Voici les candidats de l'Union consiitu-
tionnelle Gand
MM. J. Vergauwen-Goethals, ancien mem
bre du Congrès; J. Delehaye, idem, et
député sortant; Solvyns-Marlens, proprié
taire Gand; T'Rindt-de Naeyer, député
sortant; Floris Delebecque, négociant
Gand; Bénoit-Marie Schollaert, avocat
Gand; Van Grootven, député sortant.
On lit dans la Patrie de Bruges
Les discussions qui ont suivi le rap
port de l'honorable M. deMan d'Attenrode,
ont montré les désastres produits par le
défaut de surveillance efficace des ateliers
d'aprentissage.
Il ne serait pas inutile de savoir si ce
débat a rendu le ministère plus circons
pect, et notamment, si l'égard des intérêts
que l'Étal se trouve avoir dans l'établisse
ment du sieur Catteau Courlrai, des me
sures ont été prises pour faire rentrer les
choses dans leur état normal. Nous vou
drions savoir aussi si l'on songe, enfin,
exiger un cautionnement pour les cinquante
mille francs prêtés M. Catteau par le mi
nistère, cautionnement qui, en dépit des
conditions, n'a pas été donné, ainsi que
l'atteste le rapport de M. Ernest Van den
Peereboom.
A Diest, dans les élections provinciales,
le parti conservateur présentait M. Ha-
verinans, rédacteur du Demerbode, et M. de
Ram, juge supléant au tribunal de Lou-
vain. Le parti ministériel présentait MM.
Beckman et Cox, conseillers sortants. M.
Beckman a obtenu 226 voix et M. Cox 213.
M. Havermans a obtenu 209 voix et M. de
Ram 189. En conséquence MM. Beckman
et Cox ont été élus. M. Cox n'a obtenu
qu'une seule voix de majorité.
Les agents du gouvernement ont fait
des efforts immaginables et ont employé
tous les moyens pour faire triompher leurs
candidats, et malgré tout cela, ils ne l'ont
emporté que de quelques voix.
Mardi dernier a été célébré Lange-
marck le mariage de M.Edmon Du Jardin,
banquier Bruges, et M"e Félicie vicom
tesse De Patin de Langemarck.
Le mariage civil été fait par M. le vi
comte De Patin, bourgmestre de Lange
marck, aïeul de la fiancée, âgé de96 ans;
le mariage religieux par M. l'abbé Du Jar
din, missionnaire du diocèse, frère de
l'époux.
La question du travail le dimanche
préoccupe en ce moment plusieurs gou
vernements. Un journal de Berlin annonce
que le ministre du commerce, Von Der
Heydt, a adopté les mesures nécessaires
pour que, dans les grandes foires de Franc
fort-su r-l'Odre, toutes les négociations et
opérations de commerce et d'industrie
demeurent suspendues les dimanches du
rant l'office. Une mesure analogue a été
adoptée Francfort-sur-Mein.
Le Roi et les princes sont arrivés
mardi 4 heures la chaussée de Laeken
de retour du camp de Beverloo. Les voi
tures de la cour n'étaient pas encore ar
rivées. En attendant le Roi a causé avec
quelques personnes.
C'était l'heure du goûter des ouvriers
briquetiers. Un petit garçon, ouvrier bri-
quetier, tenait une énorme tartine. Le Roi
s'approcha de lui et la lui demanda. Le
petit ouvrier, sa casquette la main, don
na sans façon sa tartine; probablementque
le Roi voulait voir par lui-même si le pain
que ces ouvriers mangeaient était bon. S.
M. remit la tartine au petit, en lui disant
que c'était très bien.
La commune d'Evregnies vient d'être
le théâtre d'un évémement déplorable.
Dimanche, vers 4 heures du matin, deux
individus, montés sur deux chevaux char
gés de tabac qu'on cherchait introduire
frauduleusement en France, étaient cô
toyer les communes de Dottignies, Her-
seaux et Evregnies, afin de trouver l'occa
sion favorable pour franchir la frontière.
Dans un détour qu'ils faisaient, deux em
ployés belges qui se trouvaient en embus
cade, croyaient voir dans les faits et gestes
de ces individus une introduction fraudu
leuse de marchandises françaises.
Aussitôt ils cherchent abattre les
coursiers en tirant chaqu'un leur coup de
carabine dans la direction des porteurs,
mais aucun d'eux n'est atteint. L'un des
fraudeurs pique son cheval des deux épé-
rons et passe la frontière, l'autre au con
traire, fort de ce qu'il était encore sur le
territoire belge, s'arrête et exhibe au bri
gadier de la douane stationé Evregnies
ses documents.
Mais une altercation survient, le briga
dier ordonne au fraudeur de mettre pied
terre et de marcher vers la commune. Le
fraudeur hésitant un instant, le brigadier
lui dit Si tu ne marche, je te tue. Et, soit
malheur ou accident, la détonation d'une
arme feu se fait entendre au même in
stant, et le fraudeur tombe mort aux pieds
du brigadier. Une balle avait traversé le
cœur de ce malheureux jeune homme.
La cour d'assise de Cologne s'occu
pera dans sa prochaine session d'un pro
cès destiné avoir du retentissement,
savoir la découverte d'une conspiration
tendante au renversement de tous les trô
nes en l'Europe et l'introduction du so
cialisme. Les accusés sont au nombre de
dix, et parmi les actes figurent des docu
ments fournis par plusieurs gouvernements
et particulièrement par le gouvernement
français.
Dans la maison mortuaire de M"4 de
Maréchal, décédée Luxembourg, il y a
quelques jours, l'on a trouvé parmi les
papiers une lettre couverte de cinq cachets
et portant pour adresse en latin
A Sa Majesté lelloi de France, Louis XVI, etc.
La lettre porte une note de M. de Maré
chal, le père, déclarant que les événements
ont empêché de remettre la lettre en mains
propres, comme l'ordre en était donné.
L'on présume que cette lettre allait être
remise Louis XVI, qui devait passer par
Luxembourg, lorsqu'il fut arrêté Varen-
nes: on la su pposedel'empereur d'Autriche.
Les nouvelles salles de la station de
Gand sont ouvertes au public depuis jeudi
et les employés ont pris possessions des
bureaux.
On écrit d'Anvers, 2o mai Le
sieur Louis Carpentier, constructeur de
pratique et ud caractère trop noble, pour n'avoir
pas apprécié, h l'égal des autres souverains de l'Eu
rope, les services immenses rendus ci la cause de
l'ordre par le prince Louis-Napoléon. Aussi est-il
juste de dire que S. M. le Roi des Belges n'a jamais
dissimulé les sentiments d'estime et de bienveil
lance que lui inspire la conduite si ferme et en
même temps si modérée du gouvernement français
mais le rui Léopold, estaprès la Reine Victoria,
le souverain le plus strictement coustitutionnel de
l'Europe; pour lui, prendre ou garder un minis-
lère, ce n'est pas nécessairement le choisir on l'ap
prouver. Et aucun homme politique en Europe
n'ignore qu'en ce qui concerne le gouvernement
nouveau de la France, le Roi des Belges est fort
loin de partager et d'approuver les préventions de
son cabinet.
Quoique les deux Chambres belges soient éga
lement le produit de l'élection, leur esprit poli
tique actuel est bien différent. Le Sénat est, en
très-grande majorité catholique et conservateur,
et, h ce point de vue, fovorablement disposé pour
la France. Choisis, aux termes de la Constitution,
parmi les citoyens payant au moins 2,116 fr.
d'impôt direct, les sénateurs belges se tiennent,
par leur situation, en dehors de la sphère des agi
tateurs et des ambitieux, que le désir de paraître
et le besoin de faire fortune poussent dans la car
rière politique; et, dans un pays où les journalistes
et les avocats sout peu près exclusivement la
pépinière des Ministres, les grands propriétaires
et les grands industriels, étrangers aux brigues et
aux cabales, sont l'élément stable, modéré, sage
ment progressif, qui bride la fougue des théories.
C'est donc dans la Chambre des députés, fruit
de l'abaissement général du cens 42 fr., opéré
par la loi du 18 mars i348, que le ministère belge
appuie son système de politique dénigrante et hos
tile contre le gouvernement actuel de la Frauce.
Ce n'est pas, il s'en faut, que toute la Chambre des
députés s'associe ces hostilités. Indépendamment
delà minorité conservatrice et catholique, qui com
bat la conduite du cabinet, on peut dire que les
membres les plus considérables et les plus influents
de la majorité libérale sont personnellement très—
favorables a une politique qui aurait pour but
d'unir étroitement la France et la Belgique; et de
ce nombre sont M. Dolez et M. d'Elhoungne. M.
Joseph Dolez, né Mons en 1808, l'un des avo
cats les plus éminenls du barreau belge, et pos
sédant des intéiêts considérables dans plusieurs
charbonnages du Hainaut, voulait en i85o, l'u
nion de la Belgique avec la France. M. d'El
houngne, de Gand, est peut-être l'esprit le plus
émiuent de la représentation belge, et il entra,
en i843, dans la Chambre des députés, avec la
pensée d'opérer l'union douanière. Il paraît que
ces deux membres importants de la représentation
belge, également fatigués de la vie parlementaire,
songent sérieusement se retirer, ce qui serait un
affaiblissement immédiat pour le parti libéral, et,
par contre coup, une notable bonne fortune pour
le parti conservateur et catholique.
(La suite au prochain n°.)
Oo nous informe de Chimay que les agents du
gouvernement verbalisent contre une circulaire
électorale de M. Licot, sous prétexte qu'elle n'est
pas timbrée. Il paraît que la politique timbrée est
seule du goût du ministère et que ses fonction
naires agissent en conséquence dans l'arrondisse
ment de Thuiti.
Nous ignorons si les écrits distribués en faveur
de M. Dequesne portent le timbre qui sert de pré
texte aux vexations administratives. Mais ce que
nous savons fort bien, c'est que personne n'a pensé
que des circulaires électorales dussent payer quel
que chose au fisc. Le manifeste de M. Verhaegen,
qui a été répandu partout avec profusion, n'est
pas timbré, dans le sens littéral de ce mot. L'ad
ministration ne s'est pas mise en devoir de saisir
cette pièce ou de verbaliser pour défaut de timbre.
Ou considère les circulaires électorales comme
des documents politiques. Si le ministère croit de
voir les assimiler aux écrits soumis la formalité
du timbre, il doit avoir même poids et même me
sure pour tout le monde. Il ne faut pas l'exiger
dans l'arrondissement de Thuin, lorsque vous en
dispensez a Bruxelles M. Verhaegen et vos amis.