coûter leur orgueil des protestations
méprisables par leur évidente fausseté.
Cet état de choses peut se soutenir et
séduire un temps, mais peut-il subsister
longtemps avec honneur, et avec appui
des masses?
AU ROI:
Nous avons dit que l'expérience fera connaître
l'iniquité de la loi qui grève d'un impôt la succes
sion en ligne directe. La loi n'est eu vigueur que
depuis le t,r janvier, et déjà ses inconvénients et
son absurdité révoltante ressortent des faits. Nous
engagons ceux qui ont voté celte loi, ceux qui
l'ont soutenue la tribune et dans la presse,
nous dire ce qu'ils pensent du cas suivant, rapporté
par Y Union, journal de Huy
Nouvel exemple des bienfaits de la loi des
successions: Une veuve, mère de trois enfants,
vient de mourir dans un des cantons de l'arrondis
sement. Elle laisse trois enfants deux filles aînées
sont presque idiotes et le troisième enfant du sexe
masculin postule ponr entrer l'hospice. La mère
de ces enfants a laissé nn bien d'une valeur appro
chant 5,ooo fr., considérablement grevé d'inscrip
tions, et pas un centime de monnaie. Comme, tout
compte réglé entre MM. du fisc et les intérêts de la
succession, il restera quelque peu plus aux orphe
lins que la somme de 1,000 fr., limite extrême des
générosités de M. Frère l'égard des héritiers, il
faudra vendre immédiatement les biens de ces mal
heureux pour satisfaire l'Etat.
Lorsque nous venons citer quelque fait du
genre, l'Organe trouve le narré trop peu com
plet il lui faut des noms de personnes, de lieu, etc.
Nous l'invitons a envoyer quelqu'un notre bu
reau, afin qu'il puisse être édifié, comme il le dé
sire, sur ce dernier fait que nous portons la
connaissance du public. Jde Bruxelles.)
L'Empereur d'Autriche attache une importance
toute particulière l'éducation de la jeunesse. En
maintes circonstances, il a exprimé ses sentiments
cet égard. S'adressant au sénat académique de
Prague qui venait de lui présenter ses hommages,
il a dit eotr'autres choses: Veillez, Messieurs,
attentivement sur l'éducation de la jeunesse, je
vous en prie; alors tout ira bien. Ces remar
quables paroles u'oDt pas besoin de commentaires.
Les difficultés ecclésiastiques ne sont pas encore
terminées en Bavière. Lesévêques ont adressé une
lettre au Roi concernant les résolutions du gouver
nement. En même temps l'Archevêque de Munich
a été invité se rendre a Rome, pour conférer sans
doute avec le Pape. Il est parti immédiatement,
accompagné du curé baron d'Ow.
Dimanche soir, vers 9 heures et demie, toute
la commune d'Emelghem, charmant village situé
entre Ingelmunster et Iseghem, était plongé dans
le plus profond sommeil. Quelques buveurs retar
dataires et un marchand charcutier veillaient, seuls,
au maintien de l'ordre. Tout-à-coup, un tintement
rapide de la cloche d'alarme se fait entendre. Les
autorités civiles et militaires se lèvent eu sursaut,
et qui de courir chez M. le curé, qui chez le com
missaire de district Thielt, qui d'écrire M. le
gouverneur de la province. Le bruit se répandit
que l'armée française s'avançait marche forcée.
Déjà au loin on voyait les lueurs du bivouac des
avant-postes. Le garde-champêtre, accompagné
de deux vieux braves de l'empire, s'avancent en
reconnaissance- En effet, autour d'un grand feu de
paille étaient assis quatre individus, que l'on pou
vait prendre pour des militaires, et que de près le
garde-champêtre reconnut pour être le marchand-
charcutier de l'endroit, lequel avec ses trois domes
tiques grillaient tranquillement un cochon. Chacun
rentra chez soi,
Honteux et confus.
Jurantmais un peu tard,
Qu'ou ne les prendrait plus
au tintement de la cloche d'alarme d'Emelghem.
Chronique de Cour Irai.)
Ces jours derniers a eu lieu le partage de la
succession du roi Guillaume II. D'après le 'sGra-
venhaagsche Nieuws claque héritier a touché la
somme de 742,000 fl.,etil reste indivis nn capital
de 1,700,000 fl. dontiau annuellement un intérêt
de 80,000 et destinés sîrvir les pensions accor
dées par les rois Guillaune I et Guillaume II.
Nous apprenons qie l'érection des comptoirs
de la Banque Nationale Bruges et Hasselt vient
d'être définitivement artèiée; ces deux villes se
ront ainsi mises même le profiler directement de
tous les avantages qui résultent des rapports avec
cettte institution fiuauciire.
Une antre mesure ins-importante, prise tout
récemment par l'adminiftration de la Banque, c'est
la réduction de l'escompe 5 p. c. pour les traites
acceptées.
Les Banques de Frame, de Londres, d'Amster
dam n'escomptent que des valeurs acceptées ou
susceptibles d'acceplatiai en fait donc, la Banque
Nationale se rapproche des conditions des grands
établissements similaire: des autres pays; Paris
l'escompte est, en effet.de 3 p. c.; Amsterdam
et Loudres il est de 2 p. c.
Pour ne plus payer dorénavant un escompte de
4 p. c. et profiter de la réduction consentie par la
Banque Natiouale, le conmerce n'aura qu'à se sou
mettre la formalité de 'acceptation.
Les orages qui on' éclaté en plusieurs lieux,
la fin de la semaine jassée, ont beaucoup re
froidi l'atmosphère.
Dimanche la pluie tonbée toute la matinée et la
nuit précédente, avait lait descendre le thermo
mètre 4 degrés au-dessous de zéro, et il n'a
pu remonter plus de 10. Lundi le temps a été
presque aussi froid.
Un sérieux accident est arrivé mardi la
halle aux blés Liverpool. Le sol a croulé empor
tant avec lui, une profondeur de 8 9 pieds, un
grand nombre de personnes. La toiture a heureu
sement résisté, arrêtée dans son mouvenieut parles
colonnes; sans cette circonstance on aurait eu
des centaines de morts déplorer. Deux hommes
qui se trouvaient sous les arches ont péri; dans la
foule dont le poids a entraîné la chute de ces ar
ches, aucun accident grave ii*à été signalé.
La halle était ce jour-là plus comble que d'or
dinaire, parce que deux candidats protectionnistes
MM. Mackenzieet Turner, devaient y exposer leurs
opiuions politiques. M. Turner se trouvait au nom
bre des personnes entraînées dans l'excavation
mais il n'a reçu aucune contusion grave.
Mardi on a procédé Bruxelles la vente
mortuaire des objets composant la garde-robe et le
mobilier d'un vieil harpagon, Jean-Laurent Cau-
dron. Cette vente ne produira peut-être pas 5o
francs, et l'on sait que cet homme a laissé plus de
cent mille francs ses héritiers. Caudron était pro
priétaire de plusieurs maisons Bruxelles, ce qui
ne l'empêchait pas d'être invariablement vêtu
d'une blouse en haillons, serrée autour des reins
avec une corde, d'un chapeau graisseux dont n'eut
pas voulu le dernier des prolétaires, et de vieux
sabots raccommodés.
Parmi les objets délaissés par lui, on a cepen
dant trouvé, au fond d'une malle, six chemises
neuves, moitié rongées par les souris, ce qui s'ex
plique par ce fait que Caudron ne consentait ja
mais en prendre une que lorsque celle qu'il por
tait, mille fois déjà raccommodée, devenait d'un
usage tout fait impossible.
On raconte un trait assez plaisant du vieil avare.
Obligé par l'administration communale de faire
construire un trottoir devant sa maison, il ne cessa
pendant plusieurs jours de veiller sur ce trottoir
pour en interdire l'accès tout le monde. C'était
sa propriété, disait-il, puisqu'il avait payé les frais
de construction, et il voulait en jouir seul; il me
naçait donc du bâton ceux qui faisaient mine de
vouloir lui disputer cette jouissance exclusive. La
police dut s'en mêler pour lui faire comprendre
qu'en fait de trottoirs, l'administration communale
n'admettait pas seulement, mais qu'elle exigeait le
communisme.
Le 17 mai, le sénat des États-Unis a été
saisi d'un bill important sur l'indemnité due aux
membres de la législature. Ce bill propose que
chaque membre du sénat et de la chambre des
présentants reçoive 2,000 dollars par an( 1 o,5oo fr.),
plus les frais de voyage, raison de 20 cents par
raille. Il serait décompté deux dollars par chaque
jour d'absence, excepté dans les cas d'indisposition.
On assure que ce bill sera discuté sans difficulté.
Un cas assez singulier d'état civil est pandant
aujourd'hui Lille, dit l'Écho du Nord: Un nom
mé T... a épousé il y a quelques années, une veuve
ayant une fille d'un premier mariage. Plusieurs
enfants étaient nés de sa nouvelle union, lorsque
la dame T..mourut. Aujourd'hui, T... veut épou
ser la fille de la défunte, qui, par conséquent, se
trouverait être la belle-mère de ses frères et soeurs
mais tandis que l'autorité judiciaire dit que cette
union est légale, l'autorité municipale ne veut pas
la consacrer, et une signification par huissier déjà
été faite sans résultat.
Nous avons reçu communication de la lettre
adressée S. M. le Roi, par M. Segard, bourinestre
de Meslin-l'Évêque. Nous en reproduisons le texte
comme une preuve écrasante de la pression scan
daleuse que le cabinet exerce sur les fonctionnaires
de tout genre, et aussi comme une démonstration
de l'incroyable légèreté que VIndépendance dé
ploie dans sa polémique. Un fait pareil caractérise
Je ministère, ses organes et ses agents. Nous y
voyons une atteinte grave portée la loi commu
nale, et la Constitution qui garantit l'indépen
dance politique des élus de la commune. Nous
reviendrons sur la lettre que voici
Sire,
François-Joseph Segard, fermier Meslin-
l'Évêque, prend la respectueuse liberté de vous
exposer qu'il a plu Votre Majesté de le nom-
mer bourgmestre de sa commune.
En acceptant cette fonction, Sire, l'exposant
était loin de penser qu'il perdait la libérté de
son opinion, et que la place de bourgmestre dût
asservir celui qui la remplissait des faits récents
lui ont démontré qu'il était dans l'erreur.
Le 25 de ce mois, Sire, l'éditeur de VÊcho
de la Dendre, ami de M. Delescluse, représen-
tant, s'est présenté chez l'exposant et a déclaré
son épouse que si le soussigné ne votait pas
pour M. Theinont, candidat au conseil provin-
cialMonsieur Delescluse lui ferait donner
sa démission.
Le 24 du même mois, M. Delescluse, accom-
pagné dudit éditeur, est venu la rencontre des
électeurs de la commune de Meslin, et l'éditeur
s'est permis d'attaquer un habitant de Meslin
soupçonné de voter contre son candidat.
Enfin, le même jour, 24, appelé chez M. le
commissaire d'arrondissementen vertu d'une
lettre du 22 mai, ce fonctionnaire demanda
l'exposant de voter et de faire voter, l'élection
du 8 juin, pour MM. Delescluse et Jouret, can-
didats du gouvernement, et, sur la réponse né-
galive du soussigné, le commissaire du district,
lui a dit qu'il ne restait l'exposant qu'à donner
sa démission.
C'est pour satisfaire cette demande com-
minatoire d'une destitution, Sire, que l'expo-
sant vient de vous supplier sa démission et lui
rendre ainsi son indépendance.
L'exposant l'honneur d'être avec respect,
De Votre Majesté, Sire,
Le très-humble et obéissant serviteur.
François Joseph Segard.
Meslin-l'Évêque, le 3o mai i852.
t iiitoufi r: Jimciinti:.
Aux audiences du 2 et 5 de ce mois, ont com
paru devant la cour d'assises de la Flandre Occi
dentale, les nommés r° Félix Van Acker, âgé de
21 ans, né Ghits et domicilié Langhemarck;
2" Louis Van Acker, âgé de 19 ans, ouvrier, né
Ghits et domicilié Messines; 3" Pierre Maseele,
âgé de 23 ans, colpoteur, né Ichteghera et do
micilié Lichtervelde; 4° Jean De la Meilleure,
âgé de 38 ans, ouvrier et boutiquier né Sweve-