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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N<> 3686.
Mercredi, 26 Janvier 1853.
30me année.
Un grand nombre de pétitions deman
dant la réforme électorale sont déposées
tous les jours au bureau de la Chambre.
Dans ces pièces émanant des communes
rurales de tous les points du pays, les
signataires prient avec instance le gouver
nement d'établir prochainement la légis
lation électorale de façon que l'élection se
fasse par canton respectif, comme aussi
d'élever le cens des villes afin de mettre le
nombre des électeurs de celles-ci, en har
monie avec le nombre des électeurs des
campagnes.
Ces réclamations, selon nous, sont mar
quées au coin de la plus stricte équité et
delà justice la plus parfaite, et nesauraient
raanquer .de mériter l'attention bienveil
lante des Chambres. Trop longtemps déjà,
l'agriculture s'est vu sacrifiée aux intérêts
des grandes villes, et celte importante
portion des contribuables qui trouve son
existence dans la culture des champs ne
saurait éléver plus longtemps la voix
contre la part inégale qui lui est faite dans
la distribution des faveurs, sans que leurs
remontrances ne trouvent un écho sympa
thique.
Effectivement, d'après la base actuelle,
les villes figurent pour 32 électeurs sur
une population de 1,000 âmes; tandis que
les campagnes ne comptent sur le même
chiffre de 1,000 habitants, que 15 16
noms inscrits sur les listes électorales!
L'anomalie, l'irrégularité dès lors est fla
grante et ne saurait être contestée, puis
qu'il est un principe inscrit en tête de
notre pacte fondamental, portant que tous
les Belges sont égaux devant la loi.
Indépendammentdel'irrégularité, disons
du vice qui existe dans le système électoral,
quant la disproportion du nombre des
électeurs des campagnes comparativement
celui des villes, il existe encore un autre
grief contre lequel le pays en général se
récrie, c'est celui qui découle du mode
électoral présentement en vigeur, et qui
constitue une véritable corvée aux gens de
la campagne. Cet autre grief, autant que
le premier, est de nature éveiller l'atten
tion sérieuse des Chambres. Les élections
se faisant d'ordinaire dans le chef-lieu de
1 arrondissement, les électeurs des cam
pagnes soucieux d'accomplir leurs devoirs
civiques se voient ainsi obligés de faire des
déplacements de plusieurs lieues; de dé
penser inutilement leur argent, etde perdre
un temps précieux, pour déposer leur suf
frage dans 1 urne, tandis que le citadin
s'acquitte de celte tache sans perte de
temps et sans aucuns frais?
De ces difficultés de mode électoral, ré
sulte souvent de la part des campagnards
un grand nombre d'abstentions aux co
mices, ce qui facilite et assure ainsi le
triomphe des villes asservies pour la plu
part aux clubs, dont l'action déjà est si
prépondérante et si fatale l'intérêt com
mun de l'agriculture.
Pour le bien commun des contribuables,
en vue de la justice distributive il est de
toute nécessité que l'élément campagnard
soit représenté davantage sur les listes
électorales. Or, on ne niera point qu'il est
de toute nécessité qu'on établisse le suf
frage par canton, au lieu du vote au chef-
lieu des arrondissements. A cette fin nous
engageons lesélecteursde l'arrondissement
d'Ypres, faire partie du mouvement qui
s'opère dans tous les autres districts, et
envoyer aux Chambres leurs réclama
tions et leursjustes doléances,afinquedans
un avenir peu éloigné, l'équité triomphe de
l'arbitraire et du favoritisme.
S'il est dans l'ordre physique des ma
ladies qui résistent la force de l'art, il
est de même dans l'ordre moral des infir
mités de nature incurables. Parmi celles-ci,
nous rangeons en première ligne la cécité
et la surdité volontaire. C'est évidemment
de cette espèce de maux que la rédaction
du Progrès se trouve affectée; maintes fois
le public observateur a pu s'en convaincre.
Un fait récent vient encore le prouver. En
effet quel est l'homme sensé qui n'ait été
frappé de voir les procédés de cette feuille
irréligieuse envers la propagation catho
lique, et notamment envers l'œuvre émi
nemment civilisatrice de la S' Enfance?
Tout le monde sur cet objet est d'accord
pour reconnaître que la propagation de la
foi dans les contrées sauvages et idolâtres
est un fait positif; tout le monde est d'ac
cord pour reconnaître qu'en vuede réaliser
cette belle entreprise, des hommes coura
geux, oubliant leur patrie et leurs familles,
franchissent l'immense océan, armés de
l'humble croix de missionnaires, et n'ayant
d'autres ressources que celles qui dérivent
de la charité Européenne.
Ainsi établie, l'œuvre des missions s'é
tend et prospère depuis longues années et
l'Église catholique grâce au zèle de ses
apôtres et aux offrandes de ses enfants
d'Europe, voit grandir de jour en jour son
immense communauté. A coté des fruits
consolants qu'obtiennent dans toutes les
parties de l'Asie et de l'Amérique les ou
vriers Èvangeliques, les annales nous rap
portent que la Chine surtout offre une
moisson abondante cueillir. C'est là, on
le sait, au milieu de cet immense empire
que règne l'affreuse coutume de détruire,
au moment de leur naissance les enfants
dont on craint d'être embarrassé par la
suite; mais comme les chinois sont avides
d'argent, ils cèdent volontiers, pour quel
ques pièces de monnaie ces infortunés des
tinés être noyés on exposés aux chiens
et aux pourceaux. Les missionnaires en
achètent autant que leurs ressources le
leur permettent; ils les baptisent et pour
voient leur subsistance par tous les
moyens imaginables.
Or, ce sont ces faits positifs que le Pro
grès révoque en doute, et contre les quels
il exhale sa bile voltairienne accusant le
clergé d'accaparer l'argent des fidèles, sous
prétexte de l'employer au rachat des en
fants de Chine.
L'accusation est trop stupide pour mé
riter une réponse réfutatoire; mais puisque
les écrivains du Progrès sont encore si peu
au courant des choses qui se passent dans
les régions arrosés par le sang de tant de
martyrs, ou qu'ils feignent même d'ignorer
qu'il existe ce sujet des annales, nous
leur dirons d'après ces mêmes annales,
que la France a fourui en 1851 pour
l'œuvre de la S" Enfance qu'il croit être
une chimère, la somme de198,072 28
La Belgique 17,701 23
L'Allemagne 17,330 64
La Hollande2,549 83
La Pologne. 20 00
L'Espagne283 30
Et que les autres Étals de
l'Europe, de l'Asie et de l'A
mérique ont produit jusqu'à
concurrence de49,655 25
Ce qui donne un total gé
néral de285,613 23
Pour compléter les renseignements nous
donnons un extrait d'une leltrede M. l'abbé
Pinchon, missionnaire Mô-Piû(Setcbouan)
du 20 août 1850, dans laquelle nous voyons
que cette année plus de quatre mille en
fants paiens ont été râchetés et baptisés
dans ce district, et que sur ce nombre plus
de 3,000 sont morts!
Ces faits ramèneront ils le Progrès la
raison et au bon sens. Nous ne l'attendons
guère. Toutefois nous osons espérer que
dorénavant les écrivassiers de ce journal
se garderont d'insinuer que le clergé com
met une espèce de vol en recueillant des
aumônes pour la S" Enfance, et que s'il
lui plaira ce sujet de supposer le prêtre
voleur; il le nommera tout au moins voleur
dames!
Une erreur typographique s'étant glissée
dans notre dernier n° dans le chiffre de nos
importations et exportations pendant l'an
née 1852 nous donnons de nouveau ce petit
aperçu.
Différence en faveur de l'importât. 136,292,i3o
I S-S-—ÊÊBÊ—SSB
TÉBITÉ ET JMTKC.
On s'.liomie Ypres, rue de Lille, 10, près U Grand
Place, et cliet les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIT ME (.'ABONNEMENTpar trimestre
Ypies fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. TJu n° a5 C.
Le Propagateur paiait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
T?^3S, 26 Janvier.
RÉFORME ÉLECTORALE!
Gros bétail; importationtêtes. i3,48i
exportation7,549
Différence en faveur de l'importât., têtes. 5,962
Grains de toute sorte, import, kilos. 15o,5y5,5g()
Grains de toute sorte, export. 14,281,469