C'est une telle philosophie que nous devons vous signaler aujourd'hui. Sa source empoisonnée est le systèmequ'ou qualifie de Doctrine des penchants d'où découlent des conséquences erronées, impies, hérétiques, impures, conséquences déduites et avouées par l'auteur lui mêtne. Nous nous bornons a en mettre quelques-unes sous vos yeux. t* L'auteur enseigne, avec l'ancien hérétique Aérius et avec les sectaires du XVI' siècle, que le jeune, tel que l'Eglise le prescrit et le pratique, est condamnable. Voici ses propres paroles: Le jeûne, moins qu'il ne soit considéré comme un moyen hygiénique, n'est pas louable aux yeux de la morale philosophique. Cet excès ue vaut pas mieux que l'excès contraire. 2* L'auteur enseigue avec l'hérétique Jovînien condamné par le Pape Sirice et Saint Arabroise, et avec l'hérétique Helvidius, si victorieusement réfuté dès le IVe siècle par Saint Jérôme, que la parfaite chasteté est inférieure l'état de mariage. Ecoutons-le encore lui-même Trois causes peuvent être assignées pour prouver que la continence absolue vaut mieux y» que l'état du mariage...; il n'y a aucune de ces causes qui puisse être considérée comme un ar- gument décisif...; le mysticisme est uu système outré, et le corps, quoique moins noble que l'âme, peut révendiquer ses droits... Dans l'idéal de la morale objective, l'appétit sexuel ne doit pas être négligé. De là le ridicule jeté sur les auteurs ascétiques et Dotamment sur le pieux auteur de VImitation de Jésus Christ, livre si admiré depuis quatre siècles, même par des hérétiques et de prétendus philoso phes. De là encore la sentence suivante C'est agir contre nature que de fuir la famille et l'ami- tié pour aller s'enfermer dans les cloîtres, corn- me le font tant de malheureuses personnes, Remarquez ce terme de mépris. Ces mal heureuses personnes sont nos saintes religieuses, nos héroïques hospitalières! Oh que ces maximes sont contraires ce que le divin Maître nous ensei gne, quand il recommande la virginité, quand il promet de si brillantes récompenses tous ceux qui auront quitté pour l'amour de lui leurs frères ou leurs soeurs, leur père ou leur mère. La sainte Eglise a défini ce point au concile de Trente, en portant le décret suivant Si quel qu'un dit que l'état du mariage est préférable a l'état de la virginité ou du célibat, et que de demeu rer dans la virginité ou le célibat ce u'est pas quel que chose de meilleur, ou de plus heureux que de se marier; qu'il soit auathême. 5' L'autenr renouvelle l'erreur des iconoclastes du VIII* et du XVI" siècle, il blâme l'usage des saintes images dans le passage suivant Cette forme (extérieure du culte) se diversifie y> jusque dans les moidres détails, et c'est précisé- ment de ces détails que naissent ordinairement toutes ces superstitions et ces fatales erreurs qui remplissent de pitié lespectateur raisonnable. L'adoration ou la conviction que Dieu est notre créateur se change alors en vénération d'ima- ges sensibles, Cet enseignement, déjà proscrit au second con cile de Nicée, sous peine de déposition pour tout ecclésiastique et d'excommunication pour tout laïque, le fut dans le concile de Trente. Voici la doctrine de cette célèbre assemblée, h la XXV* session Le saint Concile enjoint h tous les évê- ques... que suivant l'usage de l'Eglise catholique et apostolique, reçu dès les premiers temps de la religion chrétienne, conformément aussi au senti ment unanime des Saiols Pères et aux décrets des saiots Conciles, ils soient atteutifs instruire sur toutes choses les fidèles touchant l'intercession et l'invocation des saints, l'honneur du aux reliques et l'usage légitime des images, en leur ensei gnant... qu'on doit avoir et conserver, principa lement dans les églises, les images de Jésus-Christ, de la Vierge Mère de Dieu et des autres Saints, et qu'il faut leur rendre l'honneur de la vénéra- lion qui leur sont dus. 4° La prière a été de tout temps la consolation et la force de tous ceux qui souffrent elle l'est plus eucore depuis que N.S. Jésus-Christ nous a pro- .mis d'exaucer toutes nos prières Quiconque demande reçoit, dit-il, et celui qui cherche trouve et l'on ouvrira celui qui frappe la porte. Et ailleurs Jusqu'ici vous n'avez rien demandé en mon nom demandez et vous re cevrez. Eh bien les malheureux cahiers qui nous occupent contredisent encore ici la vérité elle-même. Ecoutons ces insolents sophismes Si on entend par prière la detnaode positive de telle ou de telle faveur, la philosophie n'en comprend pas le sens. Espère-1-on Jaire changer Dieu ses décrets immuables n Mais, dira-t-ou, Dieu exige qu'ou lui adresse des prières; c'est possible, dirons-nous, mais en admettant cela, nous devions et nous sortons du terrain de la philosophie. Mais si l'on entend par prière ce recueillement que donne la con- viction de notre haute destinée, alors la raison approuve la prière, alors aussi elle est efficace. 5" L'auteur s'enfonce davantage dans l'erreur et n'admet pas le dogme du péché originel. C'est l'hérésie ancieune tant de fois condamné dans le fameux Pélage. Voici ce que dous trouvons daus les cahiers Disoos avec Pascal, que certes on n'accusera pas de partialité envers la raison, que rien ne choque plus la raison que de dire que le péché du premier homme ait rendu coupable ceux qui étant si éloignés de cette source n'ont pu y par- ticiper. Cet écoulement ne nous paraît pas seule- ment impossible, il nous semble même très- injuste. Nous ne voulons rien ajouter ces paroles, mais elles suffisent pour en conclure que le péché originel ne saurait être prouvé philosophiquement. Remarquons en passant que Pascal enseigne tout le contraire de ce qu'on lui fait dire, et qu'on a pris une difficulté et une espèce d'objection que le célèbre écrivain se fait pour sa propre doctrine. En effet, Pascal ajoute Cependant sans ce mystère nous sommes incompréhensibles nous mêmes. Le nœud de notre condition prend ses retours et ces plis dans cet abîme. De sorte que l'horn- me est plus inconcevable sans ce mystère, que ce mystère n'est inconcevable l'homme. Tout le chapitre de Pascal tend expliquer la na ture de l'homme par péché originel. Mais il s'agit moins de ce qu'a pensé Pascal que de nos dogmes. Or, le Concile de Trente est de nouveau bien expliciteeo cette manière. Il prono.nce la sentence suivante dans sa V* session, au 2mo Canon a Si quelqu'un soutient que le péché d'Adam n'a été nuisible qu'à lui-même et non h sa posté rité, et que la justice et la sainteté qu'il avait reçues de Dieu, il les a perdues pour lui seul et non pour nous en même temps, ou que souillé par le péché de désobéissance, il n'a transmis tout le genre humain que la mort et les peines corporelles, et non le péché qui est la mort de l'âme, qu'il soit anathème. Voilà, M. et cher Coopérateur, comment au millieu du XIX° siècle et dans la capitale si catho lique des Flandres, on renouvelle des doctriues condamnées par la parole de Dieu et par l'ensei gnement de son Eglise. Nous aurions pu relever bien d'autres passages, mais nous croyons en avoir dit assez pour exciter votre zèle pastoral contre de si graves et si dangereuses erreurs. Recevez, M. le curé, l'assurance de notre affec tueux dévouemet. f LOUIS-JOSEPH, évêque de Gand. On écrit de Courtrai, 8 septembre: Hier, dans l'après-dîner, une trentaine d'ou vriers, travaillant au chemin de fer en construction de Courtrai Ypres, ont refusé de continuer leur travail, et ont voulu faire chômer sur toute la ligue. Aussi l'autorité judiciaire et la gendarmerie sont intervenus et l'ordre a été rétabli. Un senl in dividu a été arrêté. Le convoi parlant de Gaod 8 heures i5 minutes du soir, est arrivé Bruxelles, lundi, en retard d'uoe heure environ. Ce retard est dû ce que, entre Mellç et WeltereD, la chaîne qui rat tachait les deux locomotives au convoi, s'est déta chée et que les locomotives sont parties abandonnant les voitures au milieu des champs. Ce n'est qu'à la première station que le conducteur s'est aperçu que le convoi était resté en route et qu'il s'est empressé de venir le reprendre. Il nous semble qu'en pareil cas les employés devraient être munis de signaux pour prévenir les accidents qui peuvent résulter de l'abandon sur la voie d'une ou plusieurs voitures. Ed effet, si un convoi de marchandises avait suivi immédiatement celui dont nous parlons, Dieu sait ce qui en serait résulté. On écrit de Veuloo: Un grave accident vient d'affliger notre ville. Le soir, le général L'Olivier est arrivé ici par le bateau vapeur de Maestricht, se rendant en Hollande. Comme tous les voyageurs, il a dû attendre jusqu'à minuit le départ du bateau pour Rotterdam. En se rendant de la ville au débarcadère, dans l'obscurité, le général est tombé dans un fossé et s'est cassé une jambe. Un M. Peltîer vient de découvrir un moyen, le plus simple du monde, d'arrêter les chevaux les plus fougueux, chevaux de voiture ou chevaux de selle. Ce moyen consiste passer uniquement la rêue de droite daos l'anneau de gauche et la rêne de gauche dans l'auneau de droite. La puissance du mors est de beaucoup plus grande, et quand lej, rênes sont fortement serrées, le chéval éprouve une douleur a laquelle, dit-on, il ne peut résiste. Spectateur de Dijon.) Un journal espagnol s'est livré aux curieux calculs qui suivent Sur la terre, on parle 2o64 Iangues4^587 en Europe, 793 en Asie, 276 en Afrique eP264 en Amérique. Les habitants de notre globe professent plus de mille religions. Le nombre d'hommes est peu près égal celui des femmes. La moyenne de la vie est de 3.3 ans. Le quart des personnes meurent avant sept ans; la moitié avant 17 ans; celles qui dépassent ces époques jouissent d'un bonheur refusé la moitié du genre humain. Sur 10,000 hommes, un seul peu près arrive 100 ans; sur 100 hommes, 6 atteignent 66 ans, et il n'y a guère qu'une personne de 80 ans sur 5oo. On compte sur la terre 1,000,000,000 d'habi- bitants; il en meurt chaque année, 35,333,333; chaque jour, 91,324 chaque heure, 538o chaque rnioute, 65; chaque seconde 1. Ces perles sout compensées par les naissances, qui sont approxi mativement d'un vingtième en sus des décès. Les personnes mariées vivent plus longtemps que les célibataires, surtout celles qui ont une con duite active et sobre. Les hommes d'une taille élevée vivent plus que les petits. Les femmes jusqu'à cinquante ans, ont moins de chances de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 2