«ne longue liste publier, si nous voulions seule
ment mentionner celles qui ont eu lieu dans ces
derniers temps. Nous nous bornerons signaler les
plus remarquables.
Le capitaine Osbourne Burgogne, ci-devant ca-
pitaiue dans les Indes orientales, et neveu de sir
George Burgogned'une famille illustre dans le
comté de Bedfort, a été reçu l'Oratoire de Lon
dres. Quoique sa conversion soit déjà ancienne,
•Ile n'était pas encore connue.
La très-illustre et noble dame William Towry
Law a été reçue le 26 tnai dans l'Eglise de Saint-
George par Mgr. l'évèque de Soulhtvark. Celte
dame est soeur du ci-devant chancelier, dans le
diocèse de Bath et Wells, fière de lord Ellenbo-
rough qui s'est converti l'année dernière.
M. Auguste Towry Law,fils aîné de sir Wil
liam, a fait son abjuration le 16 mars dans l'Église
de Sainte-Marie-Madeleine a Morlake,eu présence
de Mgr. l'évèque de Southwark.
La dame Hope, veuve d'un médecin des plus
distingués, a également été reçue dans l'Eglise ca
tholique. Cette dame, au moment de sa conversion,
venait de terminer une histoire ecclésiastique et ce
sont surtout les études historiques auxquelles elle
s'est livrée qui ont contribué a la ramener la
vérité.
Le révérend H. Hathaway, ministre anglican,
élève du collège de Worcester a Oxfort, été
reçu Londres l'Oratoire.
La dame Hare, veuve d'un ministre anglican,
belle-sœur de l'archidiacre Hare, et fille de sir
John D. Paul, a été reçue h Rome pendant le ca
rême de cette année.
Sir Aubreyde Vere, membre de l'Uuiversité de
Cambridge, a suivi l'exemple de son frère sir Vere
de Vere, qui s'était converti l'année dernière.
Enfin le révérend J. Coleridge, ministre anglican,
élève très-distingué de l'Uuiversité d'Oxfort, et
plus tard de Trinity Collège, a été reçu a Clap-
hatn par les révérends PP. Rédemptoristes.
SAINT MÉDARD. Saint Médard est, dit on,
l'anniversaire du déluge. Les légendes ne sont pas
dédaigner, quand il s'agit de la variation du temps.
Nous n'avons donc pas cru hors de propos, en ce
moment de sollicitude générale au sujet de la ré
colte future, de rappeler la légeode de saint Mé
dard
S'il pleut le jour de saint Médard,
Le tiers des biens est au hasard.
La saison, eu effet, continue être inquiétante
pour les biens de la terre, par la continuité des
pluies et par les orages qui suivent la moindre ap
parence de beau temps et de chaleur.
Celte saisou pluvieuse, d'une opiniâtreté si dé
sespérante, fait le sujet de toutes les conversations,
dans lesquelles la saint MéJard et ses quarante jours
plus tard, viennent souvent prendre leur place.
Sans doute, ce n'est pas a saint Médard que nous
devons nous en prendre; mais généralement on
oublie trop sa coïncidence avec l'époque de l'an
née où le soleil est son plus haut point. Le 8 juin,
jour de cette fête patronale, le soleil se lève 3
heures 5g minutes et ne se couche qu'à 7 heures 58
minutes. Au 18 juillet, jour qui complète la série
traditionnelle des 4o jours, le soleil se lève 4
heures 17 minutes, et se couche 7 heures 54
minutes.
Il est d'observation constante que quand la tem
pérature est sèche vers la première de ces deux
époques, elle continue de l'être jusqu'à la canicule
(23 juillet); et au contraire, si la saison est plu
vieuse vers le 8 juin, elle continue de l'être jusque
vers la fin de juillet, par la raison que les eaux de
pluie, peine tombées sur la terre, sont vaporisées
par l'action de la chaleur solaire, remontent dans
l'atmosphère sous forme de nuage, retombent tout
aussitôt en pluie, et continuent ce jeu, qui n'a rien
de gai pour nous, jusqu'à ce que le soleil commence
décliner, en d'autres termes se lever un peu
moins tôt, et se coucher un peu moins tard.
Au surplus, la raison que nous venons de donner
n'explique pas tout; elle n'explique pas la conti
nuité accidentelle des vents du sud ou de l'ouest
qui nous amènent, quand il leur plaît, des tempé
ratures pluvieuses. La science 11e peut admettre
ces explications partielles, telles que celles basées
sur les lies de glace détachées des mers polaires,
et apportant avec elles le froid et l'humidité, jus
qu'à une lattitude où elles n'arrivent pas ordinaire
ment, telles encore que celles qui résultent du
redressement progressif de l'écliptique. La science,
disons-nous, ne peut admettre ces explications par
tielles que pour leur quote-part dans l'accomplis
sement des grands phénomènes de la nature.
Les dernières nouvelles d'Athènes nous dépei
gnent sous des couleurs très-sombres la situation
de la Grèce. Le mouvement de résistance que nous
avons signalé dans les rangs du clergé et dont le
moine Chrislophoros s'est fait le promoteur, a pris
dans ces derniers temps des proportions iuquié-
tantes. Les troupes envoyées pour arrêter le re
belle, n'ont pas osé attaquer l'escorte armée qui
l'accompagne partout. Grâces la protection qu'il
trouve parmi certaines populations qui lui sont dé
vouées jusqu'au fanatisme, il a pu continuer im
punément le cours de ses prédications.
Le gouvernement est loin d'être rassuré sur
l'issue de cette affaire. Pendant qu'il essaie d'arrêter
les progrès de cette espèce d'iusurrection, la con
troverse continue entre ies journaux d'Athèues re
lativement au Thotnus et l'Anti-toraus. La lutte
est très-vive de part et d'autre, et dans les deux
camps, on a recours toutes les ressources de la
polémique.
Entretemps,lesarrestationscontinuent. Des prê
tres et des tuoiues d'Athènes et des autres villes ont
été jetés en prison. Tous les jours apportent de
nouvelles preuves du développement qu'a pris en
peu de temps le mouvement insurrectionnel.
Les nouvelles les plus inquiétantes viennent de
la Maina. Ni ies généraux avec leurs troupes, ni les
députés malgré leur influence, ni le prédicateur
envoyé ad hoc n'ont rien pu jusqu'ici contre le
moine Chrislophoros qui parcourt la contrée suivi
de i,5oo femmes et enfants et d'hommes armés au
nombre de 5oo. Jusqu'ici il n'y a pas encore eu de
combat. Les troupes royales ne sont pas assez nom
breuses pour oser commencer l'attaque.
Au moment des dernières correspondances, le
moine Chrislophoros se trouvait près de la ville de
Kalamata, accompagné de 2,000 femmes et de 5oo
hommes armés. En apprenant son arrivée, les habi
tants de Kalamata lui députèrent les prêtres de la
ville pour le prier de ne pas y pénétrer. Il n'en
continua pas moins sa marche. Une seconde dépu-
tation lui fut envoyée pour lui déclarer que les
habitants de Kalamata, unis aux troupes, le repons-
seraient par ja force des armes. Chrislophoros ré
pondit qu'il ne craignait pas les armes, qu'il était
l'envoyé de Dieu et qu'aucune puissance humaine
ne pouvait l'empêcher d'agir selon sa volonté.
En apprenant cela, un grand nombre d'habitants
de Kalamata, redoutaut les habitudes de pillage des
Maïnoltes, se sont enfuis dans les localités voisines
où ils ont transporté une partie de leurs biens.
Une partie de troupes royales, concentrée dans la
ville, s'apprêtait repousser les assaillants.
M. le cardinal-archevêque de Malines a reçu
du Saint-Père une lettre de félicitatiou, au sujet
des efforts faits par S. Em. pour propager dans son
diocèse le goût et la science du chant ecclésiastique
et avoir rendu le chant conforme aux règles de
l'Eglise romaine.
Le Moniteur publie la liste des éligibles au
sénat pour tout le royaume. La province d'Anvers
en fournil 43 le Brabant, 119 le Hainaut, 49 la
Flandre Occidentale, 65; la Flandre Orientale,
69; Liège, Sa; Limbourg, i4; Luxembourg, 3;
Namur, 32.
On écrit de Renaix au Messager de Gand:
Une famille honorable, qui exploite une petite
ferme dans la banlieue de Renaix, a été victime, il
y a quelques jours, d'une méprise judiciaire qui
ménace d'avoir des suites tragiques. Frédéric, Na
thalie et Amélie Van den Hende ont été arrêtés
pour crime de fabrication de fausse monnaie.
Le 16 juin, Nathalie Van deu Hende fut chargée
de venir acquitter les contributions au bureau de
Renaix. On lui remit quinze francs cet effet. Par
malheur l'argent de la maison avait été serré dans
un sac de toile dans lequel s'était trouvée antérieu
rement une petite fiole remplie de mercure, destiné
des préparations pharmaceutiques. Une goutte du
métal se sera sans doute épanchée dans le sachet et
aura produit par son contact quelques taches blan
ches. Nathalie Van den Hende s'en vint donc avec
ses quinze francs chez le receveur des contributions.
Ce dernier court chercher la police. Celle ci arrête
la fille Van den Hende et la jette en prison le com
missaire de police, escorté des gendarmes et des
gardes champêtres, se rend la ferme, saisit Fré
déric et Amélie Van den Hende. Ces infortunés
sont dirigés et incarcérés Audenaerde. Le juge
d'instruction fit le lendemain essayer les pièces par
des experts, et toutes, sans exception, furent dé
clarées de bon alloi. Alors ces malheureux furent
relâchés. Malheureusement la sévérité avec laquelle
cette affaire a été menée a assez gravement altéré
la santé de Nathalie. Elle est alitéeet l'on craint
même pour ses jours.
On écrit d'Anvers, 37 juin
Il y a eu hier quelques désordres parmi les ou
vriers terrassiers qui travaillent au fort du camp
retranché de Borgerhout. On assigne divers motifs
la mutinerie de quelques ouvriers. Les travaux
s'exécutent par des escouades de i4 hommes, dites
p/oegen, auxquelles on assigne une certaine éten
due du déblai et de remblai faire; on les paie
tant par mètre cube enlevée. On conçoit que parmi
ces ouvriers, recrutés dans la plus basse classe, il
s'en glisse quelques-uns d'une moralité douteuse
et qui, de plus, ne brillent pas par leur ardeur
travail. Ainsi, tandis que dans certaine escouade on
travaille de manière se faire 3 francs et même 28
sols par jour, dans beaucoup d'autres les ouvriers
ne se font que i5 sols par jour, somme certes ia-
suflisante pour subvenir leurs besoinset permettre
au bout de la huitaine de rapporter quelque gain
la famille.
De cette insuffisance de gain, due en grande
partie la fénéantise de ceux qui en sont la victi
me, est résultée uu mécontentement sourd d'abord,
que quelques mauvaises têtes ont cherché exploi
ter, en vue de forcer l'entrepreneur payer un plus
fort salaire.
Celui-ci ayant résisté, quelques ouvriers se sont
mis en grève, hier, dans la matinée, et se sont mis
parcourir les travaux des divers forts, pour exci
ter, forcer même, dit-on, leurs camarades suivre
leur exemple.
Grâce la vigilance de la police des communes
de Borgerhout et de Berckem, de promptes mesures
ont été prises pour empêcher le mal de se propager
et de devenir menaçant. Uu détachement de
gendarmes est arrivé sur les lieux le procureur du
roi et d'autres membres dn parquet s'y sont trans
portés également et les principaux meneurs ont été
arrêtés sans peine et conduits en prison; tout est
rentré aussitôt daus l'ordre.
Voilà la version qui, parmi celles qui nous sont
parvenues, nous paraît la plus exacte.
L'Écho de la Frontière raconte qu'un gen
darme de service la gare de Valenciennes et oc-