Si nos informations sont exactes, il en
trait dans l'idée d'un grand nombre de
contribuables de notre ville, fortement
gênés dans leurs affaires par suite de la
longue crise commerciale de cette époque,
d'adresser aux Chambres une requête res
pectueuse l'effet d'obtenir une diminu
tion dans les charges publiques. Rien,
selon nous, ne devrait paraître aussi légi
time, aussi naturel que cette démarche.
Les souffrances du commerce et du petit
négoce dans notre ville sont clairement
connues. Feu habituée se plaindre, notre
honnête bourgeoisie, endura avec résigna
tion ces épreuves tant que la présence
en nos murs d'une garnison convenable,
lui laissait encore titre de soutien, les
bénéfices qu'offraient la location d'appar
tements Messieurs les officiers de la trou
pe. Maintenant que celte faible et dernière
ressource se trouve également enlevée,
que restait-il faire beaucoup de braves
bourgeois, chargés d'impôts et de loyers
écrasants, si ce n'est adresser qui de
droit le triste état de leur situation locale.
Daus ces pénibles circonstances, la Ré
gence avait de graves devoirs remplir.
A elle en premier, il appartenait de se
rendre auprès du gouvernement l'inter
prète des plaintes de ses administrés;
elle avant tout il appartenait de chercher
par tous les moyens possibles, des adou
cissements la gène publique. Or, quelle
est la conduite actuelle de notre adminis
tration communale? Au lieu de soulager
elle aggrave les embarras des contribua
bles eu augmentant de 10 pour cent les
impôts fonciers et personnels déjà exis
tants. Que diront de ces faits, les adminis
trations communales des autres villes et
provinces? Ne leur servira-l-il point les
corroborer dans l'opinion proverbiable,
que les Yprois sont des enfants, attendu
qu'ils se choisissent des administrateurs
qui jouent si bien aux écus.
D'après le rôle de la taxe sur les chiens,
dont communication a été faite au Conseil
communal dans sa séance du 21 courant,
le produit s'en trouve évalué 40 fr. pour
un levrier, 174 fr. pour 29 chiens de chasse,
et 1,344 fr. pour 448 chiens de toute espè
ce, donnant un total de. 1,558 fr.
Un journal de celle ville annonce que
M. le ministre de la guerre a fait connaître
M. le commandant du génie de celte vil
le qu'il n'y a, de sa part, aucune opposition
ce qu'un abattoir soit construit sur la
Plaine-d'Amour. Four l'achat du terrain
nécessaire, il faudra que la ville traite avec
M. le ministre des finances.
aux élections de leurs représentants sans être as
treints désormais se reudre au cbef-lieu de
l'arroudissemeotc'est-à-dire faire un voyage
de dix douze lieues (aller et retour) parce que,
disent-ils, ce déplacement auquel ils sont obligés
sous la loi actuelle, leur occasionne des frais et
une perle de temps notables, et devient, par cela
même uoe corvée qui écarte une foule d'électeurs
du scrutin électoral qu'y a-l-il en tout cela qui
doive exciter la colère des grands bommes de parti
et les empêche de digérer et de dormir? Comment
donc les citoyens libéraux peuvent-ils trouver
mauvais que les électeurs campagnards viennent
réclamer l'adoption d'une mesure qui doit avoir
pour effet d'accorder a tout le monde les mêmes
facilités daus l'exercice du droit constitutionnel de
voter? Et comment vont-ils attribuer nous ne
savons quelle inspiration du diable ce désir fort
naturel cependant chez les pétitionnaires de ne
plus devoir se déplacer pour une chose qu'ils
feront chez eux tout aussi bien qu'ailleurs? Voici:
lorsque les hommes du parti des clubs et des loges
désirent taut maintenir les corvées vexatoires qui
entravent actuellement une partie considérable de
citoyens belges dans l'exercice de leurs droits poli
tiques ils se montrent en cela partisans de la justice
distributive peu près comme ils sont partisans de
l'égalité lorsqu'ils protègent l'industrie daus les
villes au moyeo de tarifs tout en ruinant uos cam
pagnes au moyen du libre-échange; ou a peu près
encore comme ils sont partisans de t'ordre et de la
constitution quand ils jurent leur s alliances avec
les républicains-socialistes et autres anarchistes du
même bord. Que veut-on Chacun ici bas a sa
manière de donner ses preuves d'attachement.
Voilà.
D'après ce qui vient de se passer a la chambre
des représentants, il est facile de voir que les me
neurs du parti exclusif essaieront une foule de
manœuvres obliques dans le but de faire échouer
la réforme électorale. Mais qu'importe que cette
réforme soit ou non de leur goût? Le fait est que
les électeurs des campagnes croient très fermemeut
au principe de l'égalité inscrit daus notre pacte
fondamental, et qu'ils veulent une bonne fois la
réalisation de ce principe en matière électorale.
Voila pourquoi ils protestent aujourd'hui de tous
les points de la Belgique contre les corvées vexa
toires qui leur sont imposées sous la loi actuelle et
pourquoi ils demandent la législature de faire
disparailre les entraves sans but qu'ils rencontrent
dans l'exercice de leurs droits de citoyens belges.
Et ce qu'ils demandent ils l'obtiendront malgré
les intrigues et les cris des chefs du parti des loges
et de leurs valets gages, parceque leurs réclama
tions sont fondées sur des raisons d'équité trop
évidentes pour qu'elles ue viennent pas rallier
aujourd'hui ou demain les suffrages de tous les
hommes impartiaux.
Libre si MM. Rogier et consorts veuillent faire
accroire la chambre que denx cents pétitions
plus on moins, couvertes chacune d'une foule de
signatures honorable, ne méritent beaucoup d'at
tirer l'attention de la législature? Eh 1 bien, si cette
mauceuvre vient leur réussir, les électeurs des
campagnes enverront alors dix mille pétitions
au lieu de deux cents et s'ils sont éconduits cette
fois encore, mais ils pétitionneront de nouveau.
Réclamer et réclamer encore jusqu'à ce que les
injustices dont une partie considérable de nos con
citoyens sout victimes, soient enfin réparées toutes
sans exception, et que les diverses parties de notre
législation comme aussi ses principes qui président
a notre politique, soient en harmonie parfaite avec
l'esprit et la lettre de notre pacte fondamental, en
même temps qu'avec les traditions véritables du
Congrès national: Voilà Dotre devise.
La foire annuelle, dite des chais, onverie en
celle ville depuis 8 jours, a été jusqu'ici, on ne
peut moins animée les étrangers et les campagnards
ont fait complètement défaut la neige ayant
obstrué toutes les voies de communication. De leur
côté, les citadins se trouvent quasi-consignés chez
eux car depuis dix jours les rues de la ville sont
également impraticables. Ace dernier inconvénient,
il eut été facile pourtant de remédier, et de rendre
service aux habitants, tout en procurant du travail
la classe ouvrière. A cet effet l'autorité commu
nale n'avait qu'à faire enlever par des gens du
peuple la neige amoncelée depuis si longtemps.
C'est ainsi que la chose se pratique dans plusieurs
localités de la province.
Liste des jurés appelés connaître des causes
juger par la cour d'assises de la Flandre
occidentale pendant la 2° série delà ses
sion de celte année, dont V ouverture est fixée
au j 7 mars prochain.
1. Mulier-Delebecque, conseiller communal Mouscron.
2. G. Dutremez, courtier Oslende.
3. H. Beernaert-De Boudt, négociant Courtrai.
4» H Vanden Berghe, fabricant Courtrai.
5. Ch. D'hondt, avocat Bruges.
6. J. Van Wassenhove, notaire Wacken.
7. A. Serrays, propriétaire Ostende.
8. P, Bortier, rentier Adinkerke.
9. H. Bouten, notaire Rumhrke.
10. J. De Grave, cultivateur Stuyvekenskerke.
11. F. DeConinck, négociant Haretbeke.
12. F. Valider Plauck^, avocat et conseiller coin m1 Bruges.
13. F. De Potter, cultivateur Eessen
14. J. Delcampe, propriétaire Outende.
15. A. Bakeroot, marchand Dixnuude.
16. Verschave, marchand Y près.
17. A. Debbaut, avocat Courtrai.
18. D. Valider Haegeu, échevin Anseghem.
19. A. Naert, particulier Bruges.
20. Ch. Steyaert, marchand de vins Bruges.
21. L. Houbshager, cultivateur Furnes.
22. Vicomte Ed. de Nieulandt, propriétaire S* André#
23. E. Dufort, notaire Wynkel-St-Eloi.
24. L. Nevejan, notaire M. ssines.
25. D. Calens, secrétaire communal Zwevezele.
26. T. Barbier, brasseur Avt Igheni.
27. D. Declercq, notaire Moorseele.
28. Ch. Forge, notaire Dottignies.
29. F. De Meuleuaere, notaire Coolscamp*
30. Fl. De Ruysscher, propriétaire Aiveringhem.
Jurés Supplémentaires.
1 J. Dumon, pensionnaire de l'État a Bruges.
2. F. Ryekebosch, boulanger, id.
3. E. Retsin, docteur en sciences, id.
4» E. Marlier, conseiller communal, id.
Dans la nuit d'avant-hier, on orage a éclaté
sur la ville de Roulers; on nous assure que la fou
dre a frappé la tour de l'église sans occasionner
des dégâts.
Les sociétés réunies Gand pour célébrer
l'anniversaire de S. A. R. le duc de BrabaDt, ont
résolu d'envoyer Bruxelles uoe dépuiation, char
gée d'inviter le prince héréditaire vouloir hono
rer de sa présence les fêtes qui seront données
cette occasion. Cette députation est composée de
MM. le vicomte de Clercque-Wissocq, le comte
Duchâtel, le baron Léon de St-Genois et le bourg
mestre.
On écrit d'Anvers, le 24 février
Hier soir, de 8 11 heures, nous avons essuyé
un vrai ouragan accompagné de raffales de neige.
Ce temps orageux a occasionné uo grand malheur
et plusieurs désastres. Un douanier le nommé Van
den Hove, natif de Gaud, qui se trouvait de faction
dans uoe guerite a été jeté par la violence du vent
dans le bassin et s'y est noyé. Le hangar de con
struction de M. Orban qui se trouve sur la rive
gauche de l'Escaut, près de la Tète de Flandre, a
été brisé ou fortement endommagé. Le toit d'une
maison sise pont la Chaux a été en partie enlevé
et plusieurs cheminées ont été renversées.
On écrit de Vienne, 21 février Le colonel
comte Lamberg est arrivé ici, porteur de dépêches
importantes de la part du maréchal Radetzky. Le
nombre des arrestations qui ont eu lieu la suite
de l'échatiffourée de Milan s'élève déjà plus de
5oo, et l'on en opère tous les jours de nouvelles.
Jusqu'à présent on a exécuté en tout 17 des factieux
pris les armes la main. Une circonstance qui,
quelque insignifiante qu'elle puisse paraître au
premier moment, mérite l'attention sons plus d'un
rapport, c'est que les pièces d'or trouvées sur les
factieux an moment de leur arrestation, étaient
fausses, mais d'une imitation parfaite. Cette circon
stance, si elle se confirmait, serait une arme morale
bien puissante contre les misérables et aveugles
fauteurs de la révolution en permanence, et servi
rait peut-être mieux que tout ce qu'on pourrait
dire désiller les yeux de ceux qui se font leurs
sectaires.
Du 22. L'amélioration de la santé de l'em
pereur a continué dans la journée d'hier S. M.
a passé une nuit tranquille et son sommeil n'a été
que peu interrompu. Aujourd'hui l'empereur est
très-bien, et S. M. a déjà donné quelques signa
tures.
M. Eltenreich, qui, avec le colonel O'Donnell,
a saisi et terrassé l'assassin, a reçu de S. M. la
croix de chevalier de l'ordre de François-Joseph.
(Dép. télégr. du Moniteur de Prusse.)
Du 23 au matinLes soites de la contusion
que S. M. I empereur a éprouvée, se font actuel
lement sentir par des congestions sanguines. La
nuit derniere, I empereur a éprouvé un peu de
fièvre, la suite de laquelle S. M. a goûté vers le
matin un sommeil léger.