FRANCE. Paris, 2 octobre.
Charleroi. La Meuse est également encombrée par
les transports de houille, comme la Sambre et la
lfayne.
Ce qui se passait sur les voies navigables se
répétait sur les voies de fer. Des trains de mar
chandises composés spécialement de charbon et de
fonte, arrivent successivement, tant de jour que
de nuit, la gare de Valencienues, venant de la
Belgique. On a été obligé d'utiliser pour ce ser
vice extraordinaire tout le matériel vieux et neuf,
et même des Waggons hors de service. On a fait
venir le matériel d'Arras, d'Amiens, de Boulogne
et de Calais pour satisfaire aux demandes du com
merce. Les waggons du chemin de fer de Charleroi
k Erquelinnes, ligne qui ne s'ouvrira que le 8 oc
tobre, ont été mis en réquisition pour aider aux
chargements. La file des bateaux est telle sur les
rivières qu'oo dirait uu seul train; quant a la voie
de fer, il n'y a ni heure ni cesse.
Ce sont de longs convois qui se succèdent
sans interruption la frontière et sur les deux
lignes. Le matériel vide allait vers la Belgique, les
waggons chargés rentraient en France.
A dater d'aujourd'hui, ier octobre, le repos
va succéder cette animation extraordinaire, qui a
donné pendant quinze jours aux populations rive
raines une occupation incessante.
Écho de la Frontière.)
La Gazelle des Postes de Francjort dit
que le prince Lucien Bonaparte a gagné aux jeux
de Hombourg le 29 septembre, 48o,ooo francs.
L'ouragan du 2 de ce mois a renversé un
arbre du jardin du Roi qui, dans sa chute, a failli
tuer la sentinelle qui se trouvait derrière le palais,
du côté de la rue Verte. Dix-sept arbres ont été
déracioéssur la roule de Malines.
On écrit d'Anvers, le 5 octobre L'ou
ragan d'hier matin a causé beaucoup de ravages
dans les campagnes environnantes. C'était une vé
ritable trombe venant de t'O.-S.-O., et qui dans
son impétuosité reuversait tous les obstacles qu'elle
rencontrait. Daus la seule avenue de Wilryck, lon
geant la Pépinière, jusqu'aux Trois-Coius, une
dizaine d'arbres ont été déracinés ou ont cédé
d'une manière marquante sous la force du vent.
A la sortie de la porte de Malines, au premier
pont, un arbre frappé il y a deux aus par la fou
dre, a été renversé; la base du tronc a résisté, mais
l'arbre a été ployé vers le milieu.
Deux échelles placées sur l'échaffaudage de
la tour de l'église St-Augustin, ont été enlevées
et sont venues tomber rue Everdy, heureusement
sans blesser personne.
a Au marché du Vendredi, une véritable dé
bâcle a eu lieu; toutes les marchandises étalées
ont été bouleversées et emportées par le vent et
une bagarre s'en est suivie. 11 en a été de même au
marché aux loques, où la police a dû intervenir
pour empêcher les conflits.
On nous rapporte qu'au marché hebdoma
daire de la ville de Lierre, uue semblable bagarre
a eu lieu, les bonnets et les étoffes étaient em
portés au loin, et il en est résulté des dommages
assez graods pour les déballeurs forrains.
Hier au soir la tempête s'est de nouveau
élevée avec une grande violence; des cheminées
ont été abattues, des arbres ont été déracinés h l'Es
planade. Dans la rue Haute, la fenêtre d'un grenier
a été emportée et est tombée sur le pavé, k côté
d'une femme, mais sans la toucher; une planche
de l'échaffaudage de la grande tour est également
tombée sur la rue, mais sans blesser personne.
Le capitaine de VAmicitia, parti hier k g
heures de Rotterdam et arrivé hier k 7 heures du
soir, rapporte que de mémoire d'homme on ne se
rappelle pas une tourmente semblable.
On n'a pas de nouvelles positives de Fles-
singue, mais on assure qu'un tjalk hollandais y a
coulé.
La mort du duc de Wellington réduit a
trois le nombre des feld-maréchaux qui se trou
vent a la tête de l'armée anglaise; ce sont: le
prince Albert, le Roi des Belges et le maquis d'An-
glesey. Depuis trois ans, 6 feld-maréchaux sont
morts, k savoir Le Roi Ernest de Hanovre, le duc
de Cambridge, le Roi des Pays-Bas, le duc de
Wellington, sir G. Nugent et le feld-maréchal de
Grosvener.
On écrit de Courtrai Peu s'en est fallu que
nous n'ayons eu k enregistrer une catastrophe,
pareille celle arrivée dernièrement k Termonde.
le couvoi de Mouscron était arrivé vers 5 heures
du soir dans notre station et s'apprêtait k partir
pour Gand, lorsqu'arriva k une assez grande vitesse
un train de marchandises sur la même ligne de
Mouscron. Indubitablementce convoi se serait
jeté avec une impétuosité incroyable sur le convoi
de voyageurs pour Gand, saus le sang-froid et la
présence d'esprit de notre chef de station M. Min-
uens, qui, vif comme un éclair donna des signaux
d'arrêt au machiniste Locquien du convoi de Mous
cron et courut ordonner au convoi de Gand de
partir ou tout au moins d'avancer. L'ordre de notre
chef de station fut aussitôt exécuté, et l'on en fut
quitte pour uu moment d'effroi, grâce k M. Minnens
et au machiniste Locquien.
La violente bourrasque de samedi a failli
occasionner un épouvantable malheur sur le che
min de fer de Malines k Bruxelles. Le convoi parti
d'Anvers k 9 h. 3o m. était k peine sorti depuis 10
minutes de la station centrale que le vent déracinait
sur les bords de la route un arbre colossal et le jette
en travers du chemin, k une centaiue de mètres k
l'avant du convoi accourant a pleine vitesse. Le
conducteur, dont nous regrettons vivement de ne
pouvoir donner le nom, transmet incontinent le
signal d'alarme et arrête son train en quelque sorte
sur place; un choc terrible fut la suite de ce trait
hardi, auquel on doit le salut des voyageurs; nul
n'était blessé et les acclamations de toutes les per
sonnes qui se trouvaient dans le convoi vinrent
Remercier le mécanicien habile de son sang-froid et
de son courage. Pour déblayer la route il a fallu
scier l'arbre en plusieurs parties; il en est résulté
un retard de plus d'une heure; le train n'est arrivé
Bruxelles que vers midi.
On écrit de Bruxelles au Journal de Char
leroi Le château de Bitremont, a Bury, qui vient
d'être acquis en adjudication provisoire, pour une
somme de i3o,ooo fr., par M. le comte Ferdinand
Visarl, ne sera pas démoli, comme cela a été an
noncé lorsqu'on a prêté k l'acquéreur l'intention
de l'acheter. M. le comte Visart fera donation de
de cette propriété, qui deviendra une institution
da bienfaisance.
On nous écrit de Bonn, t" octobre
S. M. la Reine Marie-Amélie, qui devait par
tir d'ici le lendemain de sou arrivée,a prolongé son
séjour k VHôtel de l'Etoile d'or, dans celte ville,
k cause d'une légère indisposition de S. A. R. le
Prince de Joinville. Ces hauts personnages hono
reront notre ville de leur présence jusqu'au com
plet rétablissement du Prince.
On lit dans une correspondance parisienne,
de la Volkshalle de Cologne, que l'envoyé du
Pape, chargé de féliciter le Président de la Répu
blique, lui a remis, au nom de Sa Sainteté, uue
croix ayant appartenu k Sixe V.
Le National police Gazette, de New-York,
publie dans son uuméro du 11 septembre, les faits
suivants qui peuvent donner une idée des dangers
que coureut les voyageurs dans les États de l'inté
rieur de l'Union américaine
Deux fièresHiram et Francisco Warren,
horlogers, de Davidson, dans l'État de Tennessee,
parcouraient ce même État pour vendre les produits
de leur industrie. Chacun d'eux suivait un itinéraire
différent, et ils s'étaient donné rendez-vous pour
le 27 août dernier dans une taverne de Brouwn'-
Touw. Warren arriva k cette taverne le jour con
venu, k 9 heures du soir, et il s'informa auprès du
maître de l'établissement si soc frère Hirain y était
venu. Le tavernierrépondit négativement. Warren
soupa et demanda une chambre k coucher le taver-
nier lui dit de le suivre, et il conduisit Warren k
une salle supérieure où il y avait un lit. Warren
demanda une lumière, mais on lui répondit qu'il
n'y avait pas une seule chandelle dans toute la
maison.
N'ayant aucun soupçon, il se déshabilla et se
coucha bientôt il sentit que les draps du lit étaient
humides. Il avait sur lui quelques allumettes; il eu
alluma une, et il vit que tout le lit était ensanglanté;
il continua ses recherches, et il découvrit sous le
lit uu cadavre gisant dans uoegrande mare de sang.
Il tire ce cadavre de dessous le lit, et il reconnaît
que c'est celui de son frère Hiram, dont la gorge
était coupée d'un côté k l'autre. Warren, avec le
plus grand sang-froid, ferma k clé la porte de la
salle, et arma le pistolet a six coups, chargé, qu'il
portais toujours avec lui. Quelques minutes après,
il entendit que de dehors on faisait des efforts pour
ouvrir la porte. Il l'entr'ouvrit lui même, et il dé
chargea par l'entrebaillure deux coups du pistolet.
Les balles du pistolet tuèrent le maître de la taver
ne et un autre homme Warren vit s'enfuir un
troisième.
Warren se rendit immédiatement auprès du
juge de paix de Brouwn'Town, lui fil la déclara
tion de ce qu'il venait de faire et se constitua pri
sonnier mais le magistrat, vu l'assassinat de
Hiram Francisco qui l'avait précédé, remit Warren
en liberté.
M. Eugène Guioot, dans un voyage sur le
Danube, a visité Ratisbonne; il termine ainsi la
description de cette ville
Beaucoup de maisons k Ratisbonne ont leur
façade ornée de peintures; un plus grand nombre
encore se parent de sculptures, statuettes ou bas-
reliefs. Ce musée en plein air est très-curieux, et
toutes ses images sont empruntées aux Saintes
Écritures. Sur une maison k haute tour carrée,
semblable k l'hôtel delà Croix d1 Or, figure un
géant Goliath, étrangement peint, véritable géant
Haut de 3o k 4o mètres, armé comme un chevalier
du Xnilm' siècle, et brandissant une lance colossale
sur la tête d'un petit David de 10 ou 12 pieds.
Partout ailleurs, ce sont de saintes légendes, des
scènes du Martyrologe, des adorations, des ascen
sions. Dans la campagne, tous les chemins, tons les
seutiers sont couverts de petites chapelles pieuse
ment entretenues. En passant devant ces chapelles,
les paysans se découvrent, les femmes font le signe
de la croix quelques uns s'agenouillent et se récon
fortent d'une prière.
On trouve la même dévotion dans tons les
raDgs, dans toutes les classes de la société, chez les
grands seigneurs comme chez le bourgeois, dans
l'armée comme parmi les paysans.
Sur une des places de Ratisbonne, un bataillon
d'infanterie faisait l'exercice k l'heure où Angé
lus vint k sonner. Aussitôt !a manœuvre est sus
pendue officiers et soldats portent la main k la
visière de leur képi et restent immobiles dans
l'attitude du salut militaire, aussi longtemps que
sonnent les cloches de l'église.
Cette piété profonde dans son principe, grave
dans ses démonstrations, est un des sigDes distinctifs
qui caractérisent le peuple bavarois et qui lui font
le plus grand honneur.
dominations ecclésiastiques.
Mgr. l'évêque de Bruges vient de nommer k la
chaire de philosophie du Petit-Séminaire de Rou-
Iers M. l'abbé Huys, coadjuteur de M. le curé de
Ploegsteert. M. Huys est un des élèves les plus dis
tingués du grand séminaire, et sa nomination, nous
en sommes sûrs, sera accueillie avec grande faveur.
ACTES OFFICIELS.
Un arrêté royal du 28 septembre accorde k
l'administration communale de Comines un subside
de 160 fr. pour l'exécution de travaux d'assainisse
ment.
Le Moniteur publie en tête de sa partie non
officielle la note suivante
Le prince-Président est profondément touché
des nombreux témoignages de sympathie qu'il re
çoit k l'occasion de la découverte du complot de
Marseille.
Toutefois il ne faudrait pas qu'on s'exagérât
le danger que le prince a pu courir la Providence
veillait sur lui et elle a permis que cette machine,