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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3633.
36me année.
TPEiES, 24 Juillet.
QUELQUES MOTS
SUR LA GARDE CIVIQUE.
II y a quelques semaines, nous appelâ
mes l'attention de nos lecteurs sur la posi
tion anormaleet nécessairement transitoire
que la loi d'organisation de la Garde civi
que a faite cette institution nationale. Nous
signalions alors, comme cause principale
de cet état de choses, la réunion en un seul
ban de toute la milice citoyenne; c'est là
en effet l'argument le plus fort en faveur
de la révision que tout le monde exige.
Aujourd'hui nous nous proposons de par
ler en peu de mots de quelques vices se
condaires.
On se rappelle sans doute encore avec
quel zèle et quel entrain la Garde civique
s'organisa dans nos murs. On se rappelle
comme quoi chacun s'équipait au plus tôt,
et comme quoi on se disputait les grades;
alors les exercices facultatifs se succédaient
sans relâche; en un mot, chefs et simples
gardes rivalisaient de dévouement et d'ar
deur; on organisait des tirs la cible et des
tirs l'oiseau d'artifice; sous les feux cani
culaires du midi, nos soldats-citoyens exé
cutaient des promenades militaires dignes
des zouaves d'Algérie, et le soir on les re
trouvait de nouveau fraternisant autour
d'une table d'estaminet où pétillait dans
les grands verres le jus du houblon. Tout
marchait donc souhait; mais comme il
n'y a rien de stable sous le soleil et que la
Garde civique était de ce monde où les plus
belles choses ont le pire destin l'engour
dissement et l'ennui n'ont pas tardé gan
grener ce corps que vivifiait autrefois l'en
thousiasme et le dévouement au service.
Que sont-ils devenus ces exercices facul
tatifs, si fréquentés jadis? et ces promenades
militaires? et ces réunions fraternelles du
soir?
Dans un article récent nous avons déjà
établi la cause principale de cet état de
choses; que nous attribuions bon droit
aux vices organiques de la loi en vigueur.
Cependant ne serait-il pas permis d'en
chercher encore ailleurs une cause au
moins partielle dans le fait même d'un
certain nombre d'entre les chefs, officiers
ou sous-officiers. Nommés par voie d'élec
tion, quelques-uns en effet s'imaginent con
tenter tout le monde en laissant les liens
de la discipline se relâcher de plus en plus;
d'autres, qui trouvant le mousquet bien
lourd, ont recherché le sabre de l'officier,
ne demandent pas mieux que de ne rien
faire, et ainsi le service languit et le dé
vouement s'éteint jusqu'en sa dernière
étincelle! Certes il est encore des gardes
de bonne volonté; et nous aimons croire
qu'ils sont en grand nombre au sein de
notre milice citoyenne. C'est ainsi qu'outre
le corps de musique, on aimait recon
naître la magnifique procession de Notre-
Dame du Monl-Carmel l'uniforme du ba
taillon et de l'artillerie de la garde, dont
divers détachements, malgré les grandes
chaleurs, s'étaient rendus l'invitation des
RR. PP. Carmes ainsi qu'à celle du major-
commandant, et n'avaient pas reculé de
vant la corvée que l'on attendait de leur
dévouement.
Aussi est-il bien loin de nos intentions
de condamner la Garde civique en général;
et, d'un autre côté, on doit comprendre
qu'en blâmant quelques chefs inférieurs
nos paroles ne peuvent aucunement re
tomber sur le commandant de la garde
dont le zèle et l'aptitude sont reconnus de
tout le monde. Mais combien n'en trouve-
t-on pas entre les officiers et les sous-ôffi-
ciers, qui loin de stimuler l'ardeur des
gardes partout où elle se manifeste, tantôt
semblent n'avoir peur que de devoir s'y
prêter, tantôt croient découvrir partout
des empiétements prétendus sur leur au
torité?
Quoiqu'il en soit, il faut cependant en
core Teconnaître qu'il est mainte localité
où le service de la Garde civique se fait
avec encore plus de répugnance et de dé
couragement que parmi nous.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Oa s'abonne Ypres, rue de Lille, »o, près la Grande
Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX HE IAVBO.VV'E.UEMïT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaiue. (Insertions 11 centimes la ligne.)
la procession de N. D. du s* scapulaire.
2e article*
En attendant qu'une plume habile décrive avec
les développements convenables tous les détails
du défilé religieux du ]8 Juillet, nous nous som
mes bornés dans notre dernier numéro citer
quelques rares particularités qui se distinguaient
parmi les mille autres dans l'ornementation des
rues et des places publiques. Maintenant nous in
diquerons simplement l'ordre qni a été suivi dans
la marche de celte célèbre procession, qui fera en
core une matière abondante de conversation au
prochain Tuindag, et que les enfants, courbés un
jour sous les ans, rediront avec satisfaction la jeu
nesse d'un avenir reculé.
Des quatre paroisses, les cortèges se rendirent
en grande cérémonie h l'Église des Carmes. Une
fois la réunion opérée, et les offices des Carmes
terminés on se mit en marche. Tous les abords des
Carmes une grande distance -étaient tellement as
siégés par une foule compacte, qu'on eut beau
coup de peine a se dégager, des malheurs étaient
craindre au débouché de la rue au Beurre, des
voitures amenant les unes des étrangers les autres
des jeunes filles en riches costumes qui devaient
faire partie de la processionétaient engagées de
la mêlée. L'interventiou de la garde civique fat
très utile cet endroit, et aucun accident n'ar
riva.
La marche fut ouverte par la brigade des gen
darmes a cheval.
Immédiatement suivait la musique des Orphe
lins.
De part et d'autre les haies étaient formées par
des bourgeois de la ville, les élèves des deux Col
lèges accpmpagnés de leurs professeurs, les mem
bres de toutes les Confréries.
Le premier cortège était celui de la paroisse de
S1 Nicolas:
Les étendards de l'Église.
Bédeau, acolytes portant la croix.
Un grand nombre de jeunes vierges portant des
bannières et des écussons emblèmes représentant
les principaux traits de la vie du saint patron.
Le buste de Saint Nicolas.
Cortège de la paroisse de Saint Jacques.
Étendards, croix, acolytes.
Seize jeunes filles vêtues de blanc, le front ceint
de couronnes de fleurs, rouge et or, portant la
statue de St0 Anne.
Avant elles marchait une jeune personne, re
présentant la vénérable aïeule du Christ instruisant
la Sainte Vierge encore enfant.
Grand nombre de vierges portant des emblèmes
de Sainte Anne.
Paroisse de S' Pierre.
Étendards et croix.
La musique des sapeurs pompiers.
Le buste du Prince des apôtres.
Un enfant, représentant S1 Pierre portant les
clés.
Grand cortège représentant la vie et la mort de
Notre Seignenr. L'élégance, la richesse et le goût
se disputent la palme daDS cette touchante partie
de la procession. De grandes difficultés ont dû être
surmontées. Ni la patience ni les soins les plus at
tentifs n'ont fait défaut. C'est h M11' la comtesse
Durulte et h M. Pollio que reviennent surtout les
éloges.
Un enfant personnifie S' Jean Baptiste, le Pré
curseur du Christ au désert, conduisant un agneau
vivant.
La crèche de Bethléem portée par deux anges.
Les Rois Mages, précédés de l'étoile miracu
leuse qui les conduisit des contrées de l'orient en
Judée. Ils sont suivis de leurs pages. Des noirs figu-
gurent parmi eux.
Présentation de Marie au Temple de Jérusalem.
Uoe jeune personne représentant Marie, portant
l'enfant Jésus entre les bras.
Enfants de chœur du temple portant des tour
terelles.
Un jeune homme portant le costume du grand
prêtre SiméoD.
La fuite eu Egypte. Une jeune personne mo-