9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. IN» 3069. 36me année. LOI SIJR LA. PRESSE. La loi sur la presse, que le ministère Debrouckere, vient de soumettre aux dé libérations de la Chambre, est diversement appréciée par le public. Les uns, et ce sont la plupart des sectaires du libéralisme dès loges, se récrient contre ce projet comme étant une violation portée l'une de nos plus précieuses libertés inscrites dans la Constitution; d'autres, jugeant le projet en question, avec moins de sévérité, y trou vent une restriction de celle liberté, et l'a doptent comme mesure de nécessité que commandent les circonstances. Pour nous, nousn'hésilons pointa nous mettre del'avis de ceux-ci; et approuver la loi amendée par la section centrale, tout en déplorant les excès, les abus et la licence effréqée qui ont forcé le gouvernement recourir ce moyen extrême. Si quelque sujet de mécon tentement cet égard pouvait d'ailleurs exister, ce n'est pas au ministère mais ceux qui ont forcé le gouvernement d'user avec tant de rigeur, qu'il faut s'en prendre. Quels sont en effet les véritables auteurs, les causes premières de la loi sur la presse? ne sont-ce point comme l'observe si judi cieusement le Dernierbocle, ces j o 11 rna u x écer- velés, tels que l'Indépendance, l'Observateur, la Nation, le Messager de Gand, le Journal de Liège, et tous les journaux de plus bas étage qui comme le Progrès (C Ypres, et consorts, s'inspirent ces sources dégoûtantes, et déshonorent la presse, par leurs attaques contre le trône et contre l'autel? Nous con cevons dès lors, que pour ces prétendus amis de la liberté de la presse, le projet Debrouckere, doive soulever le cœur. Il leur enlève le plus grand, le plus pressant plaisir, celui de dégorger leur bile vollai- rienne-maçonnique sur la tête du Pape, et des monarques étrangers qui sappuyent sur l'autorité de l'Église. Sous ce point de vue le projet de loi sur la presse ne saurait nous émouvoir; tout en respectant l'auto rité de notre bien aimé Souverain, nous savons respecter celle des autres, et si nous avions craindre pour notre nationalité cause des outrages faits par la presse Belge, au chef d'un État voisin, nous n au rons aucun reproche nous adresser de ce chef. Toutefois, répétons-le, mille fois mieux nous eussions voulu, que le gouver nement n'eut dû recourir aux mesures de restriction actuelles. Elles jettent un blâme, une déconsidération sur le bon sens, la sa gesse, et le caractère national du brave peuple Belge. ENSEIGNEMENT MOYEN. Malgré toutes les manœuvres ourdies, et l'argent dépensé pour encourager l'ins truction moyenne, d'après les principes des Loges maçonniques, les établissements de l'Étal se dépeuplent de plus en plus, et tombent en quenouille. De tous les points du pays nous recevons des nouvelles l'appui de cette vérité consolante. Un cor respondant de Gand qui écrit au Dender- bode, nous rapporte encore dernièrement, sur des informationsque nous croyons fon dées, qu'à l'ouverture des cours de l'Uni versité de Gand le chiffre des inscriptions constatait 80 élèves dé moins que les autres années. Une diminution de 60 élèves existe pareillement l'Athénée de la dite ville. On voit donc, que ce n'est pas seulement Yp res que les pères et mères de famille réprouvent un système d'éducation orga nisée en dehors de l'influence religieuse. Partout le mouvement en faveur des doc trines conservatrices est le même et nous remarquons des personnes imbues hier en core des préjugés libéralistes, reconnaître leurs erreurs, et adopter pour leurs en fants une éducation émiuemraent reli gieuse. Entre autres exemples nous citons celui de M. Delhougne, un des plus chauds défenseurs de la loi malencontreuse du Ier juin, qui vient de confier son lils âgé de 12 ans aux soins des Révérends Pères Jé suites, Tournai. De telles autorités en disent plus que des paroles; et mieux que personne l'ancien député libéral de Gand sera capable d'éclairer les pères et mères qui s'endorment encore d'un sommeil d'in différence sur le sort fatal qu'une éduca tion matérielle réserve immanquablement leurs enfants. Les nobles et intéressantes paroles que Monsieur Jules Malou, vient d'adresser ré cemment son ami M. De Decker, et que nous avons reproduites, ont fait monter la moutarde au nez de la tourbe libéralisle. C'est qui trouvera la plus grande provi sion d'insultes et de sarcasmes pour fron der la conduite patriotique de notre énii- nent député. Il est connu d'ailleurs par uneexpérience journalière, que les diatribes tiennent lieu d'arguments dans le système dedéfensedes dialecticiensde l'école Kogier- Verhaegen et compagnie. Dans cette croisade haineuse, se distin guent comme on pouvait s'y attendre, les grands esprits soi-disant progressistes de notre ville; aussi leur organe ne s'est point fait donner l'exemple d'autrui pour appor ter sa gerbe de colère l'adresse (le M. Malou, et pour divaguer au gré de ses pas sions sur les graves souvenirs et les sévères avertissements que cet homme d'Étal dis tingué publie avec tant de sagesse et d'apro- pos. Si nous ne trouvions dans ce fatras déclamatoire le signe évident d'un profond aveuglement et d'une caducité morale qui commandent la piété, nous ne saurions nous empêcher d'en rire de gaîté de cœur. Volontiers même nous donnerions de temps en temps dans notre journal un échantillon des déplorables écarts des folliculaires au service de la politique des trépassés, si nous ne craignions de souiller nos colonnes au contact de la bave vollairienne-maçon- nique, et si nous ne jugions parfaitement inutile de défendre M. Jules contre ses malveillants adversaires. Non, impuissants concevoir une pensée raisonnable et sen sée, nos écrivassiers libéralistes sont plus impuissants encore détruire une idée qui émane d'une conception aussi élevée que celle de l'ancien ministre des finances. Les scribes libéràtres peuvent donc con tinuer leur métier honnête de vilipender les hommes les plus honorables. Semblable ces animaux qui aboyent la lune, ou ces reptiles dégoûtants qui, sillonnant la fange, voudraient ridiculement s'insurger contre l'astre et l'oiseau des airs, de même la rage de nos progressistes ne saura ja mais atteindre celui que toute la distance du génie l'ignorance, du patriotisme au servilisme clubisle sépare et défend contre de stupides attaques. Une annonce insérée dans le Progrès, fait connaître au public qu'une place de surveillant est encore vacante l'établisse ment gouvernemental d'instruction moy enne de celte ville, autrement dit le col lège des 30,000 francs. Une quinzaine de professeurs, composant déjà le personnel enseignant de cette maison qui compte peine 70 élèves, on se demande si le sur veillant que l'on appelle doit être chargé de surveiller, non pas les élèves mais le corps professoral. En vérité, se pourrait-il que celte nouvelle fonction ne soit devenue nécessaire? Ainsi, lorsqu'une difficulté surveinl, ou qu'un désaccord existe, il y aurait un arbitre suprême qui obligerait les parties vider l'affaire d'une manière accomodante et professorale. De nombreux groupes de curieux sta tionnaient tous les jours devant l'estaminet Y Aigle d'Or, depuis que cet hôtel comptait parmi ses hôtes, le fameux Driesken Ny- pers. La nouvelle de l'arrivée en notre ville, de Driesken s'est répandue dans les campagnes avec une rapidité étonnante. De quelque côté que l'on se portail, on ne rencontrait que des personnes estropiées et souffrantes que l'espoir d'obtenir une guérison de leurs maux attirait vers la renommée médicale. L'on cite même des malheureux n'étant sortis de leur demeure depuis plusieurs années, qui se sont fait transportera XAigle. Jusqu'ici on ne parle que vaguement des cures merveilleuses qui se seraient opérées. Les sections de la Chambré ont com mencé hier l'examen du projet de loi sur la VÉRITÉ ET J(§TICi:. On s'abonne Yprès, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chefc les Percepteufs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AIIOINEMEIT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. Le Propagateur paraît le AAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 4 9 centimes la ligne.) 7??.2S, 27 Novembre. la lettre de m. malou et les journaux libéralistes. i

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