N« 3703. 36me année. TFSkffS, 26 Mars. Dans notre N# de samedi dernier nous avons fait mention en passant d'une lettre éditée par le Progrès, et signée un Yprois de bonne foi. Qu'est-ce que celle lettre, et que nous dit-elle? Hien. Des phrases et quelques injures indignes de tout homme qui se respecte, voilà tout le contenu de la pièce. Mr le correspondant commence par nous faire connaître que i'inimilableépîlre adres sée au Progrès par le conseiller communal a produit le meilleur effet dans le public, et que grâce aux idées lumineuses émises par l'honorable magistrat, tout le monde s'est mis comprendre que pour faire face àdesdépenses extraordinaires, il faut avoir recou rs des recettes ex traord in a i res a ussi Heureux M'le conseiller d'avoir été com pris si bien! Mais cependant en premier lieu l'administration communale a accordé 38,000 fr. pour la route de Neuve-Église; 6,000 fr. pour celle de Cruys-Eecke Wervick; 8,000 fr. pour celle de Luzerne Oostvleteren elle a donné 8.000 fr. au moins pour la restauration de la salle des spectacles; 56,000 fr. ont été noyés dans l'étang de Zitlebeke ajoutez que pendant les treize dernières années le col lège communal a englouti net une somme d'au moins 160,000 fr.: comptez: ce sont déjà 256,000 fr. passés en d'inutiles dé penses. Si l'administration de la ville ve nait retrouver seulement le tiers de cet «argent qu'elle a si follement prodigué, ne pourrait-elle pas l'employer l'exécution des travaux qu'elle a projetés, et aurions- nous payer aujourd'hui 17 p. c. au profit de la commune Non... Donc c'est l'im- péritie de nos édiles que nous sommes re devables de ce fâcheux résultat: premier point. Et puis d'un autre côté, est-il bien vrai qu'aux dépenses extraordinaires viennent invariablement correspondre les receltes extraordinaires aussi, et par suite la né cessité d'établir des charges nouvelles? Il faut voir. Souvent quand un père de fa mille se trouve obligé des dépenses de cette nature, il fait des économies sur le train ordinaire de sa maison. Qu'est-ce qui a pu empêcher les magistrats de la com mune de suivre une marche analogue? Et pourquoi viennent-ils puiser de nouveau dans nos bourses, lorsque tout leur com mande de prendre exemple sur le père de famille vigilant? Car enfin la petite bourgeoisie est dans la gêne, et il faut avouer qu'une augmentation de 10 p. c. sur l'ensemble des contributions person nelles et foncières ne sont pas du tout une bagatelle pour les contribuables qui ont payer. Il était impossible, dites-vous, ,de faire face notre situation financière en prenant la voie des économies. Eh bien! voyons: et d'abord combien produira le nouveau 10 p. c.? 11,000 12,000 fri pas d'avantage, assure-t-on. Donc si l'on pouvait économiser une pareille somme sur l'ensemble du budget, il deviendrait inutile de majorer les impôts: cela est-il possible? 1 Que l'on supprime la musique des pompiers qui coûte la ville 1,500 1,600 au moins, au lieu de 600 700 fr., suivant que le veut M' le correspondant. Un chef de musique seul se paie déjà 900 fr. 2 il y a quelque chose rabattre sur les 2,500 fr. alloués au secrétaire de la commune. Nous avions avancé quelque part que dans le temps son traitement avait été augmenté. M' le correspondant nous prouve que nous étions dans l'erreur. Les traitements des Bourgmestre, Eche- fins, secrétaire et trésorier, sont aujour d'hui, dit-il, ce qu'ils étaient avant 1830. Seulement, cette époque on les réduisit d'un cinquième mais depuis 1843, le con seil communal les a reportés au taux nor mal. Soit nous admettons cela. Mais résulte-t-il de là qu'un traitement 2,500 fr. pour le secrétaire d'une ville comme Ypres, ne soit pas en dehors de toute pro portion avec le peu de besogne qu'il a faire? Et du reste la bourgeoisie est elle dans une position beaucoup plus prospère qu'en 1850 1843? 3 11 y a l'école moyenne et le collège communal. Ici nous avons rectifier une nouvelle erreur de M. le correspondant du Progrès. Ces établissements coûtent en tout non pas 19,000 fr. comme il l'affirme, mais environ 50,000 fr., ce qui est fort différent. L'étal intervient danscetledépense pour une somme de 10,000 fr.: reste donc 20,000 fr. peu près, charge de la commune. Ne conviendrait-il pas de supprimer ce collège coûleuxetdefaire ainsi uneépargne considérable? Non, suivant le correspon dant; ce serait là une mauvaise économie, parce que le collège communal a fait et fait encore beaucoup de bons élèves: Et quels sont, je vous prie, ces excellents élè ves?combien en compte-t-on deux ou trois noms propres, voilà tout ce qu'on nous cite l'honneur d'un collège ayant un tiers de siècle d'existence. Il n'y a pas un établissement d'instruc tion dans le inonde entier, pensons-nous, qui n'en puisse dire autant. Du reste la question est de savoir si pour la solidité des études, le collège de S' Vincent de Paul ne vaut pas tout autant que celui de la ville: Il vaut certainement plus: et c'est pourquoi il gagne tous les jours davantage la confiance des parents même libéraux, tandis que l'autre végète non obstant les sacrifices ruineux qu'on fait pour le tenir débout. Mais, continue M. le corres pondant, si l'on prêtait l'oreille aux hom mes du Propagateur, et qu'on en vint supprimer le collège communal, qu'y gaj i gnerail-on?rien,dit-il:car bientôtleclergé réclamerait pour le collège épiscopal le subside contre lequel il crie maintenant. Vous le croyez? eh bien! voyez: de 1834 1840 le collège de S1 Vincent a été sub- sidié par la ville: Combien recevait-il? 3,000 fr. chaque année, et avec cela il se portait parfaitement bien. Depuis 1841, il n'a plus eu une obole de la commune, et malgré cela il n'en a pas moins continué de se consolider et de prospérer tous les jours davantage. Il y a d'autres exemples^: la ville de Courlrai entr'autres donnail en 1843 un subside de 2,500 Ir. et moyen nant celle faible somme elle possédait un collège comptant 200 élèves. A qui persua- dera-t-on en présence de ces faits, qu'il faudrait aujourd'hui un subside de 20.000 fr. au collège épiscopal? Les rédacteurs du Progrès croient-ils que leurs lecteurs soient un ramas de niais pour ôser leur servir des si lourdes sottises? Donc dans toutes les hypothèses, il y a faire une économie de 14 15 mille fr., rien que sur le budget de l'instruction pu blique. Nous savons bien que nous n'obtien drons rien de ce côté mais que l'on daigne nous apprendre du moins au nom de quel grand intérêt on écrase le contribuable pour le maintien d'un collège inutile. iaao-» On s'abonne Ypres, rue de Lille, »o, près la Grand Place, et chez, les Percepteurs des Postes du .Royaume. PRIX DE L AIIO\^t;ui:«T, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) On se rappelle, qu'un Concert suivi de repré sentations scéniques fut organisé il y a quelques semaines dans notre ville par les élèves de l'école communale. Le but de cette soirée si nous avons bonne mémoire était de se procurer les moyens d'acheter une tunique pour le corps de musique de cet établissement ainsi que des blouses et de nouvelles casquettes pour les autres élèves. A cette fin philanthropique, la ville entière s'empressa d'apporter sou obole, et la salle de spectacle suffit a peine aux nombreux souscripteurs. Une dou zaine de cents fraucs furent recueillis, si nos ren seignements sont exacts. Depuis lors on s'attendait voir réaliser l'œuvre qui avait rencontré de véri tables sympathies, et chacun se flattait d'avoir fait une action doublement généreuse, que devait pro filer a notre jeunesse indigente, et aux nombreux commerçants de cette ville. Jusqu'ici cependant nous ignorons si nos marchands de draps, nos cha peliers, et nos tailleurs ont été honorés de com mandes relatives au rébabillement de l'école dite la Looye. Quand donc se mettra-l-on en voie d'exécution de cette mesure? Le commerce l'at tend avec une juste impatience maintenant que les io centimes "j0 additionnels viennent peser sur les familles; et sans aucun doute on ne trompera point la légitime attente des livranciers contri buables, car il serait d'une inconséquence outrée d'aller s'adresser dans une ville étrangère pour l'achat et la confection d'objets dont nous avons chez uous un choix ample et varié. Les rapporteurs des sectioos formant la com mission chargée d'examiner les nombreuses péti tions relatives la révision de la Loi Electorale sont en majorité favorables cette reforme. Sur les six membres qui composent cette commission quatre appuieront les demandes des pétition-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1