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JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ro 3651.
;|6me année.
TÉBITÉ ET JUSTICE.
On s'.bonue Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIE UE L'ABONNEMENT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n" a5 c.
Le Propagateur parait le NAMEOi et le MERCREOI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
7PP.ES, 9 Octobre.
D'après les explications publiées par le Moni
teur Belge et la uote publiée par M. Drouyn de
l.huysil reste constaté que le cabinet a refusé
obstinément de renouveler le traité de commerce
avec la France, l'existence duquel se rattachait le
régime de faveur dont jouissaient nos houilles, nos
foutes et uos produits liniers. Ce fait est très grave
et constitue pour le pays une perte incalculable.
Les Flandres et le Haiuaui auront surtout déplo
rer cet état des choses ruineux, puisque ce sont ces
provinces qui expédient leurs produits en France.
On aura beau chercher d'ailleurs, la cause de la
rupture du traité dans les préiendues exigences des
diplomates étrangers; tous les hommes iinparliaux,
ayant devant les yeux les pièces du procès, s'accor
deront reconnaître que la conduite du gouverne
ment français a élé pleine de franchise et de loyauté.
La question des procédés étant connue on se
demande eu vain ce qui a pu déterminer le cabinet
belge a rompre les bons rapports existant avec nos
voisins. En vérité la Belgique connue l'observe le
Constitutionneldoit avoir constamment cette
considération présente; c'est que le bon accord
commercial lui importe plus qu'à la France. La
France compte trente-six millions d'habitants,
tandis que la Belgique u'en a que cinq ainsi la
France lui présente un marché huit fois plus popu
leux que celui que noire pays peut oifrir en échange.
Il faut du reste la Belgique, des débouchés, et
c'est en France qu'elle les trouve; c'est vers ce
pays que se dirigent nos voies de communications,
nos canaox, et nos chemins de fer. Après tout les
valeurs commerciales introduites de Belgique eu
France prouvent assez,combien il est de uotre iu-
téiêt d'avoir la France pour amie. Évidemment en
consultant l'état de la douane on trouve que les
importations belges atteignent le chiffre de 87
millions de francs, par an tandis que la France
n'importe en Belgique que 46 millions. On voit
ces donnés que la France est pour notre pays un
marché sans lequel il ne saurait exister.
Une autre observation faire, c'est que l'indus
trie française ne serait guère enrbarassée pour faire
elle-même les fils et les tissus qu'elle tire de nos
Flandres, et que ses forges et ses houillières pour
raient suppléer, dans une certaine mesure, les for
ges et les houillières du Hainatit; de plus l'Angle
terre tout aussi bien que la Belgique pourrait
livrer les charbons la France, tandis que la Bel
gique ne pourrait se passer des soieries et des vins
que la France fournit.
Il importe donc que le différend commercial
survenu disparaisse et pour l'iutéiêt du pays, il est
désirer qu'uu traité de commerce soit conclu.
Nous attendons cet acte de faveur et de justice
réclamé par toutes les populations Belges, de la
sagesse du cabinet qui succédera celui dont toute
l'existence est marquée par des fautes et des élour-
deries politiques sans nombre.
Mardi 5 courant, b l'occasion de la S'-Bmno,
fête pâtronale de notre bourgmestre, il y a eu chez
ce fonctionnaire une soirée brillante.
Voici les détails que publie le Messager de
Gandnous les doutions pour ce qu'ils valent
Si nos renseignements sont exactsdit ce
journal, M. Henri De Brouckere, après avoir ac
cepté la mission de composer un cabinet, serait allé
trouver les chefs de l'opposition et leur aurait
demandé les conditions de l'appui qu'ils donneraient
un miuistère d'affaires. On lui en aurait posé trois
le rappel de M. F. Rogier, l'acceptation de la can
didature de M. Charles Rousselle a la présideuce
de la Chambre, un portefeuille donné au prince de
Chitbay. s»
La première condition était inutile, vu la
démission de M. F. Rogier. La seconde pouvait
s'accepter comme une solution quelconque.La
troisième a dû être rejetée.
i» Donc pas d'arrangement.
Il paraît faux que M. Liedts doive entrer dans
une combiuaison quelconque. M. Liedts' veut la
dissolution des Chambres, en dehors de toute pres
sion ministérielle, puis un gouvernement selon les
vœux de la majorité.
On parle pour les légations de Paris de M.
Nothomb qui serait letnplacé Berlin par M. F.
Rogier.
D'auties disent que M. le prince de Ligne
consent aller Paris en mission temporaire.
On nous assure que la combinaison ministérielle
suivante, que Y Indépendance publie avec réserve,
est définitivement arrêtée:
Les bruits les plus divers continuent de cir
culer sur les éléuieuis qui doivent composer le
nouveau cabinet. Il paraît cependant que les choses
sont fort avancées, et voici ce qu'on donnait hier
soir comme étant b peu près définitivement ar
rêté
F
M. H. De Brouckere prendrait la direction
du département des affaires étrangères;
M. Van Hoorebeke, Ministre des travaux
publics, et
M. le général Anoul, Ministre de la guerre
dans le cabinet sortaut, conserveraient leurs porte
feuilles;
M. Piercot, bourgmestre de Liège, serait
appelé au département de l'intétieur;
M. F AIDER, avocat-général ptès la cour de
cassation, aurait le portefeuille de la justice.
Enfin M. Liedts, Ministre d'Etat, gouverneur
du Brabaut, qui devait d'abord, daus les premières
combinaisons entrer au conseil sans portefeuille,
garderait sa position actuelle, c'est-à-dire qu'il
testerait chargé provisoirement du département
des finances. Journde Bruxelles.)
sMQR
L'athénée de Bruges a battu pendant six semaines
la grosse caisse et manié la réclame tours de bras
pour recueillir quelques élèves de plus: sauf l'ins
cription des boursiers et des fils de quelques em
ployés subalternes, il a échoué. Le collège de
Roulers, qui n'a fait ni réclame, ni affiche, comptait
hier, jour de la rentrée des élèves, cinquante-line
nouvelles inscriptions d'internes. Aucun des nom
breux élèves de cet établissement ne coule un cen
time b l'État,b la province ou b la commune, taudis
que chaque élève de l'athénée de Bruges figure au
budget de la ville et de l'État pour 6oo francs.
Voilà des faits la conclusion est facile b en tirer.
L'enseignement officiel a du guignon daus le
Brabaut comme dans les Flandres: l'école moyenne
de l'État,onvertecesjoursderniersb Diest, compte
Neuf professeurs, et
Trente-sept élèves y compris les enfants de
six aus et au-dessous.
C'est quatre élèves par professeur. Tel est le
résultat auquel on est arrivé après des démarches
multipliées de tout genre. [Patrie.)
On lit dans VEmancipation d'hier
Les négociations pour la constitution du ca
binet continuent.
M. fleuri De Brouckere s'est rendu au palais,
dans la journée.
Les doutes sur l'enliée de M. Fieicot dans
le cabinet continuent,
NÉCROLOGIE.
Nous avons annoncé dans notre dernier numéro
la mort de Mm* Morel, née Delebecque. Un ancien
élève du collège nous a communiqué depuis lors
des détails sur la vie et la famille de cette Dame
vertueuse et nous nous empressons d'autant plus
volooliers b communiquer ces détails b nos lec
teurs, que celle qui en est l'objet jouissait de l'es
time générale des habitants de uotre vi.le.
Madame Marie-Cathérine-Élisabeth Delebecque
naquit b VVaruêion (France) de parents aisés et
recommaudables par leur vertu et leur piété. Lors
que la tourmente révolutionnaire éclata en France,
b la fin du siècle dernier, trois frères de Marie-
Cathérine s'étaient voués au sacerdoce et cette
circonstance valut au père de ces trois respectables
ecclésiastiques une persécution qui faillit les mener
b l'échafaud. L'aîné des trois frères, Gnillanine-
Joseph Delebecque, docteur en théologie et pré
sident du Séminaire La Torre b Douai avait
émigré en Allemagne, en compagnie de son frère
cadet Vincent-Joseph Delebecque, mort curé b
Boesinghe il y a dix aus; le second fière Joseph
Delebecque, était décédé b S' Jacques b Ypres. Tons
les trois échappèrent aux mains ensanglantées de
leurs persécuteors, les Jacobins de la frontière.
M. Delebecque père, subit des tracasseries in
finies, des pillages, de injures même, de la part de
ses ennemis et toutes ces adversités le menèrent
bientôt au tombeau. Les républicains voulurent
avoir sa tète pour la porter en signe de trophée ou
plutôt pour en faire le sujet de leurs tailleries