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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N« 3688.
36me année.
PALINODIES LIBERTICIDES
Le parti soi-disant libéral, vient d'essayer
de donner l'exemple du plus flagrant scan
dale parlementaire en soutenant dans les
Chambres une thèse qui substitue la li
berté de la diffamation officielle la liberté
religieuse. A la fin de la séance du 28 jan
vier,M. Allard,rapporteurdelacommission
des pétitions, avait conclu l'ordre du jour
sur une pétition du sieur Manfroid, insti
tuteur Gosselies, se plaignant de ce que
le curé de la paroisse refuse d'admettre
la première communion, les filles qui fré
quentent son école. Pour se conformer
la décision de la commission, M. Allard a
donné lecture de la pièce, écrite ce qu'il
parait dans des termes si inconvénants que
les oreilles peu délicates comme on sait de
M. Rogier, s'en sont trouvées offensées.
Voyant tout ce qu'il y avait d'insolite
dans cet acte qui n'avait pas de précédent
dans les annales parlementaires depuis 22
ans; en voyant lire, disons nous, pour la
première fois une pétition sur laquelle on
avait demandé l'ordre du jour, M. Dumor-
tier dans un discours énergique et basé sur
la plus saine raison, signala la Chambre les
conséquences fâcheuses que provoquaient
les exigences liberticides du pétitionnaire,
et la violation palpable d'un des principes
de notre Constitution, la liberté des cultes,
dont ces démarches dévoilent la pensée se
crète. C'est pourquoi l'honorable représen
tant de Roulers, comprenant toute la portée
de l'abus que les adeptes des loges cher
chaient introduire, déposa au bureau une
proposition tendante ce que la Chambre,
passant l'ordre du jour, refusât l'inser
tion de la requête du sieur Manfroid aux
annales parlementaires. 37 membres contre
53 sont venus donner gain de cause
cette proposition et sauvegarder ainsi nos
libertés publiquescontreles coupables ten
dances des affidés des clubs et des sociétés
secrètes.
Les amis véritables de la bonne cause et
du bien public se féliciteront de celte vic
toire, tout en déplorant l'hypocrisie, la dé
loyauté, l'intolérance et le fanatisme d'une
fraction de la Chambre contre le sacerdoce
catholique, et dès lors contre la religion,
cet indispensable ciment qui relie toutes
les parties de l'édifice social.
L honorable Dumortier l'a prouvé d'une
manière péremptoire, et après lui MM.
Coomans, Malou, de Theux, A. Roussel et
Julliot l'ont établi leurs tours: les doc
trines des libéralisles commandent l'atten
tion spéciale des vrais amis de la liberté.
Tantôt c'est la liberté de l'enseignement
que l'on veut restreindre, tantôt c'est la
liberté des bonnes mœurs qu'on vilipende
et qu'on dénie; tantôt encore c'est la li
berté des cultes laquelle on croit devoir
mêler l'action du gouvernement et des
chambres. En effet, pareequ'un instituteur
privé n'a pas la confiance du clergé et que,
de ce chef le clergé refuse de catéchiser les
élèves qui persistent suivre cette école,
on voudrailquelegouvernement consentit,
si non des poursuites contre le ministre
du culte, tout au moins faire une enquête
au sujet des faits que le plaignant signale
tort ou raison? Mais c'est là, répétons-
le, la plus flàgrante violation de la liberté
des cultes que l'on puisse commettre, et
personne ne saurait approuver un sem
blable système, moins d'être livré pieds
et poings liés l'influence de cette secte
ténébreuse et infernale qui porte pour dé
vise guerre contre l'autoritéet contre la re
ligion!
De quel droit, en effet le clergé, l'autorité
religieuse, en ce qui concerne le culte se
rait-il soumis au contrôle de la législature?
Aucun droit n'autorise cette intervention.
Le gouvernement donc n'a pas examiner
les mesures que le clergé juge propos de
prendre en conséquence de l'un ou l'autre
abus existant et connu. Gomment! suppo
sons que par la confession on ait fait con
naître un curé que des choses abominables
se passent dans une école, on voudrait que
le prêtre déclarât les faits contre les quels
sa conscience l'oblige de prendre des me
sures? mais qu'on nous le dise, où condui
rait un semblable système? mais ce serait
ouvrir sous les pas de l'Eglise Belge, ce
gouffre d'abaissement,où les empiétements
dugallicanisme faillirentprécipiter l'Eglise
de France, et où végète encore de nos jours
l'Eglise Episcopale d'Angleterre, jadis l'or
nement de l'univers catholique.
gUBM'i
L'Enseignementfaitunprogrèsimmense!
pourrait-on le croire que pour trois cents
francs par an, maintenant qu'il fait cher
vivre, on soit très convenablement logé,
ait une nourriture saine et abondante et
qu'on reçoit une instruction parfaite et
achevée dans les langues françaises, an-
glaiseset allemandes? Moorslede commune
de cet arrondissement possède cet établis
sement. Nulle part on n'entend un meil
leur accent propre des langues. Des Dames
françaises, anglaises et allemandes sont ve
nues augmenter lenombredesinstitutrices,
lesquelles, malgré nombreuses, ne suffi
saient plus pour donner instruction aux
élèves qui viennent habiter ce beau pen
sionnat. Communiqué
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Oq s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près I. Grand
Place, et cliei les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX RE L'.tnO.VXKHRIT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° a5 c.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertion* 1> centimes la ligne.)
7PRS3, 2 Février.
des soi-disant libéraux.
Au sein de la minorité anti-catholique nous avons
remarqué avec peine le nom d'un député d'Ypres, m. Alph.
Yindenpeereboom. Étrange représentant d'une oilécatholique!
Mercredi soir, la ouit tombante, un vol des
plus effrontés a été commis au préjudice d'un épi
cier d'Ixelies, voisin de la porte de Namur. Un
voleur a eu l'adresse d'enlever sans bruit un carreau
de la vitrine et de s'emparer, par cette ouverture,
et presque sous les yeux des habitants de la boutique,
d'une quantité de denrées représentant une valeur
d'environ u5 fr. Quand on s'est aperçu de la sous
traction, son auteur avait disparu et il ne restait
plus l'épicier qu'à invoquer dans son malheur, la
double assistance de la police et d'un vitrier.
Un panier contenant un saumon et portant
l'adresse de S. M. l'Empereur des Français, a été
reçu samedi la station du chemio de fer d'Anvers.
Un maréchal de la commune d'Eu (Hainaut),
le sieur François Décarpentrie, vient de construire
des hache-pailles d'une façon nouvelle. La facilité
de cette mécanique qui permet de couper 8o gerbes
l'heure, est d'une grande importance pour les
cultivateurs.
On lit dans VÉcho de Mons Une affreuse
profanation a été commise ce matin au dépôt de
mendicité Deux détenus de cette maison sont restés
dans la chapelle après la prière du matin, en ont
fermé les portes et se sont ensuite, avec une fureur
sauvage, mis briser et détruire tout ce qui se
trouvait dans la chapelle. Rien n'a échappé leur
brutalité: tableaux, glaces, ornements d'autel, tout
a été réduit en morceaux, ils ont porté leurs mains
sacrilèges sur les vases sacrés qu'ils ont également
brisés, en profanant les saintes hosties, qu'on a
trouvées éparses sur le plancher.
Les gardiens en entendant le brait, sont accou
rus mais les portes étaient solidement barricadées,
et ils n'ont pu pénétrer que par une fenêtre ils
sont cependant parvenus se rendre maîtres de ces
enragés, qui s'étaient couverts de sang par suite de
la violence avec laquelle ils avaient frappé de leurs
poings dans les glaces.
Interrogés sur le motif de leur coupable action,
les deux forcenés ont répondu qu'ils n'avaient eu
d'autre but que de se faire condamner la prison
pour pouvoir échapper au régime du dépôt de
mendicité. L'un d'eux a déjà, parait-il, commis sur
un gardien de la maison, une tentative d'assassinat,
par suite de laquelle il fut condamné 2 années
d'emprisonnement. Il revient peine de la maison
de détention de S'-Bernard, par suite d'expiration
de sa peine, et c'est, dit il, pour avoir la faveur d'y
retourner qu'il a choisi la première occasion de
commettre un délit.
Un vieillard de Romillies (Hainaut), sur
nommé Sans-Dents, âgé de 77 ans et jo mois,
vient d'épouser une femme de ans et 4 mois.
Total i55 ans et 2 mois.
On lit dans le Constitutionnel de Mous
L'estomac est uu de nos organes les plus com
plaisants, et souvent on en abuse. Un pari qu'on
nous rapporte avoir été gagné par un individu de
notre ville (chasse d'Havre) en est la preuve. Il est
vrai qu'à dos yeux celui-ci est encore loin de la
célèbre gloutonnerie d'un soldat qui, ayant mangé
un veau tout entier, demandait si on ne lui servirait
pas bientôt quelque chose de plus sérieux; cepen
dant voici le fait
Le pari consistait eu l'absorption de quatre
douzaines de petits pains de cioq centimes et de