9 JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 3056. 36me année Plus d'une fois déjà il nous a fallu insis ter sur le peu de garanties que le libéra lisme est même d'offrir aux nations imbues de ses principes, quant au maintien de leur tranquillité intérieure et de leurs institutions civiles et politiques. Nous l'a vons dépeint incapable de rien fonder, parce que les caprices du jour sont sa boussole, et qu'il assied les bases de ses œuvres sur le sable mouvant des passions humaines. Décbainées sa voix, celles-ci ne sauraient manquer, sous peine de pro duire les plus graves perturbations socia les, d'aboutir une réaction énergique soit morale soit matérielle. Partout les faits sont venus corroborer successivement nos paroles. Ainsi nous avons vu eu Allemagne et en Italie tomber une une sous la réprobation générale les diverses constitutions éeloses la suite du mouvement révolutionnaire de 1848. Plus récemment encore les excès des soi-disant libéraux Français ont fait aboutir la res tauration de l'absolutisme impérial le ré gime constitutionnel inauguréen 1814; car ia licence des esprits ne connaissant plus de bornes, il fallait bien en finir avec elle par un coup de désespoir. Parmi nous ces moyens extrêmes seraient tout au moins inutiles; la Belgique n'est pas comme sa voisine du midi imbue de libé ralisme, et l'esprit profondément religieux de ses habilauts est le garant assuré de la tranquillité publique. Mais dans le cercle plus restreint du parti libéraliste, ce besoin d'une main vigoureuse, d'une volonté ferme et despotique se fait généralement sentir; là, il importe pour agir de rallier comme en un faisceau les forces divergentes d'un parti éternellement voué aux dissensions intestines. C'était le but où aspirait M. Frère, l'esprit le plus fortement trempé de tout le parti libéral en Belgique; mais le succès de ses efforts fut éphémère, et au jourd'hui les cohortes libérales, qui parais saient si bien disciplinées jadis, courent la débandade, sans plus prêter l'oreille la voix d'aucun chef. Au sein du parti catholique, il n'en sau rait jamais être ainsi, là se trouvent des principes stables, desconvictions profondes qui inspirent le dévouement et comman dent le sacrifice de l'intérêt privé l'intérêt général; là se rencontre un esprit d'ordre et de discipline, qui ne s'impose pas, mais qui découle comme de sa source du prin cipe catholique. Partout ailleurs que sous ses loix la liberté ne sera jamaisqu'un rêve dangereux ou ridicule. Lundi 10 heures un sermon français a été prêché en l'église dès pauvres Claires* par M. l'Abbé Doignon, ancien membre de la représentation nationale. Un nombreux auditoire, entourait la chaire, et tout le monde se montrait avide d'entendre et de voir ce digne ecclésiastique qui a laissé de si grands souvenirs dans le monde poli tique. TÉBITÉ ET JVMTICE. On s'abonue Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et cliea les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'A BONNE MENTpar tri montre y Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. TJ11 ri° 25 c. Propagateur païaît le PAUEIII et le MERCREDI de chaque semaine* (Insertions centimes la ligne.) TPS.ES, 13 OcTOBBE. Les journaux de Paris s'occupent déjà du nou veau ministère belge avant qu'il soil définitivement constitué. La Pairieaprès avoir, au milieu de quelques erreurs, rappelé les antécédents des nou veaux ministres, termine sou article comme suit Tel est le nouveau ministère belge qui, selon les usages des pays de parlementarisme, prendra le nom de cabinet du 8 octobre. C'est nu ministère qu'on pourrait appeler administratif. On peui être sûr qu'il ne fera pas de grandes fautes; mais il est tout fait probable qu'il ne tirera pas la Belgiquç de l'impasse où elle se trouve engagée. En tout cas, les Chambres, au terme de leur propagation,se trouveront en présence d'un minis tère tel quel, qui couvrira coustitutiounellement la couronne. C'est tout ce qu'elles peuvent demander; elles ensuite d'aviser et d'indiquer, une ligne poli tique en harmonie avec les besoins et les intérêts du pays qu'elles représentent. Et sitôt que celle indi cation aura été donnée, nous sommes bien certains que le Roi s'empressera de mettre sou administration en mesure de la suivre. M. Delahaye vient d'adresser au Messager de Gcind la lettre suivante qu'il a commuiqué égale ment au Conservateur A Monsieur Véditeur du journal le Mkssager de Gard. L'article que votre journal de ce jour consacre l'appréciation du vole pour la présidence de la chambre m'oblige rompre Je silence. Si ceux que vous appelez mes ayaut-droit, gui dés sans doute par des sentiments de bienviellance dans le but de faire cesser les injustes attaques dont je suis l'objet, m'ont prêté des intentions qui ne sont pas les miennes, je ne puis ni ne veux en sup porter la responsabilité. S'ils vous ODt communiqué mes lettres, vous avez pu vous convaincre que je ne fais aucune amende honorable, que je ne réclame pas même l'indulgence, maisinyoqueseulement l'impartialité de ceux qui veulent bien s'occuper de moi. Voici en substance ce que j'écrivais: J'affirmais que jamais la candidature ne m'avait été offerte, que, si elle m'eût été présentée, je l'au rais refusée pour les mêmes motifs qui depuis m'ont fait décliner l'honueur de la présideuce. Je déclarais de plus que, respectaut le secret du scru tin, je n'avais fait connaître personne le vote que j'avais émis, et qu'aucune intimidation ne me fe rait sortir de ma réserve. J'ajoutai que je n'avais en rien modifié mes opinions politiques et qu'elles sont telles aujourd'hui que par le passé. J'ai l'honneur de vous saluer. Delehaye. Les yeux des parents s'ouvrent de plus en plus sur le danger qu'offrent pour la foi et les mœurs de leurs eufatits les athénées, les collèges et les écoles moyennes fondés en verto de la loi du t" juin i85o. Pendant que ces établissements dépé rissent, les institutions dirigées par le clergé ob tiennent de pins en plus la confiance des familles. Ces faits consolants se produisent dans les pro vinces voisines comme dans la nôtre M. le principal du collège de St-Nicolas vient d'adresser uue lettre aux parents de ses élèves pour leur annoncer que la rentrée sera différée de dix jours, parce que le nombre des jeunes gens, qui ont demandé être admis, dépasse toute at tente et l'oblige préparer de plus grands locaux. Le collège de Grammont qui, depuis la loi du 1" juin i85o, est devenu collège libre de collège communal, qu'il était, compte cette année qua rante élèves de plus que l'année dernière Ces faits prouvent que les parents comprennent de plus eu plus les dangers de l'enseignement ir réligieux qui se donne dans les établissements offi ciels. i u SCBÏICE MXIVERlttlRK UK LA MOKT DK I I Kia.1i: UK8 BELGE!). Lundi matin 1 i heures, un service funèbre et solennel a été célébré en l'église de N.-D. de Laeken. "LeRoi, les Princes et la princesse Charlotte sont venus assister cette pieuse et triste cérémonie. Dès 10 heures, l'église de Laeken s'est remplie par la foule des assistants venus de la ville et de la paroisse. Le corps d'officiers de toute la garnison de Bru xelles ayant sa tête l'état-major de la place assistait également ce service. Les officiers étaient rangés droite et gauche de chaque côté de la grande nef. L'étal-niajorgénéral de l'armée si trouvait réuni au grand complet ayant sa tête M. le lieutenant- général Anoul, ministre de la guerre et M. le lieu tenant-général baron Chazalcommandant la division territoriale et gouverneur militaire de la résidence. Les officiers-généraux aides-de-camp du Roi, MM. le baron Prisse, adjudant-général, De Lient, de Fourneaux-de-Cruqnembourgle général- major Vanderlinden, ont procédé l'arrivée de la famille royale, ainsi que M. le comte de Marnix, maréchal du palais. Le Roi et les Princes sont arrivés 11 b. précises. Le Roi portait l'uniforme de lieutenant-général, le crêpe au bras. LL. AA. RR. le duc de Brabant et le comte de Flandre étaient en habit civil et de grand deuil. La princesse Charlotte que le duc de Brabant tenait par la main était accompagnée de sa gou vernante Mm" Kieslet, et était en grand deuil. M. le curé Torfs la tête de son clergé et la croix en tête, a reçu la famille royale sous le porche et a adressé une courte et touchante allocutiou au Roi qui paraissait fort ému. S. M. et LL. AA. RR. ayant été conduites pro- cessionnellement dans le chœur près du sanctuaire, l'office des morts a commencé immédiatement. C'était une grand'messede Requiem eu pieiu-cbaiit. Le chœur de l'église était tendu de noir et garni de pyramides ardentes. L'appareil funéraire était, du reste, d'une grande simplicité. Il n'y avait pas de catafalque dans le chœur.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1