0
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
36me année.
La charité chrétienne est inépuisable
dans ses bienfaits. Elle a ouvert d'in
nombrables asiles l'enfance et la vieil,
lesse; partout où fleurit son empire elle a
préparé des hôpitaux au malade indigent.
C'est elle qui apprit au riche regarder le
pauvre en faire et mettre son bonheur
secourir sa détresse. C'est elle encore, c'est
la charité qui suscite ce grand nombré
d'ouvriers apostoliques dont la courageuse
milice répandue par le inonde entier,* ici
vient confondre du haut de la chaire
sainte l'orgueiMeuse science et t'aveugle
frivolité d'un siècle incrédule; là s'en va
répandre les bienfaisantes clartés du flam.
beau de la foi parmi les peuples plongés
encore dans les ténèbres de l'erreur. 11
nous serait impossibled enumérer ses bien-
laits. Contentons-nous de dire que jamais
doufèur physique, jamais infirmité morale
n'ont tourmenté les hommes, que la cha
rité chrétienne n'y ait aussitôt compati.
Mais parmi toutes ces œuvres qui la
couronnent de leur céleste auréole, nous
n'avons eu vue aujourd'hui que d'en signa*
1er une seule; Cœuvre de la Sainte-Enfance.
Érigée, le 6 de ce mois, en confrérie
l'Église S'-Jacques de cette ville, cette
œuvre de haute civilisation a pour objet
de recueillir an sein des peuples infidèles,
eu Chine surtout, les enfants abandonnés
par milliers de leurs parents; aflu de les
instruire dans la vraie foi et d'implanter
ainsi la longue dans ces pays barbares la
croix qui sauva le monde et qui le civilisa.
A cette fin un appel est adressé aux enfants
catholiques; c'est parmi eux que se re
crute l'œuvre de la Sainte-Enfance; une
rétribution annuelle fort minime est exi
gée des membres de la jeune confrérie.
Ce fut, comme nous venons de le dire,
le jour de l'Epiphanie, jour commémoratif
de la Vocation des Gentils qu'en a eu lieu
l'inauguration. Un prédicateur de renom,
M. l'abbé Van Hove, professeur au petit*
séminaire de Roulers, a prêté cette so*
lennité l'éclat de son beau talent oratoire.
Durant le salut de jeunes enfants ont fait
la quête au profit de l'œuvre; c'étaient
MMe"" Eveline Vanderstichele de Maubus,
Marie Froidure, Juliette et Alixe De Wae*
ghenaere, et le jeune Burnell, fils de M.
JJurnell de laFerronnays, capitaine au ré
giment des Guides.
Puissent les bénédictions de tant de mal
heureux enfants idolâtres arrachés l'er
reur par la généreuse intervention de leurs
petits frères d'Europe, retomber en céleste
rosée sur les jeunes générations initiées
dès leur tendre enfance la pratique des
bonnes œuvres!
Fa, 2,609,555 25 c.
No 3681.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'utxHiue Y près, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et citez les Percepteurs de» Postes du Royaume.
PRIX ME L'AHMTKEMEST, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-JO. Un n° a5 c.
Le Propagateur paiait te SAMEBI et le MERCHEMI
de chaque semaine, (laaertloaa ernttate» la ligue.)
7PS.3JS, 8 Janvier.
Les critiques fondées que provoqua dès son
origine la loi du 1" juin i85o, sur l'enseignement
moyen prescrivent au gouvernenieut l'obligation
immédiate d'améliorer l'oeuvre conçue par la po
litique des loges, et d'exécuter celte loi d'une
manière conforme h l'esprit dans lequel elle a été
expliquée et volée lors de sa discussion devant les
Chambres, et notamment au Sénat. Or, cet esprit
quel doit-il être, si ce n'est que l'enseignement
universel des sciences et des lettres ait pour base
la religion, et réponde de celte manière aux be
soins de l'époque. En fait d'éducation c'est Ik un
principe invariable et profondément enraciné daus
la volonté des Belges; l'enseignement doit être
catholique dans les écoles, catholiqne dans les col
lèges, catholique dans les universités, c'est-k-dire
que dans tous les dégrés, la religion doit servir de
base de l'instruction. Noos n'examinerons guère
jusqu'à quelpoiut la catholique Belgique s'est mon
trée jalouse de conserver ce glorieux caractère.
L'histoire est là qui téauigne de la fidélité hé
roïque des Belges h la liberté d'enseignement, et
les faits qiii se passent auteur de nous depuis quel
ques années ajoutent des preuves nouvelles de
cette vérité essentielle. Pourquoi l'université ca
tholique crée aox grands frais des contribuables
s'est-elle érigée sur les ruines ensanglantées du
protestatisme politique Pourquoi daus toutes les
provinces, dàos toutes les villes des écoles, des
collèges dirigés par l'autorité ecclésiastique se sont
ils élevés h l'ombre de nos libertés de i83o? et
pourquoi, dans ces jours déplorables, où un pou
voir appnyé par mille passions diverses faisait h
renseignement religieux la plus ignoble, la plus
injuste concurrence, pourquoi disoos-nous, trente
mille pétitionnaires reclamèrent-ils contre le sys
tème vexatoire et tracassier en fait d'éducation
publique? C'est qu'aujourd'hui comme aux temps
de Joseph II et de Guillaume, la Belgique entend
transmettre aux générations naissantes, l'amour
d'une religion qui fit jadis sa gloire et son bon
heur, et que jamais elle ne consentira a céder k la
merci des clubs et des loges maçonniques le terrain
de l'éducation religieuse.
Pénétré de cette vérité, l'honorable M. Dnmon-
Dumortier, président du Sénat prononça dans la
séance du 28 mai i85o un discours plein de vues
larges et sages, k l'effet de réaliser le voeu que
forme la plus grande partie de nos concitoyens,
dans cette matière. Ces paroles jointes k mille an
tres de ce genre parties du sein de la Chambre et
du Sénat auraient du ouvrir les yeux, depuis long
temps aux dépositaires du pouvoir. Il n'en fut
point ainsi; et le ministère qui conçût ce projet
contre lequel tant de réclamations se firent tomba
bientôt sous la réprobatioo générale des pères et
mères de famille catholiques.
Un nouveau cabinet est ao pouvoir depuis peu
de temps encore. Devions nous kr son influence et
k sa sagesse de voir cesser tin état des choses des
plus fâcheux et des plus déplorables? ou, écou
tant les conseils des loges entendra-t-il comme
l'a formulé on des dignitaires maçonniques k la
Chambre, qu'il ne faut point que le clergé aille
donner son cachet catholique i enseignement
De l'une ou de l'autre application de système en
matière d'enseignement dépend l'existence du ca
binet qui fonctioune présentement.
Quoiqu'il fasse, l'appui des catholiques lui est
devenu nécessaire et la réactiou centre la poli
tique Rogier grandit d'heure en heure. Au minis
tère donc k mériter la confiance de la grande
opinion conservatrice s'il n'agit point en consé
quence, son sort est facile k connaître; sou pen il
va rejoindre les maaesdes Verbagen et des Frère.
Nous donnons d'après les annales parlemen
taires un aperçu des sommes alloués pour l'in
struction publique gouvernementale. On y verra
quel gouffre immense de dépense est devenu l'en
seignement en Belgique.
Dépenses du conseil de perfec
tionnement de l'enseignement su
périeur 4,ooo 00
Traitement des fonctionnaires
et employés des deux universités
de 1 eut. 53o,i65 00
Bourses. Matériel des uni
versités 94,235 00
Frais de jury d'examen 54,000 00
Dépenses du concours etc. 10,000 00
Total. 692,400 00
ENSEIGNEMENT MOYEN.
Dépenses du conseil de perfec
tionnement 5,ooo
Traitement des inspecteurs. 16,000
Frais de tournéey,000
Frais de l'enseignement normal
pédagogique 10,000 OO
Dotation des athenées300,000 00
Dotation des écoles moyennes. 200,000 00
Bourses a des élèvesi5,ooo 00
Subsides k des établissements
communaux107,000 00
Frais de concours,10,000 00
Indemnités aux professseurs dé
missionnes. 5,ooo 00
Charges extraordinaires i5,ooo 00
Souscription k des ouvrages clas
siques 8,000 00
Total. 698,000, 00
ENSEIGNEMENT PRIMAIRE.
Inspection civile etc54,000 00
Écoles normales60,000 00
Autres dépenses; matériel ser
vice, encouragements, souscrip
tions; subsides, etc1,108,955 2.»
Subsides pour donner l'ensei
gnement anx sourds-muets et aux
aveugles. 16,000 00
Total2$
En additionnant ces trois chiffres affectés res
pectivement k chaque dégté de l'enseignement