9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3649. Samedi, 18 Septembre 1852. 36me annee. Malgré les efforts constants du libéra lisme voltairien pour peupler les collèges sa dévotion, et ruiner les établissements où la morale sert de base l'éducation et où la religion n'est pas mise en ligne paral lèle avec l'escrime et la danse; malgré les gros subsides dont il a trouvé moyen de gratifier l'enseignement officiel, grâces aux larges emprunts puisés dans la bourse des contribuables; il est consolant pour nous de pouvoir constater l'état de plus en plus prospère où se trouvent partout les col lèges dotés d'un enseignement catholique. En différentes localités du royaume il s'é lève des institutions nouvelles; et même il n'est pas rare de voir, tel qu'à Soignies et ailleurs, des populations prolester contre l'emploi arbitraire auquel les deniers pu blics se trouvent affectés, en s'imposant de plein gré des sacrifices pécuniaires en fa veur des institutions que dirige le clergé. Dans nos murs nous voyons de même l'éducation franchement catholique s'éten dre et se consolider, et ce qui en fait foi, ce sont les accroissements si remarquables que prend chaque période scolaire le collège Saint-Vincent-de-Paul. Mais c'est surtout depuisquelques années quece mou vement ascensionel et progressif devient plus marquant et plus rapide. Le nombre desélèves qui s'élevait la veille des vacances cent et soixante trois, dépassera probable ment de beaucoup ce nombre l'ouverture des classes. L'internat de son côté, qui si longtemps n'a fait que végéter, promet enfin d'acquérir une véritable importance. Toutefois on comprend bien qu'il n'est jusqu'à présent guère possible encore de préciser aucun chiffre cet égard, les ins criptions nouvelles ne se prenant souvent que vers la fin de ce mois. Ajoutons que cette année les cours d'humanités latines se verront compléter par la création l'ad jonction du cours de rhétorique interrompu depuisla réorganisation du collège en 1850. En présence de cette extension rapide il était donc devenu urgent d'approprier les bâtiments du collège aux besoins nou veaux qu'elle créait. Aujourd'hui les divers travaux entrepris cet effet sauront parer toutes les éventualités de l'avenir, et per mettront de correspondre aux exigences légitimes des pères de famille. Situé d'ail leurs dans un quartier de la ville salubre et bien aéré, le collège S' Vincent offre la sollicitude des parents toutes les conditions hygiéniques requis pour un Internat. A ces garanties précieuses de bien-être ma tériel et physique que l'on ajoute les ga ranties incontestables que fournit cette institution la science et la religionet alors seulement on aura apprécié le col lège épiscopal sa juste valeur. Passé quelques jours la sentinelle placée la boulangerie militaire s'aperçut la nuit que des malfaiteurs cherchaient s'intro duire dans le magasin de farine. Aux som mations qu'il leur fit de se retirer ils ré pondirent en lui jetant des pierres. Voyant ainsi ses injonctions méconnu, le soldat fit feu, ce qui mit les voleurs en fuite. Il ne paraît pas qu'aucun d'eux ait été blessé. Nous lisons aujourd'hui dans l'Émanci pation Si nous sommes bien informés, nos rap ports avec la France né sont pas encore réglés d'une manière définitive sur le pied d'une entente cordiale. De nouvelles difficultés seraient la veille de surgir. M. Carolus, attaché l'ambassade belge Paris, est arrivé Bruxelles, il y a deux jours, et est reparti pour Paris hier soir. On suppose que ce voyage se rattache aux difficultés dont les approches se font pres sentir. Li On écrit de Nieuport, 15septembre: Il règne ici depuis quelques jours des fièvres intermittentes les habitants de la ville et des environs en sont atteints; mais c'est principalement notre garnison qui en souffre hier 52 militaires sont entrés dans l'infirmerie, et comme elle n'était pas assez vaste pour contenir tous les malades, 56 ont été transportés par la barque Bruges. Un crime d'infanticide, jusqu'ici en touré de mystère, a été découvert dimanche Conlich. Trois paysans se rendant l'é glise, trouvèrent le cadavre d'un enfant nouveau-né, caché dans un endroit isolé; deux d'entre eux se rendirent auprès des autorités pour les informer de cette décou verte; lorsque celles ci vinrent sur les lieux le cadavre avait disparu; le troisième in dividu, chargé de sa garde, n'avait pas attendu le retour de ses camarades et on avait profité, paraît-il, de son départ, pour enlever la preuve du crime. Jusqu'ici, toutes les recherches faites pour le décou vrir sont restées infructueuses. Tout récemment, dans une rue de Cambrai, deux hommes devaient veiller un mort. Pour bien commencer la veillée et se prémunir contre les frayeurs qui s'empa rent souvent de l'esprit en pareille cir constance, nos hommes prirent un peu de courage et laissèrent beaucoup de raison au fond d'une bouteille. La torpeur sui vant de près la libation, l'un s'étendit sans façon sur le lit même du mort, l'autre s'as soupit sur la chaise où il était assis. Tous les deux ronflaient au mieux quand sur vient un voisin somnambule, qui avait, paraît-il, la manie de heurter la nuit la porte du défunt. Aux coups précipités qu'il frappe, nos deux hommes se réveillent en sursaut. Celui du lit se dresse sur son séant au grand effroi de celui de la chaise, qui le prend pour le mort en personne. Il pousse des cris d'horreur, qui épouvantent, son tour, son compagnon, cause involontaire de cette terreur. Il crie de son côté, et le duo que font nos deux poltrons réveille le somnambule, qui, croyant assister une scène de sabbat, s'enfuit en réveillant tout le voisinage. On accourt, on a grande peine calmer les clameurs lamentables de nos veilleurs, dont l'un saisi d'un tremblement nerveux, n'est pas encore bien remis de sa peur l'heure où nous écrivons ces lignes. (Êmancipaleur.) Nous lisons dans le Nouvelliste cau chois: Samedi, hier et avant-hier, M. l'abbé Cochet a fouillé dans la propriété de M. Lancbon, sur la côte de Dieppe. Soixante sépultures au moins ont été par lui découvertes, et généralement elles offrent un grand intérêt, soit par la forme des vases funèbres, soit par la matière dont ils sont composés. Nous en avons vu bon nombre en état parfait de conservation, et particulière ment, une coupe en terre de Samos, et un gobelet (cupella) en beau cristal blanc. Deux ampoules eu verre vert, col élancé, nous ont également frappé; mais ce qui nous paraît le plus curieux, ce sont une agrafe fibulaen bronze, gravée; un miroir en bronze argenté ou tout au moins étamé, de forme ronde, et mesurant peu près 5 pouces de diamètre; puis un mor ceau de schiste oblong, dont les arrêtes sont abbaltues, et qui, par ses proportions, indiquerait qu'il a servi de tablettes. Sur la face la plus polie, on dirait qu'il existe encore des traces d'une matière bitumi neuse dans laquelle, en admettant notre hypothèse, le style devait facilement et nettement tracer des caractères. Ce corps VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. l e Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine (insertions 19 centimes la ligne.) 18 Septembre. La Nouvelle Gazette de Prusse du i o, raconte que la veille au soir, une petite voiture, attelée de deux poneys a long poil, s'est arrêté devant nu hôtel de la rue dite Klosierstrasse. Dans ta voiture était uu vieillard, assez pauvrement vêtu et ayant une longue barbe blanche qui lui descendait jnsque sur la poitrine, puis une femme qui n'était guère plus jeune. L'bôte, étonné de cette apparition extraordinaire et ne comprenant pas la langue de l'étranger, ne voulut pas le rece voir. Celui ci s'adressa alors en, français 'a un offi cier qui passait dans la me, le priant d'être son médiateur. On apprit alors que l'étranger venait directement de la Sibérie, où il avait été transporté en 1812, comme sergent français prisonnier, qu'il s'y était établi et marié et y avait vécu pendant quarante ans. Tout-b-coup un vif désir de revoir sa patiie s'était réveillé dans le vieux soldat, et avec l'aide des autorités russes, il s'était mis en route pour revenir a Nancy, sa ville naiale, où il ne retrouvera sans doute que quelques souvenirs de jeunesse et les tombeaux des siens. I

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1