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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3657.
36me année.
Il y a quelques mois déjà, nous signa
lâmes dans nos colonnes la marche continue
du soi-disant libéralisme vers le gouffre ré
volutionnaire, ainsi que les points de con
tact de plus en plus étroits qui assimilent
ses principes aux théories dévergondées
du socialisme. Nous rappelions alors, en
preuve de nos assertions, les paroles même
des feuilles ministérielles, et nous consta
tions le mouvement rapide du parti vers
la démagogie, en citant bon nombre de
personnages politiques, tels que MM. No-
thomb, Mercier, Dindal, Vergauwen, etc.,
qui tout en restant fidèles leurs principes,
de libéraux qu'ils étaient encore réputés
en 1840 et depuis, se voyaient quelques
années après mis au ban du libéralisme et
traités de réactionnaires, par la raison que
leur parti les avait distancés. Nous ajou
tions que des symptômes identiques se ma
nifestaient déjà au sein des ministériels,
l'égard d'une autre fraction de libéraux.
Ces prévisions aujourd'hui viennent de
se réaliser. Lasse de suivre la remorque
le libéralisme sur le terrain dangereux où
de plus en plus il s'engage, une nouvelle
catégorie de députés libéraux a rejeté
son tour le joug humiliant de l'omnipo
tence ministérielle jalorsqu'elleosait exiger
que par un vote ils se rendissent complices
des outrages déversés par l'ex-président
Verhaegen sur près de la moitié de leurs
collègues du parlement. Obéissant la voix
de l'bonneur et fidèles enfin leurs prin
cipes MM. Delehaye, Lehon, Lelièvre,Rous-
selle ont osé se montrer franchement li
béraux. Dès ce jourleur arrêt futprononcé,
et le libéralisme, par l'organe de ses jour
naux, les bannit de ses rangs. Aujourd'hui
donc il les appelle réne'gats, parce qu'ils
ont renié le despotisme ministériel et la
compression morale qui violentait leur
conscience; aujourd'hui il leur dénie le
titre de libéraux, parce qu'ils ont émis un
vote libre et qu'ils ont fait preuve d'indé
pendance.
En présence de ces actes marqués au
coin d'une brutale intolérance bien des per
sonnes doivent se demander quand donc
on verra enfin les mots reprendre leur vé
ritable signification? Quand donc tous ces
libéraux francs et sincères, que dans le
jargon des journaux et des clubs on dé-
pouillede leur titre, seligueront-ilsentr'eux
pour arracher une oligarchie révolution
naire le masque grimaçant les traits de la
liberté? quand donc sauront-ils étouffer
sousleurs protesta lionsénergiques et unani
mes les impudents mensonges, lesclameurs
hypocrites des suppôts d'un despotisme
d'autant plus intolérable qu'il se pare des
dehors trompeurs de la liberté? Nous
concevons, disons-nous, que l'on se pose
ces questions; toutefois il ne faut pas per
dre de vue que le libéralisme ne s'appuyant
sur aucun principe stable, sera toujours
fatalement entrainé vers des exagérations
nouvelles, et que les passions et le déver
gondage du jour étant sa boussole, il serait
inutile de rechercher en ses actes de la
modération et de la justice. Le libéralisme
doit périr tôt ou tard par le vice même de
son origine, qui est la négation du principe
d'autorité et de sa sanction supernalurelle.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Ou s'abonue Y près, rue de Lille, 10, piès la Grande
Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'ABOWIVEMEIVT, par trimestre,
Y près fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n"> 25 e.
Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne.)
7?^BS9 16 Octobre.
Le journal la Patrie de Bruges, du jeudi, i4 de
ce mois, De nous est pas parvenu.
B1IE GFÉltlSOR *ERYFILI,El'SE.
Il n'est bruit en ville que d'une guérison bien
extraordinaire. Due fille d'âge, nommée Françoise
Monteyne, personne d'environ cinquante ans,étant
tombée malade, son état s'aggrava de jour en jour.
Elle avait recommandé *ne neuvaine eu l'honneur
de N. D. de la Sakette chez les Pauvres Claires.
N'éprouvant auçuu soulagement, et néanmoins
pleine de confiance, elle en demanda une seconde.
Celle-ci finissait au 12 octobre. La nuit venue
après le dernier jour, la malade se trouvait telle
ment l'extrémité que l'on croyait qu'elle n'aurait
pas vu le lendemain. Malgré cette situation humai
nement désespérée le mardi soir, 6 1/2 heures du
matin, elle se leva radicalement rétablie. Fraocoise
Mouteyne habite un de nos faubourgs: il est très
facile d'aller la voir, et de demander au besoin les
renseignements nécessaires M. le curé de la
Paroisse. Notre récit n'est point hasardé, mais cer
tain. Les guérisons miraculeuses ou autres faveurs
manifestement obtenues de Dieu par l'intercession
de la Très Sainte Vierge ne sont pas tellement rares
qu'il faille de grands développements pour en
démontrer la réalité, nous narrons le fait dans sa
simplicité, désireux de le propager pour l'honneur
de la foi catholique, et afin que le Nom de Marie
soit de plus en plus glorifié dans uue ville placée
depuis des siècles sous son spécial patronage.
LA. STATION DU CHEMIN DE FER.
Il est question maintenant d'établir la station
entre les deux magasius h poudre de l'Esplanade
et de la rue d'Elverdinghe. Nous persistons a croire
que l'intérêt bien entendu de la ville commande
de la placer la porte de Lille, où les frais seront
moindres, et les avantages plus grands, quoiqu'on
dise. Comme nous l'avons démontré dans le temps,
a la porte de Lille seulement se présente aux
étrangers une entrée grandiose. Pour la circulation
des voitures, la rue de Lille ne laisse rien désirer.
Le parcours étant d'une certaine étendue en ville,
les entreprises des transports, la main d'oeuvre et la
circulation en acquerraient uneanimaiiou plus gran.
de. La station au sud n'endommage en rien les
fortifications. Si des persounes verraient de bon
œil commencer UDe démolition qui priverait plus
tard la cité de toute garnison, et In réduirait la
condition de gros village, ceux-là assurément sont
loin de consulter ou de comprendre les véritables
intérêts de la localité. Le transbordement immédiat
des marchandises au canal serait la suppression de
toute vie, de tout mouvement intérieur. C'est déjà
bien assez que l'abandon du tracé direct d'Ypres
sur Roulers, nous ait enlevé la communication
la plus courte sur Bruges, et le passage ou l'affluen-
ce des populations du Midi.
On nous écrit de Bruxelles, i4 octobre:
On parle de nouvelles complications surve
nues dans la crise ministérielle; les uns les attri
buent la question de la présidence de la Chambre
que le cabinet De Brouckere réserverait M. Del-
fosse; les autres les imputent au projet de loi sur
la presse que l'on aura présenter. M est question
aussi, paraît-il, de faire passer l'instruction au dé
partement de la justice, afin d'éviter des embarras
M. Piercot.
Tout cela est fort vague sans doute, mais
l'enfantement laborieux indique qu'il y a de gra
ves obstacles surmonter.
Samedi, vers 8 heures du soir, un incendie a
détruit Moorseele, piès de Menin, une maison
deux demeures, occupées par les nommés Deknaepe
et Francken. Le dommage est évalué 2,200 fr.
Rien n'était assuré contre l'incendie.
M. Rogier a quitté mardi l'hôtel du dépar-
-, temenl de l'intérieur et s'est réinstallé dans la
maison qu'il occupait rue de l'Observatoire avant
son entrée au ministère.
On écrit de Deyuze: Toutes les prairies,
grand nombre de terres basses, semées de navets,
des parcelles de pommes de terre non encore ré
coltées dans tout le bassin de la Lys qui nous en
vironne, sont sous l'eau depuis quatre jours et les
produits perdus. C'est une perle énorme pour l'a
griculture. Sans ce nouveau désastre le bétail pou
vait trouver encore se nourrir d'herbe de regain
pendant cinq ou six semaines. Maiutenant le cultiva
teur est obligé de le nourir l'étable aux dépens
de sa récolte de grains déjà trop chétive celle an
née. Les navets sous l'eau seront probablement
perdus, les pommes de terre en retard de récolte
certainement.
Mais un préjudice non moins notable pourra
résulter de l'impossibilité où se trouveront les fer
miers de terres basses de faire leurs semailles en
temps opportun car, le temps presse et les eaux
tardent se retirer. Aux dernières inondations elles
s'écoulaient très-promptement. Est-ce qu'à Gand
où il paraît que leur excès ne se fait pas encore
sentir, on n'aurait pas ouvert largement toutes les