FRANCE. Paris, 4 Juillet.
Celte habitation, h laquelle on arrive par nue
belle avenue de hêtres, est dans le plus déplorable
e'tat. Son aspect est sinistré, et ses volets clos antaut
que le permettent des persiennes dont les lames
tombeut de vétusté, lui donnent un air de tristesse
et d'abandon. Les grands étangs au milieu desquels
s'élèvent les deux colombiers féodaux, sont remplis
de joncs et de mousse verte que des cignes peu
nombreux peuvent peine franchir. Les appar
tements sont décousus et délabrés.
Quelques portraits des ancêtres de Bncarmé, la
plupart détériorés par le temps et l'humidité et une
peinture du château de Bury, qui tombe en lam
beaux, couvrent des murs humides et mal blanchis.
Dans les chambres du rez-de-chaussées, on en
peut compter jusqu'à trois en assez bon état la
salle manger, le grand salon colonnes et le salon
rouge. Ces trois pièces se suivent.
Dans la première, on voit quelques planches
mal replacées et non clouées, sur le point même
où le crime a été commis; ces pièces de convic
tion, qui portaient des traces de nicotine ou de
sang, ont servi la justice, et ont été rejetées, saus
ordre, sur le vide qu'elles avaient formé.
Les seules curiosités du château sont la chapelle
peinte en blanc et or, de style Louis XV, assez
bien conservée, avec l'autel et le retable et les
écus blasonnés des Bocarmé; et la chambre de la
comtesse Ida, tapissée en papier de Chine repré
sentant des fleurs et des cages garnies d'oiseaux
du Céleste-Empire. Cette ctttieuse tapisserie a dû
être rapportée de Java, pendant le séjour qu'y fit
la comtesse Ida.
Au premier étage, on aperçoit au plancher des
trous de sonde faits par ordre des magistrats pour
retrouver la cachette. On voit aussi l'entrée de cette
cachette que bouchait une trappe sur laquelle re
posait un vieux secrétaire. Le meuble a été vendu,
le trou reste béant et l'on peut mesurer la profon
deur dn double-fond qui a recélé les instruments
de chimie du comte et les échantillons de ses poi
sons.
Dans un des trous, on aperçoit aussi l'ouverture
par laquelle un gendarme a pu pénétrer dans les
détours de «es lieux. Rien n'a été fait pour dis
simuler ces tristes souvenirs qu'une journée de
menuisier et quelques planches pourraient faire
disparaître.
Tout est positivement dans l'état où la justice
des hommes l'a mis il y a bientôt dix-huit mois,
et cependant Mm* de Bocarnté est venue encore
Bury la semaine derrière. [Cour, de VEscaut.)
Dimanche, Bruxelles, le thermomètre de la
rue S'-Jean marquait 34 degrés au-dessus de zéro,
4 heures et demie; 7 heures il marquait 28°
ij2. Lundi matin, 6 heures, 23*.
Une descente de justice a eu lieu samedi dans
une coinmnue voisine de Natnur,où il a été procé
dé l'exhumation d'un cadavre qui reposait dans le
cimetière depuis 5 mois. On parle de soupçons
d'empoisonnement et d'arrestation de l'auteur pré
sumé du crime.
Ou écrit de Courtrai Dans la nuit de
jeudi vendredi dernier, un incendie a éclaté dans
le moulin a vent, occupé par son propriétaire,
Joseph Barasyn,à Vive-S'-Bavon. Le moulin a été
entièrement détruit par les flammes. La perte est
évalué i,5oo fr. Il paraît que la malveillance ne
serait pas étrangère ce fait.
Mercredi dernier, deux scieurs de long étaient
occupés Avelghera déplacer un gros et grand
aibre, lorsque l'un d'eux, le sieur Ed. Verhelst, ne
pouvant plus soutenir le poids, reçut cette lourde
masse eu pleine poitiine. Il est mort sur le coup.
Le compagnon de cet infortuué, le nommé Ives
Hostensqiii était également tombé sous l'arbre est
dangereusement blessé.
Quatre des principaux moteurs de la coalition
qui a eu lien a Vive-S'-Éloy, viennent d'être con
duits la prison de Courtrai.
On écrit de Roulers Dimanche dernier,
vers les 6 heures du malin, le nommé H. Brugge-
man, fils d'uu petit cultivateur de Moorslede, près
de Roulers, en marchant le long du chemin pavé
de Roulers vers Rumbeke, est tombé dans un fossé,
où il n'y avait pas un pied d'eau. Lorsqu'on l'a
retiré il avait cessé de vivre; ou dit que ce jeune
était atteint du mal caduc.
Le 27 juin au soir, on a admiré Leipsic un
météore remarquable par sa longue durée. D'abord
visible au sud, il y brillait au milieu de nuages très-
noirs comme une étoile rougeâtre d'une grandeur
extraordinaire. Il monta ensuite vers l'ouest, pa
raissant toujours de plus en plus petit, et finit par
disparaître l'œil nu dans l'ouest, nord-ouest. Il
avait été visible 6 ou 7 minutes.
Depuis quelques jours une enquête est ou
verte au département de la marine en Angleterre
au sujet du chiffre effrayant de 274 décès survenus
bord du navire anglais Lady Monlaguerevenu
Londres après un voyage de 4 ans. L'examen du
livre de loch a révélé ce fait épouvantable, mais
quant aux causes de cette mortalité on D'à pu ob
tenir d'autre renseignement que celui ci Provi
sions impropres l'usage.
Si l'on en croit les correspondances de la
Havane du 5 juin, M. Quesado vient de découvrir
un genre de peinture incombustible qui aurait, de
plus, la propriété de préserver les coques de navi
res des atteintes des insectes qui exercent de si
grands ravages dans les latitudes tropicales. Une
embarcation placée dans le lieu où elle pouvait être
le plus exposée, y est restée intacte pendant deux
mois. On va l'exposer de nouveau sans renouveler
la peinture, et si l'expérience réussit, M. Quesado
aura fait une découverte éminemment utile la
navigation, puisque sa peinture pourra tiès-avan-
tageusemeut remplacer le doublage.
M. le maire de Nontrou (France), vient de
prendre un ariêté contre l'ivrognerie. Voici cet
airêté, qui va être soumis la sanction de l'autorité
supérieure
Art. ier. Il est défendu de s'enivrer. Eu con
séquence, toute personne trouvée eu état d'ivresse,
eu quelque lieu que ce soit de la coipmune, sera
punie conformément la Loi.
Art. 2. Les hôteliers, aubergistes, cabaretiers,
et autres débitauts de boissons, chez qui des per-
souues ivres soul trouvées, seront punis des mêmes
peines, sans préjudice de la fermeture de leurs
établissements dans le cas où elle sera jugée néces
saire.
Art. 3. Les contraventions au présent arrêté,
qui sera publié et affiché aux lieux accoutumés,
seront constatées et poursuivies devant le tribu
naux compétents.
Depuis le 21 du mois dernier MM. les pré
sidents des différentes sections du jury d'examen
universitaire se réunissent en couférence peu près
tous les jours, afiu d'examiner les résultats obtenus
par la loi de 1849 et en faire l'objet d'un rapport
que M. le ministre de l'iutérieur doit ensuite sou
mettre, dit-oD, au conseil de perfectionnement.
La Gazette de Saar et Moselle annonce que
le motif qui a empêché l'envoi d'un haut fonc
tionnaire belge pour saluer S. M. le roi de Prusse
lors de sa récente excursion Trêves, c'est que
S. M. le roi des Belges se propose de se rendre en
personne au château de Stolzeufels, que le mo
narque prussien habite en ce moment. Le Roi
grand-duc de Luxembourg s'était fait représenter
Trêves par M. l'administrateur général Willmar.
La députation de la chambre de commerce
de Luxembourg qui s'est rendue Trêves, a sol
licité du Roi de Prusse, le maintien du ZolIvereiD.
Le Roi aurait répondu que le gouvernement prus
sien emploiera tous ses efforts dans ce but, mais
qu'il est redouter qu'il ne réussira pas con
server l'union sa composition actuelle.
On sait que le mois de juillet, dans lequel
nous venons d'entrer, aura deux pleines lunes.
C'est un phénomène qui De se voit qu'à de très
longs intervalles. On ne l'a pas observé depuis
1787. La première de ces deux pleines lunes a eu
lieu le 1", trois heures trente-sept minutes du
soir; la seconde se verra le 31deux heures vingt
et une minutes du matin.
Ou a l'habitude de dire que les lunes nouvelles
changent le temps. Sans être rigoureusement vrai,
ce fait se remarque assez fréquemment. Quant la
correspondance des jours de pluie avec les diverses
phases de la lune, voici les observations les plus
exactes qui aient été faites. Elles embrassent des
périodes de vingt ans, et donnent, en moyenne, les
calculs suivans: de la nouvelle lune au premier
quartier, il pleut y64 jours; du premier quartier
la pleine lune 845 de la pleine lune au dernier
quartier 761; du dernier quartier la nouvelle
lune 696. Ce qui fait que pendant la lune crois
sante, les jours de pluie sont de 1609 et pendant
la lune décroissante de 1457. La différence est de
IM jours. D'où il résulte qu'il pleut davantage en
approchant de la pleine lune et que la pluie di
minue en approchant de la nouvelle lune.
Le Moniteur prussien publie une circulaire
ministérielle adressée aux gouverneurs des pro
vinces, et qui recommande comme remède contre
la maladie des pointues de terre, l'emploi de la
chaux dissoute l'air humide ou en l'arrosant lé
gèrement d'eau. On la répand par un temps calme,
de préférence le soir, par couche légère, le plus
possible sur la fane delà plante, pendant les mois
de juillet et d'août. Le moyen est recommandé par
une expérience de plusieurs années de la part d'un
agriculteur de la province de Prusse. On emploi
trois scheffel (inuids) de chaux par morgen prus
sienne (180 verges carrées rhénanes.)
Ou se rappelle que l'année dernière les rai
sins ont été atteints sur divers points eu France et
jusque dans notre pays, d'une maladie qui les cou
vrait en peu de temps d'uDe mousse blanchâtre. Le
même phéuomène s'observe aujourd'hui sur les
corinlhes.
Ce n'est pas sous enveloppe, mais sans en
veloppe que doivent être expédiées les lettres pour
les Deux-Siciles, si l'on veut éviter le double port.
On lit dans le Moniteur
Avant-hier 5 heures et demie du soir, MM.
Balestrino et Nusse commissaires délégués par M.
le préfet de police, on procédé l'arrestation de i3
individus saisis en flagrant d'élit de fabrication clan
destine d'armes de guerre. D'autres arrestations
ont eu lieu hier, et les inculpés, au nombre de 32,
ont été remis entre les mains de la justice.
Les faits qui ont été recueillis jusque'ici n'ont
point la gravité que quelques journaux y ont atta
chée.
On a parlé plus vaguement d'un complot mi
litaire qui aurait éclaté S'-Omer. Ce bruit ne
repose sur aucun fondement.
Le prince-Président de la République, vou
lant encourager M. l'abbé Tabouret daus son œuvre
de colonie agricole qu'il a fondée daDS la Sologne,
vieut, par décision récente, de faire mettre une
somme de 4,000 fr. sa disposition.
L'ancienne abbaye d'Acey, dans le Jura^ qui
vieDt d'être acquise pour le compte de la commu
nauté de Solesmes, recevra bientôt dans ses murs
une colonie de bénédictins.