fille héritière de sa maison. Tous ceux qui ont connu le duc de Z?rancas out apprécié son esprit délicat et conciliant, ses qualités aimables et le bonheur qu'il éprouvait rendre service. Dimanche 16, onze heures et demie, été célébrée l'église S'-Eustache une grande messe en musique pour la cérémonie de l'ioaguration du buste du Président. Après la messe, Mgr l'arche vêque de Paris a adressé quelques paroles aux as sistants. Samedi, chaque régiment de la garnison de Paris, représenté par une délégation des compa gnies, ayant h sa tête l'état-major et la musique, est allé reporter au Musée d'artillerie son ancien drapeau, remplacé par le nouvel étendard qu'il a reçu la solennité du Champ-de-Mars. MÉCKOI.OCIF. M. Legrelle d'Hanis vient de mourir a sa cam pagne Berchem, l'âge de 35 ans. Le 8 de ce mois est décédé b Oteppe J.-P. Macorps, âgé de 102 ans. Ce vieillard a joui jus qu'à son dernier jour de l'usage de toutes ses fa cultés intellectuelles. Toujours h l'affût de nos dépouilles artisti ques, les étrangers accourent la vente de la galerie Soult, qui doit commencer mercredi ig. Quelques-uns de ces tableaux ne ponrron:être ac quis que par des fortunes souveraines: les têtes couronnées se les disputeront. L'empereur de Rus sie a envoyé un ambassadeur chargé de ses pleins pouvoirs et d'un large crédit. L'Angleterre aussi est représentée 'a ce congrès, non-seulement au nom de la reine Victoria, mais encore et pour son propre compte par le marquis d'Herford. Lord Herford, frère de lord Seymour, jadis fa meux dans le sport parisien, habile, on le sait, Paris autant que Londres. Il professe pour les chefs d'œuvre de la peinture la passion que son frère avait jadis pour les chevaux pur sang, et il consacre b cette passion une pertie de ses énormes revenus. Le prix ne l'arrête jamais, et c'est un rude jouteur pour ses concurrens. Dernièrement, a la vente de la galerie du roi du Hollande, le marquis d'Herford eut fantaisie d'un tableau, la perle de la collection, que voulait aussi l'empereur de Russie. Les enchères s'engagèrent entre les deux rivaux, le lord et le czar; mais le czar s'arrêta h 100.000 fr., et le lord, qui allait toujours, eut le tableau. Par le vapeur Osprey, arrivé le 25 avril a Halifax, l'on a appris la nouvelle d'un sinistre qui a éclaté, le 20 avrilsur les côtes de Terre-Neuve. On écrit ce sujet de Saint-John Nous recevons de biens tristes nouvelles des parages de nos îles, où la glace est encore com pacte: cinquante b soixante navires, armés pour la pêche du veau marin, ont été perdus ou aban donnés entre Fogo et Greenspond, pendant les premiers jours du mois, et b la suite des bourras ques qui ont régné du 3 au 12 avril. On évalue b une centaine le nombre des malheureux qui ont perdu la vie dans ces sinistres. Quelques-uns de ces bâtimens, qui avaient été entraîués vers les brisans et abandonnés par leurs équipages, ont pu, toutefois, être sauvés, avec le produit de leur pêche; malheureusement, le nom bre est très-restreint. Beaucoup de marins nau fragés sont arrivés ici récemment et nous ont communiqué de lamentables détails sur tous ces sinistres. Plusieurs de leurs infortunés compagnons, d'après leur rapport, se trouvent encore sans res sources sur l'île Pinchard et dans la baie de Boni- vista. L'autorité prévenue a décidé aussitôt, sur les pressantes sollicitations du commerce de notre place, que cinq navires allaient être expédiés, trois de notre port et deux de la baie de la Conception, dans les parages où se sont réfugiés les naufragés, pour leur porter des provisions et les arracher au triste sort qui paraissait leur être réservé. Les trois navires qui doivent partir d'ici sont déjà prêts, et n'attendeut qu'un vent favorable pour appareiller. v. P. S. Un navire qui arrive de la pêche, an nonce que les sinistres sont bien plus nombreux qu'ou ne l'avait annoncé d'abord. Les gens de l'é quipage parlent de plusieurs centaines de bâtimens perdus. Nous espérons qu'il y a au moins exagéra tion dans ce rapport.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 3