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JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3692.
Mercredi, 16 Février 1853.
36me année.
7F?.ES, 16 Février.
INSOLENCE DE M. ROGIER.
Cent fois nous nous sommes élevés contre
la légérété de M. Itogier dans l'emploi des
fonds des contribuables; cent fois nous
avons prouvé l'aide de faits authentiques
que la politique déchue, par ses élourderies
financières, et ses dépenses excessives et
continuelles conduisait le pays versl'abyme
de la misère et de la détresse. Les huées et
les sifflets de la presse iibéralisle acueilli-
rent sans cesse nos appels l'économie, et
nos cris d'alarme que ne justifiaient que
trop le système ruineux des hommes au ser
vice des loges.
Maintenant la vérité se fait jour tra
vers les clameurs et les protestations men
songères des seïdes d'un pouvoir justement
tombé sous la réprobation publique, et ce
n'est plus nous, ni quelqu'aulre organe de
la presse indépendante qui étalons au pays,
les funestes conséquences des utopistes ré
volutionnaires du 12 août 1847; mais c'est
M. Piercot lui-même, le successeur de M.
Rogier qu'on n'accusera point de clérica
lisme, qui achève de démontrer au pays
toute l'inanité de la science gnuvermentale
de feue la politique nouvelle, et qui proclame
du haut de la tribune parlementaire, com
bien il en coûte au pays d'avoir dans un
moment d'aberration et d'aveuglement, li
vré ses destinées entre les mains ignares
de cet étranger devenu homme d'Etat, au
préjudice des intérêts du peuple Belge.
En effet, prenant la parole, dans la séance
de la chambre des représentants, du 10 fé
vrier, M. le ministre de l'intérieur a fait la
déclaration, qu'il sera obligé de déposer
une demande de crédit supplémentaire,
d'environ 900,000 francs, afin de couvrir
et'de régulariser les dépenses que son pré
décesseur a faites en dépassant la limite des
budgets votés. Pour une bonne fois dès
lors, il doit demeurer établi que ni les em
prunts forcées, ni les millions résultant
des nombreux impôts nouveaux et notam
ment de l'odieux impôt sur les successions
paternelles décrétées sous l'administration
de MM. Rogier et Frère n'ont suffi, pour
faire face aux scandaleuses dilapidations
de toute sorte, dont le pays a été la dupe
et la victime pendant les cinq dernières
années.
Convaincu de son ineptie ou de son in
curie, on serait en droit de croire, qu'à
l'exposé si sombre de la situation actuelle
du trésor, le prétendu sauveur des Flan
dres, se serait voilé la face de honte, et
n'aurait su opposer ce tableau que le si
lence, argument ordinaire de la confusion.
Point du tout. M. Rogier n'est plus mi
nistre; mais il lient encore voir continuer
son système de dépense. C'esl pourquoi,
au lieu de se tenir dans une prudente ré
serve, il n'a pas craint de demander en
sus du crédit annoncé, un nouveau subside
de 200,000 francs pour l'achèVeraenl de la
colonne du Congrès.
Indigné de tan: d'audace, MT Van Groot-
ven, a pris la parole pour protester contre
cette demande, soutenant avec justesse et
raison, qu'il serait plus opportun de s'oc
cuper des Flandres désolées par les inon
dations et la misère, que de dépenser
inutilement l'argent du trésor, pour la
construction d'un monument. Hl. Piercot,
l'exemple de toute la partie ind^pendantede
la chambre a donné gain de clause l'opi
nion du député gantois, en dadarant qu'il
y avait lieu d'examiner s'il convenait, oui
ou non, de présenter un projet de loi ce
sujet.
Sur celle réponse le ministre déconfit M.
Rogier, s'est mis insister de plus belle,
se disant animé des mêmes sentiments
pour le Congrès qu'en 1830!!
Des murmures improbateurs acceuilli-
renl alors le discours de l'ex-rainislre.
Il appartient vraiment M. Rogier de
se targuer de son attachement au Congrès
de 1830! Lui qui s'est fait l'exécuteur ser-
vile des décrets des frane-mafnns, des so
cialistes, des républicains et de toutes les
sectes hostiles nos libertés publiques; lui,
qui de concert avec les démocrates Frère
et Tesch, a suscité tant d'entraves l'exer
cice de la charité que garantit notre pacte
constitutionnel; lui qui, en un mol vou
drait réduire une lettre morte la liberté
de l'enseignement privé et epsevelir l'édu
cation religieuse sous ses ruines. Lui enfin
qui dans toute sa gestion politique se
montre le défenseur obligé de toutes les
mesures contraires aux vœux et aux désirs
des masses!
Une impudence aussi affichée doit ex
citer l'indignation publique; elle doit faire
rougir le district qui envoie un pareil hom
me aux chambres, comme elle doit faire
ouvrir les yeux de quiconque s'est laissé
bercer par les hypocrites manœuvres du
soi-disant libéralisme.
Vingt-cinq pétitions demandant la ré
forme électorale ont élédéposéesau bureau
de la chambre dans la séance du 14. Parmi
celles-ci, nous remarquons les réclamations
desélecteursd'Haringhe,Rousbrugge,Wer-
vicq et Gheluvve. Nous attendons des élec
teurs des communes de Warnêlon, de
Poperinghe, de Langemarcq, Poelcappelle,
Passcheudaele, et Messines qu'ils ne lar
deront point Se joindre leurs compa
triotes de tous les points du pays, pour
demander un système électoral conforme
aux besoins et aux intérêts des popula"
tions rurales, indignement sacrifiées aux
caprices des villes. Nous engageons sur
tout les électeurs ne point se laisser inti
mider par les menaces d'unecoterie déchue
dont le Progrès et le Volksvriend servent
d'organes. Une seule considération suffira
pour mettre les électeurs audessus du sys
tème d'intimidation organisé par les soi-
disant libéraux; c'esl, que ce sont les mêmes
hommes se disant attachés aux intérêts
agricoles, et qui s'iutitulent dérisoirement
libéraux, qui ont grève l'agriculture d'une
foule d'impôts ruineux et inutiles, et qui
pour tout secours la misère des popula
tions rurales n'ont su inventer que les ex-
posilionsetlesécoles agricoles. Pour sauver
l'agriculture ruinée pour ainsi dire, il n'y
a qu'un seul moyen, c'est de purger la
chambre des esclaves des loges et des clubs,
en donnant aux électeurs ruraux dans les
comices, la part d'influence qui leur revient
selon toute justice.
VÉRITÉ ET JVHTire.
On s'abonne Yprès, rue de Lille, o, près la Grand
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DR IA%iko%HI:mk!IT, par trlmeMre,
Ypics fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. IJii n° a5 c.
Le Propagateur paiatt le fHAMlODI et le SIKRfttRDI
de chaque semaine. (liiNertions'f 9 centimes la ligne.)
II y peu de jours qu'à propos de la pétition Maufroid,
M. Rogier se lit eucore le défenseur aident des prétentions
les plus anli constitutionnelles des entremis de la Religion.
Quelques-unes des pétitions adressées la
Cbaïubre au sujet de la réforme éleciorale sont
écrites sur papier timbré et affranchies. Cette dou
ble foimalilé est inutile. La Cbainbre jouit de la
franchise de port et reçoit toutes les réclamations
tracées sur papier libre. Nous croyons devoir en
avertir de rechef le public.
Ou a répandu a tort dans les campagnes le bruit
que les pétitions doivent être écrites eo français.
Nous engageons nos concitoyens s'exprimer dans
la langue qu'ils connaissent le mieux.
Nous avons appiis que le sieur Maufroid, dont
les déboires ont récemment occupé la Chambre,
est un fort piètre instituteur (son style du reste le
prouve assez,) qui, faute d'élèves et pour d'autres
motifs encoie, a dû quitter Braine-le-Cotule, où il
a végété quelque temps. A bout de ressources, il
était allé ouvrir, Gosselies, une petite école dans
un coin perdu, et il y recevait pêle-tnêle, garçons
et filles, qu'il instruisait lui-inèine. Oo juge de ce
que la moralité avait 'a perdre sous un pareil état
de choses. Du reste, Maufroid était peiue connu
'a Gosselies.
C'est cet instituteur dont MM. Rogier et Ver-
haegen ont accueilli les plaintes contre M. le curé-
doyen de Gosselies, qui jouit de l'estime et de la
considération générale.
Ce rapprochement montre une fois de plus avec
quel tact admirable le parti de feu la politique
nouvelle sait choisir ses protégés et ses adver
saires. (Patrie.)
La Chambre des Représentants n'a pas tenu de
séance samedi par suite d'une erreur de MM. les
secrétaires qui ont constaté la présence de 4?
membres, taudis qu'en réalité bj membres ont ré
pondu l'appel nominal.
L'erreur ayant été reconnue aussitôtmais la
plupart des membres piésenls ayant déjà quitté la
salle sur la déclaration de M. le président, le bu
reau a décidé que la séance serait considérée comme
non avenue et que les noms des membres présents
ne seront pas imprimés au Moniteur.
On écrit de Thielt, le to février Notre marché
aux toiles continue être bien fourni tant sous le