4 2 DISCOURS prononce par illonstmr le juge Sartfl. DISCOURS prononce par £il. le capitaine Be Drabant. I Cet homme se trouvait alors dans une position avantageuse, avec un établissement florissant, ses profondes counaissances dans les mathématiques et le respect dont il e'tait environné rendaient sa présence précieuse. Il n'eut pas manqué d'être comblé des faveurs du gouvernement hollandais. Mais M. More) résigna sans hésiter tous ces avan tages et se condamna l'ostracisme plutôt que de concourir par son approbation tacite a des plans odieux, dont la fatale exécution fait ressentir en core ses effets. Il ne voulait point que son nom on sa personne inspirât dorénavant une confiance dont la base était détrnite. Nous donnons ci-après les discours qui ont été prononcés sur la tombe de M. Tack, devant une assemblée nombreuse de personnes distinguées, qui ont voulu accompagner sa dépouille jusqu'à sa dernière demeure.Nous aussi, nous joignons nos regrets ces témoignages de l'estime publique pour un Magistrat zélé et intègre. Deux qualités précieuses ne peuvent être disputées au défuut: il était l'ami de l'ouvrier et un fidèle catholique. Incapable de dissimulation, il professait sa foi au grand jour. Sa principale joie était d'arriver 'a bon port dans l'entreprise hardie de doter sa paroisse d'une nouvelle église. C'est effectivement la fois un honneur bien grand et en titre certain la gra titude de la cité, que d'être parvenu fonder, comme l'ont fait M. le curé Vanoutryve et M. le substitut Tack, un des plus beaux temples de la ville. Ni l'un ni l'autre cependant n'ont pu mettre la dernière main l'œuvre: il reste h placer une chaire et a achever la tour. Espérons que le con cours empressé qu'ils rencontrèrent pour la réali sation de leurs plans, ne se ralentiront point pour ce qui en reste a faire. Il est consolant de mourir eu laissant son nom attaché a un monument élevé en l'hoDiieur de la sainte religion. Messieurs Permettez-moi de relarder le moment cCune séparation pénible afin de me rendre, au nom du tribunal, Cécho des tristes pensées qui nous préoccupent et de redire la douleur et les re grets qui nous affligent. Les coups de la mort, qui sont toujours sen sibles, produisent une impression cT autant plus profonde et d'autant plus étendue que les qua lités, soit privées soit publiques, de la person nalité quelle atteint, sont plus utiles et plus méritoires. Reconnaître ces qualités, les proclamer, les constater publiquement, est, ce nous semble, la fois un devoir envers celui qui n'est plus, et un enseignement pour ceux qui sont encore, A peine est-il nécessaire que je retrace de vant vous la carrière parcourue par homme de bien dont nous déplorons la perle préma turée votre naissance coïncide presque avec la sienne vous vous êtes avancés ensemble dans la vieet vous avez entretenu avec lui d'a gréables relations, Monsieur Henri-Ange-Pacifique Tachna quit Fumes le 5 novembre 1794. Il fit ses humanités au collège de Menin et obtint le titre de docteur en droit romain et ■moderne C Université de Gand le 11 août 1820. Il fut nommé juge-suppléant de la justice de paix Poperinghe le 20 mai 1 824, et juge- suppléant au tribunal de 1" instance séant Fumes le 17 septembre de la même année. Nommé substitut du Procureur du Roi Y près, par arrêté royal du 17- mars 1826,»/ fut continué dans ces fonctions par arrêté du Gouvernement provisoire du il octobre t83o et par arrêté royal du 4 octobre i83a. Son éducation première eut pour fondement les principes de la Religion, d'une religion positive et pratique, dont il ne dévia pas un instant dans le cours de son existence. D'abord ses parents et ses professeurs en suite eurent soin de cultiver son cœur en même temps que son esprit, et de ne pas travailler au développement de l'intelligence sans répandre les germes de nobles et généreux sentiments. Appelé sous les drapeaux de l'Empire, il dut suspendre ses éludes, se séparer de ses pa rents, courir de champ de bataille en champ de bataille, et endurer, tout jeûne encore, les pri vations de la captivitéÉpreuve difficile qui le fortifia contre toutes les épreuves de la vie! Arrivé celte position dans laquelle il a voulu mourir, il se distingua par sa tendresse et sa bonté envers les siens; par sa franchise et sa jovialité avec ses amis par sa probité, sa bienveillance et son impartialité l'égard de tous. L'amour de son étal, sans lequel il n'y a point de véritable bonheurl'animait au plus haut degré. Dans l'exercice de ses fonctions, il savait allier C humanité de ses sentiments la rigueur de ses devoirs. Aucune occasion ne lui échappait d'amener les parties la conciliation, lorsqu'il s'agissait de contestations entre particuliers. Il nous se rait impossible d'énumérer toutes les discordes, tous les procès ruineux qu'il prévint ou qu'il étouffa: sa voix chaleureuse imposait silence la haine, aux rancunes, l'amour-propre irrité En matière criminellequand les droits de la société étaient lésés dune manière évidente, il accusait avec lucidité, avec énergie sa pa role éclatait surtout en accents indignés, lors qu'il s'attaquait l'immoralité, celte source impure de tous les délits, de tous les crimes; mais devant le doute, devant l'incertitude de la culpabilité, sa conscience s'arrêtait, et il pa raissait, en désistant, éprouver une sorte de bonheur. Les yeux du public ne pénètrent pas dans Vintérieur du parquet: c'est là que son cœur trouvait une douce compensation aux sévérités impérieuses de l'audience c'est là que, touché de la situation malheureuse d'une mère de fa mille, des pleurs d'une épouse ou de l'infortune d'un orphelin, il rédigeait ces rapports qui va lurent tant de condamnés les bienfaits de la prérogative royale. Sa modestie et la simplicité de ses goûts le mirent l'abri de toute espèce d'ambition son attachement sa famille, son dévouement pour l'honorable chef du parquet qui était son égard un ami plutôt qu'un supérieur, Cempê chèrent de briguer des promotions, lui firent même refuser des offres aussi flatteuses que séduisantes. Ainsi se déployèrent, en toutes circonstances, chez notre excellent collègue, ces qualités de l'esprit et du cœur qui attirent l'affection en vers l'homme et qui commandent l'estime et le respect pour le Magistrat, Que n'avons nous pu le conserver plus longtemps! Que n'a-t-il pu rester plus longtemps la tête de cette jeune et intéressante famille, et lui servir encore de guide et d'appui! Mais non, la Providence en avait disposé autrement. Une longue et sourde maladie, supportée avec courage et résigna tion, a miné jusqu'à ses dernières forces. Il nous est ravi! vous perdez un père bien aimé, nous perdons un ami précieux. Nous n'essaie rons de soulager votre douleur, qu'en mêlant nos larmes aux vôtres. S'il y a cependant pour nous tous une consolation sur la terre, c'est, pour vous, de voir ces hommages de sympathie rendus la mémoire de votre auteur et, pour nous, de nourir l'espérance que vous suivrez ses traces dans les voies de la vertu, de la sagesse et de C honneur. Messieurs et chers compagnons d'armes, La tombeque la providence avait depuis quelque temps tenu fermée pour les vieilles phalanges d'une grande époque, vient de se rouvrir pour recevoir les restes mortels d'un de nos frères, d'un ancien magistrat de cette ville, Monsieur Henri-Ange-Pacifique Tack, sub stitut du procureur du Roiné Fumes, en 1794. Destiné d'abord des études sérieuses au barreau, il les quitta quand tout citoyen zélé, dévoué, volait la déjense de la patrie, et entra en 1813, comme garde-d'honneur au... régiment; il prit part aux rudes et désastrueu- ses campagnes de 1813 et i8t4. Rentré dans ses foyers lors de la séparation de notre pays de la France, il reprit ses éludes, et obtint, jeune encore, par ses talents, ses con naissances, un emploi honorable dans la ma gistrature, emploi qu'il conserva et desservit avec distinction jusqu'à sa fin préniaturée, après une longue et cruelle maladie. Décédé le 24 septembreil laisse dans une profonde douleur une famille honorée, respectée, qui toutes nos sympathies sont acquises, et pour laquelle nous formons des vœux bien sincères. Rappelé lui par l'Être suprême qui a dai gné mettre un terme ses souffrancesespérons qu'il jouit maintenant du reposdu bonheur réservé ses élus. Adieu donc Tack que la cendre repose en paix et que la terre te soit légère iQ»«irrn A entendre les champions de la politique nou velle parler d'instruction, on serait tenté nn moment de croire avec eux que le monopole de l'érudition et du savoir est acquis jamais leurs institutions. Hors de là, semblent ils dire, plus de lumière, plus de méthode, plus de capacités réeles et solides; on formera les jeunes gens, mais demi on leur in culquera des principes de morale et de religion, mais on les laissera dans l'ignorance la plus com plète des connaissances littéraires et scientifiques dont ils ont besoin pour poursuivre leur carrière. Les pauvres jeunes gens, comme s'exprime le Précurseurne seront plus même initiés aux notions d'algèbre, de géométrie et de trignométrie ils végéteront pendant le cours de six années, faute de culture, comme ces plantes semées dans le sable, aux quelles on refuse tout soin. Tels sont les dis cours aux quels la presse ministérielle accoutume tons les jours les gens il n'est point de mensonges et de calomnies qu'elle n'emploie pour discréditer la bonne instruction donnée par le clergé, nulle trame qu'elle n'invente pour couvrir d'un voile les plus brillants succès obtenus par les collèges ecclésiastiques. C'est donc uniquement dans l'inté rêt de la vérité, et dans le but de contredire toutes ces fallacieuses déclamations, que nous nous em pressons de constater ci-après quelques faits que nous empruntons un Journal de Courtrai, eu date du 22 septembre. Nous osons espérer que ces faits parleront plus haut que tous les cris jetés par nos adversaires; et que les pères de famille rassurés

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 2