9
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
3671.
36me année.
Le Receveur des contributions directes
prie les contribuables qui sont en relard
de payer les termes échus, de vouloir bien
les acquitter avant le quinze de ce mois,
en les prévenant que passé ce délai il en
verra des sommations officielles lousceux
tjui auraient négligé de répondre celte
invitation.
L'histoire et l'expérience ont prouvé
maintes fois que pour fasciner la foule, il
suffit parfois d'une parole, et que pour
former un parti, même le plus extravagant
et le plus ridicule il n'est besoin que de
lever un étendard. Une preuve nouvelle de
cette vérité est établie par les événements
qui se sont produits dans le cours de ces
années, où les ennemis du Trône et de
l'Autel s'affublant d'un faux dehors jetè
rent les premières semences de leurs doc-
"trînès soi-disant libérales. En effet, il serait
difficile de réunir dans un court intervalle
plus de faits qui témoignent la facilité avec
laquelle le peuple accepte les erreurs qui
lui sont jettées en pâture, qu'en portant
ses regards sur cette période de temps où
une multitude d'esprits volcaniques, ivres
de théories extravagantes et de passions
nuisibles parvinrent exercer momenta
nément leur fatale domination sur les des
tinées des peuples. Deux mots, deux pro
messes ca pi taies se trou vaien l i nscrils su r le
drapeau des novateurs modernes, c'étaient
réforme et économies; et, la faveur tnagi-
que de celle enseigne, de cette divise l'Eu
rope s'est jetée dans les bras de ceux qui
ne méditaient que la ruine de sa paix et de
sa prospérité. Comme le souvenir des ré
volutions actuelles est présent toutes les
mémoires et que chacun déplore encore
les fâcheux résultats de ces errements
d'esprits et de ces rêves délirants qui en
traînent souvent aux plus grandes extra
vagances, nous nous bornerons activer
le mouvement réactionnaire en faveur des
idées éminemment conservatrices qui se
dessine, sans nous arrêter davantage sur
les dures leçonsqui ont déterminé ce retour.
Le libéralisme, personne ne le conteste
voit diminuer de jour en jour son action,
et le nombre de ses sectaires. L'exploision
du feu révolutionnaire qu'engendra son
influence destructive, éclaira tardivement
il est vrai, bien de nations voisines. Cepen
dant l'Italie, la France, l'Autriche ont
sécoué successivement le joug des loges et
des clubs libéralisles. Chez nous aussi, la
raison publique et le bon sens reprennent
le dessus, et l'histoire le constatera avec
orgueil, il n'a point fallu conduire les
masses sur les débris des trônes, ni sur les
monceaux de cadavres pour leur inspirer
un dégoût contre le système décévant qui
coûta si cher ceux qui l'appliquèrent trop
longtemps leur politique. D'où vient chez
les Belges ce bonheur d'avoir échappé
la débâcle générale, et comment se fait-il,
demande-t-on peut-être, qu'à ce temps
encore, le public ait rejeté les théories
libérales? C'est que l'enseignement catho
lique qoe les loges cherchent étouffer
dans le cœur de la jeunesse a de trop fortes
racines dans la société; c'est que l'esprit
du catholicisme circule dans les veines
sociales; que ces lumières éclairent les
intelligences, et que l'administration, la
législation, les sciences, l'armée comp
tent dans leurs rangs de chaleureux défen
seurs des doctrines religieuses, que la
franc-maçonnerie et Ses adeptes sapent
dans leur base. Et qui oserait le nier?
L'enseignement religieux forme jusqu'ici
une barrière contre les erreurs et les Uto
pies révolutionnaires; il est une digue
opposée la démoralisation que l'on s'ef
force avec une si méchante ardeur ré
pondre; c'est lui en un mot qui sauve la
morale, les lois, l'ordre public, la société-
De là, nous concluons que laut que la re
ligion exercera chez nous son empire, les
mauvaises passions déployeront en vain
leurs efforts acharnés. Qu'on ne se fasse
donc pas illusion sur l'importance qui
s'attache l'éducation publique, et sur les
attaques incessantes que font les affidés
des loges contre la personne et la morale
des prêtres! Astre bienfaisant, la religion
répand partout une vive et salutaire lu
mière, il féconde toutes les institutions par
sa chaleur suave, tandis que l'indifférence
et l'impiété ne laissent après elles que l'ob
scurité, la destruction et la mort.
Lesbonsexemplesméritent d'être connus
du public. C'est pourquoi nous nous em
pressons de publier les lignes suivantes
qu'on nous adresse de Proven, en date du
5 décembre 1852, tout en remerciant l'au
teur de la publicité qu'il a bien voulu don
ner aux faits éminemment louables qu'il
nous communique.
Notre commune, quoique d'une popula
tion d'envirouquinzecenls âmes seulement,
compte un iiombrede pauvres relativement
très grand. Heureusement elle est admi
nistrée d'une manière intelligente. Grâce
aux soinsassidusde son digne Bourgmestre
M. le baron Mazeman de Coulhove les in
digents y sont très convenablement entre
tenus sous tous les rapports. Dans l'intérêt
de l'hygiène du pauvre, et pour connaître
par lui même les besoins réels des familles
indigentes, M. le Bourgmestre a, pendant
l'été, fait une visite chez tous les inscrits
sur les tables du bureau de bienfaisance.
Des prix d'ordre et de propreté ont été dé
cernés selon le mérite de chacun. Ajoutant
ses propres libéralités celles de Madame
veuve Lecbene (dont les nécessiteux pleu
rent la récente parle) et uo modique se
cours du bureau de bienfaisance, il a fait
une distribution de 465 objets, dont 52 lits,
192 serges et draps de lit, et 241 çhemise*.
Danscenombre nous ne comptons pas une
quantité très considérable d'objets d'habil
lement donnés aux vieilles personnes des
deux sexes, et aux enfants qui fréquentent
l'école. t 0[j gaoyia
Nous ne pouvons qu'applaudir aussi
la manière dont celte distribution a été
faite. Le chef de la commune avait fait ap
peler le clergé de la paroisse pour y as
sister, s'informant de la conduite et de
l'instruction religieuse des enfants des pa
rents qui venaient chercher leur don, il
sut toujours y ajouter avec propos soit
une exhortation ou un mot d'encourage
ment, soit une récompense pécuniaire.
Pour clôturer Cette belle journée, M. lé
baron Mazeman a réuni un banquet les
membresdu conseil communal et du bureau
de bienfaisance pour les remercier de leur
concours bienveillant et désintéressé.
VÉRITÉ ET JCSTICE. mil
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et elle/ les Percepteurs des Postes dn Royaume.
PRIX RE l'abonnement, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Le Propagateur paraît le MAMEBI et le MERCREDI
de chaque semaine, (Insertions i» centimes la ligne.)
4 Décembre.
m. rogier et l'apostat beeckman.
Nous demandions la lumière do midi, et elle
nous vient du nord. Au sujet des subsides que l'on
disait avoir été accordés an Méphistophèles brtt-
geois, par M. Rogier, nous demandions des expli
cations aux journaux qui reçoivent les inspirations
journalières du petit ex-homme d'État, l'Indé
pendancepar exemple, et c'est le pitoyable
Impartial qui répond c'est lui qui prend fait et
cause pour une feuille, qu'un avocat libéral et
très libéral disait constituer la honte de la ville
de Brugesc'est lui qui se fait l'apologiste du
malheureux prêtre apostat, qui essaie de justifier
les subsides accordés par M. Rogier cet organe
de la bonne presse.
Et en dëfiuittve, pourquoi pas? VImpartial
vaut le brugsche Vryele Brugsche Frye vaut
l'Impartial; ce sont les arcades ambo du poëte.
Le malheureux apostat est poursuivi du chef de
calomnie, et quand la justice s'en mêle sérieusement,
0» découvre que le complice de l'inculpé est l'Im
partial loi même. Qui se ressemble s'assemble; le
proverbe reçoit ici son applicatioh.
L'Impartial reconnaît que l'apostat a eu un
premier subside de 35o francs. Cela n'est pas tout
a fait conforme avec nos renseignements; mais
comme il y a eu des élections en i85o, Bruges,
et que M. Rogier avait toujours de l'argent pour
la bonne presse, il est possible que ce premier
subside de 5âo fr. ait été suivi d'uu second de
soo fr., et puis d'nn troisième de 200 autres
francs;
Toujours est-il que, de l'aveu du pamphlétaire
apostat, il a reçu 55o francs, pour avoir calomnié,
ontragé, injurié, ce qu'il y avait de plus estimable
dans la ville de Bruges et dans les Flandres, pour
avoir jeté sa bave impure a des femmes, des filles
sans défense. Quelle infamie! M. Rogier subsidiait
Je Méphislophélès brugeois! Oh il y a dans cela
quelque chose de si révoltant,.de si outrageant lu