0 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3652. 36me année. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonue Y pi es, rue de Lille, io, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX HR L'ABONNRMRNT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. XJn n° a5 c. l e Propagateur (wiart le NAMRDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions §9 centimes la ligne.) 7F?b3S, 29 Septembre. UN PROSPECTUS. Le conseil d'administration du collège commu nal et de l'école moyenne de l'État, en celte ville, vient de faire paraître sous forme de circulaire le prospectus de ces établissements. Cette pièce ap prend d'abord b ceux qui l'ignorent que les cours latins ou d'humanités formeront désormais eux seuls le collège communal et que l'école moyenne se composera des classes françaises antérieurement annexées au collège. Parmi celles-ci les cours infé rieurs porteront le titre de section primaire et les cours supérieurs celui de section professionnelle. Tout restera donc au sein de l'institut commuual et gouvernemental comme ci devant, malgré la qua druple dénomination dont on l'aanjourd'htii.décoré. Aussi n'y aurait-il pas lieu pour nous de nous en occuper, non plusquedelacirculairedesmembresdu bureau administratif, si nous n'avions rencontré en cette dernière diverses allégations que l'intérêt de la vérité nous ordonne d'éclaircir, et surtout si elle ne faisait foi d'un fait qu'il importe de constater. Ainsi, le prospectus présente avec assurance les cours d'humanités comme toul-à fait propres b for mer les jeunes gens que leur vocation appelle aux séminaires. Rien de moins fondé cependant qu'une prétention pareille et les signataires de cette pièce ne devraieut pas ignorer qu'aucun élève sorti d'uD collège tel que le leur ne serait admis au sémi naire. Plus loin, énuméraot les branches d'étude pro pres chacune des quatre sections, il est dit l'article de la section préparatoire ou primaire que l'enseignement de la religion et de la morale y est donné sous la direction des ministres du culte professé par la majorité des élèves de l'école. Évidemment les rédacteurs du prospectus ne visent ici encore, de même que dans le cas précédent qu'il couvrir l'école moyenne d'un vernis de religion, aux dépens de la bonne foi du public; puisque depuis assez longtemps déjb l'autorité ecclésiastique a refusé sou concours b l'enseignement moyen de l'État en termes suffisamment clairs pour qu'on n'ait pu se méprendre sur ses intentions. Mais ce qu'il n'y a pas de moins remarquable daus ce programme général des éludes, c'est l'ab sence complète de tout enseignement religieux partout ailleurs que dans les cours primaires; de telle sorte que les élèves des classes moyennes et professionnelles, aussi bien que ceux du collège communal, ne recevront plus désormais la moindre teioture d'instruction religieuse. Il y a Ibil faut bien en convenir, matière b de graves reflexions pour tout père de famille quelque peu soucieux de la moralité de ses enfants et de leur avenir Lundi ont eu lieu les funérailles de M. Henri Tack, substitut du procureur du Roi, près du tri bunal de première instance et président du conseil La raison de ce refus est des plus simples; les jeunes gens sortis de ces institutions se trouvant dans l'impossibi lité de fournir l'autorité diocésaine des gages incontesta bles de moralité et de religion. de fabrique de l'église de S' Nicolas. La société des frères d'armes dont le défunt était membre, suivait le corbillard. Les-coins du poêle étaient tenus par les membres du parquet comme homme privé et public, M. Tack laisse de nombreux amis. Samedi 25 septembre est décédée, madame Morel née Delebecqne. Mm° Morel est la tante de Mgr Delebecque, Évêque de Gand et l'épouse de M. Morel aucien principal du collège d'Ypreset professeur de mathématiques, dont le nom occupe une place si large dans l'estime publique pour la grande part qu'il a prise depuis tant d'années b l'éducation de la jeunesse. i M. Boucqnillon, professeur de pbilosophie b Roulers, est nommé directeur des Dames de Rous-1 brugge, en cette ville, en remplacement de M. Valke, démissionnaire. Le départ de M. Bouc- quillon, que la faiblesse de santé a rendu néces saire, laisse un grand vide dans le petit séminaire, et d'unaDimes regrets, suivent le savant professeur daus sa retraite. M. Charles Vanpraet, ancien élève du collège S' Vincent, vieDt de passer avec distinction, de vant le jury de Liège, son examen de docteur en droit. Le 22 du mois de septembre est disparu de son logis, le jeune Victor Hentel, âgé de 11 ans, fils de Valentin et d'Adèle Pironon depuis lors on n'a plus reçu aucune nouvelle de sa .personne, ce qui fait craindre que cet enfant aura perdu la vie. Au moment de mettre sous presse nous appre nons que le corps du petit malheureux, vient d'être retiré des fossés de la porte de Dixmude. .gan— L'octave en l'honneur de Notre Dame du Ro saire, sera célébrée en l'église de S1 Jacques avec autant d'éclat que les années précédentes. Pendant toute la durée de celte solenneté, la messe sera dite b 5 1^2 heures; elle sera suivie d'une instruc tion. Le salut se fera b 5 1/2 heures du soir, après lequel on prêchera également en flamand, [.es instructions b ce que nous venons d'apprendre, seront données par les R. P. Jésuites. Lundi a eu lieu l'église des Pauvres Claires, la clôture de l'octave en l'honneur de Notre Dame de la Salette. Une grande aflluence de monde a suivi les instructions données, pour celte cir constance, par les R. P. Récollets. La chapelle était ornée avec goût et les riants décors qui em bellissaient le trône de la Vierge témoignaient hautement de l'antique attachement de la ville d'Ypres au culte de la Mère de Dieu, puisque tous étaient dûs b la générosité publique. Nous apprenons que MM. T'Kint de Naeyer et Alph. Vandeopeereboom, qui étaient secrétaires pendant les dernières sessions législatives, ne se mettent plus sur les rangs pour remplir ce poste. La Chambre aura donc b procéder b deux nouvelles nominations pour compléter sou bureau. Les deux Chambres se sont réunies hier, jour anniversaire de la défaite électorale essuyée l'an dernier par le cabinet, lors de la dissolution du Sénat. Le Sénat n'ayant pas de pouvoirs b vérifier, a pu tout d'abord constituer son bureau qui n'a pas éprouvé de modification. La Chambre, au con traire, a consacré toute sa séance b l'examen des résultais électoraux au 8 juin. Toutes les opéra- lions ont été trouvée^ régulières. Le rapport sur le scrutin de Thuin ne sera présenté qu'aujourd'hui. Près de cent députés ont répondu b l'appel no minal. Si le parti ministériel avait convoqué le ban et l'arrière-ban de ses fidèles, l'opinion con servatrice aussi avait compris la nécessité de se trouver au poste oû l'appellent l'honneur, les in térêts de la nation et l'insolent défi que lui avait donoé M. Vérhaege'n patroné par M. Rogier. L'odieux mauifeste du mois de mai, par lequel M. Verhaegen accusait de parjure et de trahison la moitié de ses collègues, était l'objet de tQules les conversations. Les nouveaux élus s'associaient hautement b l'indignation de leurs amis, et les li béraux modérés D'hésitaieul pas b blâmer la con duite de M. Verhaegen et du cabinet. L'ancien président de la Chambre a pu se cou vaincre, par l'isolément oû il s'est trouvé avant et pendant la séance, qu'un acte de justice allait s'accomplir. C'en serait fait du régime parlementaire, si uoe Chambre acceptait pour directeur de ses travaux et défenseur de sa dignité, un homme qui écrit et fait publier 100,000 exemplaires (sans compter les journaux) les plus détestables calomnies contre la moitié de ses membres; qui les accuse de ne tendre qu'à un but, le renversement de nos institutions de travailler au rétablissement des castes, la résurrection des privilèges de pré parer ses armes dans des clubs ténébreux, etc. Quand de pareilles accusations se produisent, avec l'appui du ministère; quand elles sont affirmées et maintenues, quand ou ne sait pas les prouver et qu'ou ne veut pas les expier, un grand scandale existe, une iniquité criause est commise, et c'est pour tous les inculpés uu devoir de conscience et de position de protester de toutes les forces de leur âme. C'est ce qu'ils feront. Ils acceptent le défi for mulé par Indépendance, Ce matin encore la feuille ministérielle déclare que, si M. Verhaegen n'est pas réélu, il sera clair pour tout le monde que la Chambre condamne le cabinet et blâme la politique outrée des dernières années. Elle ajoute, prudemmeot, que ceux qui voteront pour M. Ver- haegen, ne seront cependant pas considérés comme approuvant le ministère et ses actes. Ce langage atteste uu mouvement de recul assez prononcé. Nous l'enregistrons b défaut de déclarations offi cielles. Dans notre pensée, la chute de M. Verhaegen ne devait être qu'une protestation contre le mani feste du mois de mai. Mais puisque le cabinet a pris M. Vethaegen sous son patronage et accepté la solidarité du manifeste, nous croyons, avec Vin- dépendance que le vote aura la signification qu'elle dit. La politique de passion et d'exclnsion a trop lougteiuqs duré. Le pays l'a déjà deux fois condamuée, le 27 septembre 1851et le 8 juin )852. Les Chambres elles-mêmes vont en faire justice, pour asseoir les bases d'une administration modérée, équitable, nationale. Tels sont les vceux que nos amis forment avec le désintéressement le plus absolu. Les libéraux modérés s'étonnent que le ministère

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1