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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3707.
36me année
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qui s'attachèrent dans la mesure de leurs
forces le rendre heureux. En la personne
de Son Altesse Royale, il reconnaît le dig
ne héritier de ces souverains dont, tra
vers les siècles, la mémoire est restée chère
au pays. Comme eux, affable et vertueux,
le souvenir de ces actes survivra pareille
ment dans la reconnaissance du peuple,
car, tout le promet, il consacrera ses jours
sauvegarder les intérêts des belges et
assurer la félicité publique.
LE DÉFICIT DE LA TILLE
SES CALSES; SES REMÈDES.
La mesure fiscale adoptée par l'adminis
tration communale, pour remédier aux
besoins sans cesse croissants du trésor,
continue d'occuper, comme au premier
jour, l'esprit de tous les contribuables. Un
mécontentement général accueillit la levée
de l'odieux impôt des 10 centimes addi
tionnels, et ce mécontentement, loin de
s'apaiser et de se calmeraugmente et
grandit avec le temps, qui efface bien des
illusions et qui apprend la Içngue peser
justement les hommes et iesjchoses.
L'administration communale actuelle,
que le génie libéral fit éclore, s'installa
l'Hôtel de Ville, tmeTépoque où le pou
voir plus que jamais était facile. 11 ne
s'agissait que d'organiser des bals, des
fêtes et des spectacles. C'est là une vérité
qu'on ne saurait révoquer en douteet
dont la remarque saute aux yeux des per
sonnes les moins clairvoyantes en 1840
aucune commotion extérieure n'avait pa
ralysé l'essor du commerce et de l'indus
trie; et la situation de la ville, par la pré
sence d'une garnison satisfaisante, offrait
la cité des ressources considérables dont
on abusa sans la moindre prévoyance.
Pour des hommes doués de la prudence
administrative requise, et dévoués au su
prême dégré aux intérêts de leurs admi
nistrés, il va sans dire, que ce devait être
là, une époque propre préparer une
moisson riche d'économie et d'avenir, ca
pable de parer toutes les éventualités
futures. Évidemment, tel était alors l'état
des choses, que Je. budget, si nos renseig
nements sont exacts, offrait 200,000 francs
de recettes. Avec des coudées aussi am
ples, on pouvait naturellement se procurer
une poire d'épargne. Maisle libéralisme
permet-il ses élus, de tenir compte de
ces circonstances propices? Furent-ils li
bres de tirer de la situation passée, tous
les avantages qu'elle leur offrait pour l'a
venir? Les faits sont là qui répondent, et
l'impôt qu'on ne trouve pas mal de préle
ver, démontre toute évidence que, loin
de songer se créer des ressources pour
couvrir les dépenses imprévues, nos-édi
les ne s'enquirent pas même des moyens
de se ménager une encaisse destinée
couvrir les frais de construction d'un che
7?S.3S^_9 Avril.
Voici venu un de ces jours heureux que
la Belgique de 1830 attendit longtemps
avec impatience. C'est aujourd'hui que
S. A. R. Mgr le Duc de Brabant, prince hé
réditaire, atteint l'âge de majorité, et que
le trône de Léopold, si solidement édifié
déjà sur l'attachement et la reconnaissan
ce du peuple Belge, voit renforcer encore
ses bases et grandir les gages de félicité
durable qu'il offre l'avenir du pays.
Nouvellement rentrée dans la grande
famille des nations, la Belgique ne comp
tait autour d'elle qne des ennemis achar
nés ou des amis incertains et quelquefois
dangereux; alors qu'elle appella partager
ses-périls et ses labeurs un prince dont on
peut dire sans flatterie que, par la haute
sagesse de ses actes et le respect dont
l'Europe l'entoure, il est le vrai fonda
teur de la Belqique regénérée.
Contre ce trône né d'hier les pins fu
rieux orages se sont déchaînés; grâces au
sage monarque que le Belge et l'étranger
admirent, grâces l'influence religieuse
qui règne encore au sein de notre beau
pays, grâces surtout la main de la Pro
vidence visiblement étendue sur nous en
plus d'une circonstance, le pays et le trône
sortirent victorieux de ces épreuves qui
n'avaient fait que retremper leur vigueur.
Aujourd'hui, qu'à côté du trône vient
s'asseoir un jeune prince, en qui brillent
également et les royales qualités de son
auguste Père et les vertus aimables de sa
mère, de cette Louise-Marie trop tôt enle
vée l'amour de la nation, les Belges ont
compris qu'une aurore nouvelle se levait
sur leurs destinées. A la suite des jours
d'orage qu'ils ont dû parcourir, mainte
nant que les dangers du dehors et les agita
tions au-dedans s'apaisent graduellement,
la majorité du prince-héréditaire leur ap
paraît, ainsi que l'arc-en-ciel aux hommes
sauvés du cataclysme universel du déluge,
un gage de sécurité et de paix.
Aussi, voyez comme d'une extrémité du
pays l'autre éclate spontanément l'allé
gresse populaire. A ces élans de joie pa
triotique Ypres aussi s'associe dignement;
car quelques dures,quelques préjudiciables
que lui puissent être certaines mesures ré
centes émanant du ministère de la guerre,
la patriotique et fidèle cité n'ignore pas
que le Roi n'est pour rien dans ces actes
purement ministériels. Ces perles, ces
malheurs privés ne sauraient donc refroi
dir chez nos concitoyens l'amour dont tous
les Belges l'envie entourent le jeune hé
ritier de la couronne. Le peuple des Albert
et Isabelle, des Marie-Thérèse, des Charles
de Lorraine n'a pis, en effet, deshérité de
min de fer réclamé et attendu depuis plus
de 10 années. Ne leur en fesons pas un
reproche personnel il est dans l'essence
du libéralisme de condamner les hommes
les plus sages suivre l'ornière des viveurs,
dès qu'ils se plient ses exigences.
L'argent néanmoins abondait dans les
tiroirs de l'Hôtel de Ville; on ne savait
presque qu'en faire, soit l'enfouir Zille-
beke, dans l'Yperlée ou dans les égoûts,
soit le rouler le long des pavés de Steen-
voorde, de Bixschote, de Cruys Eecke ou
de Neuve-Église; et nos Colbert commu
naux sous prétexte de se ménager encore
des économies se laissèrent engager sous
le souffle maçonnique, dépouiller de son
faible stubside de 3,000 francs, le collège
S'-Vincenl que les vœux des pères et des
mères de familles catholiques avaient éta
bli en 1834. Celte petite fortune gagnée
avec la flûte s'en alla au tambour, et la
conquête de 3,000 francs au préjudice
d'une institution d'une utilité incontesta
ble, ensembleavec les 200,000 autres francs,
ne semble avoir paru qu'un sujet d'embar
ras, une surcharge; et toute la science
administrative des hommes hissés au pou
voir par l'influence des clubs, pourrait se
résumer fort bien dans celte maxime fa
tale: vivons au jour le jour, sans songer trop
au lendemain! Laissés a leurspropres inspi
rations, ils eussent déployé une activité
fructueuse: les obligations qu'ils crurent
avoir envers le parti obliténèrent les meil
leures intentions.
Examinons d'un regard les principaux
emplois de fonds de la Régence, et tout en
admirant l'inconcevable laisser-aller, dont
elle n'a cessé de faire preuve en fait <je
gestion financière, on ne tardera point
reconnaître quelles sont les causes perma
nentes et naturelles du déficit ouvert sous
les pas de la bourgeoisie yproise.
En principe général, il doit être admis
que le progrès des dépenses amène le. pro
grès des impôts. C'est l'oubli de cette
vérité fondamentale qu'il faut attribuer et
imputer la gêne qu'endure actuellement
le trésor. Sitôt maitre du pouvoir, le libé
ralisme se montra raaitrede la bourse qu'il
ouvrit largement, y puisantà pleinesmains,
comme s'il eut été impossible d'en toucher
jamais le fond.
En effet; peine eut-on ravi au collège
S1 Vincent son modique subside, qu'on af
fecta quelques poignées d'écus au creuse
ment ou trop peu calculé, ou trop tôt
abandonné d'un puits artésien, et cela dans
le but de doter la ville d'un trésor d'eau
qu'on pouvait en cas de besoin se procurer
sûrement, en établissant des réservoirs
aux abords des balles des églises, et autres
bâtiments publics. Ce fut là une première
dépense improductive; elle fut suivie de
bien d'autres: 18,850 francs furent votés
pendant 12 ans régulièrement et sans souf
frir la moindre contradiction pour l'entre
tien d'un collège auquel les s/* de la ville
VÉRITÉ ET JC8TICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, »o, près la Graud
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX I»»: L'ABOSIGMRNT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu a5 c.
Le Propagateur païaît le SAMKIM et le MRItCRRPl
de chaque semaine. (Insertions i centimes la ligne.)