publique, et c'est par lk que l'on avait entendu les
gémissements et les pleurs.
La marâtre, qui, duraot le jour, allait, sans
qu'elle fût dans le besoin, mendier dans les cam-
gagnes environnantes, maltraitait et tyrannisait
l'enfant avec la plus indigne cruauté, et l'on eu
acquit des preuves accablantes. Une personne en
informa le bureau de bienfaisance de Hal et bientôt
l'autorité se rendit sur les lieux. Un spectacle k
faire reculer d'épouvante s'offrit alors.
La justice, ainsi que nous l'avons dit déjà, se
trausporta sou tour sur les lieux dès que les ma
gistrats du parquet eurent appris la découverte de
ce forfait par l'autorité communale de Hal. Cette
descente amena l'arrestation de la marâtre. Un
médecin légiste examina l'eufant qui fut transporté
k l'hospice de Bruxelles pour recevoir tous les
soins désirables; mais il est douteux que la vic
time se rétablisse.
On lit daus le Moniteurparti officielle
S. M. l'Empereur d'Autriche, Roi de Hongrie
et de Bohème, le Prince-Président de la Républi
que française, S. M. la Reine du Royaume-Uoi de
la Grande-Bretagne et d'Irlande, S. M. le Roi de
Prnsse, S. M. l'Empereur de toutes les Russies et
S. M. le Roi de Suède et de Norwège, d'une part,
et S. M. le Roi de Danemark, de l'autre, ont conclu
k Londres, le 8 mai i852, dans le but d'assurer
l'intégrité de la monarchie danoise, un traité relatif
a l'ordre de succession éventuelle k la totalité des
Etats actuellement réunis sous le scepter de S. M.
le Roi de Danemark.
Les hautes parties contractantes s'étaut réservé,
par l'article 4 dudit traité, de le porter k la con
naissance des autres puissances en les invitant k y
accéder, elles ont adressé cette invitation k S. M.
le Roi des Belges.
M. H. De Brouckere, Ministre des affaires étran
gères, a été autorisé a déclarer que S. M. le Roi des
Belges accède formellement au susdit traité.
Cette déclaration a fait l'objet d'une note qui a
été remise, le 28 décembre, aux agents diplomati
ques des puissances signataires du traité du 8 mai,
représente'es a Bruxelles.
Un affreux accident est arrivé samedi au
Cirque des autruches a Bruxelles. Au moment où
l'un des hercules de ce théâtre se livrait k ses exer
cices et, se tenant suspendu k une corde par les
pieds, rapportait quatre personnes, parmi lesquelles
un enfant, la corde s'est brisée et tout le groupe
est tombé pêle-mêle. Seulement l'hercule s'est
horriblement blessé a la tète et la représentatiou
a dû être interrompue a cause de la gravité de cet
accideut.
Une tentative d'assassinat vient d'avoir lieu
dans la prison des Petits-Carmes, a Bruxelles, et
la justice instruit activement l'affaire. Le nommé
Mathias Mattes, ce jeune Allemand qui a assassiné
la fille Legros, rue de Nuit-et-jour, était dans la
même cellule que le nommé Nuoez, l'assassin du
docteur Leclercq, k Hal, et le nommé Potin, fran
çais, accusé d'avoir commis le crime de parricide,
en France, et que l'on avait arrêté dernièrement
k Braine-Ie-Comte. Or, Potin et Mattes paraissent
être très-Lien d'accord. Potin partageait ses petites
ressources avec Mattes pour lui procurer quelques
douceurs. Lundi dernier, entre 7 et 8 heures du
soir, Mattes s'étant levé précipitamment, s'em
para du couvercle en terre cuite d'un vase a l'u
sage des trois détenus et en asséna un coup des
plus violents sur la tête de Potin.
Le gardien qui se promène continuellement
devant la cellule des trois détenus dont il s'agit,
n'eut que le temps de se précipiter avec d'autres
employés de réserve sur l'assassin que l'on eut
quelque peine a maîtriser.
Potin, grièvement blessé a la tête, a été couduit
k l'infirmerie de la prison. Mattes, interrogé sur
les motifs qui avaient pti le porter commettre ce
nouvel attentat, a répondu simplement que c'était
au sujet d'une conversation qu'ils avaient eues dans
la soirée avec Potin et dans laquelle celui-ci lui
avait rappelé des circonstances relatives au séjour
eu France de lui Malles.
Mathis Mattes a subi un long interrogatoire
devant le juge d'instruction.
L'état du blessé s'est un peu amélioré.
Les trois détenus conchaient dans la même cel
lule, pour faciliter et concentrer en quelque sorte
la surveillance minutieuse dont ces dangereux in
dividus soBt l'objet. Le personnel des gardiens de
la prison u'est pas assez nombreux.
Par arrêté royal du 20 décembre, sont nom
més huissiers près le tribunal de 1" instance de
Furnes i* le sieur F.-E.-M. Beruaert, candidat-
huissier k Furnes, en remplacement du sieur Wan-
courl, appelé k d'autres fonctions; 2* le sieur De
Breuck, candidat-huissier k Bruges, en remplace
ment du sieur Priem, décédé.
Des nouvelles qu'on a reçues du Johan.nisberg
annoncent que le cardinal-archevêque de Breslau
se trouve en voie de convalescence. Tous les symp
tômes iodiquent qu'il est permis d'espérer uu
prompt rétablissement. Déjà le vénérable prélat se
promène de temps en temps dans sa chambre.
On lit dans le Times Nous avons des
raisons pour croire qu'on peut s'attendre pour le
commencement du mois d'avril prochaio k un évé
nement qui ajoutera uu nouveau membre k la famille
royale.
Oo lit dans le Catholic Standard, de Lon
dres C'est avec regret que nous apprenons que
le T. R. P. Newman a considérablement souffert
par suite des fatigues et des inquiétudes que le pro
cès Achilli a causées au vénérable oratorien. Le»
médecins l'oot engagé k chercher dans un change
ment d'air le moyen 3e recouvrer ses forces. En
conséquence, le T. R. Père a quitté Birmingham
pour se rendre dans le Nord, avec l'intention de
passer une semaine ou deux chez sou ami, M. James
B. Hopes, k Abbotsford (l'ancienne résidence de
sir Walter Scott). La s'étaient réunis plusieurs ca
tholiques distingués, et notamment le comte et la
comtesse d'Ar-undel et Surrey. Nous avons la con
solation d'apprendre que les personnes auxquelles
l'affaire Achilli est bien connue, la considèrent
comme devant être très-favorables aux progrès du
catholicisme dans ce pays, et que peut-être avant
six semaines on verra le inoine apostat reculer pru
demment devant un second exposé de sa vie a la
Cour du Baoc de la Reine.
Tremblement de terre b -Vanille.
On écrit de Manille k la date du 27 septembre:
Un tremblement de terre, le plus fort que, de
mémoire d'homme, on ait ressenti k Manille, est
venu, le îfi de ce mois, plonger cette ville dans la
consternation. Le mouvement commeuca a se faire
sentir, vers six heures et demie du soir, par des os
cillations dont l'intensité croissait avec la promp
titude de la pensée, et qui se transformèrent eD une
trépidation violente. La durée de cette première
secousse a été, suivant l'observation des ingénieurs,
de plus de trois minutes. D'autres secousses mani
festes, et surtout moins prolongées, se répétèrent
pendant toute la nuit, a peu près d'heure en heure
et depuis lors jusqu'au 19, on peut dire que les
mouvements se sont succédé sans interruption.
Par bonheur, leur intensité a suivi uue échelle
décroissante; car il ne resterait pas une seule
maison débout a Manille, si une de ces nombreuses
secousses eût reproduit, en violence et en durée,
les caractères que la crise avait k son début.
Il serait impossible de peindre l'effroi de lit
population, qui se pressait sur les places et dan»
les rues les plus larges pour fuir le danger dont la
menaçait la chute des pierres et des pièces de char
pente. Le bruit souterraiu, les cris des habitants
qui se précipitaient bors de leurs maisons, les cra-
quemens que faisaient entendre les édifices, le
fracas des murs qui s'écroulaient, le peuple age
nouillé mêlant le chant des litanies ce lugubre
vacarme que dominait le bruit des cloches sonnant
k toute volée dans les tours violemment agitées
sur leur base, et autour de nous les maisons s'in-
clinant dans toutes les directions, tout contribuait
k accroître l'horreur de ces terribles instants, k
laquelle ajoutait encore la profonde obscurité de
la nuit.
Cette catastrophe s'annonça par un calme ab
solu, accompagué d'une chaleur étouffante et par
moment d'une pluie fine et de peu de durée.
Il n'est presque pas d'édifices publics ou de
maisons particulières qui n'aient été plus ou moins
gravement endommagés. Parmi ceux qui ont le
plus, souffert, on cite le palais du capitaine général,
dont une partie k l'intérieur s'est écroulée; l'hô-*
pital militaire, l'Hôtel de ville que l'on dit inha
bitable; l'hôtel de la cour des comptes, où un.
graud mur s'est abattu; la douane, grand, et beau
bâtiment tellement maltraité, que l'on a dû l'a
bandonner, et construire, pour le service, uue
baraque en bambous; la magnifique église de la
compagnie de Jésus, dont le toit et U voûte se sont
efftondés en en'ier l'église des PP. Récollets, dans
laquelle plusieurs gros murs se sont entrouverts;
l'église des Domiuicains, presque toutes les ca
sernes rendues inhabitables: plusieurs régimeuts
sont obligés de camper sous la toile.
Daus les faubourgs, plusieurs églises se sont
écroulées; toutes ont souffert de graves dégâts. A
Sau-Fernando, une maison en pierre, dans sa
chute, a écrasé une femme et un enfant.
On est heureux de remarquer que, grâce a
l'heure peu avancée et la distribution des habita
tions, les accidents personnels ont été beaucoup
moins nombreux qu'on eût pu le craindre.
La maison habitée par le consul de France,
M. de Codrika, est en partie détruit, et ce n'est que
par un bonheur providentiel que cet agent et sa
famille ont échappé k la mort. La galerie où se
trouvaient M. et Mm' de Codrika et leurs enfants
lors de la première secousse étant demeurée de
bout, ils purent fuir le danger en gagDant la rue;
quelques minutes plus tôt, ils se trouvaient ras
semblés dans une pièce dont les murs se sont
écroulés et dont tout le mobilier a été détruit.
acte officie!:.
Par arrêté royal du 51 décembre, sont nommés
membres:
De la chambre de commerce d'Y près
MM. L. Mulle, brasseur, k Ypres; Clément
Froidure, négociant, ib.; H. Hammelrath, mar
chand de dentelles, ib.
FRANCE. Paris, 1" Janvier.
Le Moniteur français publie ud décret impérial
portant que la haute position du Roi Jérôme étant
inconciliable avec les exigences d'un service public
et la responsabilité de subordonnés, il quitte le
gouvernement des Invalides; mais le hère 'de
l'Empereur ne pouvant, néanmoins, abdiquer ses
pieuses fonctions, il est nommé gardien des cendres
de Napoléon, en conservant !e titre de gouverneur
honoraire des Invalides.
Par d'autres décrets M. le généra! duc de Padoue
est nommé gouverneur de l'hôtel des Invalides.
M. Troplong est nommé président du Sénat.
M. Baroche prendra le titre de président du
conseil d'État et M. Rouher celui de vice-président.