FRANCE. Paris, 25 Juillet. CRB«XIQIE JUDICIAIRE. Lundi a été ouverte la session de la cour d'as sises séant Bruges pour le 5m° trimestre de 1862. Dans audience de ce jour, le nommé Jac ques De Clerq, âgé de 5i ans, tisserand, né et domicilié Ruddervoorde, a été déclaré cou pable par le jury d'avoir commis le g mai der nier en ladite commune un vol l'aide d'effrac tion extérieure et d'escalade au préjudice de Pierre De Vinck ouvrier, vol consistant en une somme d'environ •j'S frDe Clercq se trouvant en état de récidive, a été condamné par la cour aux travaux forcés perpétuité, l'ex position et aux frais du procès. Par la mort du maréchal Excelmaus, le nombre des maréchaux se trouve réduit quatre: MM. Reille, Jérôme Bonaparte, Harispe et Vaillant. Le Courrier de Marseille, du 20, signale Un cas d'hydrophobie qui a eu lieu dausle port et daos des circonstances assez bizarres: Avant-hier, dit-il, un marin espagnol s'est présenté chez un pharmacien de notre ville pour se faire panser uue blessure h la main provenant de la morsure qu'un petit chien du bord lui avait faite. Le lendemain, deux autres marins appartenant au même navire sont venus se faire également panser des blessures reçues dans des conditions identiques. Il n'en fallut pas davantage au pharmacien pour acquérir la convictiou que ce chieu était hydro- phobe; effectivement, on s'en assura en lui pré sentant des vivres et de l'eau qu'il refusa avec une égale répulsion. Ce chien a été immédiatement abattu, et les trois marins mordus ont reçu tous les soins néces saires pour éviter les terribles résultats de leurs blessures. Seulement un quatrième marin atteint aussi par le quadrupède enragé, mais n'ayant subi qu'une légère égratignure, n'a pas voulu se laisser traiter d'aucune façon. Il est a désirer qu'il ne paie pas trop chèrement le prix de son imprudence. Le navire auquel appartenaient ces matelots a pris la mer ce matin. D'un autre côté, on lit dans le Courrier de la Gironde L'hydrophobie exerce des cruels ravages daos nos campagnes, et nous ne suffirions pas a enre gistrer tons les accidens qui ont lieu depuis quelque temps dans nos communes rurales. Aux trois faits que nous citions hier, nous pouvons joindre le suivant, qui s'est passé ces jours derniers Camblanes, et qui prouve combien la circulaire de M. le préfet de la Gironde MM. les maires est sage et nécessaire Un jeune vigneron et sa sœur, tous deux en condition Camblanes sur la propriété de M. B..., négociant d'huile la Roussellé, avaient été mor dus par un chien enragé. Après l'événement, ils se rendirent l'un et l'autre dans la commune de Carignan, chez un nommé Noguey, paysan, qui passe, dans le pays, pour avoir un remède contre la rage. Le frère et la sœur revenaient donc de chez l'empirique, qui leur avait administré son remède, lorsque, sur la route de Cariguan Camblanes, un autre chien enragé s'est précipité sur eux daus un état de fureur terrible, et les a mordus l'un et l'autre de nouveau. On ne sait, eu vérité, où s'arrêteront de pa reils évéuemens. Les jouruaux des départements continuent d'enregistrer les accidents déplorables, causés par la morsure des chiens enragés. Nous lisons dans Élu du Peuple, journal de Dijon du 22 juillet Un jeune homme de i3 ans, fils de M. Lefebvre boucher, La Gaillarde, avait été mordu la main, il y a environ 2 mois, par un petit chien au moment où il le flattait. La plaie fut guérie en peu de temps; mais il y a quelques jours les accès de l'hydrophobie se déclarèrent, et le malheureux jeune homme vient de mourir dans les plus cruelles souffrances. L'autre victime est une petite fille de Viomesnil (Vosges), elle avait été mordue par un chien enragé il y a un mois; la semaine dernière elle reçut des atteintes de la terrible maladie, et aujourd'hui elle est morte. La présence de Mgr. l'archevêque de Paris dans le cortège du prince a produit sur la popu lation l'impression la plus heureuse: depuis l'em barcadère de Strasbourg jusqu'à la place de la Concorde, le vénérable prélat a été constamment l'objet de témoignages sympathiques et respectueux de la part des masses accourues sur le passage du prince. L'un des faits caractéristiques de la situation c'est l'harmonie providentielle de trois pouvoirs qui ont été trop souvent en dissidence le peuple, L'autorité et la religion un Napoléon seul pouvait lesconcilier dans le même sentiment de patriotisme. Aujourd'hui, midi et demi, a eu lieu la cé rémonie, de la consécration de la ehapelle de l'E- cole-Militaire, rendue au culte, en vertu d'une décisiou du gouvernement. Cette chapelle, qui était fermée depuis 1793, a été restaurée avec beaucoup de soin par le génie militaire. Le prince Président a voulu lui-même faire don des vases sacrés et des ornements nécessaires l'exercice du culte. M. l'abbé Bautain, vicaire-général du diocèse de Paris, a supplée Mgr. l'archevêque et procédé la bénédiction de la chapelle; M. l'abbé Cambier, nommé aumônier de l'École militaire, a célébré l'office divin. Par jugement du tribunal civil de la Seine (1" chambre) le sieur Prélineau a été destitué de ses fonctions de notaire et condamné aux dépeus, pour avoir dissimulé, dans le coutrat d'achat de sa charge, le prix réel qu'il avait payer, et pour avoir abandonné pendant dix jours son étude, par suite de l'embarras de ses affaires et de l'impossi bilité où il était de faire face ses engagements. Un journal de la Bretagoe annonce eu ces termes la chute du dernier arbre de la libérté L'arbre de la liberté, planté sur la place de Quintin,a été abattu le 19 de ce mois, 5 heures du soir. Nous avons parlé dernièrement d'un original charitable qui jetait une somme importante dans le tablier d'une pauvresse assise sous le portique de la Madeleine. Voici un trait louchant d'une autre nature qui s'est encore passé aux abords de ce monument. M. Cde Lun des plus ricbes propriétaires de ce quartier, avisait dernièrement un aveugle placé en dehors des grilles de l'église et qui cherchait attirer l'attention des passants l'aide d'un orgue enrhumé capable plutôt de les faire fuir. M. de Lest très-bienfaisant, mais il aime savoir qui il a affaire. Il questionne donc l'aveugle, et celui ci lui raconte eu deux mots qu'il s'appelle Chavenel, qu'il exerçait la profession de journalier et qu'il a perdu la vue par un éclat de mine eu travaillant aux fortifications. Chavenel ajoute qu'il a été traité dans un hospice, niais qu'on a jugé sou mal incurable. Cependant continue-1 - il, je vois bien quand il fait jour ou quand il fait nuit, et il me semble que, si j'étais opéré consciencieuse ment, il y aurait chance pour moi de recouvrer l'usage de l'organe que j'ai perdu. M. C..... de Lavait entendu parler d'une cure de ce genre assez remarquable, faite par un jeune docteur, M. F., demeurant comme lui rue de la Chanssée-d'Antin. Il y conduisit l'aveugle, et le médecin ayant jugé, après examen, qu'il y avait une chance probable de guérison, M. de Llui dit d'opérer Chavenel et qu'il se chargeait d'ac quitter les honoraires. La cure fut aussi complète qu'on pouvait le désirer Chavenel voit assez au jourd'hui pour se conduire et reprendre ses tra vaux. Fidèle sa promesse, M. de Lremetait hier an médecin un billet de 5oo fr. pour payer ses soins. Mais le jeune praticien, voulant contribuer pour sa part cet acte d'humauité, remit le billet Chavenel qui, dans les transports de sa joie, ra contait tous les passants la double aubaine dont il venait d'être l'objet. Le télégraphe a porté Bordeaux la nou velle de la mort du maréchal Excelmans. M. le baron de Rovignan, beau-frère du maréchal, est parti aussitôt pour Paris. Le prince-président son arrivée hierb Paris, a parcouru un espace de 5,5oo mètres ou d'environ 6 kilomètres, depuis l'embarcadère du chemin de fer de Strasbourg jusqu'à la barrière de l'Étoile. On a calculé que le long de ce paroour9 plus de 3oo,ooo personnes s'étaient portée sa rencontre. On sait avec quel enthousiasme il a été accueilli par cette ionomhrable population. On racoute qu'hier, vers 6 heures du soir un individu, costumé eu aigle bronzé, avec des ailes mobiles, d'une envergure de 8 10 mètres, a essayé sur uu des points culminants de la butte Mont martre, de prendre son essor pour aller planer audessus du débarcadère de Strasbourg, l'arrivée du prince-président. Mais, ainsi qu'on le devine, le nouvel Icare a eu le sort de son devancier. On sait que la distribution des aigles la garde nationale aura lieu le 1 5 août. Déjà les dra peaux destinés aux bataillons du département de la Seine sout terminés. On travaille maintenant avec aciivité la confection de ceux des départe ments où les gardes nationales ont été réconstituées. Le prince-président ayant appris par le télé graphe, la mort du maréchal ExcelmaDS, a fait aussitôt savoir également par le télégraphe la famille du défunt la part qu'il prend au malheur qui vient de la frapper. Voilà trois exemples lamentables de mort violente arrivée de hauts diguitaires de l'année. Aiusi la machine infernale de Fieschi a coûté la vie M. le maréchal Mortier. M. l'amiral Dumont- Durville qui avait si souvent effronté la mort sur l'Océan, est venu mourir misérablement sur le chemin de fer de la rive gauche de Versailles, le 8 mai i84a, et M. le maréchal Exelmans, qui avait été épargné par le canon pendant toutes les guerres de l'empire, a succombé une chute de cheval. On assure qu'une pyramide sera élevée l'extrémité du pont de Sèvres, l'endroit où le maréchal Exelmans, renversé de cheval, est tombé mortellement blessé. Devant le conseil de guerre Paris M'Robert Dumesnil donuaii lecture d'une lettre adressée un accusé par son père, qui est allé chercher fortune en Californie. Voici comment cette lettres'explique sur la triste situation des éinigrants daos cette terre qui a fait naître tant d'illusions si cruellement dis sipées Sàn-Fka«cisco (Californie). Mon cher Emile, Pourvu que tu n'aies pas commis quel ques sottises graves? Je ne sais que penser de ton silence... J'ai cependant bien assez de soucis dans ce maudit pays, sans avoir encore de chagrin de ta part. Nous sommes bien malheureux ici, et d«»s

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 3