9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3644. Mercredi, 1er Septembre 1852. 36me année. Lorsque le corps épiscopal Belge refusa de prêter son concours renseignement moyen de l'État, la presse ministérielle de toute nuance se déchaina avec fureur con tre un acte qu'il ne lui appartenait en au cun cas de juger. Ces colères se conçoivent et étaient prévoir, puisque en effet la réponse négative des chefs du clergé dé rangeait tous les plans que le libéralisme maçonnique s'était tracé. En stigmatisant un enseignement acatholique, ce refus éveillait la sollicitude des pères de famille; elle désiilait les yeux de beaucoup d'opti mistes de bonne foi. Aussi l'épiscopat ne faisait-il que remplir le plus élémentaire de ses devoirs, alors qu'il refusait de cou vrir du manteau de la religion des collèges où les saines doctrines de la foi non plus que de la morale ne jouissaient d'aucune garantie réelle. Cependant la presse mi nistérielle et maçonnique s'était donné le mot pour débiter tout au long sa kyrielle d'injures accoutumées On sait comment elle sût s'acquitter de cette tâche. Mais ne nous arrêtons pas ces platitudes. L'Episcopat Belge avait déclaré que les athénées et collèges de l'Etat, tels qu'ils se trouvaient constitués, ne lui offraient pas de garanties suffisantes. Le ministère de son côté, refusait d'en accorder de nou velles par voie administrative, ainsi que la loi lui en laissait pleine latitude et ainsi qu'il s'était engagé précédemment le faire. Depuis lors quelques mois se sont écoulés, et déjà les faits les plus caracté ristiques viennent justifier la sage reserve qui dicta la conduite de nos Prélats. C'est ainsi que récemment l'athenée de Gand un professeur de troisième a osé en pleine classe faire lecture ses élèves de divers passages d'un pamphlet démago gique de Victor Hugo (t); c'est ainsi encore qu'à l'athenée d'Anvers, on a donné pour prix de langue anglaise l'histoire d'Ecosse de Walter Scott, dans laquelle cet auteur protestant attaque et dénigre tout au long les dogmes les plus fondamentaux de la foi catholique. Nous voulons bien qu'à Gand comme Anvers on n'ait pas eu l'intention précon çue de battre directement en brèche les principes conservateurs contre lesquels le pamphlet de Hugo s'acharne, ni la foi ca tholique que travestit et conspue l'écrivain Ecossais; nous le voulons bien; mais que penser de ces collèges où sans arrière- pensée coupable on engage néanmoins la jeunesse sous la bannière de la démocratie sociale dont l'ex-pair de France est l'ora cle (t), et où l'on offre en pâture de jeu nes intelligences si faciles abuser et corrompre un livre hétérodoxe, n'ayant d'autre mérite que celui du style. Nous savons bien que les professeurs des collè ges de l'Etat ne visent pas tous faire des esprits forts ni même des libéraux des jeunes gens confiés leurs soins; mais il n'est que trop incontestable qu'au sein de ces établissements où l'instruction scien tifique est tout, où l'éducation proprement dite n'est rien, on n'apperçoit qu'un but atteindre dans les études humanitaires, celui de transformer tous les jeunes gens en beaux parleurs. Partant de ce triste principe le professeur enseigne presque toujours ses élèves ne rien rechercher au-delà de la beauté littéraire; par suite, se contenter invariablement de phrases sans en approfondir la portée, et de là pullulent dans le monde tant de jeunes gens destinés servir éternellement de jouetsaux imposteurs phrases vantardes; de dupes aux utopistes politiques; manne quins inertes et imbéciles s'accrochant invariablement a» parti des novateurs parce qu'il est le plus bruyaut. Ajoutons que celle indifférence du professeur l'en droit des principes, religieux surtout, doit fatalement apprendre aux élèves ne voir dans le culte qu'une superfélalion, une chose qui, quelque bonne qu'elle puisse être en soi, ne doit compter pour rien dans les réalités de la vie, non plus que dans les spéculations de l'intelligence. Le Concert donné dimanche dernier par Me"e Rosalie Girschner, pianiste, a dépassé l'attente de l'auditoire, et déjà plusieurs Journaux avaient parlé de cette artiste avec avantage. La soirée de dimanche ne fera qu'accroître la réputation artistique de celte musicienne distinguée. Sa Grandeur Monseigneur Delebecque évêque de Gand est arrivé dimanche après midi en notre ville, il est venu visiter sa res pectable tante Madame Morel-Delebecque, qui avait reçu les derniers sacrements. 5 VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOiIMElMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° 25 c. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI «le chaque semaiue. (insertions 19 centimes la ligne.) 7PRSS, 1" Septembre. (i) La vente de ce pamphlet dirigé contre le Président de la république française est interdite daus le pays par la police. Voici le bulletioo hebdomadaire de la pêche que publie la Feuille d'Ostende 334 tonnes morue du Doggerbauk et 55o tonnes Foroë ont été apportées depuis notre dernier bul letin. Les prix 'a la dernière vente ont été satisfaisants. Le Nord a obtenu fr. 48-5o fr. 5o-5o et le Féroé 35-oo fr. 37-5o. Le poisson frais n'a pas été rare. On lit daus VÉmancipation Nous ajouterons quelques détails ceux que nous (i) Le professeur rte troisième dont il s'agit, a prétendu, il est vrai, que les passages lues par lui étaient des passa ges choisies; mais qui ne conçoit que par le fait même de celte lecture il n'ait imprudemment piqué la curiosité de ses élèves et ne les ait engagés faire plus ample connais sance avec le livre démagogique. avons déjà donnés sur la convention littéraire con clue avec la France. On assure qu'après le l" janvier i855, les édi teurs belges de réimpressions françaises seront autorisés terminer, moyennant indemnité, les ouvrages commencés et qui resteraient en cours de publication eo France l'époque ci-dessus men tionnée. Nous garderons le droit d'user des planches, des pierres et des clichés existants pour de nouveaux tirages. Les directeurs de théâtres devront-ils payer le droit d'auteur? Aucun renseignement n'est venu nous l'assurer. Nous n'oserions toutefois affirmer le contraire. Quant aux marques et dessins de fabrique, nous croyons savoir qu'il a été arrêté par les parties contractantes que la propriété de ces matières fera l'objet d'un accord spécial, dès que la législation qui leur est propre aura reçu, dans les deux pays, son complément nécessaire. La direction de la librairie qui sera créée Bruxelles, au déparlemeot de l'intérieur, aura, entre autres attributions, celle de constater la na tionalité des ouvrages d'art et d'esprit rédigés eu langue flamande. D'après une correspondance de Brnxelles, pu bliée ce matÎD dans le Journal de Charleroi, la nouvelle de la création d'une division de la li brairie a été défavorablement accueillie. L'on voit moins dans cette institution un bureau de ren seignements qu'une officine inquisitoriale. Un arrêté du Ministre de la guerre fixe de la manière suivante le prix du pain de munition fourni par les boulangeries militaires pour le 2* trimestre de 1862, savoir: Pour la place d'Anvers t5 c. 5,878 10,000"; Arlon 17 c, 6,24i Ath i4c. 6,942 Audenarde i4 c. 6,532 Beverloo i4 c. 6,648 Bruges 15 c. 9,875; Bruxelles i4 c. 4,q4q; Charleroy i5 c. 4,761; Gand i5 c. 7,291 Hasselt i5 c. 9,418; Liège 16 c. 69 1 Louvain 16 c. 4,123 Malines 17 c. 1,145; Mous i5 c. 4,881 Namur i5 c. 2,008; Oslende i4 c. 7822; Termonde 17 c. 8,096; Tournai i4 c. 7,986; Ypres 16c. 1,029. Le nommé Dubois, accusé d'être l'auteur du vol considérable commis Audenarde chez sa mère, a été arrêté avant-hier, par la police de la 3e division et remis entre les mains de la gendar merie, qui l'a couduit Audenarde. [Journ. de Bruxelles.) L'Économie de Tournai, en annonçant qu'une requête avait été présentée au tribunal de cette ville afin d'obtenir la nomination d'un conseil judiciaire pour Mm' Lydie Fougnies, ajoute que le parent qui a présenté cette requête a été débouté de celte demande, d'après les conclusions de M. le substitut de Ryckmau. L'Économie est dans l'er reur, M. le substitut a seulement demandé que le requérant (M. Bangnies, de Condé,) fît la preuve authentique de sa double qualité de membre de la famille de Mm* Lydie Fougnies et de Belge. Ce n'est là qu'une formalité dont l'accomplissement ne se fera pas atteudre et qui meltia notre tribuual

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1