9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3691. 36me aniiée. 7PP.ES, 12 Févrieb. Lorsque l'on vit, plusieurs anne'es con sécutives, le programme des fêtes de la Tliuyndag se borner au modeste retour de quelques jeux populaires; tels que le mat de cocagne, le jeu de scéau, noir et blanc, et tutti quanti ejusdem farinœ, tout le monde se disait: la Régence réalise des économies en vue des dépenses extraordinaires que l'inauguration du chemin de fer exigera dans un prochain avenir; alors d'énormes frais d'appropriation incomberont la caisse communale; alors aussi des fêles splendides dédommageront amplement la cité de l'ennui qu'une parcimonie prévoy ante attache chaque retour de l'antique Tliuyndag. Il était fort naturel sans doute de raison ner ainsi; car depuis nombre d'années, Ypres avait la perspective de se voir relier prochainement par un rail way au centre du royaume. D'un autre côté le parti in féodé certains membres du Conseil com munal avait tant fait par ses flatteries hyperboliques, qu'aux yeux de bien de gens, M. Alph. Vandenpeereboom dont l'omnipotence au sein du Conseil commu nal n'est pas un mystère, passait pour un administrateur rompu au maniement des finances, et parlant l'on aimait croire que l'habile financier de la Régence saurait par une gestion sagement prévoyante, pa rer aux prochaines éventualités que tout le monde signalait. Cependant il n'en a pas été ainsi, et contre toute prévision un déficit s'est pré senté au bout de l'exercice de 1852, infli geant un cruel démenti la chimérique confiance des uns, aux vanteries intéres sées des autres. D'où ce délabrement finan cier lire son origine; quelles dépenses ex traordinaires, quelles pertes imprévues oui épuisé ce point le trésor de la com mune, et trompé la science administrative tant prônée de M. Vandenpeereboom, c'est en vain qu'on se le demande, c'est en vain qu'on interrogelecoursdel'aunéedernière, quefonexaminequelsgrands ira vaux d'uti lité ou d'agrément l'année 1852 a vu s'ac complir. A la vérité, le Progrès, journal de M. Vandenpeereboom, attribue fort leste ment les succès négatifs de son patron certaine diminution du revenu de l'octroi, au départ d'une partie de la garnison. Mais ces explications vagues, incomplètes et fu- tilesneparaîtrontsatisfaisantes personne. Et nous croyons fort que le Progrès qui doit être néanmoins au courant de ce qui se passe l'Hôlel-de-Ville, ne trouvera pas propos d'en dire davantage. Entre-temps le conseil communal avise battre monnaie. Déjà un subside de 9000 fr. lui a été octroyé par l'État et le produit d'un concert, auquel par un heu reux stratagème on a su rattacher une pensée de philanthropie, permettra de rha biller neuf le corps de musique de l'école communale; car nos édiles tiennent beau coup apparemment faire montre, lors de l'inauguration du chemin de fer et de la visite royale, d'une école qui leur a coûté tant de peine et d'argent. Une troisième ressource dont, au conseil communal, on se propose de tirer partie, est l'institution de nouveaux droits d'octroi. A la vérité lesdoclrines libres-échangistes, dont nosli- béraux seproclament les championsquand même, se verront étrangement maltraitées par ces mesures; mais le free-trade, com me on sait, ne passe de théorie en pratique que lorsqu'il s'agit d'en faire application autrui. Ajoutons ici que les lenteurs que met l'autorité communale entamer les travaux de communication entre la ville et le chemin de fer, dont les frais consi dérables restent sa charge, font présumer qu'elle ne cherche qu'à gagner du temps et partager les dépenses entre les exer cices 1853 et 1854, en reculant d'une an née encore l'inauguration qui se devait faire la Tuyndag prochaine. Au reste, ce sont là des palliatifs: une mesure plus efficace, plus serieuse et laquelle nous osons avancer que tout le monde, catholiques et libéraux (si l'on en excepte une infime minorité) applaudi raient de grand cœur, serait la suppres sion nette et immédiate d'un collège ab sorbant par année une trentaine de mille francs; collège dont personne ne veut, pas même la pluralité des parents qui par con trainte y envoient leurs fils, et dont depuis de longues années le maintien n'a su que semer la zizanie qu sein dés familles et des habitants, pour prix des sacrifices les plus onéreux de la part du trésor communal. Au surplus le déficit que présente l'exer cice de l'année 1852 rappelle la mémoire le gros subside de 60,000 fr. titre d'em prunt dont le gouvernement dota la ville en 1847; or, on se demande ce qu'il est advenu de celte somme; car bien que déjà une notable partie de 56,000 fr. en soit enfouie dans le vivier de Zillebeke, il doit encore surnager quelque part la bagatelle de 24,000 fr. Mais la destination de celte somme est restée jusqu'ici un mystère, une piquante énigme dont la Régence et son organe se montrent peu soucieux de nous délivrer la clef. On lit dans la Patrie de Bruges: Une députatiou de la ville de Blanken- berghe, composée de M. le bourgmestre et d'un des échevins, est arrivée hier en notre ville, et s'est rendue chez M. le comte de Muelenaere, pour le remercier d'avoir pris si chaleureusement la défense des intérêts du district de Bruges, dans la question du tracé du canal de Schipdonck. L'honorable représentant de Thielt a fort bien accueilli ces messieurs, et leur a promis de déployer en toute circonstance le même zèle pour les intérêts de la pro vince. Le conseil communal de Bruges s'est, de son côté, réuni d'urgence et a nommé une députation chargée de faire des dé marches afin de sauvegarder les intérêts du district compromis dans cette affaire. Celle députation se compose de MM. De- lescluze, Boyaval, Roels et Coppieters. On dit qu'elle est partie ce matin pour Brux elles. Les Waleringues du nord de Bruges ont dû se réunir hier pour s'occuper éga lement de cette question. Mardi a eu lieu Meulebeke l'élection d'un membre du conseil communal, en remplacement de M. Loncke, décédé. Le candidat des conservateurs, M. P. Loncke, a été élu sans opposition par 156 voix sur 161. Une pétition demandant la réforme électorale, circule Handzaeme, où elle reçoit de nombreuses signatures. On y de mande entres autres qu'une partie de la contribution foncière payée par le cultiva teur, loi soft-attribuée afin-Re compléter son sens électoral. On écrit de Thourout, le 8: Hier, vers 5 heures de relevée, le nommé F. Ver- meersch, venant de la commune d'Eerne- ghem, est tombé sous une des roues de devant du chariot chargé d'orge qu'il con duisait Thourout. Il n'a survécu que cinq minutes cet accident, que l'on attribue l'ivresse. Un indigent, du nom de Champère, Antoine, célibataire, se déclarant âgé de 104 ans, a été écroué au Dépôt de Mendi cité de Mons, samedi dernier, vers 5 heures du soir. Celhomme,originaired'Auvergne, n'a jamais connu ses parents. 11 fut élevé jusqu'à l'âge de 12 ans, par une pauvre femme qui l'avait trouvé dans un champ: tuais celle-ci ne pouvant plus pourvoir sa subsistance, il se décida quitter sou pays pour venir en Belgique. Mons fut son premier séjour; il y demeura plus de 50 années consécutives, exerçant sa profes sion de ramoneur de cheminées. Il com mença ensuite ses péréginalions en Belgi que, sans avoir jamais de séjour fixe. Depuis une dixaine d'années seulement, ce vieillard vit aux dépens de la charité publique, couchant dans les fermes où l'on veut bien le recevoir et lui donner se cours Un infirmier de l'hôpital militaire de Mons, le nommé Vanloghem, rentrant chez lui, lundi matin, est tombé et s'est horri blement fracassé la tête. 11 est mort instan tanément. M. Callet, ex-représentant de l'As semblée législative, vient d'être expulsé de Belgique où il s'était réfugié avec sa VÉRITÉ ET JINTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AKOSNEMENT, par trlmc«tre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. .Le Propagateur paraît le S .VUE Ml et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne.)

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