il JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. BODRGEOIS D'YPRES- No 3696. 36me année. Le journal des cumulards cher che détruire la profonde indig nation que vous avez ressenti en vous voyant appelés par de nou veaux impôts combler le gouffre creusé dans la caisse communale par ses illustres et savants patrons. En publiant un fallacieux tableau de dépenses extraordinaires plus ou moins utiles, il s'efforce de détourner l'attention publique d'une foule de dépenses ordinairesexagérées, inu tiles, et dont quelques unes nous pa raissent même d'un ridicule achevé. Cette tactique ne réusira pas. Vous n'avez qu'a jeter un coup d'ail, sur le budget communal affiché aux Halles, pour être convaincus que des admi nistrateurs doués de la prévoyance la plus vulgaire, eussent facilement pu éviter, d'écraser coups de nou veaux impôts, le commerce péricli tant, la bourgeoisie si souffrante. Allez voir; vous y verrez figurer 6,3oo francs pour traitement du col lège echévinal et jetons de présence aux conseillers communaux; deux sommes de 800 et de goofrancs pour des chefs de musique; 3,200 francs pour la musique, la rétribution et la masse d'équipement des pompiers; environ 5o,000 francs pour le collège communal; 2,53g francs pour le se crétaire communal!2,53g francs au secrétairequelle pitié et l'on parle de 2,200francs pour le traite ment de huit vicaires et de quatre curés, et on ose recourir de nou veaux impôts, et on ne peut réaliser une économie de 10,000 francs sur un budget de plus de 20g,000 francs. Pauvres administrateurs!... pauvre Progrès Ah! messieurs les conseillers, vous êtes jugés, et nous vous conseil lons, au lieu de vous amuser ana lyser du guano, d'employer vos loisirs étudier la science du bon homme Richard, en méditant, et en appliquant aux finances communales sa maxime favorite pour être riche, il faut dépenser moins que son re venu. peut-être alors vous vous rendrez capables d'administrer un jour les affaires communes, la sa tisfaction générale. LE PROGRÈS utoan® anara sas ipamDns. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7PP.SS, 2 Mars. Depuis quelque temps déjà l'opinion publique se préoccupait vivement de la situation fâcheuse où se trouvent lés finances communales, lorsqu'une nouvelle aggravation d'impôts de 10 p. °j0 sur le foncier et sur le personnel est venu combler le mécontentement public. Au sein de la bourgeoisie il n'est qu'uoe voix pour condamner sévèrement le système de folles prodigalités qui, maintenu si opiniâtrement par la régence, vient eufiu d'aboutir ce résultat déplorable. A différentes reprises déjà nous nous étions fait l'écbo du mécontentement général tandis que la feuille dont l'autorité communale a fait sou moni teur, gardait systématiquement le silence. C'est qu'en effet le terrain pour lui était brûlant et qu'il lui répugoait de s'y hasarder. Aossi, se déménant de son mieux,s'efforçait-il d'opérer quelque heu reuse diversion afin de nous attirer ailleurs, et de détourner l'attention publique des tristes exploits de ses patrons. Mais cette pitoyable tactique ne pouvait durer, et il a bien fallu enfin que le Pro grès quittât le rôle ridicule qu'il s'était donné. Il est vrai, ce n'est pas de bonne grâce que le confrère s'exécute; la fureur seule de ses invectives, l'obscu rité de son argumentation, l'incohérence de son langage, le dépit, disons mieux, la UOn dé guisée dont sa réplique entière est empreinte, tra hissent, mieux encore que la faiblesse de ses arguments, le cruel embarras, où il se trouve et constatent d'une manière péremptoire que nous avons frappé juste et que le champion du faux libéralisme se trouve blessé au défaut de la cui rasse. Mais analysons le factura que le journal de l'hôtel-de-ville adresse aux contribuables, et dont les énormes caractères typographiques cou vrent une page presqu'entière. Au reste c'est titre d'AVis que s'énonce magistralement le Pro grès, ainsi qu'il convient aux hauts et puissants Seigneurs qui trônent dans ses bureaux. Le journal du clergé, dit-il, ameute les élec- leurs contre le Conseil communal, parce que les constructions de nouvelles routes et les travaux de raccordement de la ville la station exigent des levées de fonds et par conséquent io cen- limes additionnels pour le payement des intérêts et de l'amortissement. Celte première allégation de la feuille cléro- phobe est d'une flagrante fausseté. En effet, ce que nous avons critiqué, ce n'est pas tant l'imposition de 10 p. 7, en elle-même, que l'imprévoyance ou l'impéritie du Conseil communalqui loin de se créer des ressources, l'aide d'une gestion sage et économique, pour parer des éventualités depuis longtemps prévues, n'a su au moment fatal se créer des ressources qu'aux dépens de ses adminis trés. Ce que nous critiquâmes donc, ce furent ces mille dépenses inutiles, se renouvellant d'années en années, telles que la construction des bâtiments de l'école communale, le maintien ruineux d'un collège antipathique aux voeux des habitants, les folles dépenses affectées la maison d'aliénés, les trente-six mille francs enfouis daus l'étang de Zil- lebeke, les subsides inconsidérément vôtés pour la construction de différentes voies pavées, etc. A la suite de la tirade que nous relatons plus haut, le Progrès se met récapituler un certain nombre de travaux publics exécutés depuis plu sieurs années avec subside de la caisse communale, et, de plus, deux emprunts, dont l'un eut pour ob jet de faire face la crise alimentaire en 1847. Ainsi il accumule d'assez jolis chiffres et arrive un total de 111,000 fr.l Fort bieo; mais que prétend démontrer ici l'organe de l'autorité communale? Nous ne le savons guère- Tout ce que nous savons c'est qu'un déficit existe; qu'il est considérable; que des dépenses outrées, inutiles et sans cesse re nouvelées le creusèrent et que de nouvelles dépen ses égalemeot inutiles ou exagérées tendent l'agraver encore; tout ce que nous savons, c'est que les ressources du peuple et de la bourgeoisie sont minimes, qu'elles diminuent encore, et qu'à mesure qu'elles diminuent l'administration com munale agrave les charges et impôts, déjà si lourds supporter. Au reste, parmi les quelques dépenses qu'énumère le Progrès, il en est plus d'une dont l'inoportunité, quant aux intérêts de la ville, est parfaitement connue. Mais il est temps que nous revenions au mani feste. Nous avons dit que le Progrès additionnant certains frais charge du trésor communal, arrive la somme de 111,000 fr.; suit une phrase complè tement inintelligible et que personne sans doute n'aura comprise; puis il ajoute On pourrait dire pourquoi ces routes? Les communications faciles attirent les populations des commuoes qui viennent y vendre leurs den- rées et s'approvisionner de ce qu'ils ont besoin. Nous répoodous les communications faciles attirent les populations, lorsque ces populations ont d'ailleurs intérêt fréquenter la ville mais est-ce bien, par exemple, en reliant en voie droite un grand nombre de villages au marché de Wer- vicq, qu'on prétend favoriser la ville d'Ypres? Et cependant le pavé de Cruys-Eecke la première de ces villes n'a pas produit antre chose.Est-ce bien en convertissant Neuve-Église en point cen tral d'une importante agglomération d'âmes, tel point qu'un marché puisse désormais s'y tenir, que l'on prétend favoriser le marché de notre propre ville? Or, tel est le résultat où le subside de 58,000 francs que le Progrès porte en compteest venu aboutir. Ici s'arrête la partie quelque peu sérieuse (dans la forme au moins) de l'Avis que nos puissants seigneurs adressent aux contribuables. Le reste n'est qu'une bouffoonerie; mais une bouffonnerie grossière et cynique c'est l'insulte la bouche, les dents en écume, que ces donneurs d'avis s'adressent leur auditoire. Impuissants sans doute se défen dre par de solides raisons, c'est en criant bien fort qu'ils s'imagioent en imposer au poblic, c'est en tapagant avec fracas qu'ils visent étouffer la voix de l'opinion dont nous nous sommes faits les échos. Mais que nos lecteurs en jugent par eux-mêmes Contribuables! s'écrie sans transition le Moniteur du Conseil, Apprenez que le Conseil vote généreusement ceux qui ameutent les in- térêts contre lui, deux bille deux cents francs tous les ans, comme subsides extraordi- naires aux vicaires et curés, et les centimes additionnels eussent pu être moindres, si le clergé ne profitait pas de cette générosité si singulière- ment récompensée. Contribuables! le torchon clérical n'a garde de vous instruire des subsides votés aux églises

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1