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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
K» 3685.
30me année.
7P^ES, 22 Janvier.
LE PROGRÈS ET LA S" ENFANCE.
Un des litres principaux de la céleste
origine de la religion chrétienne, un des
caractères les plus glorieux du christia
nisme c'est d'être sans cesse en butte la
rage obstinée d'une foule d'adversaires et
de triompher toujours de leurs assauts
perfides et multipliés. Fille du Ciel, l'É
glise dès son établissement se vit blas
phémée dans sa doctrine, dans sa morale,
dans ses vertus et dans les nobles disposi
tions de lame qu'elles font naître. Dix-
neuf siècles de combats, et dix-neuf siècles
de victoires sont là qui témoignent de la
main toute-puissante de celui qui a dit:
Vous êtes pierre, et sur cette pierre, je
bâtirai mon Eglise et les portes de l'enfer
ne prévaudront point contre elle.
Malgré ce sceau dislinctif et miraculeux
de la protection divine; non obstant les
bienfaits innumérables dont le christia
nisme seul est la source, non obstant tout
ce qu'il met dans les cœurs de bons senti
ments, tout ce qu'il inspire de compassion
et de générosité, tout ce qu'il verse de con
solations, sur la société actuelle, le génie
du mal trouve et trouvera toujours des
auxiliaires pour outrager cette religion
sainte, soit dans son culte, soit dans ses
maximes, soit dans ses ministres. Faut-il
s'étonner d'ailleurs de ces blasphèmes, de
ces outrages? point du tout. Militer, c'est
la destinée du christianisme; triompher
c'est sa gloire!
Mais, ce qui doit paraître étrange au
milieu des persécutions que l'impiété sus
cite contre l'Eglise, c'est qu'au sein d'une
population éminemment religieuse,au sein
d'une ville enrichie des trésors de vie dont
la piété religieuse est la grande dispensa
trice, il se trouve des cœurs assez déna
turés, des chrétiens assez infidèles pour
oser bafouer et couvrir d'un blâme mo
queur la plus belle, la plus noble, la plus
sainte, la plus touchante pratiquera bien
faisance, la charité greffées dans le cœur
de l'enfance.
Faut-il le déclarer; nous savions qu'il
vivaient parmi nous des hommes aveuglés
par les passions, des écrivains sans pu
deur, qui font de ce que le sage respecte
l'objet de leurs censures et de leurs amères
dérisions; nous savions qu'il y avaient dans
la cité des cœurs lâches qui trahissaient le
culte de leurs pères, et qui, déserteurs de
leurs croyances rougissent des devoirs et
des pratiques que la religion impose, mais
ce qui nous surprend et nous afflige c'est
que la perversité et la haine irréligieuse fut
telle, qu'elle osât prendre en main la plume,
et lever la voix pour insulter l'enfance
veillant sur le berceau des pauvres vic
times d'une barbarie sauvage, et détourner
l'aumône versée dans le but d'arracher
la mort les petits enfants délaissés en Chine
et leur procurer la grâce du baptême!
Cependant, tel qu'on a pu le voir, ce
scandale monstrueux existe, et la barbarie
chinoise trouve pour ainsi dire des apolo
gistes même dans la catholique Belgique!
mais; n'est-ce pas un blâme trop généra
lement infligé, et la voix qui s'est servi du
Progrès d')pres, pour entreprendre une
levée de boucliers contre la propagation
religieuse ne serait-elle pas celle d'un mi
sérable qui se verrait en peine de trouver
en Belgique un complice hors du cercle
étroit de ses collaborateurs?
Effectivement, fondée par un pieux Évê-
que de France, l'œuvre de la Sainte En-
fances'étend d'un bout l'autre de l'Europe
catholique. En Belgique surtout elle ren
contre les plus vives sympathies, et notre
Roi bien aimé a voulu que ses illustres
enfants, nos princes et notre princesse
chréris y fussent associés les premiers. A
coté de ces noms vénérés qui font l'espoir
de la patrie, nous vôyons briller sur les
rôles de la Sainte Enfance ceux des Beau-
fort, des d'Aremberg, des Liedekerke des
De Mérode et de tout ce que le pays ren
ferme de familles nobles et distingués
dans l'armée, dans la magistrature et dans
toutes les professions. Et c'est la charité
de notre digne monarque, de tous ces pè
res et mères de famille que l'ignoble pam
phlet, intitulé le Progrès d'Ypres ose jeter
l'insulte et le sarcasme: Vraiment c'en est
trop; et bien que les traits partis contre la
Sainte Enfance soient consignés en carac
tères ineffaçables dans l'organe du libéra
lisme de notre ville nous doutons encore
qu'ils dérivent d'un cœur yprois!
Qu'il signe donc ses infamies, l'auteur
des diatribes contre l'œuvre de la Sainte
Enfance, et qu'il dépose le masque dont il
se revêt lâchement, afin qu'étant connu, le
public honnête inscrive son nom entre les
plagiaires les plus ébêtés des Voltaire, des
Rousseau, des Sues et de tant d'autres ri
caneurs des choses saintes. Mais en vain
attendons satisfaction ce défi! mieux que
personne l'écrivassier des attaques contre
la Sain te Enfance, comprend que pour l'hon
neur de sa patrie il serait désirer qu'il se
nommât Chinois plutôt que Belge, et pour
ce motif ce ne sera que du sein de l'ombre
qu'il voudra distiller sa bave dégouttante.
Quoiqu'il en soit, les zélés fondateurs et
membres de l'œuvre éminemment civili
satrice et chrétienne qu'ils ont entreprise
ne se laisseront point émouvoir aux cris
perfides de l'irréligion contrariée. Se rap-
pellant les paroles mémorables du grand
Vincent de Paul, ils se diront: la vie et le
salut de plusieurs milliers de pauvres Chi
nois est entre nos mains et quoiqu'en
disent les ennemis de la propagation reli
gieuse, nous voulons devenir les sauveurs
et les pères de ces malheureuses créatures.
Le Moniteur vient de publier le tableau
de nos échanges avec l'étranger en ce qui
concerne le bétail et les denrées alimen
taires, pendant les douze mois de l'année
1852. On y verra combien l'œuvre de la
politique libérale est utile au pays en gé
néral et particulièrement l'agriculture.
Gros bétail importation têtes. 13,481
exportation71,549
On écrit de Berlin la Gazette (TAugs-
bourg
Nous avons visité le déballage d'objets
d'art, l'Hôtel de la Châtellenie, par Mon
sieur Becucci, et nous engageons les ama
teurs d'aller examiner en détail ces beaux
objets, sculptés sur les plus belles pierres
de l'Italie. (Koir aux Annonces.)
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIT ui: LM»0%«i:ueXT, par trlmcfftre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
Le Propagateur pal ait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaiue. (inwertioiiN f 9 centimes la ligne.)
Différence en faveur de l'importât., têtes. 5,g32
Grains de tonte sorte, iniport. kilos. 150,573,599
expôrt. 14,281,469
Différence en faveur de l'importât. i36,2g2,i3o
Les négociations avec la Belgique an sujet du
renouvellement du traité de commerce reposent
depuis quelque temps. Il faut d'abord que la Bel
gique ait cooclu avec la France, notre gouverne
ment exigeant du cabinet belge qu'il accorde au
Zollverein toutes les faveurs concédées par lui a
d'autres Etats. D'après le tarif du Zollverein, les
I droits d'entrée sont perçus tous d'après les mêmes
bases, sans égard au pays d'où proviennent les
marchandises, et le traité de septembre i844 seu
lement fait une exception en faveur de la Belgique
pour ses fers bruts et en barres.
En outre le gouvernement belge traite quel
ques produits du Zollverein moins favorablement
que les marchandises venant des autres pays. Le
traité du i3 décembre i845 avec la France, par
exemple, accorde aux laines et aux tissus de laine
français des avantages qui sont refusés ses articles
provenant du Zollverein. C'est cette disproportion
que l'on veut écarter dans le renouvellement du trai
té de commerce entre le Zollverein et la Belgique.
On nous écrit de Comines Belgique le 17
janvier.
Le typhus qui décimait, il y a quelques an
nées, tant de commune* de la Flandresévit
depuis quelque temps, avec beaucoup d'inten
sité dans la vallée de la Lys, et surtout dans
notre localité. Il n'y a pas encore trois mois que
M. J. B. Tillieu curé de Comines-Belgique,
succombé celle maladie, victime de son dé
vouement et de sa charité, et déjà la 2* section
de notre commune, la paroisse de Ten Brie/en,
vient de perdre aussi son digne et vénérable
pasteur, emporté également par le typhus.
M. P.-J. Delputlené Beckefn en 1790
avait été élevé au sacerdoce en 1815, et nommé
la même année vicaire Doltignies appelé
desservir la paroisse de Ten Brielen au mois de