FRANCE. Paris, 16 octobre.
Voilà ce que devrait faire tout Belge qui a le
seoliment de sa dignité.
Cette exécution était peine terminée qu'un
officier de police qui passait justement ce mo
ment, déclara b M. J..... procès-verbal pour lacé
ration d'une affiche légalement opposée et le fit
entrer un iustant au corps de garde pour s'expliquer.
Un avocat, qui avait été témoin de la scène que
nous nous venons de rapporter, entra immédiate
ment dans le poste avec eux et réclama le droit
d'être impliqué dans la contravention constatée.
On ne put obtempérer b cette demande et M.
J...» eut seul les honneurs du procès-verbal dont
il attend, dit-il, le dénoûment en justice de paix,
avec la plus vive impatience.
On nous assure qu'une réunion de tous les
filateurs de lin de Belgique vient d'avoir lieu b
Bruxelles, et que ces messieurs, vu l'absence des
chefs des départements ministériels, ont décidé
qu'une adresse serait envoyée b Sa Majesté.
L'Indépendance doune aujourd'hui quel
ques explications rectificatives, relativement a la
démarche qu'aurait faite notre gouvernement au
près de la Oiète germanique. D'après elle, le ca-
bioel belge n'a adressé aucune note aux diverses
chancelleries de l'Europe au sujet des difficultés
commerciales survenues eotre la France et la Bel
gique. Seulement, il a transmis b ses envoyés près
des cours étrangères des explications sur ce qui
s'était passé, afin de les mettre b même, dans leurs
entretiens politiques, de défendre la ligne de con
duite adoptée et suivie par leur gouverneuieut.
Elle ajoute eocore que la circulaire b laquelle
ou fait allusion a été envoyée aux diverses léga-
tious belges alors que les publications officielles,
dont elle n'était qu'un très-court résumé, n'avaient
pas encore paru.
Un affreux malheur vient d'atteindre une
des plus honorables familles d'Anvers. M. P. Osy,
frère de l'honorable représentant et qui habite la
province de I.iège, s'était rendu samedi b Cologne,
où il s'était embarqué b bord d'un bateau b vapeur
pour descendre le Rhin. Eu mon tau t sur le pont,
il tomba dans le fleuve et disparut sous les flots.
Malgré les secours les plus actifs, il a été impossi
ble de le sauver.
Les vendanges sont commencées sur plusieurs
points et vout se coulinuer avec activité lasemaioe
prochaine. La récolte est peu abondante, mais le
raisin est bieu mûr, et si le temps reste au beau,
on fera généralement du vin de bonne qualité.
Organe de Huy.)
Dimanche 5 de ce mois, dans la commune
de Grosage, près de Belœil, un jeune homme qui
se trouvait près du tir l'arc b la perche, reçut sur
la tête uo coup de flèche si violent qu'il le ren
versa il se releva et au moment où un de ses ca
marades lui disait qu'il n'était pas tué, il tomba
pour ne plus se relever.
Le garde-Champêtre J.-8. Willems a ar
rêté, b environ un quart de lieu de Ledeberg, dans
la nuit du i5 au 16 courant, vers 3 heures du
matin, une bande de quatre voleurs robustes, qui,
depuis quelques jours dévastaient les propriétés de
cette commuoe.
On lit dans le Patriote du Luxembourg
Nous avons rendu compte de l'incendie qui a
éclaté chez M. Kirsch, b Clamécy; jusqu'à la cha
pelle y contiguë, tout a été euglouti; la perte est
bien de 4o,ooo fr., comme nous l'avons dit, et un
liomme a été tué.
M. Kirsch transporte chez son beau-frère les
débris de soo mobilier, et le dimanche après, le feu
prend encore chez lui pendant la messe; sept mai
sons sont devenues la proie des flammes, parmi les
quelles trois n'étaient pas assurées, notamment
celle où M. Kirsch venait d'entrer, la perte dépasse
de nouveau 20,000 fr.
Un terrible ouragan a souillé b Fiume (Au
triche) le 10. La Fiuiuara est sortie de sou lit, les
ponts ont été emportés et un grand nombre de con
structions endommagées. Les bâtiments de guerre
ont sauvé beaucoup de barques en danger. Per-
soune n'a péri.
Nous empruntons b la Patrie, de Paris, les
détails suivants sur la rentrée de Louis-Napoléon
b Paris:
Louis-Napoléon a fait aujourd'hui sa rentrée b
Paris.
Jamais souverain aimé du peuple rr'a été reçu,
après une absence de quelque durée, au milieu
d'acclamations plus enthousiastes.
Jamais conquérant, au retour de quelque grande
campagne illustrée par la victoire, n'a excité des
transports de joie plus délirants.
Trois heures et uu quart.
Le prince vient de passer boulevart du Temple
et boulevart S1 Martin, au milieu d'acclamations
universelles. Toutes les fenêtres étaient garnies de
dames, qui agitaient des mouchoirs et jetaient des
bouquets. Les cris de: Vive l'Empereur! sont les
seuls que nous ayons entendus. Le prince, qui pa
rait jouir d'une saoté parfaite, saluait avec son
affabilité; il paraissait radieux.
Voici l'ordre du cortège:
En tête, la garde nationale b cheval, commandée
par le colonel marquis de Caulaincourt
Le général Lawœstine avec un état-major nom
breux
Le 6" hussards
Le général Magnan avec son état-major;
L'école d'élat-major
Le 4° et 7* chasseurs b cheval
Un escadron de guides;
La maison militaire du prince;
Le prince, suivi b dix pas au moins de distance
par tous les généraux présents b Paris, par une
foule d'officiers étrangers, formant un état-major
d'une éblouissante magnificence. Le prince était
en grand uniforme de lieutenant-général portant
en sautoir le cordon rouge de la légion d'honneur.
Le second escadron des guides;
Le 1" et le 7* lanciers;
Le 7* et le 12° dragons;
Le 6" et 7" cuirassiers;
Une batterie du B* d'artillerie;
1" et 2° carabiniers;
La garde républicaine b cheval
Enfin, le cortège était terminé par un magni
fique escadron de la gendarmerie de la Seine.
La garde nationale était des plus nombreuses.
Dans tous les bataillons on a vu un grand nombre
de citoyens qui se sont hâtés de se faire équiper
pour pouvoir assister au retour du prince. Diffé
rents bataillons ont fait décorer b leurs frais la
partie du parcours du boulevard située sur leur
territoire. On remarquait plus particulièrement les
trophées et les bannières élevés par les soins des 6°
et 70 bataillons. Le boulevard Poissonnière a été
entièrement décoré par le 7° bataillon. Le 6e a
fait élever deux beaux trophées b l'entrée du fau
bourg Montmartre et de la Chaussée-d'Antin.
Sur tout le parcours, l'inscription: l'Empire
c'est la paix, et celle de: Vive Napoléon III
ont été les plus nombreuses; d'autres portaient:
Vive l'EmpereurAve Casar, imperator etc.
4 heures.
Louis-Napplcon vient de rcutreraux Tuileries.
Depuis la gare du chemin de fer jusqu'aux Tui
leries, la haie était formée sur le passage de S. A. I.
par la garde nationale; la troupe de ligne, les
députations des communes de la banlieue des dif
férentes corporations, des grands établissements
industriels, des divers sociétés autorisées, ayant
toutes leurs bannières, sur lesquelles se détachait
en lettres d'or l'inscription: Vive CEmpereur
A Louis-Napoléon III
La foule la plus compacte stationnait sur le
faubourg du Temple, principalement dans l'es
pace entre les deux arcs de triomphe. Lorsque le
prince a paru, un cri immense de: Vive l'Empe
reur! a accueilli sa présence. L'enthousiasme le
plus vif se lisait sur tous les visages.
Tous les ouvriers du faubourg avaient quitté
leurs ateliers pour saluer Louis-Napoléon. Un in
dividu ayant essaye de crier Vive la République!
a été entouré par plusieurs ouvriers, qui lui ont
énergiquement imposé sileoce.
Les dames de la halle, conduites par leur dame
patronesse, Mm* Marche, gardeuse,se sont avancées
au-devant du prince, auquel elles ont offert des
bouquets de violettes; puis, une jeune fille de dix
ans, Pauline Dunand Vaumier a lu d'une voix
claire et pleine de sentiment les vers suivants:
Les dames de la Halle Louis Napoléon.
Neveu de l'Empereur, tes glorieux travaux.
Out su borner le cours du torreut de nos maux,
Accomplir nos souhaits, calmer notre souffrance,
Étouffer l'auarebie, appeler sur la France
L'aube d'un âge d'or. Déjà le travailleur
Salue eu toi l'espoir d'uu avenir meilleur,
Le commerce renaît, les arts et l'industrie
Raniment eu tous lieux le sol de la patrie,
Et malgré les complots qu'ourdissaieut les méchants,
La douce et sainte paix refleurit dans nos champs.
Justice et liberté dans nos villes unies
Descendent douoemeut comme deux sœurs bénies.
Tou nom seul des Français écarte le «langer
Et fait naître l'amour au cœur de l'étranger.
Conquérant de la paix, le stylet de l'histoire
Sur l'airain gravera tes travaux et ta gloire.
Mais dans nos cœurs déjà sont gravés tes bienfaits.
Oh! reste parmi nous EMPEREUR jamais.
Ce titre, il est toi par la voix unanime.
11 faut uue couronne tou œuvre sublime.
Vive l'empereur! s'est écrié !a jeune fille; puis
elle a remis au prince le manuscrit de ces vers.
M. Courteille, commissaire du quartier des hal
les, conduisait la députation.
Hier, on a répaodu le bruit que le Moniteur
contiendrait avant lundi le décret relatif b la réduc
tion de l'armée et un uouveau plan de réserve. Ou
assurait que l'adoption de ce plan équivaudrait b
une économie de plus de 100 millions pour le
budget de la guerre. 11 va sans dire que c'est la un
bruit qu'il faut se garder d'accueillir avant confir
mation.
On lit dans la Gazette du Midi du 12 oc
tobre
Ce matin, au fort Saint-Nicolas, on a fait
l'essai de la machine infernale saisie an chemin de
la Madelaine quelques jours avant l'arrivée du
Président a Marseille. Le commandaut du fort, M.
le procureur de la République et plusieurs offi
ciers assistaient b cet essai. On a chargé successive
ment les divers canons qui composaient l'appareil
destructeur. Quelques-uns des tubes de carton
chargés avec 7 grammes de poudre ont fait explo
sion; ceux qui restaient chargés b 5 grammes ont
logé une balle dans une planche placée assez loin
chargés b 3 grammes, ils n'ont fait pénétrer la balle
qu'aux trois quarts dans la même planche. On a
ramassé des projectiles écartés par la décharge
trente pas environ de la machine. Quant aux
tromblons, on en a fait partir un seol qui a logé
54 projectilles dans le but visé, et cela dans un
rayon fort étroit. Ces essais ont eu lieu sur le pont
levis situé du côté de l'anse des Catalans.