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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3690.
36me année.
REFORME ELECTORALE!
Des pétitions demandant la réforme élec
torale, de manière que les élections aux
chambres puissent se faire dans la com
mune ou dans le chef-lieu du canton, et
que chaque district électoral de 40,000
âmes ait procéder la nomination d'un
représentant continuentd'affluer au bureau
de la chambre. Il est connu de plus, que
des réclames signées dans le même but,
circulent dans les divers arrondissements
du pays et se couvrent de signatures nom
breuses. Ces démonstrations publiques de
la population rurale sont de nature ré
jouir les amis de la vrai liberté, puisqu'elles
sont autant de preuves péremptoires, qui
établissent que les électeurs de la campagne
comprennent dès présent, le triste état
d'abaissement dans lequel ils se trouver^
réduits, par suite de la prépondérance des
villes dans les luttes électorales. Effective
ment, que sont devenues les campagnes,
depuis que le parti soi-disant libéral, par
l'organe d'un de ses principaux membres,
a osé avancer dans les chambres, que la
partie rurale du pays est une gent taillable
et corvéable merci? Que sont devenus,
disons-nous, les honnêtes habitants des
campagnes, formant les trois quarts de
notre population, depuis ce jour jamais
déplorable, où le soi-disant sauveur des
Flandres, M. Rogier, parvint livrer nos
destinées parlementaires aux passions des
grandes villes? Que sont-ils devenus? Élec
teurs! répondez: n'est-ce pas le jouet et les
esclaves des clubs et des sociétés secrètes
qui, sous prétexte de soulager les souf
frances de l'agriculture la réduisent dans
la plus affreuse misère, par mille dépenses
inutiles et par une foule de charges nou
velles! Qu'on examine les résultats des
élections diverses, et qu'on observe la con
duite des députés qui siègent dans les
chambres, et l'on ne tardera pas se con
vaincre, que ce sont en général les hom
mes envoyés au parlement, par l'action
dominatrice des grandes villes livrées aux
étreintes des suppôts maçonniques, qui do
tèrent le pays, des expositions et des écoles
agricoles; de la législation ruineuse en fait
de la presque libre entrée du bétail et du
blé, et qui surchargèrent les contribuables
des lois sur les tabacs, les bières, et de
l'impôt odieux sur les successions pater
nelles!
Par contre il est facile de reconnaître,
que ce sont les élus des campagnes, qui se
montrent en toute circonstance les défen
seurs ardents et zélés de l'agriculture.
Pour ces motifs, il est de toute nécessité
que les électeurs des campagnes usent de
leur entière influence, dans les luttes élec
torales; comme aussi, il est de toute jus-
tieequ'ils réclament dans celles-ci, la même
facilité d'exécution et d'accomplissement
que les électeurs des villes. C'est cette
fin que des masses de pétitions demandant
le vole par commune ou par canton, sont
adressées la législature. Souffrantes plus
que les autres provinces, par suite du fa-
voritismedes grands centres de population,
tes Flandres ne sauraient rester indiffé
rentes dans ces circonstances; aussi, nous
apprenons avec plaisir que des pétitions
seront mises en circulation, dans les can
tons nombreux des districts de Rruges,
de Courlrai, d'Ostende, de Furnes et de
Dixmude.
Pénétrés de l'i m porta nce de ces deraan des
pour le bien commun de l'ngriculiure,nous
engageons les électeurs bien pensants de
l'arrondissementet notamment des cantons
de Messines, de Passcbendaele, de Pope*
ringhe et de Wervicq, ne pas larder de
faire parvenir aussi leurs observations
ce sujet, la chambre, afin que grâce une
sage réforme électorale que le pays entier
appelle de tous ses vœux, il soit fait droit
aux besoins multipliés de l'agriculture du
commerce et de l'industrie languissantes.
Le carnaval, cette année n'a guère été
brillant en notre ville. Grand nombre
d'habitants s'étaient rendu Gourtrai et
Poperingbe où avait attiré une foule con
sidérable. Car dans chacune de ces deux
villes des cortèges historiques et allégori
ques s'étaient organisées, et l'on sait quel
point le Flamand se plaît ces sortes de
réjouissances. Dans la seconde de ces lo
calités on remarquait surtout une brillante
cavalcade représentant Abd-el-Kader et ses
Arabes, des ebars de triomphe, etc.
Quant notre propre ville, quelque pai
siblement que se soient écoulés ces jours
de bruyant plaisir, un triste accident les a
néanmoins signalés. Certain masque gam
badait au beau milieu de la Grand'Piace,
se promettant sans doute une journée de
plaisir et de joie. Vêtu de raboture, il ex
citait l'hilarité de la foule, lorsqu'un gamin
mal avisé, mettant l'aide d'une allumette
phosphorique le feu au vêtement combus
tible du masque infortuné, changea subite
ment la face des choses. En un instant la
flamme enveloppa dans ses replis mortels
le pauvre diable qu'on transporta l'hôpi
tal, tandis que le mauvais drôle, auteur du
désastre, se voyait dirigé la maison de
répression.
Un vol avec les circonstances aggra
vantes a été commis Wervicq le 3 de ce
mois. Le 5, l'auteur de ce méfait, qui est
un jeune-homme de 18 ans déjà repris de
justice, a été arrêté en celte ville, encore
nanti de presque tous les objets volés,
par les soins du sergent de police B. De
Hollander, et écroué en la maison d'arrêt.
Samedi, 5 de ce mois, est décédé
Dickebusch, l'âge de 66 ans, M. Charles
Snick, receveur du bureau de bienfaisance
depuis 1815 et échevin de la même com
mune depuis 1830.
TÉRIVÉ ET JUSTICE.
On e'*bouue Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand
('lace, et chez, les Percepteurs des Piwtrs du Royaume.
PRIX ME L'AROftlVEMENT, par trimestre,
Yprès fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n* n5 c.
Le Propagateur paiait le MAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
TP3.SS, 9 Février.
L'ouverture de la session de la cour d'assises de
la Flandre occidentale, pour le premier trimestre
de 1855, est fixé au 7 mars prochain.
M. leconseiller Vuylsteke est chargé de présider
la cour.
.Vomi nation Ee«lé*lastlqac.
M. Delnatte, curé a Zaudvoorde, est nomme
curé de Bas-Warnêton.
REVUE POLITIQUE.
Les dernières nouvelles relatives aux affaires du
Monténégro, annoncent que les négociations con
cernant ces événements, prennent une tournure
favorable. On assure d'un autre côté qu'Omer-
Pacha a donné l'ordre ses troupes de s'abstenir
de molester les chrétiens.
Des lettres de Madrid du 1" annoncent que les
membres les plus importants du parti modéré, qui
font encore partie du comité électoral anti-réfor
miste, avaient déclaré h leurs amis politiques
qu'aussitôt que les élections seront terminées, et
que le pays serait légalement constitué par L
réunion des Cortès, ils se sépareraient du comité,
ne voulant pas faire au ministère une oppositiou
systématique.
La Gazelle de Saint-Pétersbourg annonce la
nomination officielle de M. de Kisseleff aux fonc
tions d'ambassadeur et de Ministre plénipotentiaire
de Russie a la cour de l'Empereur des Français.
Les démonstrations militaires de l'Autriche sur
les froutières du Monténégro avaient jeté l'inquié
tude au sein de l'Empire. Pour calmer toutes les
inquiétudes,la Gazetlede Vienne, journal officiel,
a publié uu article dans lequel elle déclare qu'au
cune pensée d'agression n'a inspiré les mesures du
gouvernement.
A son tourla Nouvelle Gazette de Munich
annonce que les négociations entre M. de Bruck et
M. de Pommer-Esche relativement k la question
douanière, sont terminées. Cette nouvelle lui a été
transmise par dépêche télégraphique en date du 5.