turgiques. Les membres de la magistrature au complet suivaient le dais. La troupe de ligne avait fourni tout ce qu'elle pouvait pour former la haie. Aux deux cotés du Saint des Saints brillaient les casques du corps nombreux des sapeurs pompiers. Deuxcompagnies de l'infanleriede la garde civique fermaient la marche, commandées par M. le capitaine Cardinael. Une foule compacte en prières se pressait ensuite sur un sol partout jonché de verdure et de fleurs. Tout s'est passé dans le plus grand ordre, rien n'a fait défaut, excepté le soleil. D'après ce qu'on rapporte un journal de Bruxelles, les Chambres seront convoquées pour le mois prochain eu session extraordinaire. Le jour de l'ouverture de cette session n'est pas encore déterminé, mais on le fixe généralement du 10 au i5 juillet. Aujourd'hui que nous connaissons le résultat des élections parlementaires qui viennent d'avoir lieu en Hollande, nous pouvons l'apprécier en deux mois. Le vieux parti protestant qui ressemble, sous tant de rapports, au libéralisme exclusif, a perdu beaucoup de terrain. Les catholiques du Brabant septentrional ont appuyé avec succès les candidats amis des libertés religieuses, candidats sympathiques au cabinet de M. Thorbecque. Les catholiques des autres proviuces ont agi de même, et leur concours a été décisif. Le vieux parti pro testant, qui s'intitule conservateur, mais qui n'en tend conserver que la suprématie légale et admi nistrative des protestants sur les catholiques, a perdu plusieurs représentants, eutr'aulres M. Groen van Prinsterer, l'un de ses membres les plus ri gides et les plus iutolérants. Il y a lieu de s'élouner que nos feuilles ministérielles passent ces faits sous uu citpnr.p presque absolu. F.lles n'en parieur que pour insinuer que la cause conservatrice a subi des échecs en Hollande. D'après elles le nombre des conservateurs réélus est fort restreint. En eflet, 11 nes'élève pasa la demi douzaine. IVlais ce qu'elles ne disent pas, c'est que les prétendus conserva teurs hollandais sont des partisaus de la politique de Guillaume itr, politique exclusive, intolérante et anti-catholique que MM. Rogier et Frère tâ chent de réhabiliter chez nous avec le concours du Messager de Gand, son trop fameux organe. [Journ. de Bruxelles.) Le nouvel alternat que nous allons rapporter, est d'autant plus odieux qu'il a été commis de nuit et l'égard d'un ecclésiastique qui devait se croire eu sûreté dans sou domicile. Mardi S juiu, vers 10 heures du soir, des per sonnes revenant de l'élecliou de Thuin s'arrêtèrent avec leur voilure vis-a-vis de la maison de M. le curé d'Esliunes-au Mont, criant gorge déployée: Vive Dequesne bas la calotte! Lorsque la voi ture eut disparu de quelque temps, une pierre de grès fut laocée dans une des fenêtres de la chambre coucher de M. le curé, et serait tombée sur son lit si elle u'eût frappé contre le montant du chas- sis, De cassant qu'un carreau de vitre. Cet ecclé siastique était alors causer avec un respectable curé français qui était venu lui faire visite. Il courut bien vile au salon, croyaut que quelqu'un cherchait y pénétrer; ayant trouvé tout sa place, il se dirigea précipitamment vers la rue et u'y aperçut personne. Ce ne fut que le lendemain que M. le curé d'Estiniies-au-Mout put constater le délit, dout il fit dresser un procès-verbal qui est uiaiuleiiaut entre les mains de M. le procureur du Roi de Charleroi. Il est espérer que la justice sera bieutôt sur la liacedu coupable. Cet attentat nocturne est d'autant plus étrange que M. le curé n'a fait qu'user de sou droit consti tutionnel en allant voter paisiblement et qu'il est entouré de l'estime générale. Aussi tout le tuoDde est iudigué contre l'auteur ou les auteurs de ce lâche guet-apens. La ville de Gand a eu ses saturnales aux cris de A bas le clergé A bas la noblesse Des scènes violentes du même genre se sont passées Huy. L'a aussi on a crié A bas la ca lotte A bas la noblesse A Thuin, mêmes orgies, mêmes clameurs A bas les conservateurs A bas les seigneurs A Soiguies l'honorable M. Faiguart a été per sonnellement iusulié. A Thuin on criait Vive Dequesne et bas les prêtres A Huy et Gand l'ovation des re présentants ministériels marchait de front avec les saturnales révolutionnaires. Ces faits honteux, ignobles, ces révoltants scandales ne sont pas nouveaux. L'ancienne oppo sition les a promenés dans la plupart des collèges électoreaux. Les émeuliers de Gand, en i8Ô2, ne sont que les plagiaires de émeuliers de Namur eu i845. Mais avant 1847, ces manifestations factieuses se faisaieut contie le pouvoir; depuis 1847, elles se font en faveur du pouvoir. Voila ce qui est ueuf, voilà ce qui constitue un désordre tout fait inusité, sans exemple, sous aucun gouvernement, moins qu'on ne cite le gou vernement provisoire de i848. Quand nous accusons cet affreux renversement de tous les rôles, qui nous montre le gouvernement, le ministère, toujours et partout, du côté des mauvaises passions, des instincs révolutionnaires, s'aliant aux parties de la sédition et mendiant leur concours, nos accusations sout des calomnies, nous déshonorons notre pays, notre gouveruemeut I If Indépendance a encore tout uu article sur ce thème récriminatoire. Le miuistère croit-il échapper la honte en faisant insulter la vérité par ses organes officiels ou non Lisez-vous donc vous mêmes! Avant l'élecliou, des déclamations incendiaires, des ariatbèmes frénétiques contre le cléricalcon tre les aristocrates, coutre les privilégiés de la naissance et de la fortune. Après l'élection, les scènes de Gand, de Huy, de Thuin, de Soiguies. Ou cherche le gouvernement dans le gouverne ment, on ne trouve que des actes et des scènes de sédition, de révolution. [Ami de l'Ordre.) M. Lansseus, directeur de pension Couc- kelaere, vient d'être nommé membre de l'Aca démie Nationale, Paris. Le 10 juiu un accident terrible est arrivé a Rotterdam sur la frégate la Nova Zembla. On était occupé charger des futailles sur ce navire. Un tonneau hissé une certaine hauteur s'est dé taché de la corde et est venu tomber sur la tête du capitaine L. Heykoop. La mort a été insianlauée. Ce triste événement a fait une pénible impression d'autant plus que le capitaine était généralement aimé. Samedi a été appelée devant le conseil de guerre de Namur l'affaire de M. le sous-lieuteuaut Van Remoortere, pour coups et blessures un ha bitant de la ville. M. Van Remoortere a été condamné deux mois de prison et aux frais. Les socialistes français, réfugiés Londres, s'occupent de réorganiser leur propagande. Ils ont fondé, au capital de cent mille Jrancs. Une so ciété pour la publication de deux journaux, l'un mensuel, l'autre hebdomadaire, et de brochures, eu langues française, italienne et allemande. MM. Louis Blanc, Pierre Leroux et Cabel sont la tête de cette société. M. Thoré a publié une première brochure intitulée. Les Aigles et les Dieux. C*.XiCII.K UR BALTI.tlORK. Après une session de onze jours, le Concile na tional de Baltimore s'est terminé le jour de l'As cension, avec la même solennité qui avait présidé 'a sou ouverture, et les évêques se sont disséminés aussitôt dans toutes les directions pour retourner dans leurs lointains diocèses. Le Coucile a rédigé des décrets d'une haute im portance qui vont être soumis la sanction du Saint Siège; et l'un de ceux qui méritent le plus d'être signalés est celui qui propose au Saint Siège la formation de onze nouveaux diocèses, afin que sur aucun point les fidèles ue soient hors de portée des visites de leurs premiers pasteurs. Le CoDcile a pris des mesures pour doter uni formément les diocèses des Etats-Unis d'institu tions religieuses et de règlemens liturgiques bien déterminés; il a décrété la rédaction d'un caté chisme spécial, et en a confié la préparation une commission de trois évêques; il a condamné solen nellement le système de l'enseignement par l'Etat, et a recommandé tous les prêtres la fondation d'écoles catholiques pour retirer la jeunesse de celles où se perd sa foi. Toutes les sociétés secrètes en général, et la franc-maçonnerie en particulier, sont auatbématisées. Mgr Van de Velde, évêque de Chicago, a été chargé de porter 'a Rome les actes du Coucile. m ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 5 juin, sont nommés sons- lieutenants d'artillerie les maréchaux des logis chefs, J.-P. Moinat, du 1" régiment d'artillerie; J.-P. Defrance, du 2" id.; Ch. Maréchal, du a' id.; J. Trocinez, du 1" id.; S. Butaye, du 4' id.; les maréchaux des logis J.-G. Burck, du 1" régi ment d'artillerie; F. Mathieu, du 3" id.; A. Paulis, du 3° id.; J.-B. Kemppe, du 2c id.; E. Honnaye, du 2e id. Par arrêté royal de la même date, le sous- lieutenant J. Renier, de la division du traiu, est nommé lieutenant l'ancienneté. Par arrêté royal de la même date, l'adjudant sous-officier H Crulle, du 3e d'artillerie, est nom mé sous-lieutenant du train. Par arrêté royal de la même date, sont nom més sous-lieutenant du génie l'adjudant sous- officier H. Léonard et le sergent-major J. Eugène. Le Moniteur publie l'arrêté ministériel, relatif aux jurys chargés de délivrer le diplôme de professeur agrégé de l'enseignement moyen du degré supérieur. FRANCE. Pauis, 11 Juin. Un grand couconrs de fidèles a fréquenté les église l'occasion de la Fête-Dieu. Des reposoirj fort riches ont été disposés sous le portail de plu sieurs d'entre elles, notamment St-Germain- i'Auxerrois et St-Sulpice. A Si Thomas d'Aquin qui touche aux vastes cours du Musée d'artillerie, St-Servais, aux Missious-Etrangères, l'Abbaye- aux-tiois, et dans d'autres églises qui communi quent des jardins, les processions ne se sont pas bornées .'a circuler le long des nefs intérieures, se sont répandues au dehors. A la Madeleine surtout, dont la large colonnade extérieure a permis de donner aux statious du Saint-Sacrement leur ma jesté, la procession a été magnifique. Quand M. l'abbé Deguerry, curé de celte riche paroisse, a donné la bénédiction du haut du pé- rystile qui fait face a la rue Trouchet, une foule immense s'est agenouillée avec recueillement sur

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 2