CALOMNIES DU PROGRÈS M. LE CURÉ DE LOCRE. gjp Jfc Dans son numéro du 17 tlfévrier, l'organe du libéra lisme de notre ville, annonça sans vergogne que le curé de Locre venait d'être saisi en fraude de dentelles, par les douaniers de service Bailleul. Un fait de cette nature mis la charge d'un ecclésiastique ne pou vait manquer de faire sensation en ville, et de donner lieu de nombreux commen taires. Ne sachant point que le Progrès en osant promulguer une semblable imputa tion, manquait de toute sérieuse preuve l'appui de son dire, et 11e pensant point, par trop de délicatesse, qu'il fallait intligcr sur le frout du confrère l'épitliète de ca lomniateur patenté qu'il lance si souvent la tète d'autrui, nous relàlames la méchan te nouvelle, cherchant dans la version qui nous parut la plus vraisemblable des mo tifs valables d'atténuation et de disculpa bilité. Une protestation adressée au Progrès, par ce respectable prêtre, vient réduire leur juste valeur les perfides insinuations de la feuille voltairienne, et démontrer une fois de plus, que lorsqu'il s'agit de vilipen der ou de dénigrer un ecclésiastique, les scribes éhonlés de ce journal, montent volontiers sur leur ignoble tréteau. La contravention, il est de fait, n'existe que dans le cerveau cléropbobe des écri vains d'un journal au service des loges. La protestation du respectable curé l'ollet que nous insérons plus loin, le prouve satiété. Surpris en flagrant délit de men songe et de calomnie, on aurait attendu avec raison d'un journal, qui conserve encore quelque sens moral, que, cédant un reste de pudeur et d'honnêteté, il eut donné la réclamation du prêtre incrimi né tort, autant de publicité et de reten tissement qu'il en avait mis produire une calomnie sa charge. Ainsi l'exigeait le devoir d'un journaliste sérieux, et digne d'occuper une place dans la sphère publi que. Mais le Progrès, comme le Mépltisto- phèles se soucie bien plus de salir la robe du prêtre que de faire preuve de loyauté. Un curé se trouvait attaqué dans son honneur; une malveillante imputation avait été écrite sa charge; les journaux clubistes de tout le pays s'étaient rendus les échos complaisants de celte nouvelle; c'eut été trop, pour le Progrès, de chercher autant qu'il était en lui de réparer le mal qu'il venait de commettre. En conséquen ce l'honnête journal ressasse de nouvelles réflexions, et ce, en caractères saillants, représentant le fait comme généralement avéré. Puis dans un coin de son journal, la suite des nouvelles politiques du monde entier, se trouve réléguée la réclamation du respectable prêtre qu'il avait si indig nement traîne dans la boue; nous n'ajou tons rien relativement aux commentaires malveillants dont le Progrès fait précéder cette pièce réclamatoire; nous ne qualifie rons pas même la conduite qu'il y a, d'en- régislrer en caractères diamant, presqu'il- lisibles, une pièce de cette nature, il appartient seul au public honnête d'appré cier ces faits scandaleux et seuls dignes d'une conscience libérale. Reste savoir si le tribunal, n'aura point s'occuper de ces faits. Voici la lettre de M. le cure de Locre A Monsieur le directeur du Progrès, Ypres. Votre feuille n'ayant ni lecteur ni abonné datis notre paroisse, ni dans les paroisses voi sines, je viens d'apprendre par hasard que vous avez donné, dans votre numéro de di manche dernier, un petit article, bien intéres sant sans doute, pour vos lecteurs, dans lequel vous annoncez triomphalement que j'aurais été saisi en fraude par la douane française, avec une grande quantité de dentelles, etc., etc. Malheureusement pour vous et les vôtres, Monsieur, et comme cela vous arrive bien sou vent, il n'y a dans tout ce que vous dites, mon sujet, pas un mol de vrai. Je me vois donc obligé d'en appeler la loi, afin de vous invi ter insérer dans votre plus prochain numéro la présente protestation. Je ne sais si je pour rai attendre de Céquilé de vos confrères, qui ont mis tant d'empressement pour reproduire votre précieux article, qu'ils reproduisent aussi cette réclamation. FRAUDE ÉNORME! A voir le malin plaisir avec lequel le Progrès annonçait dernièrement qu'un brasseur de celle ville avait été pris en contravention au règlement d'octroi, nous ne doutions pas qu'il ne fût question de quelqu'un que d'habitude ce journal ho nore tout particulièrement de ses haines. En effet dans un numéro suivant il a dé signé la personne, très-honorable tous égards, qui selon lui (la chose devait aller crescendo) s'était rendue coupable de frau de. Comme nous avions la conviction qu'il y avait au moins de l'exagération dans tout ce tapage, nous avons pris des infor mations précises sur ce qui avait pu y donner lieu, et nous avons été stupéfaits d'apprendre, quoi?... on le devinerait diffi cilement, tant la chose est insignifiante. Il s'agit tout simplement de ce que pen dant ces jours de neige, l'ouvrier du bras seur en question qui conduisait de la bière un village assez éloigné, et voyant qu'il ne pourrait arriver destination avec sa charge, sans tuer eu quelque sorte son cheval, a cru ne pouvoir mieux faire que de décharger un tonneau de bière dans un cabaret appartenant son maître, et situé dans la banlieue de la ville. L'ouvrier pour être parfaitement en règle, aurait dû ob server, dit-on, quelque formalité; mais cet homme ignorait ce qu'il avait observer dans ce cas tout fortuit, et croyait de pou voir se meitreen règle en rentrant en ville. L'on doit en convenir: c'est là une fraude horrible, et capable de ruiner le trésor de la ville, s'il ne l'était déjà; car il nous revient que même en supposant la fraude consommée, ce dont il n'était nullement question, puisqu'on avait cédé une force majeure, une impossibilité physique de continuer le voyage, comme du reste cela s'est vu sur toutes les roules, il nous re vient, disons-nous, qu'il pouvait s'agir au moins du bénéfice d'un franc!! Ce que c'est cependant que l'esprit de parti quand il veut nuire aux personnes qu'il croit être ses adversaires politiques. LES FACTEURS RURAUX 3)$ IPDSîO» La discussion du budget des travaux pu blics, a donné l'occasion plusieurs repré sentants de faire des observations en faveur des facteurs de la poste rurale. L'honorable Van Groolven, et le député de Roulers, M. Rodenbach ont réclamé avec instance des améliorations pour cette catégorie nom- breuseetsi méritante des employés publics. Nous appuyons volontiers les justes pro positions de ces hommes d'État. Le traitement des facteurs ruraux n'est pasen rapport des besoinsd'un grand nom bre d'entre eux. Il ne rénumère pas les ser vices qu'ils rendent au pays, avec un zèle et un dévouement dont il est superflu de faire l'éloge. Ce qui plus est, nous disons avec l'honorable M. VanGrootven,que leur «S'-Martio, S'-Pierre, S'-Jacques et surtout S'-Nicolas. Ils s'élèrent depuis dix ans k plus de cinquante mille francs! C'est de l'ar- n gent qui ne produit rien des routes an moins vous amèneront des consommateurs. Les hom- mes-ligesdu clergé savent-ils administrer sans percevoir des impôts? Vous ne l'avez pas ou ït blié, qnand ils quittent une administration on y trouve un gouffre de dettes. Charlatans de religion, tartufes de charité, ils sont des agents d'anarchie et en semant la dis- corde, ils recoltbnt le mépris. Or, nous transcrivons sans changer une virgule c'est de ce ton d'énergumène que l'organe de la Régence s'adresse ses administrés. C'est en lan çant l'injure pleines inains, qu'il prétend éclairer et couduire l'opinion publique. Mais un porte faix ivre n'oserait s exprimer de la sorte! mais dans les bagoes et les bouges on ne s'énonce pas en un lan gage plus grossier Et c'est h un public honnête et sensé que l'on s'adresse De telles inepties ne comportent pas une discus sion sérieuse. Il nous doit doue suffire de les livrer an tribunal de l'opinion publique et au mépris de tous les gens bien élevés. Signalons toutefois en core la tactique également odieuse et impie de ces faiseurs de manifeste, qui se soucient moins de se défendre eux-mêmes, que d'attaquer la religion en la personne de ses ministres. Car ainsi qu'on le peut voir, ce n'est pas tant au Propogateur et au parti catholique que s'adressent les injures du Pro grès, qu'au Clergé catholique lui-même. Quant a nous, nons repoussons formellement les titres de journal du clergé et autres semblables, dont on nous gratifie nous déclarons n'avoir rien de commun avec ce corps respectable; nons n'en recevons aucun secours pécuniaire, non pins que de qui que ce soit; nul ecclésiastique ne participe h notre rédaction la propriété pleine et entière du Propagateur appartient son éditeur, et la ré daction en est totalement confiée des plumes laïques. Mais en nous confondant systématiquement avec le corps sacerdotal, les cléropbobes inspira teurs du Progrès ne cherchent qu'une occasion de déverser l'invective et l'outrage sur les ministres de l'autel. Quant au subside modeste qne l'organe do con seil communal reproche avec tant d'aigreur k Mes sieurs les curés et vicaires de la ville, nous nous abstenons de le justifier, personne n'ignorant que c'est Ik une simple indemnité, que leur garantit le concordat et qu'ils méritent d'ailleurs k plus juste titre, eux dont la vie entière se consume dans la pratique du bien, que tant de pédagogues libéra- listes, grassement dotés aux dépens des sueurs du contribuable, nonobstant les répugnances non équi voques qu'inspirent leurs leçons la presque tota lité des pères de famille. Quoi qu'il en soit, les auteurs du manifeste ont bien lieu d'être satisfaits; car on assure que le Conseil communal refuse aux vicaires de S1 Pierre le faible subside de 200 fr. qui leur est alloué; Quant Messieurs de l'hôtel- de-ville et k leurs clients du collège et de l'école moyenne, ils continueront a toucher leurs gros ap pointements, et sauront bien se les faire payer eu taillant dans la bourse d'autrui. ENVERS Il «'agit ici tout simplement des subsides alloués, l'exemple de l'Etat et de la provincepour frais de restaura tion dt l'église â'-U.rlin et d'aobèvemeut de S'-Hitolis. I.OCKE, le Février, «853. pii. follet, curé a locre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 2