JOURNAL 1
l'YPRES ET Di
L'ARRONDISSEMENT.
No 3668.
36mc annee.
???.SS, 24 Novembre.
Le projet de loi sur la presse et les dis
cours publics n'a rien qui nous étonne;
mais nous sommes nous demander pour
quoi l'on prend plus d'intérêt au respect
dû aux souverains étrangers, quedu respect
dû Dieu même, aux bonnes mœurs et
la religion sainte que professe librement la
généralité des Belges. Selon nous, il ne faut
présenter aucun projet, ou il faut qu'il ré
prime en même temps les blasphèmes con
tre Dieu, et les atteintes portées aux mœurs
par le langage licencieux qui s'entend sou
vent dans les cabarets, et qui souille plus
souvent encore les feuilletons de certains
journaux. S'il est dû des égards aux Rois,
il en est dû davantage au maitre des sou
verains. Des peines de simple police suffi
raient pour réfréner beaucoup de jurons
outrageants pour la divinité. La bonne so
ciété les abhorre, que n'ose t-on s'armer de
rigueurs pour bannir une lèpre funeste?
De petites peines feraient disparaître des
vitrines dans les grandes villes ces expo
sitions immondes qui indignent le passant
honnête et qui corrompent la jeunesse at
tirée. Pourquoi cette débilité des mains qui
tiennent le glaive de la loi dès qu'il s'agit
de protéger la vertu? L'ivresse scandaleuse,
les attaques contre la religion de tout le
peuple belge, ne sont ce pas là des cancers
honteux dont il est possible de purger plus
ou moins la société?
Travailler au profit de l'étranger, et n'o
ser curer son intérieur, c'est faire preuve
de faiblesse et timidité. Il y a presque là de
la pusillanimité et de la bassesse.
Après avoir stupidement souffert des
attaques imprudentes contré le chef du
gouvernement français, on redoute les
conséquences qu'entraînerait la fin celte
hostilité indirecte. Est-ce le sentiment de
la déférence envers l'autorité qui agit, ou
est-ce le voisin qui gène? Si c'est un sen
timent généreux qui fait éclore la loi ac
tuelle, pourquoi lors du renversement du
Irône pontifical, n'y a-t-il eu ni mesures
prises, ni manifestations faites, ni secours
offerts, ni par le gouvernement, ni par les
chambres? On était bien aise alors de se
couvrir comme on pouvait du manteau de
la neutralité, pour se tenir dans une inex
cusable abstension. Comme si le renverse
ment de l'autorité suprême de la religion
que la Belgique professe n'était pas une
attaque contre le peuple belge, comme si
la neutralité empêchait les manifestations,
les offres et les négociations. Mais on était
indifférent au sort de la papauté, 011 n'avait
pas une invasion ou une guerre de tarifs
craindre, et dès lors on se tenait tran
quille, sans voir seulement que la pro
pagande révolutionnaire peut de Rome
franchir les Alpes et passer plus facilement
les frontières belges que ne les atteigni
rent autrefois les légions de César.
II n'est pas d'un médiocre intérêt de
comparer l'action du catholicisme et cel
le du libéralisme dans le développement
des franchises populaires et des libertés
publiques. Abstraction faite des nations
où le libéralismeregnantsanscontre-poids,
a converti la liberté en licence et rendu
nécessaire l'absolutisme monarchique, la
domination des soi-disant libéraux, n'im
porte de quel pseudonyme ils se soient af
faiblis, fut toujours marquée au coin du
despotisme et de l'arbitraire.
Essentiellementennemi du principed'au-
torité et de tout pouvoir légitime, ce parti
éprouve, par contre, pour lui-même une
soif insatiable de domination et ne vise
qu'à tout accaparer son profit.
Lors des troubles religieux du XVI°"
Siècle, sous la bannière de l'hérésie, il
proclama bien haut l'indépendance de la
pensée et la liberté étrange de s'arranger
une religion sa guise. Ici, il fut vaincu,
et,'par une conséquence toute naturelle,
le pouvoir monarchique se prévalant de sa
victoire, et du péril passé, ne reconuut
plus d'entraves; ailleurs, le libéralisme
protestant l'emporta et jusqu'à nos jours
il n'a cessé de faire acte d'intolérance en
vers quiconque se permet de penser autre
ment que lui; témoin l'Angleterre et la
Suède, la Hollande et la Suisse.
Puis, lorsque les peuples lassés de que
relles théologiques tournèrent vers d'au 1res
objets leur pensée toujours inquiète, le
philosophisme anti-chrétien suscita sous
une forme nouvelle les principes fonda
mentaux et secrets des protestants que
nos libéralistes modernes ont repris leur
tour eu les appropriant aux idées de notre
époque. Là, où dans les siècles précédents
le catholicisme et la royauté étaient sortis
vainqueurs de la lutte, la philosophie in
crédule de Voltaire et de son école, se
déchaina avec fureur contre eux. Son pou
voir fut immense autant qu'il fut horrible;
les scènes de 93 sont présentes la mé
moire de tout le monde, et l'on sait que
le maître y avait applaudi d'avance, alors
qu'il exprimait le vœu de voir pendre le
dernier des rois avec les boyaux du dernier
des prêtres.
Qu'a fait de notre liberté le libéralisme
depuis qu'il préside aux affaires de cette
liberté dont la Belgique avait su conserver
le précieux dépôt; noble conquête du ca
tholicisme au moyen âge; legs inestimable
dont notre patrie presque seule avait su
rester la dépositaire, parce qu'elle était
restée catholique au milieu de l'Europe
infidèle ou sceptique? Le congrès national
où le parti catholique formait une impo
sante majorité sanctionna les libertés les
plus larges. Qu'ont fait depuis 1847 les
soi-disants libéraux et que se proposent-ils
de faire de la liberté de l'enseignement, de
celle des bonnes œuvres, de celle de la
presse?
Deux gamins de 15 16 ans, dont l'un
déjà repris de justice ont volé dans l'église
de S1 Jacques en cette ville, deux chande
liers en cuivre. Après les avoir brisés ils
les ont exposés en vente mais ne pouvant
s'en défaire ils se sont constitués prison
niers samedi dernier, en déclarant qu'ils
avaient commis ce vol pour être mis en
prison et avoir du pain.
Un procès de presse résultant de la ri
valité du journalisme locals'est terminé
hier amiablement devant la justice de paix
de Dixmude. Cette issue est d'autant plus
satisfaisante, que l'éclat des débats judici
aires n'eut pas manqué de rouvrir la car
rière des dissentions autrefois fort vives
de parti, qui tendent de plus en plus
s'éteindre.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
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Plâc<r, et elle, les Percepteurs des Postes du Royaume
PRIX »K LMROVSKHKVT, par trlmratre
Y près fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. TJti n° 25 c.
l e Propagateur |wiaît le MAMERI et le MERCREDI
de abaque semaine. (Insertions la centimes la ligne.)
CHEMIN DE FER DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Les directeurs de la Compagnie du chemin de
fer de Sambre-et-Meuse viennent de publier leur
rapport semestriel ce rapport annonce que la nou
velle convention passéeavec le gouvernement belge
permet 'a la Compagnie de diminuer la longueur de
la ligue que l'on avait eu d'abord eu vue, et d'in
troduire dans les dispositions prises antérieurement
diverses modifications qui rédniroul les frais de
construction de ce qui reste faire.
Le gouvernement belge a garanti la compagnie
16,000 livres par an, comme bénéfice sur la nou
velle ligne, quand elle sera achevée, et des parts
proportionnelles il mesure que les sections seront
livrées l'exploitation. La direction a également
obtenu l'autorisation de lever de nouveaux fonds
au moyeu de la création de nouvelles actions. Lts
modifications qui ont été apportées aux statuts
originaux de la compagnie, combinées avec la nou
velle convention, oui limité la responsabilité des
actionnaires, de sorte que les actions primitives
soin maintenant entièrement soldées et n'obligent
plus de uouveaux paiements.
Les directeurs ont usé des pouvoirs qui leur ont
été accordés par le gouvernement belge et qui ont
été sanctionnés en assemblée du 2 mars dernier,
en créant t4,ooo actions préférentielles portant in
térêt h 5 172 p. c. l'an.
Le uouveau capital dont disposera ainsi la com
pagnie lui cédera la somme nécessaire l'achève
ment des detix premières sections de la nouvelle
ligne, c'est-à-dire de Courtrai Wervicq et de la
Poperinghe, suivant les devis fournis par l'in
génieur de la compagnie. Les devis de cet ingé
nieur ont déjà été trouvés exacts par la section de
Wervicq Courtrai. Cette partie de ia ligne vient
d'être achevée et sera livrée au public dans le cou-
Nous ne prétendons pas dénier l'urgence du projet
de loi sur la presse que la Chambre est appellée discu
ter. Mais nous constatons que les excès des libéraux seuls
nécessitent cette mesure répressive.