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DISCOURS
prononce par illonstmr le juge Sartfl.
DISCOURS
prononce par £il. le capitaine Be Drabant.
I
Cet homme se trouvait alors dans une position
avantageuse, avec un établissement florissant, ses
profondes counaissances dans les mathématiques
et le respect dont il e'tait environné rendaient sa
présence précieuse. Il n'eut pas manqué d'être
comblé des faveurs du gouvernement hollandais.
Mais M. More) résigna sans hésiter tous ces avan
tages et se condamna l'ostracisme plutôt que de
concourir par son approbation tacite a des plans
odieux, dont la fatale exécution fait ressentir en
core ses effets. Il ne voulait point que son nom on
sa personne inspirât dorénavant une confiance dont
la base était détrnite.
Nous donnons ci-après les discours qui ont été
prononcés sur la tombe de M. Tack, devant une
assemblée nombreuse de personnes distinguées,
qui ont voulu accompagner sa dépouille jusqu'à
sa dernière demeure.Nous aussi, nous joignons nos
regrets ces témoignages de l'estime publique
pour un Magistrat zélé et intègre. Deux qualités
précieuses ne peuvent être disputées au défuut: il
était l'ami de l'ouvrier et un fidèle catholique.
Incapable de dissimulation, il professait sa foi au
grand jour. Sa principale joie était d'arriver 'a bon
port dans l'entreprise hardie de doter sa paroisse
d'une nouvelle église. C'est effectivement la fois
un honneur bien grand et en titre certain la gra
titude de la cité, que d'être parvenu fonder,
comme l'ont fait M. le curé Vanoutryve et M. le
substitut Tack, un des plus beaux temples de la
ville. Ni l'un ni l'autre cependant n'ont pu mettre
la dernière main l'œuvre: il reste h placer une
chaire et a achever la tour. Espérons que le con
cours empressé qu'ils rencontrèrent pour la réali
sation de leurs plans, ne se ralentiront point pour
ce qui en reste a faire. Il est consolant de mourir
eu laissant son nom attaché a un monument élevé
en l'hoDiieur de la sainte religion.
Messieurs
Permettez-moi de relarder le moment cCune
séparation pénible afin de me rendre, au nom
du tribunal, Cécho des tristes pensées qui nous
préoccupent et de redire la douleur et les re
grets qui nous affligent.
Les coups de la mort, qui sont toujours sen
sibles, produisent une impression cT autant plus
profonde et d'autant plus étendue que les qua
lités, soit privées soit publiques, de la person
nalité quelle atteint, sont plus utiles et plus
méritoires.
Reconnaître ces qualités, les proclamer, les
constater publiquement, est, ce nous semble,
la fois un devoir envers celui qui n'est plus,
et un enseignement pour ceux qui sont encore,
A peine est-il nécessaire que je retrace de
vant vous la carrière parcourue par homme
de bien dont nous déplorons la perle préma
turée votre naissance coïncide presque avec la
sienne vous vous êtes avancés ensemble dans
la vieet vous avez entretenu avec lui d'a
gréables relations,
Monsieur Henri-Ange-Pacifique Tachna
quit Fumes le 5 novembre 1794.
Il fit ses humanités au collège de Menin et
obtint le titre de docteur en droit romain et
■moderne C Université de Gand le 11 août
1820.
Il fut nommé juge-suppléant de la justice
de paix Poperinghe le 20 mai 1 824, et juge-
suppléant au tribunal de 1" instance séant
Fumes le 17 septembre de la même année.
Nommé substitut du Procureur du Roi
Y près, par arrêté royal du 17- mars 1826,»/
fut continué dans ces fonctions par arrêté du
Gouvernement provisoire du il octobre t83o
et par arrêté royal du 4 octobre i83a.
Son éducation première eut pour fondement
les principes de la Religion, d'une religion
positive et pratique, dont il ne dévia pas un
instant dans le cours de son existence.
D'abord ses parents et ses professeurs en
suite eurent soin de cultiver son cœur en même
temps que son esprit, et de ne pas travailler au
développement de l'intelligence sans répandre
les germes de nobles et généreux sentiments.
Appelé sous les drapeaux de l'Empire, il
dut suspendre ses éludes, se séparer de ses pa
rents, courir de champ de bataille en champ de
bataille, et endurer, tout jeûne encore, les pri
vations de la captivitéÉpreuve difficile qui
le fortifia contre toutes les épreuves de la vie!
Arrivé celte position dans laquelle il a
voulu mourir, il se distingua par sa tendresse
et sa bonté envers les siens; par sa franchise et
sa jovialité avec ses amis par sa probité, sa
bienveillance et son impartialité l'égard de
tous.
L'amour de son étal, sans lequel il n'y a
point de véritable bonheurl'animait au plus
haut degré.
Dans l'exercice de ses fonctions, il savait
allier C humanité de ses sentiments la rigueur
de ses devoirs.
Aucune occasion ne lui échappait d'amener
les parties la conciliation, lorsqu'il s'agissait
de contestations entre particuliers. Il nous se
rait impossible d'énumérer toutes les discordes,
tous les procès ruineux qu'il prévint ou qu'il
étouffa: sa voix chaleureuse imposait silence
la haine, aux rancunes, l'amour-propre
irrité
En matière criminellequand les droits de
la société étaient lésés dune manière évidente,
il accusait avec lucidité, avec énergie sa pa
role éclatait surtout en accents indignés, lors
qu'il s'attaquait l'immoralité, celte source
impure de tous les délits, de tous les crimes;
mais devant le doute, devant l'incertitude de
la culpabilité, sa conscience s'arrêtait, et il pa
raissait, en désistant, éprouver une sorte de
bonheur.
Les yeux du public ne pénètrent pas dans
Vintérieur du parquet: c'est là que son cœur
trouvait une douce compensation aux sévérités
impérieuses de l'audience c'est là que, touché
de la situation malheureuse d'une mère de fa
mille, des pleurs d'une épouse ou de l'infortune
d'un orphelin, il rédigeait ces rapports qui va
lurent tant de condamnés les bienfaits de la
prérogative royale.
Sa modestie et la simplicité de ses goûts le
mirent l'abri de toute espèce d'ambition son
attachement sa famille, son dévouement pour
l'honorable chef du parquet qui était son
égard un ami plutôt qu'un supérieur, Cempê
chèrent de briguer des promotions, lui firent
même refuser des offres aussi flatteuses que
séduisantes.
Ainsi se déployèrent, en toutes circonstances,
chez notre excellent collègue, ces qualités de
l'esprit et du cœur qui attirent l'affection en
vers l'homme et qui commandent l'estime et le
respect pour le Magistrat, Que n'avons nous
pu le conserver plus longtemps! Que n'a-t-il
pu rester plus longtemps la tête de cette jeune
et intéressante famille, et lui servir encore de
guide et d'appui! Mais non, la Providence en
avait disposé autrement. Une longue et sourde
maladie, supportée avec courage et résigna
tion, a miné jusqu'à ses dernières forces. Il
nous est ravi! vous perdez un père bien aimé,
nous perdons un ami précieux. Nous n'essaie
rons de soulager votre douleur, qu'en mêlant
nos larmes aux vôtres. S'il y a cependant pour
nous tous une consolation sur la terre, c'est,
pour vous, de voir ces hommages de sympathie
rendus la mémoire de votre auteur et, pour
nous, de nourir l'espérance que vous suivrez
ses traces dans les voies de la vertu, de la
sagesse et de C honneur.
Messieurs et chers compagnons d'armes,
La tombeque la providence avait depuis
quelque temps tenu fermée pour les vieilles
phalanges d'une grande époque, vient de se
rouvrir pour recevoir les restes mortels d'un de
nos frères, d'un ancien magistrat de cette ville,
Monsieur Henri-Ange-Pacifique Tack, sub
stitut du procureur du Roiné Fumes, en
1794. Destiné d'abord des études sérieuses
au barreau, il les quitta quand tout citoyen
zélé, dévoué, volait la déjense de la patrie,
et entra en 1813, comme garde-d'honneur au...
régiment; il prit part aux rudes et désastrueu-
ses campagnes de 1813 et i8t4.
Rentré dans ses foyers lors de la séparation
de notre pays de la France, il reprit ses éludes,
et obtint, jeune encore, par ses talents, ses con
naissances, un emploi honorable dans la ma
gistrature, emploi qu'il conserva et desservit
avec distinction jusqu'à sa fin préniaturée,
après une longue et cruelle maladie. Décédé
le 24 septembreil laisse dans une profonde
douleur une famille honorée, respectée, qui
toutes nos sympathies sont acquises, et pour
laquelle nous formons des vœux bien sincères.
Rappelé lui par l'Être suprême qui a dai
gné mettre un terme ses souffrancesespérons
qu'il jouit maintenant du reposdu bonheur
réservé ses élus.
Adieu donc Tack que la cendre repose en
paix et que la terre te soit légère
iQ»«irrn
A entendre les champions de la politique nou
velle parler d'instruction, on serait tenté nn moment
de croire avec eux que le monopole de l'érudition
et du savoir est acquis jamais leurs institutions.
Hors de là, semblent ils dire, plus de lumière, plus
de méthode, plus de capacités réeles et solides; on
formera les jeunes gens, mais demi on leur in
culquera des principes de morale et de religion,
mais on les laissera dans l'ignorance la plus com
plète des connaissances littéraires et scientifiques
dont ils ont besoin pour poursuivre leur carrière.
Les pauvres jeunes gens, comme s'exprime le
Précurseurne seront plus même initiés aux
notions d'algèbre, de géométrie et de trignométrie
ils végéteront pendant le cours de six années, faute
de culture, comme ces plantes semées dans le sable,
aux quelles on refuse tout soin. Tels sont les dis
cours aux quels la presse ministérielle accoutume
tons les jours les gens il n'est point de mensonges
et de calomnies qu'elle n'emploie pour discréditer
la bonne instruction donnée par le clergé, nulle
trame qu'elle n'invente pour couvrir d'un voile
les plus brillants succès obtenus par les collèges
ecclésiastiques. C'est donc uniquement dans l'inté
rêt de la vérité, et dans le but de contredire toutes
ces fallacieuses déclamations, que nous nous em
pressons de constater ci-après quelques faits que
nous empruntons un Journal de Courtrai, eu date
du 22 septembre. Nous osons espérer que ces
faits parleront plus haut que tous les cris jetés par
nos adversaires; et que les pères de famille rassurés